Ce vendredi, les forces syriennes ont à nouveau fait usage de la force pour disperser plusieurs manifestations à Banias (ouest), à Homs (centre), à Deraa (sud) et à Jableh (ouest). A Banias, les militaires ont tiré de manière intensive sur la foule, allant jusqu’à pourchasser les manifestants dans les ruelles pour les disperser. Il y a eu de nombreuses victimes mais aucun bilan n’a encore pu être communiqué. Toute la journée dans ce quatre villes, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime et solidaires des villes assiégées.

Répression à Banias

Répression à Banias

Les autorités du Bahreïn ont assigné 47 docteurs et infirmières devant un tribunal sécuritaire, en les accusant d’avoir tenté de renverser le gouvernement malgré leurs affirmations selon lesquelles ils n’avaient fait que soigner des manifestants pro-démocratie. Les avocats des docteurs se sont plaints de ne pas avoir pu parler à leurs clients et le juge leur a répondu qu’ils pourraient le faire après la séance. Ils ont déjà passé plus de 60 jours en prison et leur procès a été reporté au 13 juin.

Des membres des familles des travailleurs de la santé qui ont été autorisés à leur parler pendant 10 minutes après la lecture de leur acte d’accusation ont témoigné que les accusés leur ont dit avoir été psychologiquement et physiquement torturés pendant leur détention au Directoire d’Investigation Criminelle (DIC) d’Adiya. Les docteurs et infirmières leur ont raconté qu’ils avaient été battus avec des tuyaux et des planches à clous et forcés de manger des selles. Ils ont aussi été obligés de rester debout sans bouger pendant de longues heures et même des jours entiers et privés de sommeil pour qu’ils signent de fausses confessions.

En mars, le gouvernement par intérim a approuvé un décret-loi criminalisant les protestations, grèves et sit-in troublant l’activité économique. La loi prévoit de graves sanctions à ceux qui appellent ou incitent à des sit-in, jusqu’à un an de prison et un demi-million de livres égyptiennes (60.000 €).

Mercredi 10 juin, des travailleurs égyptiens ont pris la rue pour réclamer de meilleurs conditions de travail, bravant la loi anti-grève. Les employés de Nasr Car (compagnie automobile d’État) ont demandé à leur direction de réhabiliter les travailleurs forcés à prendre leur retraite anticipée, les diplômés de l’université Al-Azhar ont commencé leur premier jour de grève de la faim, réclamant du travail dans l’université, les fermiers exploitants protestaient contre le gouvernement de les avoir spoliés de leurs terres, et les employés du nouvellement formé ministère de la Culture demandent des contrats de travail stables et des conditions décentes.

Le Premier ministre du gouvernement intérimaire a annoncé après le début de cette grève mettre en application la loi anti-grève. Peu après, police et forces anti-émeutes ont utilisé la force pour disperser la foule et ont arrêté au moins sept fermiers.

D’énormes manifestations de contestation se sont déroulées hier à travers tout le pays. Les forces de police appuyées par des tanks et des hélicoptères de l’armée ont tiré sur les foules, faisant au moins 25 morts. A Maaret al-Nouman dans le nord-ouest, les troupes ont fait feu sur les dizaines de milliers de manifestants qui s’étaient rassemblés pour dénoncer le régime et la répression. Au moins dix d’entre eux sont décédés. Néanmoins, la foule est parvenue à prendre le contrôle d’une station de police après la fuite des forces de sécurité. Les hélicoptères sont ensuite intervenus pour tirer sur le bâtiment. Dans le centre-est du pays, la population s’était rassemblées pour dénoncer les actions militaires orchestrées par le pouvoir pour détruire les villages afin de permettre l’avancée vers Damas. Là encore, le régime a réagi violemment tuant au moins dix personnes. Selon plusieurs témoins, la répression s’est encore intensifiée: tirs d’hélicoptères, assaut des tanks, mitraillages des cortèges funéraires et des ambulances,…

La police égyptienne avait fait usage vendredi soir de gaz lacrymogène contre des dizaines de personnes qui avaient attaqué le poste de police d’Ezbekiya, dans le centre du Caire, lançant des pierres et brûlant un véhicule de police (photo), après le décès d’un chauffeur de bus. Ce dernier avait eu jeudi une altercation avec un policier et avait été battu. Blessé et hospitalisé, le chauffeur est décédé vendredi. Sa famille a alors rassemblé des partisans, notamment place Tahrir où étaient réunis des manifestants dans la journée, avant de se diriger vers le poste de police du quartier d’Ezbekiya. Dix manifestants ont été blessés.

egypt3juin.jpg

L’armée israélienne a tiré dimanche sur des manifestants palestiniens et syriens qui tentaient de pénétrer sur le plateau du Golan occupé, faisant 14 morts et 225 blessés, lors de l’anniversaire de la « Naksa », la défaite arabe de juin 1967. Des centaines de protestataires, agitant des drapeaux palestiniens et syriens, ont tenté de franchir une première barrière de barbelés avant un champ de mines, tout près de la ville de Majdal Chams, dans la partie occupée du Golan.

Kamal Ammari, un activiste du mouvement du 20 février, est mort à l’hôpital de Safi, une cette ville située à 350 kms au sud de Casablanca, où il agonisait après avoir été battu à mort par la police dimanche dernier, lors d’une manifestation. Une vidéo le montre agonisant, le visage enflé par les coups, couvert d’ecchymoses. Le parquet de Safi parle déjà de « crise cardiaque ». La famille a démenti.

kamalammari.jpg

Dossier(s): Archives Monde arabe et Iran Tags:

Les autorités syriennes ont libéré des centaines de prisonniers politiques, dans le cadre de l’amnistie générale décrétée par le président Bachar al Assad après dix semaines de contestation de son pouvoir. La plupart des personnes relâchées sont des manifestants des banlieues de la capitale, Damas, de Banias, d’Homs et de Lattaquié, ainsi que de la ville de Deraa, berceau de la contestation situé dans le sud du pays. Plus de 10 000 personnes auraient été arrêtées depuis le début des manifestations, mi-mars.

Mais la répression des manifestations se poursuit dans le pays. Au moins onze civils auraient été tués par les forces de sécurité ce jeudi à Rastan, dans le centre du pays. Au moins 52 civils auraient été tués et 200 arrêtés dans cette ville de 60 000 habitants depuis le début de l’assaut lancé par l’armée dimanche.

Cette nuit, les chars et les blindés des forces du président ont pris d’assaut la place de la Liberté à Taëz, au sud de Sanaa. C’est sur cette place que campent depuis le début du mois de janvier des manifestants qui réclament la fin du régime. Les forces de sécurité ont déferlé sur le camp où elles ont violemment dispersé la foule avant de mettre le feu aux tentes et d’arrêter plusieurs centaines de personnes qui tentaient de fuir. 37 blessés qui se trouvaient dans l’hôpital de campagne érigé sur la place ont aussi été embarqués. Vingt personnes sont décédées au cours de ce raid, alors que durant la journée d’hier, quatre manifestants avaient déjà été tués par des tirs policiers à Taëz. Plus de 3000 personnes s’étaient rassemblées devant un poste de police de la ville pour exiger la libération d’un manifestant arrêté avant que les policiers ne leur tirent dessus pour les disperser. Outre les quatre morts, les sources hospitalières dénombrent plusieurs dizaines de blessés.

Des policiers en motos et armés de matraques ont foncé sur des milliers de manifestants rassemblés à Casablanca, dimanche, pour disperser la foule de militants dénonçant le régime. Une manifestation semblable, organisée par le mouvement du 20 février, a aussi été violemment dispersée à Sale. La veille, les forces de l’ordre avaient également mis fin à une autre protestation organisée devant le Parlement.

Des bandes de policiers en motos ont ensuite sillonné les artères principales et les rues retirées du quartier de Sbata, à Casablanca, afin d’empêcher tout regroupement de manifestants. Le service de la police anti-émeute a également été déployé dans le quartier, interdisant l’accès aux voitures dans les rues.

maroccasa.jpg