La Cour européenne des droits de l’Homme a une nouvelle fois condamné l’Espagne lundi pour la détention prolongée d’une militante d’ETA, dans un arrêt qui fait craindre à Madrid de devoir libérer 54 autres membres d’ETA. Les juges de Strasbourg ont demandé la libération «dans les plus brefs délais» d’Ines Del Rio Prada, 55 ans, condamnée entre 1988 et 2000 pour son action dans ETA dans les années 1980. Le total des peines qui lui avaient été infligées était de plus de 3.000 ans, mais la durée avait été légalement ramenée à 30 ans, et par le jeu classique des remises de peine, elle aurait ainsi pu sortir de prison dès 2008. Les autorités espagnoles lui ont appliqué une loi plus restrictive, dite doctrine Parot, qui repousse à 2017 la date de libération.

C’est le caractère rétroactif de cette mesure qui a été une nouvelle fois condamné par la Cour, dans cet arrêt confirmant un premier déjà rendu en juillet 2012, mais définitif cette fois. «La requérante a donc purgé une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à celle qu’elle aurait dû subir selon le système juridique espagnol en vigueur lors de sa condamnation», a jugé la Cour.

Ines Del Rio Prada

Ines Del Rio Prada

Inigo Vallejo avait été arrêté le 9 décembre 2003 près de Pau alors qu’il vivait dans la clandestinité après avoir été condamné en Espagne à 17 ans de prison en 2000. Les autorités espagnoles l’avaient reconnu coupable d’avoir participé à l’incendie d’un bus, action attribuée à l’ETA. En novembre 2009, les autorités françaises l’avaient condamné à une peine de 12 ans de prison pour sa responsabilité dans ‘la formation des activistes’. Considéré comme l’ancien numéro 2 de l’appareil militaire de l’ETA, Vallejo était réclamé par l’Audience nationale espagnole (instance pénale chargée des affaires de terrorisme) pour des délits de terrorisme et blessures. Hier, les autorités françaises ont accepté et remis Inigo Vallejo aux autorités espagnoles.

Iñigo Vallejo

Iñigo Vallejo

Ce lundi 14 octobre , 40 jeunes de l’organisation, Segi, comparaissent devant un tribunal spécial espagnol. Ils sont accusés «d’intégration» à ETA. Le réquisitoire est de, 240 ans de prison, six pour chacun d’eux. Ce procès fait suite à une opération policière et judiciaire de grande envergure menée en 2009 contre le mouvement de la jeunesse basque. Dans ce raid effectué par la police espagnole et la Garde civile le 24 Novembre 2009, 35 jeunes ont été arrêtés. Les poursuites résultent de la décision de la Cour suprême espagnole de considérer comme «organisation terroriste» les groupes de jeunes de la gauche nationaliste. D’autre part, les opérations de police lancées en Navarre en 2008. Ce qui a conduit à l’élaboration de « listes noires »: jeunes dénoncés qui risquent une arrestation pour une activité politique publique. Sur les 40 jeunes basques accusés , 32 ont déclaré avoir été torturés . Un facteur décisif , car la plupart des accusations sont basées sur des déclarations obtenues pendant la période où les jeunes sont restés dans les mains de la police et de la Garde civile espagnole.

Les inculpés de SEGI

Les inculpés de SEGI

Le second procès qui commence jeudi est une nouvelle attaque contre les structures politiques et institutionnelles de la gauche nationaliste. Il vise des membres des organisations HB, EH et Batasuna, organisations toutes illégalisées par la volonté du pouvoir à Madrid de rentre invisible la dissidence, légitime, basque. Dans ce second procès il est demandé 372 années de prison, entre 8 et 12 ans pour chacun des inculpés.

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Après avoir passé près de trois mois dans la clandestinité Luis Goñi , qui a été condamné à six ans de prison pour son appartenance à Segi, (organisation de la jeunesse basque illégalisée par Madrid) était réapparu sur la Place Nabarreria à Iruñea (Pampelune) en Navare.
Les gens décidés qui avaient formé un mur populaire autour de lui ont été chargés, brutalisés par la police espagnole, Après avoir pris Goñi , la police a fait au moins deux charges à balles pour disperser les militants solidaires Au moins trois personnes ont été blessées par l’action violente de la police .

À 14h30 avait lieu une manifestation à Pampelune pour soutenir Luis Goñi condamné par l’état espagnol à 6 ans de prison pour son appartenance à la mouvance indépendantiste basque (SEGI, organisation de la jeunesse indépendantiste de la gauche basque, auto-dissoute depuis) et pour dénoncer la répression ininterrompue contre le peuple basque en lutte. Plusieurs milliers de personnes présentes à cette occasion où Luis Goñi avait annoncé qu’il serait là dans la rue.

luis goni

luis goni

Ce qu’il a fait et où il est présent à cette heure-ci (Plaza Nabarreria) et que vous pouvez visionner en direct sur une place du vieux quartier de Pampelune (Iruñea). La transmission restera ininterrompue jusqu’à l’intervention des forces de la Police espagnole maintenant ou dans la nuit face au mur humain de protection de Luis Goñi. Voir la vidéo livestream

Des dizaines de milliers (65.000?) de manifestants ont défilé samedi dans la ville basque de Bilbao, par solidarité avec un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA, Herrira, dont 18 militants avaient été interpellés le 30 septembre. Derrière une banderole blanche portant les mots « Une marée humaine pour les droits des prisonniers et des exilés basques », les manifestants ont parcouru le centre de la ville, répondant à l’appel de la coalition de gauche indépendantiste EH Bildu et de plusieurs autres syndicats et collectifs.

Le 30 septembre, un coup de filet de la Garde civile dans plusieurs villes basques avait décapité Herrira, créé le 5 février 2012 et considéré comme le successeur des groupes de défense des prisonniers Askatasuna et Gestoras pro Amnistia, interdits en Espagne car jugés proches d’ETA. Les 18 militants interpellés avaient été inculpés d’appartenance à groupe armé, apologie et financement du terrorisme, puis remis en liberté, quatre d’entre eux contre paiement d’une caution.

manifestation à Bilbao

manifestation à Bilbao

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Herrira est l’organisation de défense des prisonniers de la gauche nationaliste basque. En 2012 et en 2013, à Bilbao, plus de 100 000 personnes étaient sorties dans la rue à l’appel de Herrira. Hier matin, ce même mouvement a fait l’objet d’une opération policière d’envergure qui s’est déroulée dans les quatre provinces du Pays Basque Sud. En plus d’avoir fermé les locaux du mouvement à Hernani, Iruñea, Bilbo et Gasteiz, la police a interpellé 18 personnes.

La justice espagnole les accuse d’avoir fait “l’apologie du terrorisme” et d’avoir “intégré” et “financé une bande armée”. Dans le cadre de cette opération, la justice espagnole a bloqué les comptes bancaires de Herrira et a ordonné la fermeture de 32 profils sur Twitter, 125 profils sur Facebook et 38 pages Web. Créé il y a un an et demi, Herrira a centré son travail sur la reconnaissance des droits des prisonniers issus du conflit basque. La justice espagnole l’accuse notamment d’avoir “pris la relève d’Askatasuna/Gestoras Pro-Amnistia dans la convocation et le soutien de manifestations faisant l’apologie des prisonniers de l’ETA et de leurs idéaux”.

La police au siège d'Hernani de Herrira

La police au siège d’Hernani de Herrira

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Jurdan Martitegi, considéré comme un ancien haut dirigeant de l’appareil militaire d’ETA, a été condamné lundi à sept ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Entré dans la clandestinité en 2007, Jurdan Martitegi devait selon les services de sécurité espagnols prendre la tête de l’appareil militaire de l’ETA après l’arrestation le 8 décembre 2008 en France d’Aitzol Iriondo.

Jurdan Martitegui avait été interpellé le 18 avril 2009 à Montauriol (Pyrénées-Orientales), près de Perpignan, en compagnie de deux autres etarras, qui ont quant à eux été condamnés à quatre et cinq ans de prison. Ils écopent également tous trois d’une interdiction définitive du territoire français. Après son interpellation, avaient été retrouvés dans un box à Grenoble de nombreux produits explosifs permettant de fabriquer au moins trois engins puissants. Martitegui avait également été trouvé en possession de nombreux faux papiers d’identité.

Jurdan Martitegi

Jurdan Martitegi

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La Guardia Civil et la police nationale ont ouvert trente dossiers d’enquête contre ETA, principalement en France et en Espagne, mais s’étendant aussi à d’autres pays européens tels que la Belgique ou la Grande-Bretagne. Près de 50% de ces enquêtes sont dites « avancées » ou « très avancées », et elles portent essentiellement sur les actions d’ETA du milieu des années ’90. Selon les forces de sécurité espagnoles, outre les etarras connus et recherchés, il y aurait vingt etarras « légaux », c’est-à-dire des militants non repérés, qui ont participé à des actions armées, et qui, depuis « l’arrêt définitif de l’activité armée » décrété par ETA, mènent une vie normale.

Le gouvernement britannique a extradé vers l’Espagne le vendredi 15 août un membre présumé d’ETA Ignacio Lerin Sanchez, arrêté le 29 juin 2012, avec Antonio Troitino Arranz, à Hounslow, (ouest de Londres) en vertu d’un mandat de l’Audienca Nacional pour « appartenance à une bande terroriste » et « possession d’explosifs ».

Ignacio Lerin Sanchez

Ignacio Lerin Sanchez