Une opération de démolition à Baraki est contestée vigoureusement par les familles résidant dans cette vieille cité. Plus de 1550 familles y occupaient des maisons basses vétustes. La wilaya d’Alger a décidé mardi dernier de les reloger dans des nouveaux logements construits sur un nouveau site à Bentalha, située à une dizaine de Km de Baraki. Cependant, environ 800 familles auraient été exclues de cette opération de relogement car elles auraient bénéficié de lots de terrains accordés par les autorités dans le cadre de l’aide à l’autoconstruction de logement. Ces familles affirment que ces aides n’ont jamais été accordées et plusieurs familles ont refusé de quitter leurs vieilles maisons en opposant aux forces de l’ordre une farouche résistance.

Un habitant a même fait exploser sa maison avec une bonbonne de gaz butane vers 8h du matin. D’autres contestataires ont tenté de lui emboîter le pas. Les forces de l’ordre ont été amenées à intervenir rapidement pour empêcher d’autres explosions et saisir de nombreuses bonbonnes de gaz. Une femme a tenté de s’immoler par le feu devant les policiers. Dans plusieurs îlots de la cité Diar El-Baraka, des affrontements se poursuivent toujours en faisant au moins une dizaine de blessés. Et l’opération de démolition se déroule en ce moment-même dans des conditions défavorables.

Le prisonnier politique révolutionnaire Mohamed ElMouaden entamera, ce vendredi 19 une grève de la faim de trois jours -pouvant ensuite être prolongée-, en solidarité avec ses camarades Aziz ElKhalfaoui et Rédouane ElHadimi eux-mêmes en grève de la faim depuis le 3 décembre à la prison de Marrakech. Mohamed ElMouaden, membre du groupe Aziz Elbour – groupe aussi connu sous le nom du groupe des prisonniers estudiantins de Marrakech – est un militant qui a été condamné à trois ans de prison ferme. Il purge actuellement sa peine à la prison de Tiznit en compagnie de son camarade Aziz Elbour qui est lui-même en grève de la faim depuis le 10 décembre pour arracher son droit à pouvoir poursuivre ses études et dont l’état de santé est très inquiétant.

Aziz ElKhalfaoui et Rédouane ElHadimi – tous deux poursuivis pour leur participation au mouvement du 20 février – sont de leur côté en isolement complet et que leur état de santé s’est aussi ces derniers jours fortement détérioré. Aziz ElKhalfaoui est tombé à plusieurs reprises dans le coma et Rédouane ElHadimi a perdu toute capacité de mouvement et de parole.

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Hier, le 17 décembre, le Hamas a été retiré de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne pour ‘vice de procédure’, l’argument étant que la désignation du Hamas comme organisation terroriste était basée « non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’Internet ». Le Conseil de l’UE qui a précisé que « ceci ne remet pas en cause le fait que l’UE considère toujours le Hamas comme une organisation terroriste » a précisé qu’il ferait appel de cette décision Tribunal de l’UE. Les avoirs du Hamas en Europe resteront gelés 3 mois, le temps pour l’UE de faire appel ou cassation. Cette décision a bien évidemment été condamnée par les autorités états-uniennes et israéliennes. On peut donc difficilement voir dans cette décision un éclaircissement qui verrait des groupes révolutionnaires comme le FPLP et le FDLP être également retirés.

De l’autre coté de l’Atlantique, les Etats-Unis ont retiré le PDK (Parti Démocratique du Kurdistan, parti social-démocrate kurde irakien), et l’UPK (Union Patriotique du Kurdistan, parti libéral kurde irakien) de leur propre liste anti-terroriste. Cette décision vise surtout à désigner certains représentants kurdes plutôt que d’autres. Si les membres du PDK et de l’UKP pourront désormais se déplacer et se réfugier aux Etats-Unis, il est peu probable de voir des mouvements progressistes comme le PKK ou le PYD retirés de cette liste.

Ces deux événements de ‘sorties de liste’ sont pourtant assez rares que pour être signalés.

En Cisjordanie, une vingtaine de Palestiniens ont été blessés vendredi quand les soldats israéliens leur ont tiré à balles réelles dans les jambes lors de heurts près de Ramallah et Hébron. La mort lors d’une manifestation de Ziad Abou Eïn, ancien prisonnier, ancien vice-ministre et vétéran populaire de la cause palestinienne, laissait prévoir de nouvelles manifestations. L’armée israélienne a déployé en Cisjordanie deux bataillons de soldats et deux compagnies de garde-frontières supplémentaires. Une centaine de Palestiniens ont manifesté devant la prison militaire d’Ofer, près de Ramallah. Les soldats israéliens ont tiré à balles réelles dans les jambes et blessé dix manifestants. À Hébron, neuf personnes ont été blessées, l’un avec des balles réelles, les autres avec des balles en caoutchouc quand des jeunes ont affronté les soldats israéliens qui leur ont également tiré dans les jambes.

Un rassemblement a eu lieu à l’occasion de la journée des droits humains devant le siège de l’association des avocats à Téhéran pour appeler le régime à libérer les prisonniers politiques dont les avocats emprisonnés, d’arrêter les exécutions et de mettre fin à la répression contre la liberté d’expression. Cette assemblée a été attaquée par des gardes et plusieurs personnes ont été arrêtées. Quelques heures plus tard, Nasrin Sotureh a été arrêtée.

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Un responsable palestinien a été tué mercredi dans des heurts avec des soldats israéliens lors d’une manifestation en Cisjordanie. Les soldats israéliens auraient frappé Ziad Abou Eïn avec la crosse de leurs fusils, ce qui aurait provoqué une crise cardiaque fatale. Membre du Fatah, Ministre chargé du dossier de la colonisation au sein de l’Autorité palestinienne, Ziad Abou Ein défilait aux côtés de 300 personnes qui manifestaient pacifiquement contre la confiscation des terres palestiniennes, dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, avec l’intention de planter des oliviers. Ces manifestants ont été interceptés par les troupes israéliennes, qui avaient interdit leur rassemblement, et qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.

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Le FPLP dénonce les campagnes d’arrestations politiques menées par l’Autorité palestinienne contre la jeunesse palestinienne dans diverses régions de la Cisjordanie. Dans les semaines récentes, de nombreux jeunes ont été arrêtés par la sécurité de l’AP, en particulier à l’Université de Bir Zeit. Certains restent en détention sous des arguments et des justifications politiques fragiles. Ces arrestations sont un service rendu à l’occupant qui re-arrête souvent ces jeunes quand ils sont libérés, pratique connue sous le nom de « politique de la porte tournante. » Le FPLP souligne la nécessité que l’AP mette fin immédiatement à toutes les formes de coordination de sécurité avec l’occupant sioniste.

Afchine Sohrabzadeh, en grève de la faim depuis le 10 novembre pour protester contre l’indifférence officielle de la prison centrale de Minab (sud de l’Iran), a, de nouveau, été renvoyé en prison, lundi dernier. Sohrabzadeh avait tenté de se suicider en juin 2013, pour protester contre ses horribles conditions de détention. Sohrabzadeh souffre d’un cancer, pourtant le procureur a refusé de lui permettre de bénéficier de soins médicaux.

Ali Moradi de Marivan (à l’ouest de l’Iran) est un autre prisonnier politique kurde détenu à Minab. Il a passé 16 jours en isolement puis a été retransféré dans la section commune. Ali Moradi a passé cinq années en prison en 1998. Condamné à passer 30 années derrière les barreaux, il a été placé en isolement le 9 novembre pour avoir protesté contre le manque de soins médicaux accordé à Afchine Sohrabzadeh.

Afchine Sohrabzadeh

Afchine Sohrabzadeh

Dans la nuit du 27 novembre, les forces de sécurité israéliennes ont effectué une série de raids contre des militants palestiniens. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Al-Khalil et à Jenine. Parmi eux, Abdel-Alim Da’na un dirigeant du FPLP et professeur à l’Université Polytechnique de Palestine. Abdel Alim a déjà passé 17 années dans les prisons d’occupation depuis 1972. Son fils, Bashar, est détenu depuis le mois d’avril sans procès ni inculpation.

Abdel-Alim Da'na

Abdel-Alim Da’na

Deux manifestants ont été tués par balles et une vingtaine de personnes ont été blessées vendredi soir dans des affrontements avec les forces de l’ordre à Touggourt (600 km au sud d’Alger). Les violences ont éclaté à la suite de protestations d’habitants contre le retard pris par les autorités dans l’attribution de lots de terrains, de construction et le raccordement à l’eau potable dans un quartier de la commune de Nezla.

Les manifestants ont bloqué une route nationale conduisant vers l’immense champ pétrolier de Hassi Messaoud, tout proche. Les forces de l’ordre sont intervenues à coup de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser les manifestants, qui se sont alors dirigés vers le commissariat de police, tentant de l’investir. C’est à ce moment que les deux manifestants sont morts. Les affrontements ont également fait une vingtaine de blessés, des manifestants mais aussi des membres des forces de l’ordre.