Des affrontements ont éclaté ce 29 juin à Exarchia, le « quartier anarchiste » d’Athènes. Plus tôt dans la semaine, le syndicat policier Poasy avait prévu d’entrer à Exarchia pour tenir un meeting public au beau milieu de la Place Exarchion (la place centrale du quartier, occupée en permanence par la scène anarchiste), afin de « protester contre les attaques anarchistes visant la police ». Pour réponse, une manifestation anarchiste a aussitôt été annoncée dans le quartier bourgeois Kolonaki. Toute manifestation a donc été interdite à Exarchia et Kolonaki de 6h du matin à minuit le 29 juin. Une interdiction ignorée par les anarchistes. Les policiers anti-émeutes stationnés autour de l’Université Polytechnique ont essuyé des tirs de cocktails molotov et de pierres et répliqué par des dizaines de grenades CS, enfumant tout le quartier. Des grenades flash bang et d’autres engins de maintien de l’ordre ont été utilisés par la police. Deux policiers ont été blessés, aucune arrestation n’a été faite.

Un engin explosif artisanal

Un engin explosif artisanal

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Le 15 mai, une vingtaine d’anarchistes ont attaqué au cocktail Molotov le commissariat de police d’Omonia, à Athènes, pour l’anniversaire de la mort du guérillero anarchiste Christos Tsoutsouvis. Christos Tsoutsouvis, d’abord membre membre de l’organisation ELA (Lutte Populaire Révolutionnaire), puis cofondateur du groupe « Combat Anti-Etat », avait été tué le 15 mai 1985, dans une fusillade dans la région de Gizi.

Lire le communiqué de l’attaque (en anglais)

Le commissariat d'Omonia

Le commissariat d’Omonia

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Des milliers de manifestants sont descendus hier dans les rues d’Athènes et de Thessalonique pour exprimer leur colère contre de nouvelles mesures d’austérités (réduction de pensions et augmentation de taxes) imposées à la Grèce par ses créanciers de l’UE et du FMI. La grève du mercredi a coupé le trafic maritime pour une deuxième journée alors que des douzaines de vols devaient être annulés. A Athènes, la police a utilisé des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui jetaient des cocktails Molotov et qui tiraient des feux d’artifices.

Les affrontements hier mercredi à Athènes

Les affrontements hier mercredi à Athènes

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Le 10 mars 2010, le militant anarchiste et membre de Lutte Révolutionnaire, Lambros Foundas, était abattu par la police à Dafni pendant l’expropriation d’un véhicule nécessaire à une action de son organisation. En hommage, les résidences des policiers Efthimis Efthimiadis, via Kiprou 20 à Agios Pavlos et Ilias Hadjis via Papanastasiou 17 à Sikies, Thessalonique, ont été attaquées à l’aube du 9 mars par l’organisation Action Anarchiste.

Lambros Foundas

Lambros Foundas

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Le siège du parti néonazi Aube Dorée à subi de gros dégâts suite à une attaque à la barre de fer, vendredi matin, à Athènes. L’attaque s’est déroulée en pleine heure de pointe sur la grande avenue où l’immeuble d’Aube Dorée fait face à l’Ecole de police. Faute d’avoir pu forcer l’entrée blindée du siège du parti, les assaillants ont endommagé la librairie-boutique d’Aube Dorée, au rez-de-chaussée, aspergeant aussi la façade de peinture rouge. La police, rapidement arrivée sur les lieux, a interpellé onze personnes mais les a finalement relâchées.

La librairie des fascistes après l'attaque

La librairie des fascistes après l’attaque

Des agriculteurs, venus principalement de l’île de Crète, se sont affrontés hier mercredi avec les forces de l’ordre lors d’une manifestation contre l’augmentation des cotisations sociales et de l’imposition de leurs revenus. Environ un millier d’agriculteurs s’étaient rassemblés tôt manifester devant le ministère de l’Agriculture protégé par d’importantes forces policières. Les incidents ont commencé quand des hauts responsables du ministère ont refusé de rencontrer une délégation des manifestants. Certains agriculteurs ont brisé avec leurs bâtons les vitres de deux fourgonnettes de la police, déclenchant les affrontements. Les agriculteurs réclament le retrait de nouvelles mesures de rigueur, votées l’année dernière par le gouvernement de gauche, sous la pression des créanciers, UE et FMI. Ces mesures comprennent une réforme de la sécurité sociale et de l’imposition.

Les incidents hier à Athènes

Les incidents hier à Athènes

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Des militants antifas se sont affrontés hier avec des policiers et des fascistes au palais de justice à Athènes, lors du procès contre le parti Aube Dorée poursuivi pour plusieurs crimes (y compris le meurtre en septembre 2013 du rappeur Pavlos Fyssa) faisant de lui une organisation criminelle. Parmi les éléments à charge, un concert de 2005 où étaient présents de nombreux dirigeants d’Aube Dorée, à l’occasion duquel était brandi un drapeau hitlérien et appelé à l’extermination des Juifs (voir ici la vidéo).

À 8h30 du matin donc, environ 50 antifascistes sont venus d’une station de métro à proximité du palais de justice, mais les policiers ont refusé de les laisser entrer, bien qu’il reste encore quelques sièges dans la salle d’audience. Entre 15 et 20 militants antifa étaient à l’intérieur du bâtiment, et quand les policiers ont laissé un groupe de fascistes. Les affrontements ont alors commencés, les policiers anti-émeute s’alliant aux fascistes pour repousser les antifas hors de la salle.

Les affrontements au Palais de justice d'Athènes

Les affrontements au Palais de justice d’Athènes

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Hier samedi 21 janvier, plusieurs centaines de personnes ont participé à une rassemblement et une marche de solidarité avec les membres de Lutte Révolutionnaire. Avant la marche, des prises de parole ont eu lieu au point de concentration, à Monastiraki, où des extraits d’un texte de Pola Roupa ont été lu. Les manifestants ont emprunté l’itinéraire Athena-Stage-Constitution-Propylées. Pendant le parcours, des tracts ont été distribués et lancés, des slogans ont été scandés et peints sur les murs, des affiches ont été collées, etc.

Les manifestants solidaires, hier à Athènes

Les manifestants solidaires, hier à Athènes

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Suite à l’arrestation de Pola Roupa (et de Constantina Athanasopoulos), elle et Nikos Maziotis ont été entendus au procès d’appel de Lutte Révolutionnaire. Il s’agit du procès d’appel de la « première période » de Lutte Révolutionnaire, qui s’étendait de 2003 à 2012. Nikos et Pola étaient assis côte à côte dans le tribunal et ont lu un manifeste dans lequels ils déclarent que « les arrestations ne gêneraient pas l’organisation dans sa guerre contre le capitalisme et l’establishment« . Pola a fait une déclaration supplémentaire concernant l’emprisonnement de son fils (dont Nikos est le père) dans laquelle elle s’adressait aux agents de la police antiterroriste: « peu importe le nombre d’années. Je sortirai d’ici et je vous arracherai le coeur pour avoir emprisonné mon fils dans un hopital psychiatrique alors qu’il était en parfaite bonne santé« . Nikos de son côté à déclaré que « ces arrestations ne veulent rien dire. Nous poursuivrons par d’autres moyens et nous finirons par sortir« .

Pour rappel et résumé: (voir également notre page spéciale) l’organisation a été active dès 2003. Alors qu’elle comptait une vingtaine d’actions révolutionnaires (contre des banques, tribunaux, ministères, etc…) le combattant Lambros Foundas est abattu le 10 mars 2010 lors d’une fusillade entre la police et l’organisation à Dafni. Un mois plus tard, des perquisitions font suite à la mort de Lambros et font 6 arrestations. Parmi eux, trois militants revendiquent leur appartenance à l’organisation Lutte Révolutionnaire: Nikos Maziotis, Pola Roupa et Costas Gournas. Après 18 mois de détention, le chaos bureaucratique qui règne en Grèce (où les grèves d’avocats font suites à celles de fonctionnaires,…) a raison de leur enfermement, et malgré le niveau des actions de l’organisation, les trois sont relâchés dans l’attente de leur procès car la durée de détention dépasse la limite légale. C’était en 2012, c’est à cette époque que l’interview « Il n’y a d’autre fin que la révolution » était enregistrée par une délégation du Secours Rouge International. Durant les semaines qui les séparent de leurs procès, Nikos et Pola organisent conférences et meetings et créent l’agitation autour de l’affaire. Et finalement, le 15 juin 2012, ils disparaissent dans la nature avant la clôture du procès qui déboucherait immanquablement sur des condamnations à des très longues peines. Ils ont été condamnés en leur absence à 50 années de prison. C’est de ce procès dont un énième appel commençait ce mardi 17 janvier à l’occasion de l’arrestation de Pola. Suite à leur passage à la clandestinité, Lutte Révolutionnaire reprend ses activités et attaque le 10 avril 2014 la Banque de Grèce à l’aide d’une voiture piégée remplie d’explosifs. L’attaque fait d’énormes dégâts et aucun blessé. Le 16 juillet 2014, Nikos est arrêté au hasard d’un contrôle d’identité qui évolue en fusillade en plein quartier touristique. Il est gravement blessé et laissé à l’agonie de longues minutes sur le trottoir. Il est immédiatement emprisonné et reprend aussitôt son activité politique en initiant un immense mouvement de prisonniers contre la réforme des prisons en Grèce qui vise le mouvement révolutionnaire. Le mouvement débouche sur une grève de la faim en mars 2015, et cette grève aboutit à une victoire: les prisons spéciales pour prisonniers politiques (type c) sont abolies et les autres revendications sont toutes au moins partiellement approuvées. En février 2016, Pola Roupa, toujours clandestine, détourne un hélicoptère afin de tenter de faire évader Nikos et les autres prisonniers politiques emprisonnés à Korydallos. La tentative échoue car le pilote de l’hélico (ancien policier) était armé, ce qui n’a pas empêché une fusillade en plein vol. Enfin, le 5 janvier, Pola est arrêtée avec une autre combattante de l’organisation.

Au minimum deux procès sont donc à prévoir: le procès d’appel de la première période qui a commencé ce mardi, ainsi que le procès du détournement de l’hélico. D’autres procès suivront probablement, comme celui de l’attaque de la Banque de Grèce et tous les procès d’appel.

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Pola Roupa et Constantina Athanasopoulos, combattantes de Lutte Révolutionnaire arrêtées ce 5 janvier ont été toutes deux hospitalisées ce dimanche. Avec Nikos Maziotis (déjà incarcéré) elles sont immédiatement entrées en grève de la soif pour réclamer la libération de Lambros Viktoras, le fils de 6 ans de Pola et Nikos, arrêté également le 5 janvier et détenu depuis. Pola et Constantina subissent actuellement des tests pour estimer leur état de santé. Pour la troisième journée consécutive, les prisonniers de Koridallos se sont révoltés en solidarité.

Mise à jour 19h20: Il semblerait que le procureur ait ordonné la libération de Lambros Viktoras peu avant 19h avec exécution immédiate, il sera confié à sa grand-mère. L’information doit être confirmée

Mise à jour 22h: L’enfant a effectivement été confié « temporairement » (pour une durée de 6 mois renouvelable) à sa grand-mère. Il a pu quitter l’hopital. Pola, Constantina et Nikos ont mis fin à leur grève de la soif et de la faim.

Nikos Maziotis, Pola Roupa, Constantina Athanasopoulos

Nikos Maziotis, Pola Roupa, Constantina Athanasopoulos

Solidarité avec Pola et Constantina

Solidarité avec Pola et Constantina

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