Chaque année, le 17 avril, le peuple palestinien célèbre la Journée du prisonnier palestinien. Elle exprime le poids, toujours plus lourd depuis 1967, d’une répression de masse qui n’a d’autre but que de casser la résistance d’un peuple. Des rassemblements sont prévus notamment en Palestine où depuis 1967, près de 800.000 Palestiniens ont été emprisonnés au moins une fois dans leur vie. Les arrestations sont quotidiennes, notamment en Cisjordanie. Aujourd’hui ils sont plus de 6.800 dans les prisons, centres d’interrogatoire et centres de détention israéliens, situés en majorité en Israël. Parmi eux, 454 sont placés en détention administrative (sans charge ni procès, renouvelable sans limitation tous les 6 mois), 238 mineurs, dont 96 âgés de moins de 16 ans.

Près de 1700 prisonniers souffrent de maladies contractées pour la plupart en prison. Ils sont tous victimes de négligences médicales délibérées, ce qui pour certains, peut les condamner à mort après leur libération. Ainsi Ja’afar Awadh, 22 ans, atteint de pneumonie depuis plus d’un an, vient de mourir quelques jours après sa libération. Depuis le début de l’occupation, 206 prisonniers sont morts pendant leur incarcération, dont 54 pour négligence médicale et 83 du fait de tortures et mauvais traitements. L’année 2015 s’annonce comme une année noire puisqu’on compte déjà plus de 1050 arrestations au 1er trimestre dont 73 femmes, 154 enfants et 319 ordres de détention administrative. Ces derniers jours, plusieurs bâtiments publics palestiniens ont été recouverts des portraits des prisonniers et notamment celui de Marwan Barghouti, député palestinien et ancien responsable du Fatah.

 Journée du prisonnier palestinien.

Journée du prisonnier palestinien.

Plus de 40 personnes ont été blessées mardi suite à une intervention violente des forces d’occupation marocaines contre des manifestants sahraouis dans la ville occupée d’El Ayoun. Les manifestants appelaient pacifiquement au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la nécessité d’une protection onusienne de la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cette manifestation a coïncidé avec la visite d’une délégation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme. Les forces marocaines ont mené une violente attaque contre les manifestants à travers les jets des pierres sur les maisons des citoyens sahraouis et la répression pour disperser les manifestants, en particulier dans les quartiers de Hay Matalla et Daddach,

Répression des manifestants sahraouis dans la ville occupée d'El Ayoun

Répression des manifestants sahraouis dans la ville occupée d’El Ayoun

Ce 12 avril, un rassemblement a eu lieu à Rabbat au Maroc en solidarité avec les prisonniers maoïstes en grève de la faim pour réclamer une amélioration de leurs conditions de détention, très dures actuellement. La manifestation se voulait également solidaire de Georges Ibrahim Abdallah.

Rassemblement solidaire à Rabbat.

Rassemblement solidaire à Rabbat.

Cinq travailleurs grévistes de la mine de fer de la ville de Bafgh située dans la province de Yazd, au centre de l’Iran, ont été condamnés à des peines d’un an de prison assorties de peines coups de fouet, pour « troubles à l’ordre public », parce qu’ils avaient activement participé aux mouvements de grèves et aux manifestations populaires massives contre un plan de licenciements. Une gréve qui avait paralysé pendant plusieurs semaines cette entreprise qui est considérée comme l’une des plus grande mines de minerai de fer du moyen Orient.

Au cours de ces deux dernières années, des milliers de travailleurs de la mine de fer de Chadormalu, située prés de la ville de Bafgh, ont organisé à plusieurs reprises une série de piquets de grèves, des rassemblements et des sit-in pour protester contre les bas salaires et contre une vague de licenciements secs, faisant suite à un plan de privatisation partielle de leur entreprise. A la suite de ces grèves des dizaines de travailleurs avaient été arrêtés et convoqués devant des tribunaux locaux, à la demande des employeurs.

 Travailleurs grévistes de la mine de fer de la ville de Bafgh

Travailleurs grévistes de la mine de fer de la ville de Bafgh

Zyad Awad, 30 ans, est mort après avoir été touché dans le dos lors d’affrontements qui se sont produits au cours des funérailles d’un proche parent, Jaafar Awad, décédé à 23 ans peu après sa sortie de prison. Le cortège funéraire s’est mué en manifestation de colère car les Palestiniens accusent Israël d’être responsable de la mort de Jaafar Awad, tombé grièvement malade dans une prison israélienne. Lors du défilé de milliers d’habitants de la localité de Beit Omar près de Hébron, certains ont jeté des pierres sur les soldats israéliens qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes, des balles caoutchoutées puis des balles réelles

Depuis le 23 mars, 7 étudiants maoïstes emprisonnés au Maroc sont en grève de la faim pour réclamer des conditions de détention vivables. Quatre autres prisonniers politiques ont rejoint leur mouvement. A Marrakech, les étudiants sahraouis sont également en grève de la faim. Plusieurs grévistes ont perdus connaissance et ont dû être hospitalisés, avant d’être ramenés en cellule.

A Paris, un rassemblement aura lieu ce mercredi 8 avril 2015 de 18h a 20h
devant l’institut du monde arabe, 1 Rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris – Métro JUSSIEU.

Visuel solidaires des étudiants maoïstes en grève de la faim.

Visuel solidaires des étudiants maoïstes en grève de la faim.

Très régulièrement inquiétée par les forces sionistes, Khalida Jarrar a été arrêtée il y a 5 jours à son domicile par une soixantaine de soldats israéliens. Elle a été « condamnée » à 6 mois de détention administrative, c’est à dire sans aucune forme de procès. Israël justifie cette détention en disant que Khalida ‘incite au terrorisme et à la violence’. De très nombreuses organisations ont appelé à sa libération, y compris l’Autorité Palestinienne qui l’avait pourtant fait arrêter en 2010.

Khalida est députée du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine), féministe, activiste des droits de l’homme et ex-responsable de l’ONG pour les prisonniers palestiniens Addameer.

Khalida Jarrar

Khalida Jarrar

Depuis le 23 mars, plusieurs prisonniers maoïstes sont en grève de la faim dans les prisons marocaines : réclamant des conditions de détention vivables, leur rassemblement dans la même prison, de pouvoir poursuivre leurs études, et contre la militarisation de l’université. Le 8 avril, un rassemblement de soutien aux prisonniers est organisé à Paris, de 18h à 20h, devant l’Institut du Monde Arabe, ,1 Rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris.

Les familles des victimes du massacre des prisonniers politiques 1988 ont été empêchées de rendre hommage à leurs proches au cimetière Khavaran, situé au sud-est de Téhéran. Les forces de sécurité et les agents du ministère du renseignement ont empêché les familles de tenir un rassemblement qui se tient traditionnellement le dernier vendredi précédent le le jour du nouvel an iranien. Les agents du régime ont barré les routes menant au cimetière et ont harcelés ceux qui voulaient participer à ce rassemblement.

En été 1988, le régime des mollahs a sommairement exécuté 30.000 prisonniers politiques dans différentes prisons à travers le pays. Il n’a cependant jamais reconnu l’existence de ces exécutions. La majorité des personnes exécutées étaient des activistes politiques qui purgeaient leurs peines de prison ou qui avaient déjà terminé leur peine mais qui étaient encore maintenus en détention.

Une des fosse commune de prisonniers politiques au cimetière Khavaran

Une des fosse commune de prisonniers politiques au cimetière Khavaran

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Ce matin à l’aube, une soixantaine de soldats sionistes sont rentrés de force au domicile de Khalida Jarrar à Ramallah et l’ont arrêté. En septembre dernier, elle avait résisté à un ordre de déportation imposé par le régime israélien qui voulait la « déplacer » à Jericho, sans avoir à se justifier.

Militante féministe, députée du Front Populaire de Libération de la Palestine et ex-responsable de l’ONG de solidarité avec les (nombreux) prisonniers politiques palestiniens « Addameer », Khalida Jarrar est très régulièrement inquiétée par l’état israélien.

Affiche de solidarité avec Khalida.

Affiche de solidarité avec Khalida.