Lundi soir, une équipe de patrouille de la police est tombée dans une embuscade maoïste dans le district de Chatra (Jharkhand). Celle-ci revenait d’une tournée d’inspection lorsque les guérilleros ont ouvert le feu. Trois hommes, deux policiers et un miliciens sont décédés sur place et trois autres personnes ont été blessées. Après avoir saisi deux armes, les maoïstes ont mis le feu à la jeep et ont quitté les lieux.

A la fin du mois d’octobre 2010, Arundhati Roy a participé à une conférence intitulée ‘Où va le Cachemire – Liberté ou esclavage?’ Dans son intervention, elle a notamment relayé la demande d’autodétermination du Cachemire et affirmé qu’il ne faisait pas partie intégrante de l’Inde. Son discours a vivement dérangé le BJP, le parti au pouvoir, et plus particulièrement un de ses cadres qui a déposé plainte contre elle, notamment pour sédition. Le magazine Outlook India a publié une retranscription du texte prononcé par Arundhati Roy à la tribune, que nous avons traduite.

Le discours séditieux – format pdf

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Il y a quelques mois, l’écrivain et militante indienne Arundhati Roy était l’invitée de l’émission télévisée américaine ‘Faultlines’. Le journaliste l’a notamment interrogée sur la guérilla maoïste en Inde, l’ascension du nationalisme hindou et de la répression qui l’accompagne, la résistance menée par tout un peuple ainsi que du rôle joué par les Etats-Unis dans la situation globale de son pays. Le document qui suit est la traduction d’une retranscription de l’interview effectuée par nos soins.

L’interview télévisée est disponible sur You Tube

Ci-dessous, la traduction de l’entretien:

Résistance face à l’état indien militarisé – format pdf

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Deux guérilleros maoïstes ont été capturés aujourd’hui après une fusillade à Bera et Baghghora, dans le Midnapore occidental. Un dépôt clandestin d’armes a été découvert par la police. Les policiers ont ainsi récupéré des armes lourdes prises par la guérilla dans différentes attaques comme celle contre la base de Silda le 15 février 2010 ou celle contre le commissariat de police Sankrail le 20 octobre 2009.

Aujourd’hui, les guérilleros détiennent toujours le percepteur du district de Malkangiri (Orissa) qu’ils ont capturé cette semaine, et un des ingénieurs qui l’accompagnait dans sa tournée d’inspection. Deux médiateurs sont entrés en contact avec eux. En plus de l’arrêt définitif des opérations de ratissage anti-naxalite dans l’Orissa, les maoïstes exigent également le retrait de la BSF (Border Security Force), la libération de plusieurs prisonniers et l’abandon du projet de barrage polyvalent dans l’Andhra Pradesh, dont la mise en oeuvre occasionnera, entre autre, l’expropriation de milliers d’habitants.

L’Etat central indien a décidé d’encore renforcer le dispositif anti-maoiste en finançant la construction de 400 commissariats de police fortifiés dans les régions contrôlées par les maoïstes dans les Etats de Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa, Andhra Pradesh, Bihar, Maharashtra et Bengale.

Malgré leur coût exorbitant, le Ministère de l’Intérieur a aussi décidé d’équiper d’un grand nombre de téléphones-satellites les forces de sécurité. Les communications de ces téléphones ne peuvent pas être interceptés et, pour fonctionner, ils n’exigent pas de tours relais que les maoïstes détruisent régulièrement pour gêner la communication des forces de sécurité.

Un haut fonctionnaire de l’Etat de l’Orissa était en tournée d’inspection avec trois d’autres fonctionnaires quand ils ont été arrêtés par un groupe de guérilleros maoïstes. Les trois fonctionnaires subalternes ont été libérés avec une lettre proposant un échange de prisonniers dans 48 heures.

Ce jeudi, les autorités ont annoncé avoir arrêté un important dirigeant maoïste dans le district de Rajnadgaon (Chhattisgarh). Sankhu – alias Biju – est le responsable de la zone Dandakaranya et membre du groupe Pipragarh. Les forces de sécurité, paramilitiaires de l’Indo-Tibetan Border Police et policiers avaient déclenché une opération de ‘recherche et embuscade’ et ont interpellé. Celles-ci ont affirmé avoir saisi quatre kilos d’explosifs, un fusil et des écrits naxalistes sur lui.

Aujourd’hui, trois guérilleros maoïstes ont été tués au cours d’une fusillade dans la dense forêt de Saranda (Orissa). Ils ont été surpris par une équipe conjointe de soldats de la CRPF et de policiers qui menaient une opération de ratissage à la frontière avec le Jharkhand. A la fin du combat, les forces de sécurité ont déclaré avoir retrouvé trois corps, dont un serait celui de Mohd Musleem, commandant de zone à Gigha, dans le Jharkhand. Elles auraient également retrouvé deux armes, une grande quantité de munitions et plusieurs ouvrages, brochures et affiches maoïstes sur place.

Le 24 décembre dernier, Binayak Sen (pédiatre et militant pour les droits humains et tribaux) a été reconnu coupable de ‘sédition’ et de ‘complot’ en vertu du Code Pénal et de plusieurs lois anti-terroristes, aux côtés de deux autres co-accusées. Les autorités l’accusent, entre autre, d’avoir entretenu des liens avec la guérilla maoïste. Les trois hommes ont été condamnés à la perpétuité par le Code Pénal et à plusieurs autres peines et amendes en vertu du CSPAS (Chhattisgarh Special Public Security Act) et du PUAA (Prevention of Unlawful Activities Act). Ses avocats ont immédiatement déclaré faire appel de cette décision, affirmant que depuis le début de l’affaire en 2007, aucune preuve formelle n’avait été produite pour soutenir l’accusation. Hier, la Haute Cour du Chhattisgarh a rejeté leur demande de libération sous caution et de suspension de mandat à vie qui a été attribué à Sen. Par contre, le tribunal a annoncé qu’il poursuivait ses auditions dans le cadre de l’appel de la condamnation à la prison à vie. En effet, hier, l’examen des preuves, dénoncées comme étant fabriquées et mensongères par les avocats, n’entrait pas dans le cadre de la procédure. Malgré un état de santé de plus en plus précaire, Sen reste donc en prison.