Plus de 3 000 personnes ont manifesté jeudi 29 septembre 2022 à Rennes à l’appel des syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Union pirate et Fédération des syndicats étudiants), pour dénoncer les « salaires et pensions de misère », face aux « profits du grand patronat qui s’accumulent ». En fin de journée un rassemblement musical démarre, en soutien aux free party (à proximité de Rennes,, deux fêtes ont été réprimés avec une extrême violence, à Redon et Lieuron ces derniers mois, causant de nombreuses arrestations, blessures et mutilations, et dans la ville voisine, Nantes, un jeune est mort noyé lors de la fête de la musique).
Vers 22 h 30, un groupe de personnes, dont une cinquantaine tout de noir vêtu, encagoulés et avec des parapluies, se rassemble cours du Vieux Saint-Etienne. La police charge et gaze lors d’affrontements sporadiques. Un feu est ensuite allumé Place Sainte-Anne, en plein cœur de la ville, alimenté par des conteneurs à poubelles, des chaises, du mobilier urbain et autres objets (photo). Des centaines de personnes s’y regroupent, écoutant de la musique. Une banderole affiche: «Pour une fête libre et sauvage, soutien aux inculpés de la teuf». Vers 23 h 15, les policiers arrivent par la rue d’Échange et tirent des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Les manifestants répliquent par des jets de projectiles divers puis par des tirs tendus de mortiers visant les forces de l’ordre. Puis après un face-à-face tendu les policiers chargent. La place, saturée de gaz lacrymogène, se vide. Les pompiers éteignent le feu. La emprunte la rue Le-Bastard et pille plusieurs chantiers. Un nouveau feu est allumé au milieu de la place de la mairie. La police charge et gaze à nouveau. Vers 1 h, les manifestants sont repoussés vers la place de la République où ils se dispersent.