Le 25 octobre les forces de sécurité ont empêché les femmes de se rassembler pour protester contre les agressions à l’acide visant les femmes et les jeunes filles devant le ministère de l’Intérieur. Elles se sont regroupées dans l’angle nord du parc Laleh à Téhéran, rue Fatemi. Les forces de sécurité ont chargé ce groupe et violement tabassé plusieurs femmes. Les agents ont arrêté des manifestantes et les ont emmenées vers des lieux inconnus.

Parmi les personnes arrêtées, l’avocate Nasrine Sotoudeh. Le régime lui avait interdit de plaider pendant trois ans parce qu’elle s’était chargée de défendre des prisonniers politiques et l’avait aussi emprisonnée pendant trois ans.

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Suite à la tentative d’exécution d’un militant fasciste israélien à Jérusalem la semaine dernière, la police a hier fait irruption au domicile du suspect avant de l’abattre ce 30 octobre au matin. Le militant d’extrême-droite militait pour que soit rasée l’esplanade des mosquées. Celle-ci a été fermée hier soir par la police israélienne par craintes de manifestations, elle a été ré-ouverte ce 30 octobre matin mais les hommes de moins de cinquante ans ne peuvent pas y pénétrer puisque c’est le profil type de l’émeutier selon les services de sécurité. Ces tensions donnent lieu à des affrontements en ce moment même.

De violents heurts opposaient dimanche des centaines de Palestiniens à la police israélienne déployée en nombre à Jérusalem-Est pour empêcher les « funérailles symboliques » d’Abdelrahmane Shalodi. Ce Palestinien de 21 ans a été abattu mercredi par la police après avoir jeté sa voiture sur des Israéliens attendant un tram. Sa dépouille n’a toujours pas été remise à sa famille. La justice israélienne a décidé que le corps ne serait rendu aux Shalodi qu’à la porte du cimetière où ils devront procéder à un enterrement rapide au beau milieu de la nuit, en présence d’une liste réduite de participants soumise au préalable à la police. La famille a refusé ces conditions et appelé à des « funérailles symboliques » en fin d’après-midi. Des centaines de Palestiniens ont répondu présent.

Accompagnant un cercueil vide enveloppé dans un drapeau palestinien, la foule avait à peine parcouru quelques dizaines de mètres que la police israélienne chargeait, sous des rafales de tirs de grenades lacrymogènes. Au moins un jeune Palestinien a été arrêté. Des heurts ont également éclaté en d’autres points de Jérusalem, notamment dans les quartiers de Rass al-Amoud et de Issawiya, où au moins deux mineurs arrêtés dans ce dernier quartier.

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Depuis que l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l’islamiste Morsi en juillet 2013, le nouveau pouvoir réprime toute opposition. Après les islamistes (1.400 partisans de Morsi ont été tués), le pouvoir s’en est pris à l’opposition laïque et de gauche, emprisonnant des dizaines de jeunes militants, qui avaient en grande partie soutenu l’éviction de M. Morsi avant de se retourner contre les nouvelles autorités.

Vingt-trois militants ont été condamnés dimanche à trois ans de prison pour avoir participé à une manifestation non autorisée. Ils avaient été arrêtés en juin après avoir pris part à un rassemblement appelant à l’abrogation d’une loi controversée limitant le droit de manifester. Ils étaient accusés de « participation à une manifestation illégale, vandalisme et entrave au trafic routier ». Parmi les condamnés figurent deux célèbres militantes des droits de l’homme, Yara Sallam et Sanaa Seif, la soeur de Alaa Abdel Fattah, une figure de la révolte de 2011 et dissident de longue date actuellement jugée pour des chefs d’accusation similaires. Sanna Seif est en grève de la faim depuis près de deux mois.

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Le jugement est tombé le lundi 20 octobre. La cour d’appel de Tanger a condamné Wafaa Charaf à deux ans de prison ferme. Militante au sein de la jeunesse du parti marxiste la Voix démocratique (Annahj Addimocrati), membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, elle avait été condamnée en première instance, le 11 août dernier, à un an de prison ferme et à une amende équivalente à 5 000 euros pour « mensonges et diffamation ».

Wafaa Charaf a été mise en détention préventive le 9 juillet à Tanger après avoir porté plainte contre la police pour enlèvement, séquestration et menaces. Abandonnée sur une route à douze kilomètres de Tanger, elle venait de participer, le 27 avril, à un rassemblement de soutien à des ouvriers de la multinationale américaine Greif (numéro un mondial de l’emballage industriel), licenciés après la création d’une section syndicale. Tanger, située à moins de 14 kilomètres du continent européen, dispose d’une zone franche qui confère de nombreux avantages (exonération de charges fiscales et sociales) aux entreprises qui s’y installent.

Wafaa Charaf comparaissait en même temps que Boubker El Khamlichi, dirigeant de la Voix démocratique, condamné à un an de prison avec sursis et à une amende pour « entrave à l’enquête ». Il avait pourtant été acquitté lors du premier procès.

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Les troupes israéliennes ont arrêté, dans la nuit de samedi à dimanche en Cisjordanie, 13 Palestiniens accusés de « provoquer des émeutes » et de recourir à la violence à l’encontre des colons et des forces d’occupation israéliennes. Ces habitants de Qalqilya et des villages de Ramallah, Bethlehem et Hébron, ont été mis en détention pour être interrogés.

Ces arrestations sont survenues suite à la mort d’un adolescent palestinien tué jeudi dans les heurts avec les forces israéliennes survenus tout près de Ramallah. Baha Samir Badr, âgé de 13 ans, gravement blessé par une balle à la poitrine lors de la confrontation avec des soldats israéliens dans le village de Beit Laqia, est mort quelques heures après son arrivée à l’hôpital de Ramallah.

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Raif Badawi est en prison depuis juin 2012 pour les propos tenus sur le site web et pour ses chroniques dans un journal du pays. Les autorités saoudiennes lui reprochent d’avoir insulté l’islam, alors que ses billets ne visaient que les comités décrétant les interdictions religieuses. Au début des procédures, il faisait face à une accusation d’apostasie, qui peut mener à la peine de mort. Le mois dernier, la Cour d’appel a toutefois maintenu la sentence de dix ans de prison, de mille coups de fouet et une amende d’un million de riyals (290.000 $). Il doit recevoir 50 coups de fouet par semaine jusqu’à concurrence de mille, sur la place publique. Une fois la peine de prison purgée, il lui sera interdit de voyager pendant dix ans alors que sa famille s’est réfugiée au Québec.

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Ahmad Sa’adat, Secrétaire général du FPLP s’est vu privé des visites familiales pendant une période de trois mois; aucune raison n’a été donnée pour cette décision. « C’est une tentative désespérée et futile pour briser la volonté et résoudre les dirigeants palestiniens et les symboles du mouvement national des prisonniers palestiniens, tentative qui fait partie de la campagne systématique de persécution menée par l’administration pénitentiaire contre les détenus dans les prisons de l’occupation, » a déclaré le FPLP.

Les attaques contre les prisonniers se multiplient. Elles comportent le refus de visites familiales, l’interdiction d’accès à la cantine, la confiscation des téléviseurs, l’interdiction des chaînes par satellite de langue arabe, les transferts fréquents d’une prison à l’autre et actuellement, la violente invasion des sections et des chambres des prisonniers, détruisant les biens et fouillant les cellules. Le FPLP a appelé à une réponse générale à cette campagne d’attaques contre les prisonniers et à davantage d’actions pour réclamer la liberté de Sa’adat et de ses camarades.

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