Des affrontements ont eu lieu dimanche entre des Palestiniens qui jetaient des pierres et la police israélienne armée de grenades assourdissantes sur l’esplanade des Mosquées. Les manifestants palestiniens ont érigé des barricades de fortune et attaqué les policiers venus les démanteler en utilisant des pierres, des barres de métal et des fusées éclairantes. La police a utilisé des grenades assourdissantes pour repousser les manifestants à l’intérieur de la mosquée et est allée jusque sous le hall d’entrée.

Des policiers israéliens ce dimanche matin dans la mosquée al-Aqsa

Des policiers israéliens ce dimanche matin dans la mosquée al-Aqsa

Plus de 200 enseignants ont été arrêtés mercredi, lors d’une manifestation dans la capitale iranienne, Téhéran. Quelque 2.000 professeurs, s’étaient réunis devant le parlement, et réclamaient la libération de collègues incarcérés (voir notre précédent article). La manifestation a été dispersée par des forces de sécurité déployées en nombre. Selon le ministère de l’Intérieur iranien, « ceux qui ont été arrêtés voulaient créer une atmosphère d’insécurité » à ce rassemblement d’enseignants, ajoutant que « certains ont été arrêtés pour quelques heures (…) puis libérés » et seuls « trois ou quatre » ont été maintenus en garde à vue.

Des Iraniens résidant au Canada se sont rassemblés le mardi 21 juillet en face du lieu du Congrès de l’International de l’Education pour protester contre les violations des droits de l’Homme auxquelles sont confrontés les enseignants en Iran, et ce jeudi 23, une centaine de personnes issues de la communauté iranienne de Belgique se sont rassemblées sur le rond-point Schuman, en face des institutions européennes, pour dénoncer le silence de l’Europe devant les violations des droits humains en Iran depuis le début des négociations nucléaires avec l’Iran.

La manifestation solidaire de ce mardi à Ottawa

La manifestation solidaire de ce mardi à Ottawa

Un Palestinien d’une vingtaine d’années a été tué mercredi par des soldats israéliens près de Jénine lors d’affrontements avec les forces israéliennes, dans le nord de la Cisjordanie. Ces heurts ont éclaté lorsque les habitants se sont opposés aux perquisitions menées par les soldats israéliens, qui cherchaient à arrêter un suspect palestinien. Mohamed Ahmed Alauna, 21 ans, a été touché par une balle au torse lors d’affrontements dans son village de Bourqine, au sud-ouest de la ville de Jénine. Le jeune homme a été transporté vers un hôpital de Jénine où les médecins ont tenté de le réanimer en vain.

La dépouille de Mohamed Ahmed Alauna portée par la foule palestinienne

La dépouille de Mohamed Ahmed Alauna portée par la foule palestinienne

EDIT: Un deuxième Palestinien tué en Cisjordanie

Un autre Palestinien a été tué jeudi par des soldats israéliens en Cisjordanie, dans le village de Beit Omar situé près d’Hébron. Des soldats israéliens avaient pris d’assaut une maison pour y arrêter un Palestinien « soupçonné de délits liés à la sécurité », Mohammed Abou Maria, et avaient touché son père, Falah, à la poitrine alors qu’il descendait en courant les escaliers pour voir ce qui se passait. L’homme, âgé de 50 ans, est décédé, tandis que son fils, âgé de 24 ans, a été blessé par balle à la jambe et hospitalisé.

Arrêtée le 2 avril dernier par les forces d’occupation, Khalida Jarrar était détenue en détention administrative depuis. Le régime de détention administrative est une loi britannique récupérée par le système judiciaire israélien qui permet d’emprisonner une personne pour une durée indéfinie, sans inculpation et sans procès. Finalement elle est inculpée à 12 reprises, tous concernant son activité politique, et surtout son activité en faveur des prisonniers palestiniens. Elle passera au tribunal aujourd’hui, le 13 juillet.

Khalida est députée parlementaire du FPLP, présidente de la commission parlementaire concernant les prisonniers politiques palestiniens, elle a été auparavant présidente de Addameer, la principale association de soutien aux prisonniers palestiniens, pendant 13 ans.

La lettre écrite par Khalida en juin dernier, traduit par Coup pour Coup.

Khalida Jarrar

Khalida Jarrar

Esmail Abdi, l’un des responsables de l’Association professionnelle des enseignants iraniens, a été arrêté le 27 juin, suite à sa tentative d’obtenir un visa pour participer au 7e Congrès de l’Internationale de l’Éducation à Ottawa, au Canada, fin juillet. Après la confiscation de son passeport à la frontière, il lui a été ordonné de retourner à Téhéran pour rencontrer un procureur. Il a été arrêté dès sa présentation au bureau des procureurs où 70 enseignants manifestaient leur solidarité à l’extérieur. L’arrestation d’Abdi fait suite à des rassemblements dans tout le pays au premier semestre pour protester contre les salaires qui, pour la majorité des enseignants, sont inférieurs au seuil de pauvreté.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Depuis la création d’une section du syndicat Organisation Démocratique du Travail (ODT) au sein de la société Honda-SEAT, des menaces de sanctions, des mesures abusives et arbitraires et des convocations par la police frappent régulièrement les représentants syndicaux. Après le licenciement arbitraire du secrétaire général du bureau syndical de la Société Honda–Seat à Rabat, Naime Abdelmadjid, la direction de la société a décidé d’engager des procédures de licenciement collectif de deux autres responsables syndicaux: Fenan Youssef, secrétaire général adjoint et Abdelghafour Bia, rapporteur. Les salariés de Honda-SEAT travaillent dans la précarité et dans des conditions extrêmement pénibles, avec des salaires dérisoires ne dépassant pas 2000 à 2500 dh par mois (moins de 250 euro). Ils sont obligés d’acheter leurs propres matériel et outil du travail.

Le Congrès pour la République (CpR), parti de l’ex-président provisoire de la république Moncef Marzouki, avait déposé une plainte, il y a un an, contre Kacem Afaya, secrétaire général adjoint de l’UGTT, pour avoir déclaré sur des plateaux de radio et de télévision que le CpR et Ennahdha étaient des ennemis de l’organisation syndicale. Le CpR ayant porté plainte contre Kacem Afaya pour diffamation et diffusion de fausses informations, le dirigeant syndicaliste a été assigné à comparaître devant la justice. En classant l’affaire, celle-ci a débouté les dirigeants du CpR, dont les déclarations hostiles à l’UGTT sont nombreuses.

Le syndicaliste Kacem Afaya

Le syndicaliste Kacem Afaya

Samedi, les forces de sécurité ont lancé un raid dans le village de Dehsheikh à Lamard (province de Fars) sous prétexte de confisquer des marchandises de contrebandes. Ils cherchaient notamment à confisquer un camion d’antennes paraboliques. Les habitants de cette zone se sont opposés aux forces de répression et les affrontements ont duré jusqu’à dimanche. Le régime a dépêché une unité anti-émeute, une unité de commandos, et des bandes de miliciens. Plus de 100 habitants de Lamard et 40 membres des forces spéciales ont été blessés. Pour empêcher les affrontements de faire tâche d’huile, les forces répressives ont barré les accès aux villages des alentours et contrôlent la zone avec des hélicoptères.

La province de Fars

La province de Fars

A Téhéran, les habitants du quartier d’Ekbatan s’opposent à l’installation d’un centre d’espionnage dans leur quartier, appelé « Maison du Coran ». En dépit du verdict du tribunal administratif qui en interdisait la construction, ce centre a été établi au milieu du complexe résidentiel. Cette construction a été soutenue par le maire du 5e arrondissement qui est un commandant des Pasdarans. Jeudi 2 juillet, au soir, après le rassemblement des habitants du quartier en face de ce bâtiment, les miliciens du Bassidj ont commencé à insulter, battre et blesser les gens. Un des résidents a été transféré à l’unité de soins intensifs de l’hôpital à cause de la gravité de ses blessures.

Les Flottilles de la Liberté tentent régulièrement d’approcher la Bande de Gaza par la mer, elles sont systématiquement arrimées par les forces d’occupation. Le 29 juin, après 8000km et 7 semaines de voyage, à l’entrée du Canal de Suez, le Marianne (c’est le nom du bateau suédois) a été approché par des zodiacs blancs de la marine israélienne. Ces zodiacs blancs -sortis pour des raisons médiatiques- ont ensuite été remplacés par de nombreuses embarcations militaires du même type. Les trois personnes qui se tenaient sur le pont ont immédiatement été tasées à plusieurs reprises. Après 45 minutes, les militaires sionistes ont pénétré dans la cabine de pilotage. Kevin Neish -dont le témoignage est la base de cet article- a été piétiné et piqué avec une baguette à bétail. Un autre membre de l’équipage a été tasé et battu pour avoir refusé de retirer son keffieh. Le bateau avait été immobilisé pendant que les soldats tentaient de rentrer dans la cabine. Pendant trois heures, les soldats tentèrent de redémarrer le bateau, les membres de l’équipage refusant de les aider. Finalement, devant les tabassages et électrocutions répétées, le capitaine a accepter de remonter l’interrupteur principal, seul élément désactivé.

Une fois sur terre, les Israéliens ont saisis laptops, téléphones et caméras pour empêcher toute documentation, les personnes arrêtées ont toutefois déjà annoncé qu’elles avaient réussi à conserver leurs cartes mémoires et qu’elles seraient utilisées dans un futur procès. Après deux jours de prison, les membres de la Flottille ont été amenés à la prison de l’aéroport où ils ont pu prendre une vraie douche. Kevin Neish raconte qu’un soldat israélien a déféqué dans sa serviette de bain pendant qu’il se douchait avant de la replier soigneusement. Tous les prisonniers ont été libérés, le dernier est arrivé ce lundi soir en Suède. Cette opération israélienne fait suite à celle de 2010, qui avait fait 9 morts parmi les 700 membres d’équipage des 8 cargos qui composaient la première Flottille de la Liberté.

La vidéo de l’abordage du Marianne, qui peut être difficile à regarder (tasers).

Le dernier prisonnier libéré ce 6 juillet soir, arrivé en Suède.

Le dernier prisonnier libéré ce 6 juillet soir, arrivé en Suède.

Mohammad al-Kosba, 17 ans, a été abattu de deux balles par des militaires israéliens dont la patrouilleuse était la cible de jets de pierres à Qalandiya (entre Ramallah et Jérusalem). De nombreux manifestants étaient rassemblés au checkpoint pour tenter de rentrer à Jérusalem à l’occasion du 3ème vendredi du Ramadan. Les forces israéliennes interdisent régulièrement l’accès à l’Esplanade des Mosquées aux jeunes, en raison de leur « profil émeutier ». Cette semaine, seules les femmes de moins de 30 ans et les hommes de moins de 50 ans ont le droit d’accéder à l’Esplanade. Ceci provoque quotidiennement des tensions et des affrontements aux checkpoints.

Deux frères de Mohammad al-Kosba avaient été abattus au même checkpoint lors de l’Intifada de 2002.

La patrouilleuse caillassée.

La patrouilleuse caillassée.