Des affrontements ont opposé manifestants et policiers vendredi après-midi, à Imzouren, une localité de la province d’Al-Hoceïma, dans le Rif. Plusieurs centaines de jeunes s’en sont pris à coups de pierres aux forces anti-émeutes, qui de leur côté ont fait usage d’un canon à eau, lançaient des pierres et chargeaient à intervalles réguliers, protégées derrière leur bouclier, pour disperser les émeutiers et démanteler les quelques barricades de fortune. Un mot d’ordre de boycott des prêches officiels dans les mosquées a été très suivi ce vendredi à Imzouren. La ville observe également depuis vendredi un mouvement de grève générale, avec la quasi-totalité des commerces fermés.

Affrontements à Imzouren

Affrontements à Imzouren

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Des affrontements ont éclaté hier jeudi en fin de journée entre manifestants et policiers dans la ville d’Al-Hoceïma, épicentre d’un mouvement de contestation populaire qui secoue depuis sept mois cette région dans le nord du Maroc. Ce jeudi, vers 17h00 locales, des groupes de jeunes se sont rassemblés par surprise dans les ruelles pour manifester dans le quartier Sidi Abed. Ils ont été repoussés brutalement par les policiers vers un carrefour du quartier, où plusieurs d’entre eux ont alors lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué en faisant usage notamment de gaz lacrymogène. Au moins deux personnes ont été blessées, un policier à la mâchoire par une pierre, et un manifestant à la tête par des coups de matraques. La police a procédé à plusieurs interpellations.

Incidents à Al-Hoceïma, hier jeudi

Incidents à Al-Hoceïma, hier jeudi

Le Maroc vit au rythme du mouvement de protestation du Rif (voir notre article) et de sa répression. Des manifestations de soutien ont également été organisées dans plusieurs grandes villes avant d’être dispersées par la police. Le visage de Nasser Zefzafi, arrêté lundi pour «atteinte à la sécurité intérieure», s’affiche sur les tee-shirts et les feuilles de papier brandis à bout de bras. Demain, c’est à Paris qu’aura lieu un rassemblement solidaire.

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Esmail Abdi, en grève de la faim depuis le 30 avril (voir notre article), a été transféré à l’hôpital Khomeini à Téhéran le samedi 3 juin 2017. Il avait déjà refusé d’être transféré à l’hôpital avec l’uniforme de la prison et les menottes. Les autorités pénitentiaires ont finalement accepté de le transférer à l’hôpital sans l’uniforme et les menottes. Les gardiens de prison d’Abdi ont essayé de le ramener à la prison d’Evin peu de temps après son transfert, mais les médecins de l’unité d’urgence ont refusé et fortement recommandé l’hospitalisation pour le moment en raison de la détérioration de son état de santé. Il souffre d’une tension artérielle basse, de douleurs rénales, de vertiges et de douleurs oculaires. Esmail Abdi poursuit sa grève de la faim à l’hôpital.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Dans la partie sud de la région côtière de Gaza, les soldats israéliens ont tiré à balles de guerre sur deux jeunes manifestants lors d’affrontements près de la clôture de la frontière. Ils ont été transférés à l’hôpital Nasser, à Khan Younis. Les soldats ont tiré sur un troisième Palestinien, lui plaçant une balle dans la jambe droite. En outre, les soldats stationnés dans la base militaire Nahal Oz ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes à travers la clôture de la frontière, saturant l’est du quartier Sheja’eyya, dans la partie orientale de la ville de Gaza. De nombreux manifestants, mais aussi du personnel médical du Croissant rouge palestinien, et des habitants du quartier, ont gravement souffert de l’inhalation des gaz.

Un des trois manifestants blessés par balle vendredi

Un des trois manifestants blessés par balle vendredi

Deux officiers iraniens ont perdu la vie lors d’affrontements qui ont éclaté dans la région d’Ouroumiyah, au Kurdistan iranien, entre les gardes-frontières et le PJAK. Sept soldats auraient également été blessés dans ces combats survenus lors du changement de poste des soldats. L’artillerie iranienne a ciblé des villages considérés comme étant des bases arrières du PJAK, à environs 150 km au nord de la ville kurde irakienne d’Erbil.

Garde-frontière iranien

Garde-frontière iranien

Vendredi, à la mosquée, l’imam avait attaqué frontalement le « Hirak » dans sa prêche. Le « Hirak » est ce mouvement qui chapeaute la contestation rifaine depuis octobre 2016, suite à la mort du poissonnier Mohcine Fikri, écrasé dans une benne à ordures alors qu’il tentait de récupérer la marchandise que la police lui avait prise. Présent parmi les fidèles, Zefzafi, leader du mouvement, avait dénoncé l’imam et son discours. La scène, qui avait été filmée avec des téléphones portables, avait enflammé la blogosphère marocaine. A la fin de la prière, la police a tenté d’arrêter en son domicile le leader rifain, mais la mobilisation populaire a fait capoter cette mission. Il s’en est suivi des heurts et des escarmouches entre policiers et manifestants.

Dans la nuit de vendredi à samedi, et dans la matinée de samedi, les services de sécurité marocains ont procédé à une trentaine d’arrestations dans toute la province d’Al-Hoceima, dans le Rif marocain. Plusieurs animateurs du mouvement « Hirak », tels que l’ancien détenu politique, Mohamed Djelloul, ainsi que des activistes connus dans les réseaux sociaux et les médias ont été arrêtés. Les accusations retenues par le procureur du Roi sont lourdes : « Atteintes à la sûreté de l’Etat » et « outrage et haine des symboles du royaume lors des rassemblements publics ». Il n’y a jusqu’à présent aucune trace des personnes arrêtées. Les parents et les familles qui se sont présentés devant les commissariats n’ont reçu aucune réponse à leurs interrogations. Dans la journée de samedi, la police est brutalement intervenue à Al-Hoceima pour empêcher des manifestations aux militants arrêtés et à Nasser Zefzafi, qui a échappé à l’arrestation.

Manifestation du mouvement Hirik au Rif (archive)

Manifestation du mouvement Hirik au Rif (archive)

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Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné à six ans de prison et incarcéré dans la prison d’Evin, a commencé une grève de la faim le 30 avril pour protester contre la répression des enseignants et des défenseurs des droits de l’homme et le manque d’indépendance de la justice en Iran. Esmail Abdi avait été condamné en octobre 2016 pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux (voir notre article).

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Les centaines de prisonniers de sécurité palestiniens détenus en Israël ont accepté de mettre un terme à leur grève de la faim, commencée le 17 avril. L’annonce a été faite ce matin à l’aube. Vendredi soir, un accord a été conclu entre l’administration pénitentiaire – en réalité, le gouvernement israélien – et les représentants des prisonniers, avec la médiation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La détérioration de la santé des prisonniers, au bout de quarante jours de jeûne, a augmenté la pression pour la recherche d’une solution. L’administration pénitentiaire a transféré les 13 membres du comité des grévistes, dont Marouane Barghouti, vers la prison d’Ashkelon, pour vraiment négocier.

L’accord demeure encore flou. Ce qui est certain, c’est que les prisonniers auront le droit, à nouveau, à deux visites mensuelles, comme ce fut le cas dans le passé. Mais les grévistes réclamaient plus largement un assouplissement des droits de visite: leur durée allongée, leur élargissement à la famille éloignée, etc. En outre, on ne sait, pour l’heure, ce qui a été décidé concernant les autres revendications : par exemple, l’instauration de cabines téléphoniques ; l’accès à la presse ou à des livres ; la possibilité de s’inscrire dans des universités israéliennes ; une meilleure prise en charge médicale des détenus gravement malades ; et puis, la fin des détentions administratives, sans inculpation ni procès, pendant des mois.

Des Palestiniennes brandissent des photos de leurs proches emprisonnés en Israël, devant les bureaux de la Croix rouge de Jérusalem Est, avant-hier 25 mai

Des Palestiniennes brandissent des photos de leurs proches emprisonnés en Israël, devant les bureaux de la Croix rouge de Jérusalem Est, avant-hier 25 mai

Au moins neuf Palestiniens ont été blessés lundi lors d’une manifestation devant le check point de Kalandia qui relie Jérusalem et le nord de la Cisjordanie. Trois Palestiniens auraient été blessés par balles de guerre en direct tandis que six autres après avoir été touchés par des balles acier-caoutchouc. Des dizaines de Palestiniens ont également souffert d’une inhalation de gaz et 18 ont dû bénéficier d’un traitement médical. La manifestation en faveur des prisonniers grévistes de la faim a eu lieu alors que le président américain Donald Trump est arrivé en Israël.

Le checkpoint de Kalandia

Le checkpoint de Kalandia