Depuis octobre dernier et la reprise d’actions violentes, la contestation se développe au sein de l’OLP où le mouvement Fatah d’Abbas est de loin le plus important. Selon un récent sondage, 64% de l’opinion publique palestinienne (69% de la jeunesse) veut que Abbas démissionne. En cause la corruption mais aussi et surtout la politique de collaboration avec Israël. Dans une émission sur la chaîne d’information israélienne 2, le 31 mars dernier, Abbas a déclaré: « Si nous abandonnons la coordination sécuritaire, il y aura le chaos. Il y aura des fusils et des explosions et des militants armés surgissant de partout et se précipitant sur Israël (…) Sans la coordination, une Intifada sanglante éclatera. Je veux coopérer avec les Israéliens. Il y a un accord entre nous et je n’en ai pas honte. »

Au contraire, le FPLP, le FDLP, le Jihad Islamique, le Hamas ainsi que d’autres factions plus petites soutiennent ce dernier soulèvement, qu’ils qualifient de « Troisième Intifada ». En réponse aux critiques, l’Autorité Palestinienne a coupé le financement du FPLP et du FDLP. Début avril, les forces de l’AP ont commencé à réprimer les manifestants du vendredi à Bethléem, où les jeunes affrontent les forces israéliennes toutes les semaines depuis le début du soulèvement, en octobre. Selon le sondage, 65% des Palestiniens sont opposés à la coordination sécuritaire avec Israël, alors que 60% soutiennent une Intifada armée, et croient que la lutte armée les aiderait à réaliser à leurs droits nationaux là où les négociations ont échoué.

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016

Mercredi 21 et jeudi 22, les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté de nombreux militants (au moins 59) avant une manifestation antirégime prévue demain 25 avril. Officiellement organisée pour protester contre la rétrocession à l’Arabie saoudite des deux îlots de la mer Rouge, le rassemblement s’était transformé en contestation du régime. Le mouvement du 6-Avril (constitué essentiellement de jeunes de 20 à 30 ans, né en avril 2008 lorsque des milliers d’ouvriers textiles se sont mobilisés contre leurs conditions de travail et le coût de la vie ; ce jour-là, 33 étudiants avaient été arrêtés), ainsi que d’autres groupes d’opposition ont appelé à une manifestation le 25 avril contre la politique menée par le président Abdel Fattah al-Sissi.

Le 15 avril, plus d’un millier de personnes avaient manifesté dans le centre du Caire en demandant la chute du régime du président Sissi, le plus grand rassemblement de contestation du pouvoir depuis deux ans. La manifestation organisée à l’appel de la gauche laïque a été dispersée par la police à coup de gaz lacrymogène.

Manifestants du Mouvement du 6-Avril

Manifestants du Mouvement du 6-Avril

Dossier(s): Archives Monde arabe et Iran Tags:

Une intervention brutale des forces de sécurité algérienne a délogé les enseignants contractuels en grève de la faim pour leur intégration, qui avaient organisé un campement de protestation à la cité 950-Logements de Boudouaou. Les grévistes ont été surpris par un impressionnant dispositif sécuritaire qui les a évacués de force à 3h hier matin alors que la plupart des grévistes sombraient dans un sommeil profond des suites de la fatigue. Des blessés ont été enregistrés parmi eux qui ne s’attendaient pas à une si impressionnante intervention à une heure tardive de la nuit. L’un des enseignants serait grièvement blessé.

Encerclés depuis deux jours par un large et impressionnant dispositif sécuritaire, les enseignants grévistes étaient coupés hier de tout contact notamment avec la presse empêchée d’accéder sur le lieu de la grève de la faim. Les services de sécurité avaient également dépêché des véhicules équipés de brouilleurs rendant impossible toute communication téléphonique avec l’extérieur. Des enseignants venus de Tébessa soutenir les grévistes ont été, eux aussi, empêchés d’approcher. Plusieurs contractuels ont observé un sit-in devant la direction de l’éducation de Boumerdès pour réitérer leurs revendications et dénoncer l’intervention des forces de l’ordre contre le camp des grévistes de la faim.

Les enseignants grévistes de la faim cernés par la police

Les enseignants grévistes de la faim cernés par la police

Esmail Abdi, secrétaire de l’Association Syndicale des Enseignants Iraniens, a été arrêté le 27 juin. Il purge actuellement une peine de dix ans sur les accusations de «organisation et participation à des rassemblements illégaux », découlant de ses activités syndicales. Jafar Azimzadeh, président de l’union libre des travailleurs iraniens, un des organisateurs d’une pétition signée par plus de 4.000 travailleurs demandant des améliorations des conditions de travail et des hausses de salaire, a été condamné en mars 2015 à une peine de cinq ans de prison pour activités syndicales. Les juges lui ont également interdit de parler de son affaire aux médias étrangers comme nationaux et de toute appartenance à des groupes politiques ou syndicaux pendant deux ans à compter du premier jour de la fin de cette peine. Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi commenceront une grève de la faim le 29 avril.

Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi

Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi

L’armée israélienne a remis à sa famille le corps de 45 ans Ebrahim Al Gharooz Baradeï, abattu par un soldat israélien jeudi près du camp de réfugiés d’Al Arroub entre Hébron et Bethléem, en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne disent que l’homme a été abattu suite à un « malentendu ». Le Premier ministre israélien Netanyahu avait chargé son ministre de la Défense, il y a deux semaines, de retenir les corps de Palestiniens tués en Cisjordanie pour empêcher leurs funérailles de donner lieu à des manifestations, les autorité d’occupation ont hésité et tardé à remettre le corps. Ce meurtre a provoqué de nouveaux affrontements à Hébron vendredi et samedi.

Caillassage à Hébron

Caillassage à Hébron

La compagnie pétrolière britannique Petrofac, qui exploite des gisements au large les îles Kerkannah, au large de Sfax, est au cœur d’une contestation sociale qui a pris de l’ampleur depuis le début du mois, avec notamment l’évacuation forcée d’un rassemblement qu’avaient organisé des jeunes devant les locaux de la société. Ils protestaient contre la remise en cause d’un vieil accord salarial entre Petrofac et l’État tunisien. Ils souhaitent notamment que les bénéfices réalisés par l’entreprise profitent davantage à la population des îles Kerkennah. À cette occasion, deux jeunes avaient été arrêtés. C’est pour protester contre leur détention qu’une partie des habitants se sont soulevés jeudi en incendiant un commissariat et trois véhicules en lançant des cocktails Molotov dans le port de Sidi Youssef.

Vendredi, une partie des habitants a fait face à la police pour empêcher l’entrée de camions appartenant à l’entreprise Petrofac sur l’île. Les protestataires auraient jeté des pierres, installé plusieurs barrages faits de troncs d’arbres et de blocs de pierre. La police, elle, a fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser et faire passer les camions de Petrofac.

Barricade aux îles Kerkennah

Barricade aux îles Kerkennah

Des affrontements entre jeunes manifestants palestiniens et soldats israéliens ont eu lieu jeudi à Ramallah. Tout a commencé lorsque l’armée israélienne a pris d’assaut un bureau de change de l’argent dans la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée jeudi matin. Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que l’entreprise avait été perquisitionné dans le but de confisquer «fonds terroristes». Après le propriétaire de l’entreprise, Hajj Ghazi al-Ajouli, ait refusé d’ouvrir un coffre-fort à l’intérieur, les troupes israéliennes ont tenté de l’ouvrir avec une détonation « contrôlée » qui a conduit à l’incendie. Le raid a provoqué des affrontements d’éclater entre jeunes Palestiniens et des soldats israéliens dans le centre de Ramallah, principalement sur la rue où se trouve l’entreprise, ainsi que dans la ville voisine d’al-Bireh.

Pompier palestinien devant le bureau de change incendié

Pompier palestinien devant le bureau de change incendié

Cinq hommes, identifiés comme Amir Amini, Morteza Parvin, Maysam Jolani, Saleh Peachganlou et Mostafa Parvin, ont été fouettés le 6 avril dans une prison d’Ardebil. Un tribunal d’Ardebil les a condamné en novembre 2015 à trois mois de prison et 30 coups de fouet pour avoir levé cette pancarte pendant un match de football entre les équipes d’Ardebil et Hormozgan. On pouvait lire sur celle-ci « Abbas Lesani et les prisonniers politiques doivent être libérés. » Le verdict a été confirmé par la Cour d’appel du régime. Le 25 mars 2015, Abbas Lesani, un activiste, a été condamné à un an d’emprisonnement pour « propagande » contre le régime. Il purge actuellement sa peine dans la prison de Chiraz, au sud de l’Iran.

Flagellation en Iran (image d'archive)

Flagellation en Iran (image d’archive)

Dossier(s): Archives Monde arabe et Iran Tags:

Une délégation internationale, constituée de huit juristes français, belges et espagnols, s’est rendu mercredi au Maroc pour rencontrer les avocats marocains et sahraouis qui assurent la défense de civils sahraouis, prisonniers politiques, condamnés à perpétuité par un tribunal militaire pour avoir manifesté, à Gdeim Izik, contre l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. La mission avait prévu également différentes rencontres avec les délégations diplomatiques de plusieurs pays ainsi qu’une conférence de presse à Rabat dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’homme, qui a subi, selon la même source, des pressions ayant empêché cette rencontre.

Les huit juristes internationaux ont été arrêtés puis relâchés mercredi à Rabat par la police marocaine, ont été expulsés ce jeudi du Maroc au motif de ‘‘menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc’‘. Au regard du droit international et des résolutions des Nations unies, le Sahara occidental ‘n’est pas un territoire marocain et le peuple sahraoui a le droit de revendiquer son autodétermination, ce qui est contesté par le Maroc qui occupe illégalement une partie du Sahara occidental depuis 40 ans.

Carte du Sahara occidental

Carte du Sahara occidental

Dossier(s): Archives Monde arabe et Iran Tags:

Jeudi à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, deux Palestiniens qui venaient de poignarder et légèrement blesser un soldat israélien. Ils avaient été blessés.
Ils gisaient sur le sol, remuant faiblement. Un soldat a alors achevé un des blessés. Deux officiers qui était présents lors de l’incident et ont vu le soldat tirer. Un premier rapport indiquait que « les deux terroristes avaient été mortellement touchés par des tirs de riposte ». Mais un vidéo de l’incident filmée par l’organisation Betselem a montré qu’il s’agissait d’une nouvelle exécution extra-judiciaire.

[Voir la vidéo
->http://www.btselem.org/firearms/20160324_soldier_executes_palestinians_attaker_in_hebron]

Le Palestinien blessé qui sera achevé un instant plus tard

Le Palestinien blessé qui sera achevé un instant plus tard