Les pressions exercées sur les prisonniers politiques dans le secteur 7 de la prison d’Evin à Téhéran ont conduit à des manifestations des prisonniers et de leurs proches lundi. En réaction à ces manifestations, les forces de sécurité et agents des services secrets, avec d’autres hommes de main, ont attaqué les prisonniers et ont interdit les visites.

La prison d'Evin à Téhéran

La prison d’Evin à Téhéran

Des centaines de Palestiniens ont manifestés près du point de passage de Nahal Oz, entre Israël et la bande de Gaza. Ils ont tenté d’endommager la barrière de sécurité en y jetant des blocs de pierre et des pneus enflammés, a-t-elle affirmé. Les militaires israéliens ont ouvert le feu, tuant un manifestant de 22 ans, Hani Wahdan, et blessant une quarantaine d’autres.

Militaires israélien devant Gaza

Militaires israélien devant Gaza

Tous les vendredis ainsi que les samedis les manifestations se succèdent à Kafr Qaddum pour protester contre la présence de deux colonies qui bloquent la route qui mène du village de Kafr Qaddum à celui de Jit, voisin d’à peine plus d’un kilomètre. Chaque semaine Murad Shtaiwi rendait compte des manifestations mais dans son dernier message, il regrette de ne pas avoir pu donner de nouvelles après les manifestations des 11 et 12 décembre. La raison en est simple : il a été blessé le 11 décembre, ainsi que trois jeunes manifestants, par des tirs à balles réelles.

Il n’y avait pourtant pas de heurts quand les soldats ont tiré. Trois soldats étaient venus dans une jeep demander aux journalistes de partir. Quelques minutes plus tard, il a reçu une balle dans la cuisse. Au même moment deux autres ont été touchés. Ils ont donc été visés par des snipers jusqu’alors soigneusement dissimulés. La foule s’est mise à courir pour s’éloigner de ces soldats et les blessés ont été transportés dans les ambulances. Un quatrième manifestant sera touché le lendemain, samedi.

Kafr Qaddum

Kafr Qaddum

Plusieurs des milliers de photos livrées par le photographe légiste de la police militaire syrienne, qui a fait défection en 2013, ont été authentifiées par les familles des prisonniers politiques qui ont reconnues leurs proches parmi ces victimes, morts de faim, de maladie ou des suites de tortures. Parmi les prisonniers assassinés, des étudiants ayant participé aux manifestations de contestation du régime, manifestation dont la répression sanglante a provoqué la guerre civile.

Les prisonniers ont été affamés, battus et torturés d’une manière systématique et sur une échelle massive. Sur les 53.000 photos, une partie représente des soldats morts au combat et une autre fixe des scènes d’attaque rebelle. La plus grosse partie du stock, soit 28.000 photos, correspond à des gens morts dans les centres de détention des services de sécurité. Ces cadavres se distinguent par trois chiffres tracés sur la clavicule ou sur un bout de carton accolé au corps. Ils indiquent la branche des services de sécurité qui les a arrêtés, leur numéro en tant que détenu et leur numéro de décès. Chaque corps ayant été photographié à plusieurs reprises, les 28 000 clichés de morts en détention correspondent à 6 700 individus différents, dont 100 enfants.

Dépouilles de prisonniers politiques syriens

Dépouilles de prisonniers politiques syriens

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Dans le cadre de notre dossier « Rojava », nous exposons ici un acteur mal connu du conflit syrien. Malgré la date de publication fantaisiste de l’article, celui-ci est bien posté le 15 décembre 2016.

Le champs de bataille syrien est aujourd’hui divisé en quatre principaux camps. Celui du régime et de ses alliés, celui des YPG/YPJ et de leurs alliés réunis dans les Forces Démocratiques Syriennes (QSD), celui de l’Etat Islamique, et enfin celui de ce qu’on appelle « l’Armée Syrienne Libre ».

Répartition des territoires en Syrie, début novembre 2016.

Répartition des territoires en Syrie, début novembre 2016.

Derrière ce terme vaste on retrouve une réalité vague et mouvante. Il ne veut aujourd’hui plus dire grand chose. Depuis sa création en 2011, l’ASL a progressivement été phagocytée par Jabhat Al Nusra, les groupes qui lui résistaient ont été expulsés et ont -pour certains d’entre eux- rejoint les QSD. Quoi qu’il en soit, ce terme est aujourd’hui un label encore utilisé dans les médias occidentaux et qui n’a pas valeur d’unité sur le terrain. A ce jour, il n’existe pas -à notre connaissance- de groupe non-islamiste qui se revendique encore de l’Armée Syrienne Libre. Les groupes qui ont existé ont soit disparus, soit rejoint les Forces Démocratiques Syriennes.

Des centaines de groupes se revendiquent de la rébellion syrienne. Comme toutes les forces actives en Syrie, elles sont appuyées par des puissances étrangères ou tentent de l’être. Ces groupes s’unissent dans de grandes organisations parapluies appelées « Chambres d’Opération ». On en distingue deux principales: Fatah Halab (Conquête d’Alep) et Jaish Al Fatah (Armée de la Conquête). D’autres groupes existent en dehors de ces chambres d’opération mais ils sont minoritaires et leurs positions politiques ne sont pas clairement affichées. Les groupes peuvent appartenir à plusieurs Chambres d’Opération à la fois. Enfin, ces groupes sont principalement en guerre contre le régime syrien, pas contre Daesh (même si des combats se produisent et qu’une hostilité peut exister).

Fatah Halab représente probablement la moitié des combattants rebelles dans la province d’Alep. C’est la principale chambre d’opération et le principal pion turc en Syrie depuis le refroidissement des relations avec Daesh, ainsi qu’un pion régulier des USA. Lorsqu’une puissance occidentale parle de « rebelles modérés », c’est probablement à cette chambre d’opération qu’elle fait référence. L’appellation « modérée » ne doit pas tromper: les groupes de Fatah Halab sont des groupes islamistes dont l’idéologie se rapproche des Frères Musulmans. Ce qui vaut à cette coalition d’être désignée comme « modérée » (malgré les nombreux groupes d’égorgeurs qu’elle rassemble, comme Harakat Nour al-Din al-Zenki qui s’était fait connaître en décapitant un enfant palestinien et en postant la vidéo sur internet ou la Brigade Sultan Mourad qui avait été les premiers porte-pavillons turcs officiels en Syrie) par les puissances impérialistes est que ses composantes ne planifient pas d’attaques en Occident. Fatah Halab est le groupe qui a été choisi par la Turquie pour « mener » l’opération militaire « Bouclier de l’Euphrate » afin de créer une zone tampon entre les cantons kurdes d’Afrin et de Kobané et ainsi d’empêcher la création d’un Etat kurde unifié dans le nord de la Syrie, au Rojava.

Composition de Fateh Halab.

Composition de Fateh Halab.

L’autre chambre d’opération, Jaish Al Fatah représente probablement un tiers des combattants rebelles dans la province d’Alep, ce qui équivaudrait à un nombre de combattants allant de 30.000 à 40.000 selon certains chiffres avancés. C’est le pion principal du Qatar et de l’Arabie Saoudite et un allié régulier de la Turquie.

Les composantes de Jaish Al Fatah sont mieux connues que celles de Fatah Halab: il s’agit principalement de Fatah Al Sham (rebranding du Jabhat Al Nusra, la filiale syrienne d’Al Qaeda), d’Ahrar Al Sham, de Jund Al Aqsa (qui a scissioné de Jabhat Al Nusra parce que celui-ci était « trop modéré » avant de lui reprêter allégeance), et de nombreux autres groupes. Plus généralement, Jaish Al Fatah représente donc le camp d’Al Qaeda et de ses alliés.

Déjà début 2015, Al Qaeda était omniprésent dans les zones rebelles.

Déjà début 2015, Al Qaeda était omniprésent dans les zones rebelles.

Les Chambres d’Opération sont des structures bien plus militaires que politiques bien sûr, et des articles font régulièrement état d’une sorte d’impossibilité (par crainte ou consentement) pour les groupes rebelles d’exister en-dehors de la sphère d’influence de Fatah Al Sham (ce qui en dit long sur la composition politique de l’ASL): une influence omniprésente. Ces zones se sont raréfiées, notamment suite à l’intervention russe: la province d’Alep reste le principal territoire contrôlé même si la ville d’Alep vient de retourner sous le contrôle du régime. D’autres zones sont sous contrôle de ces groupes autour de la Ligne de Mare (la zone tampon turque au Rojava), autour d’Idlib, de Homs, de Damas et de Daraa.

On peut assez vite réaliser que ce qu’on appelle aujourd’hui « les rebelles » correspond essentiellement à une constellation de groupes islamistes. Une véritable alternative démocrate et progressiste existe toujours aujourd’hui: il s’agit des Forces Démocratiques Syriennes (QSD), dont la première force est celle des YPG/YPJ. Un dossier sera prochainement consacré à cette nouvelle coalition.

Comme chaque semaine, des New-Yorkais se sont rassemblés devant les bureaux de G4S pour protester contre le soutien massif que cette société apporte à l’état israélien en termes de gestion des prisons, de sécurité, de matériel répressif, etc.. Des tracts ont également été distribués en soutien à la députée du FPLP Khalida Jarrar qui vient juste d’être condamnée à 15 mois de prison.

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Un manifestant palestinien a été tué en Cisjordanie cet après-midi lors d’affrontements avec les troupes israéliennes au nord de Hébron. L’homme de 21 ans comme étant Udei Irsheid, le frère de la fille palestinienne de 17 ans qui a été tuée en octobre après que les responsables des services de sécurité ont déclaré qu’elle a sorti un couteau sur les soldats à Hébron. Des témoins palestiniens ont affirmé qu’elle n’était pas armée et qu’elle a été abattue sans raison. Irsheid a été touché à la poitrine par une balle de guerre lors d’affrontements dans le quartier de Rad Jura de Hébron.

Dans la bande de Gaza, des dizaines d’émeutiers ont participé à plusieurs manifestations violentes le long de la barrière de sécurité, lançant des pierres sur les troupes israéliennes et des pneus enflammés.

Soldats des forces d'occupation en Cisjordanie

Soldats des forces d’occupation en Cisjordanie

Les soldats israéliens ont envahi, lundi, plusieurs parties de l’Université technique palestinienne, à l’ouest de la ville du nord de Tulkarem en Cisjordanie. Face à la résistance des étudiants, ils ont tiré des dizaines de balles réelles, des balles en acier recouvert de caoutchouc et de bombes de gaz. Six étudiants ont subi des blessures par balles réelles, treize autres par des balles en acier recouvert de caoutchouc, et de nombreux autres ont subi les effets de l’inhalation de gaz lacrymogène à hautes doses.
Ce campus fait l’objet d’invasions militaires israéliennes répétées et les affrontements, surtout depuis que l’armée israélienne a installé une base sur un terrain confisqué à l’université.

Les véhicules militaires encerclant le campus

Les véhicules militaires encerclant le campus

Hassan Koukou se trouve actuellement à l’hôpital régional de la ville de Midelt dans un état critique et extrêmement grave. Il ne parvient plus à bouger et parle avec beaucoup de difficultés, et cela suite à la grève de la faim qu’il a entamée et qu’il continue à mener depuis le 13 novembre (date depuis laquelle il ne boit plus d’eau ni ne prend de sucre) pour poursuivre sa scolarité, recevoir de la visite, être soigné, avoir accès à la presse et à des lectures, et obtenir son transfert de la prison de Midelt. Les conditions de détention sont très dures à Midelt, où l’administration va jusqu’à entasser 37 prisonniers dans une même cellule ; elle fait aussi subir aux détenus toutes formes d’humiliation et de torture à chaque revendication..

Hassan Koukou a été arrêté le 17 décembre 2012 et qu’il a été condamné à 5 ans de prison ferme. Il a passé les 2 premières années et demi d’emprisonnement à la prison de Meknès où il avait déjà mené plusieurs grèves de la faim (la plus longue s’étant étirée sur une période de 110 jours) pour finalement obtenir plusieurs promesses de la part de l’administration pénitentiaire, accréditées par un représentant du conseil national des droits de l’Homme, mais jamais tenues. Au contraire, c’est à cette époque qu’il a été déplacé à Midelt pour être séparé de ses camarades et pour que ses conditions de détention soient aggravées.

Hassan Koukou

Hassan Koukou

Une manifestation a eu lieu jeudi 3 devant la municipalité de Sfax où des ouvriers municipaux ont empêché le maire d’accéder à ses bureaux. Ils contestaient de mauvaises conditions de travail, un matériel désuet et des locaux non sécurisés. La manifestation a tourné aux affrontements suite à l’intervention des forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogène. Il y aurait eu deux ou trois blessés. Le personnel contestataire a fini par bloquer la route de l’avenue principale du centre-ville de Sfax (en face de la municipalité) au moyen de gros camions appartenant à la municipalité. En signe de protestation contre l’intervention violente des forces de l’ordre, le bureau régional de l’UGTT a appelé, par mesure de solidarité, le personnel du port ainsi que celui de la SORETRAS à interrompre leurs activités et à bloquer les accès de la ville avec les bus de la compagnie.

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