Six personnes accusées d’être des membres de la NPA ont été arrêtées par la police avant-hier lundi 3 juillet dans les environs de la ville de San Fernando (province de Pampanga). L’opération policière a commencé suite à la plainte d’un homme d’affaires de Barangay Del Pilar à qui on réclamait l’impôt révolutionnaire au nom de la NPA. La police a tendu un piège lors d’un prétendu versement dans le village de Del Pilar qui a mené à l’arrestation des suspects. On ne sait pas s’il s’agit vraiment de collecteurs de l’impôt révolutionnaire ou de délinquant se faisant passer pour la guérilla maoïste.

San Fernando

San Fernando

Une quarantaine de guérilleros de la NPA ont attaqué un poste de police dans la ville Maasin, dans la province de Iloilo, hier dimanche en matinée, s’emparant de huit fusils d’assaut M-16, de neuf pistolets Glock 9mm, de matériel informatique et de télécommunication. Trois maoïstes, dont deux femmes, sont d’abord entrés dans le commissariat autour de 10h30 et fait semblant de vouloir déposer une plainte. Plusieurs autres guérilleros se sont précipités sur leurs pas tandis qu’un camion débarquait d’autres maoïstes qui ont immédiatement encerclé le poste de police. A l’intérieur, les neuf policiers présent ont reçu l’ordre de se coucher et ont été menottés tandis qu’à l’extérieur, un maoïste haranguait la foule avec un mégaphone. En 15 minutes, tout était bouclé et les guérilleros se sont évanouis à bord de leur camion et de la patrouilleuse du commissariat…

Membres de la NPA (archive)

Membres de la NPA (archive)

Après avoir été agressés pour avoir voulu former un syndicat au sein de l’usine (lire notre article), 61 travailleurs des usines Orchid et Savar du groupe Azim au Bangladesh sont poursuivis pénalement. Début juin, la direction de la compagnie a déposé plainte contre les 61 travailleurs et responsables syndicaux. 38 d’entre eux ont été libérés sous caution tandis que 22 sont toujours emprisonnés.

Environ 200 travailleurs sont constamment menacés par des hommes de mains locaux. Ils ont cessé de rentrer chez eux ou d’aller travailler par crainte pour leur sécurité. Pour pouvoir retourner à leur travail, les travailleurs ont été contraints par la direction de signer un document dans lequel ils déclarent ne pas vouloir de syndicat pour les représenter sur leur lieu de travail.

Manifestation des travailleurs d'Orchid pour la reconnaissance de leurs droits syndicaux (archives)

Manifestation des travailleurs d’Orchid pour la reconnaissance de leurs droits syndicaux (archives)

Samedi dans le village d’Araibo, Pantukan, province de la Vallée de Compostela, un détachement du 66e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale s’est accroché à un groupe de maoïstes. Le commandant du groupe, connu sous le pseudonyme de « Ka Lepi », a été tué, ainsi qu’une autre guérillero, tandis que deux soldats étaient blessés dans la fusillade. Dimanche, trois combattants de la NPA ont été tués à Barangay Taytayan, Cateel, province de Davao Oriental. Les militaires ont récupéré les corps des maoïstes, deux IED, deux M16, un M14, un AK47 et un lance-grenades.

Combattants maoïstes aux Philippines (archives)

Combattants maoïstes aux Philippines (archives)

Un Thaïlandais de 34 ans a été condamné vendredi à trente-cinq ans de prison pour «crimes de lèse-majesté» par un tribunal militaire, pour avoir posté sur Facebook une dizaine de messages, photos ou vidéos concernant la famille royale. Dans un pays où le roi est une figure semi-divine, toute critique ou moquerie de la famille royale, chien compris, est très mal vue. Mais le prétexte de «lèse-majesté» est aussi une arme absolue contre toute revendication républicaine et toute critique de l’immense fortune amassée par la famille royale. Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires à la suite d’un coup d’Etat en mai 2014, les condamnations pour ce motif se sont multipliées (voir notre article).

On ne peut savoir ce que contiennent les messages postés par Vichai Thepwong, un vendeur d’assurances qui avait été arrêté dans la ville de Chiang Mai en 2015, car les médias qui les évoqueraient tomberaient eux aussi sous le coup de l’article 112, qui punit l’insulte à la monarchie. L’accès du tribunal avait été interdit à la presse. L’homme a été condamné à sept ans de prison pour chaque post, et la peine a été réduite de moitié car il a plaidé coupable. Le même jour, la cour a condamné à cinq ans de prison, ramenés à deux ans et demi pour la même raison, un tailleur identifié sous le nom de Chaliew, pour des propos «diffamatoires pour la famille royale» tenus sur une radio en ligne. Chaliew se trouvait en détention préventive depuis trois ans. Une centaine de personnes sont en prison pour «lèse-majesté», y compris un adolescent de 14 ans accusé d’avoir mis le feu à un portrait du roi défunt.

Vichai Thepwong

Vichai Thepwong

Le 14 novembre 1971, une manifestation dans le quartier de Shibuya, à Tokyo, se tenait comme bien d’autres dans tout le Japon pour protester contre l’accord permettant une présence militaire des Etats-Unis à Okinawa. A Shibuya, les étudiants révolutionnaires et des policiers commencent à s’affronter. Un des policiers est assommé à coups de tuyau puis brûlé avec des cocktails Molotov par un groupe d’étudiants casqués. Masaaki Osaka était alors un des dirigeants de la Ligue communiste révolutionnaire du Japon, aussi connu sous le nom de Chukaku-ha ou « Middle Core Faction ». Masaaki Osaka était passé à la clandestinité en 1972 et les autorités offraient 3 millions de yens pour toute information permettant son arrestation.

Sa trace avait été trouvée en janvier dernier (voir notre article)La police a confirmé, le 7 juin, l’identité de l’homme sur lequel elle était tombée, par hasard, le 18 mai, lors de la fouille de l’appartement d’un autre militant à Hiroshima était bien Masaaki Osaka, aujourd’hui âgé de 67 ans. Depuis son arrestation, Masaaki Osaka est resté silencieux. Le délai de prescription pour un meurtre au Japon était de 15 ans jusqu’en 2010, date à laquelle il a été aboli. Six membres de la « Middle Core Faction » ont été arrêtés depuis 1971 dans le cadre de l’enquête sur la mort du policier. Ils ont tous été condamnés à de lourdes peines de prison (voir notre article).

Masaaki Osaka

Masaaki Osaka

Quatre policiers étaient en route jeudi matin vers la capitale régionale de Borongon lorsque, arrivés à la hauteur de Sitio Salvacion, à Barangay Biga (Giporlos), ils ont été pris sous le feu de guérilleros de la NPA. Les policiers ont répliqué et ont reçu des renforts de la Compagnie de la sécurité publique d’Eastern Samar, d’un bataillon régional de forces de sécurité et d’éléments du 14e bataillon d’infanterie de l’armée philippine. Les guérilleros se sont retirés.

L'embuscade a eu lieu dans les environs de Giporlos

L’embuscade a eu lieu dans les environs de Giporlos

Trois activistes travaillant sous couverture dans deux usines du sud de la Chine pour China Labor Watch et arrêtés la semaine passée (voir notre article) sont toujours en détention. Ils enquêtaient sur les conditions de travail de Huajian Group, un fabricant chinois de chaussures pour la marque Ivanka Trump, ainsi que Marc Fisher, Kylie + Kendall, Coach, Alain Delon, Nine West et Karl Lagerfeld. Ils s’étaient fait embaucher ce printemps dans deux usines du Jiangxi et du Guangdong exploitées par Huajian Group, et avaient trouvé des preuves d’employés sous-payés et travaillant jusqu’à 18heures par jour.

Le Département d’Etat des États-Unis a exhorté la Chine à libérer ces hommes et à leur donner « les protections judiciaires et équitables dont ils ont droit ». Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré mardi que la question ne concernait pas d’autres pays. « Les autorités judiciaires de Chine peuvent traiter les cas pertinents conformément à nos lois et règlements », a déclaré la porte-parole du ministère. La porte-parole a aussi déclaré que la police a placé les hommes sous détention criminelle en raison de leur utilisation de «dispositifs de surveillance illégaux».

Hua Haifeng

Hua Haifeng

En mars dernier, les travailleurs des usines Orchid et Savar du groupe Azim, situées à Chittagong, ont déposé une quatrième demande d’enregistrement d’un syndicat. La demande d’enregistrement du premier syndicat de l’usine Savar a été à nouveau rejetée tandis que la décision concernant l’usine Orchid est attendue très prochainement. Le 27 mai, des hommes de main ont menacé et agressé physiquement les travailleurs et les responsables du syndicat en formation devant la porte de l’usine.

Le jour suivant, les violences ont continué, les travailleurs et responsables syndicaux ont été à nouveau battus et menacés de mort s’ils continuaient de vouloir former des syndicats. Les agresseurs ont également menacé des membres des familles des syndicalistes. L’épouse d’un dirigeant syndical a été menacée avec un couteau, et le frère d’un autre responsable a été kidnappé et libéré plus tard. Les forces de police locales présentes ont assisté aux attaques sans réagir.

Syndicalistes agressés au Bengladesh

Syndicalistes agressés au Bengladesh