Mardi 15 septembre, Ali Najati, l’un des dirigeants bien connu du Syndicat de la canne à sucre de Haft-Tapeh, a été arrêté. Cette usine est située dans la province riche en pétrole du Khuzestân au sud de l’Iran. Après avoir fait des perquisitions à son domicile, des agents du renseignement ont confisqué certains équipements, tels son ordinateur. Ali Nejati, directeur du Syndicat des travailleurs de Haft-Tapeh de canne à sucre, a déjà été poursuivi et arrêté à plusieurs reprises à cause de ses activités syndicales.

Le 16 septembre, Mahmoud Salehi, syndicaliste, a été condamné à 9 ans de prison, à Sanandaj, la capitale de la province occidentale du Kurdistan. Il est accusé de faire partie des « groupements en conflit et de faire de la propagande contre le régime ». Salehi a été arrêté et emprisonné à plusieurs reprises. Le 16 septembre, il s’est adressé au tribunal de Sanandaj pour recevoir le compte rendu de sa condamnation, mais le tribunal a refusé de le lui donner par écrit en lui déclarant verbalement sa peine au bureau du tribunal avec un total de 9 ans de prison. Des informations faisaient état de la détention de plusieurs étudiants militants à l’Université de Téhéran, de Tabatabai et de Nasir à Téhéran.

Mahmoud Salehi

Mahmoud Salehi

Deux étudiants maoïstes, détenus politiques au Maroc, Aziz Elbour et Mohamed El Mouaden, ont entamé hier, lundi 21 septembre, une grève de la faim illimitée. Cette grève a pour but de dénoncer l’interdiction qui nous est faite cette année encore de pouvoir poursuivre leur études (cette interdiction leur a déjà été faite par l’administration pénitentiaire depuis maintenant deux ans). Cette année encore, ils ont effectué toutes les démarches nécessaires pour rendre possible notre inscription et ce malgré toutes les difficultés que nous avons pu rencontrer pour rassembler l’ensemble des documents exigés par les diverses universités. Mais, cette fois encore, notre demande a été rejetée par les universités elles-mêmes qui dénient aux prisonniers politiques étudiants incarcérés leur droit à poursuivre leur formation. Avec cette grève, les prisonniers veulent aussi dénoncer les transferts abusifs qu’ils subissent (le dernier vers la prison de Bouzakarn) et proclamer leur entière solidarité avec tous les prisonniers politiques détenus dans les geôles de l’Etat réactionnaire du Maroc.

Les étudiants maoïstes, prisonniers politiques au Maroc

Les étudiants maoïstes, prisonniers politiques au Maroc

Plusieurs Palestiniens ont été blessés vendredi soir à cause de l’inhalation de gaz lacrymogènes sur eux par les forces israéliennes lors d’affrontements qui ont éclaté dans le village d’Anin à l’ouest de Jénine. Les forces israéliennes ont pris d’assaut le village vendredi soir, qu’ils ont saturé de gaz, ptovoqiant des problèmes médicaux chez plusieurs habitants. De plus, les soldats et la police des frontières tirent souvent des grenades lacrymogènes en visant directement les manifestants. Plusieurs Palestiniens ont été tués de la sorte.

Tir de gaz à Jerusalem la semaine passée

Tir de gaz à Jerusalem la semaine passée

L’étudiant maoïste marocain Alaa Derbali est passé en jugement comme prévu le 15 septembre. Il est sorti libre du tribunal – toutes les charges qui pesaient contre lui ayant été démontées par la défense. Quatre autres étudiants maoïstes incarcérés sont toujours en grève de la faim à Agadir. La grève a commencé il y a plus d’un mois.

Collage d'affiches en faveur d'Alaa Derbali

Collage d’affiches en faveur d’Alaa Derbali

Shahrokh Zamani a perdu la vie de façon suspecte hier dimanche dans sa cellule de la prison de Gohardacht (près de Téhéran). Ses compagnons ont trouvé son corps inerte sur son lit avec sa bouche pleine de sang et sa tête meurtrie. Ce syndicaliste Shahrokh Zamani a été arrêté en juin 2011 pour son rôle actif dans les manifestations et grèves à Tabriz (province d’Azabaïdjan). Il avait été transféré à la prison de Gohardacht en mars 2013. Il y a une semaine, il avait envoyé un message aux ouvriers iraniens pour leur demander d’organiser des manifestations afin de revendiquer leurs droits et d’agir en tandem avec les mouvements organisés par les enseignants, les infirmières et les autres couches désabusées de la société iranienne qui ont été particulièrement actives ces derniers mois.

Suite à cette mort suspecte, les gardiens et tortionnaires de Gohardacht ont lancé un raid contre les prisonniers politiques de la section 4 afin de les terroriser et empêcher tout mouvement de protestation, mais ceux-ci ont tout de même protesté. Par ailleurs, à la prison d’Evine les prisonniers politiques ont organisé une manifestation en solidarité avec les prisonniers de Gohardacht et pour dénoncer la mort suspecte de Shahrokh Zamani.

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Alaa Derbali est un étudiant qui, en 2007-2008, parmi les militants de la tendance marxiste-léniniste-maoïste de l’Université de Marrakech, a participé aux luttes populaires et notamment contre la cherté de la vie, jusqu’à ce qu’il soit arrêté. Il subit alors deux années d’enfermement dans la prison de Boulmhrez durant lesquelles il mène avec ses camarades une grève de la faim de 47 jours – dont il garde des séquelles. Il est une nouvelle fois arrêté le 21 février du fait de sa participation aux mouvements de protestation populaires à Marrakech. Depuis lors, il est enfermé à la prison de l’Oudaya.

Le procès d’Alaa Derbali devait se tenir le 8 septembre, il a été ajourné et reporté au 15 septembre – le prévenu n’ayant pas été conduit au tribunal alors que toutes les conditions étaient réunies pour sa défense. Alaa Derbali est incarcéré depuis le 21 février. Il lui était reproché son appartenance au mouvement estudiantin ainsi qu’au mouvement du 20 février, puis, très vite, les charges retenues contre lui se sont alourdies: sabotage, en bande organisée, avec usage de la force, tentative visant à saboter des bâtiments publics, avec usage d’explosifs, violence à l’encontre de fonctionnaires en plein exercice de leurs fonctions, pillage en bande organisée de biens publics avec usage de la force, dommages de biens publics, incendies volontaires visant des bâtiments et des documents du pouvoir public, destruction de documents relevant de l’État civil, coups et blessures avec port d’arme. Toutes ces charges placent le dossier d’Alaa Derbali sous le coup de la loi antiterroriste et non du simple droit pénal.

Collage d'affiches en faveur d'Alaa Derbali

Collage d’affiches en faveur d’Alaa Derbali

Sous le slogan « Manech Msamheen » (pas de pardon), une manifestation était organisée par des jeunes sfaxiens et nombre de composantes de la société civile devant le siège de la banque centrale à Sfax pour protester contre la loi sur la « réconciliation économique ». Cette loi prévoit l’amnistie des hommes d’affaires fraudeurs qui verseraient une indemnité à l’état. Les forces de l’ordre sont intervenues brutalement pour disperser un sit-in non autorisé. Près de 16 blessés ont été transférés à l’hôpital pour y recevoir des soins. Plusieurs jeunes dont certains ont été blessés, ont été arrêtés avant d’être rapidement relâchés. Des responsables politiques et associatifs ont dénoncé le traitement sécuritaire répressif contre cette manifestation sous prétexte que le pays est en état d’urgence.

La manifestation à Sfax

La manifestation à Sfax

Des dizaines de militaires israéliens sont entrés dans le camp de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, pour arrêter un responsable du Jihad. Comme il n’était pas présent ou avait pu prendre la fuite, les militaires se sont approchés de la maison proche d’un responsable du Hamas, déjà emprisonné par le passé. Ils ont détruit le bâtiment mais ont été confrontés à des centaines de Palestiniens qui leur ont jeté des pierres et des cocktails Molotov. Cinq Palestiniens et un garde-frontière israélien ont été blessés. Le camp de Jénine, partiellement rasé lors de plusieurs jours d’affrontements avec l’armée israélienne en 2002 pendant la deuxième Intifada, est régulièrement le théâtre de violences entre soldats israéliens et Palestiniens. Mais les échanges de tirs de la nuit ont été d’une rare violence. Le camp, datant de 1953, est une ville dans la ville, qui abrite près de 20.000 réfugiés enregistrés.

Opération miltiaire israélienne dans le camp de Jénine (archive)

Opération miltiaire israélienne dans le camp de Jénine (archive)

Une manifestation s’est déroulée vendredi dans le village palestinien de Nabi Saleh en Cisjordanie à seulement une centaine de mètres de la colonie sioniste de Halamish. Après le début de la manifestation, les palestiniens ont jeté des pierres sur les forces israéliennes. Un soldat est alors intervenu pour arrêter un enfant, mais il s’est retrouvé isolé et entouré de jeunes manifestantes essayant d’empêcher l’arrestation. Les images de cet incidents sont devenues virales sur le net. A la suite des violents affrontements, les militaires ont finalement renoncé à cette arrestation, mais deux autres jeunes palestiniens ont été arrêtés pour avoir jeté des pierres.

Le village de Nabi Saleh est situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Ramallah et résiste contre l’occupation israélienne et la politique d’expansion illégale des colonies depuis 1976. La colonie d’Halamish, compte environ 1200 occupants et les 550 villageois perdent progressivement leurs terres.Sur les 5 km carrés appartenant aux habitants de Nabi Saleh, 60% sont des terres confisquées ou expropriées.

Le militaire cramponné à son jeune prisonnier

Le militaire cramponné à son jeune prisonnier

Behrouz Alkhani, né en Salmas en 1985, avait été arrêté en janvier 2010 et maintenu à l’isolement apparemment pendant plus d’un an, sans accès à un avocat ou contact de sa famille. En 2011, il avait été condamné à mort pour «collaboration efficace avec le PJAK » et «inimitié contre Dieu » pour son rôle présumé dans l’exécution par la guérilla kurde du procureur de Khoy. Il a également été condamné à 10 ans de prison pour détention d’armes. Sa peine avait été annulée par la Cour suprême et renvoyé à une Cour d’appel de la province du Oroumieh. La cour d’appel avait à nouveau condamné Behrouz Alkhani à mort. Behrouz Alkhani, qui avait pourtant déposé un recours encore à l’examen contre cette exécution, et cinq prisonniers de droit commun ont été exécutés ce matin dans la ville d’Orumiyeh, au Kurdistan iranien. Les corps de Alkhani et cinq autres prisonniers de droit commun ont été remis à leurs familles.

Behrouz Alkhani

Behrouz Alkhani