« Rien à déclarer ». Depuis des années, ce sont les seuls mots que le Secours Rouge conseille aux militant·e·s interrogé·e·s par la police de répondre. Mais la curiosité à l’égard des techniques de l’adversaire est une bonne chose et la militance doit naviguer au plus serré entre ces deux erreurs classiques face à la répression : la sur-estimer ou la sous-estimer. Comment la police envisage-t’elle les interrogatoires de son côté ? Comment les prépare-t’elle ? Pourquoi y a t’il un « bon » et un « méchant » flic dans les salles d’interrogatoire ? Ce sont à toutes ces questions que ce petit film doit répondre. À l’origine, cette conférence du Secours Rouge devait avoir lieu en avril 2020 lors des activités d’agitation pour le 1er mai révolutionnaire. Annulée par l’émergence de la pandémie de Covid, elle a finalement été transformée en une vidéo avec l’aide du « Collectif des Stagiaires ». À l’aube de nouvelles mobilisations une chose est sûre : les mois et les années qui arrivent seront remplis d’initiatives subversives et révolutionnaires, et donc de répression et de contre-insurrection. Ce document se veut donc être un outil de plus pour les militant·e·s et les collectifs qui s’organisent et se préparent contre la répression.

Le marché mondial des armes et équipements anti-émeutes atteindra selon les experts financiers 12,2 milliards de dollars d’ici 2027. Dans le monde de l’après COVID-19, le marché mondial des systèmes anti-émeutes, estimé à 9,2 milliards de dollars US en 2020, devrait atteindre une taille révisée de 12,2 milliards de dollars US d’ici 2027. Les armes offensives devraient enregistrer un taux de croissance annuel de 4,5 % et atteindre 7,5 milliards de dollars US à la fin de la période d’analyse. Le marché des États-Unis est estimé à 2,7 milliards de dollars US en 2020. La Chine, deuxième économie mondiale, devrait atteindre une taille de marché de 2,2 milliards de dollars US d’ici 2027, avec un taux de croissance annuel de 3,7 % sur la période d’analyse 2020-2027. Les experts du marché estiment que le Japon et le Canada, devraient connaître une croissance de 3,6 % et 3,4 % respectivement sur la période 2020-2027. En Europe, l’Allemagne devrait connaître un taux de croissance annuel moyen d’environ 3 %.

Mardi 6 décembre au café L’Itinéraire Bis, une trentaine de personnes ont participé à la troisième projection toulousaine du film « Rien à déclarer » organisée avec la présence de militant-e-s du Secours Rouge Toulouse et d’Extinction Rebellion. À la suite de la diffusion de ce film, de nombreux échanges ont eu lieu sur la nature de la police, le rôle des avocat-e-s, l’importance de se préparer à la répression et de construire la solidarité face à elle. Chacun a pu témoigner de ses expériences en garde à vue et corroborer les propos tenus dans le documentaire qui démontrent que la seule réponse viable durant un interrogatoire est de dire « rien à déclarer ». La soirée s’est terminée avec la distribution à chaque personne d’un Petit guide légal des manifestant-e-s.

N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez organiser une projection.

Le 24 novembre, le troll d’extrême droite Andy Ngo a demandé à Elon Musk que le compte @crimethinc soit banni de Twitter. Quelques heures plus tard, Musk a exécuté cette demande. Le compte @crimethinc sur Twitter date de mai 2008. Le compte n’a jamais été suspendu ni reçu d’avertissement au cours des quatorze années d’administration de Twitter. Ngo n’a pas apporté de nouveaux éléments à l’attention de Musk, mais a reposté des captures d’écran vieilles de plusieurs années. D’autres utilisateurs de Twitter ont également été bannis dans des circonstances similaires aujourd’hui.

La rhétorique de Musk sur le fait de faire de Twitter un lieu de “ libre expression “ est un mensonge. Musk a acheté Twitter afin d’imposer son programme sur ce qu’il considérait comme la plateforme de médias sociaux la plus influente, échappant au contrôle de personnes comme lui. Comme Donald Trump, Musk dit effrontément le contraire de ce qu’il pense, et ses partisans interprètent cela comme une démonstration de force. En même temps qu’il fait de nouveau bon accueil à Donald Trump, aux nationalistes blancs et aux fascistes sur Twitter, Musk élimine ceux qui font obstacle à ses aspirations autoritaires. Lorsque Musk dit qu’il construit Twitter 2.0, il fait référence à la transition de la première itération d’Internet – forums de discussion, indymedia, un modèle plus ou moins ouvert et participatif – au Web 2.0, dans lequel toutes les interactions sont façonnées par les algorithmes de quelques seigneurs de la technologie. Ce qui s’est déjà produit sur Facebook et Instagram se produit maintenant sur Twitter.

À l’occasion de la 90e Assemblée générale d’INTERPOL à New Delhi, l’organisation a dévoilé le tout premier métavers spécialement conçu pour les services chargés de l’application de la loi du monde entier. Opérationnel à 100 %, le métavers d’INTERPOL présente de nombreux avantages, notamment s’agissant du télétravail, de la mise en relation, du recueil et de la préservation des éléments de preuve issus de scènes de crime, ou encore de la formation. Dans le cadre d’une démonstration en direct, des experts de la Direction du Renforcement des capacités et de la Formation d’INTERPOL ont dispensé une session de formation sur la vérification des documents de voyage et le contrôle des passagers à l’aide des capacités d’INTERPOL dans une salle de classe du métavers. Les participants ont ensuite été téléportés dans un aéroport, où ils ont pu mettre en pratique leurs nouvelles compétences à un poste-frontière virtuel. Le métavers d’INTERPOL est accessible via l’INTERPOL Secure Cloud. INTERPOL a également annoncé la création d’un Groupe d’experts sur le métavers pour représenter les problématiques des services chargés de l’application de la loi sur la scène mondiale et veiller à ce que ce nouveau monde virtuel soit sécurisé dès la conception. Le Forum économique mondial, qui s’est associé avec INTERPOL, Meta, Microsoft et d’autres acteurs dans le cadre d’une initiative visant à définir et régir le métavers, a alerté sur les principales menaces, telles que la fraude par ingénierie sociale, la mésinformation et… « l’extrémisme violent ».

Les responsables du gouvernement américain, par le biais des services de douane, copient chaque année des données provenant de 10.000 appareils électroniques de voyageurs, smartphones ou tablettes, dans les aéroports et aux frontières des Etats-Unis. La possibilité de copier le contenu des appareils des voyageurs n’est pas nouvelle mais l’expansion rapide de la base de données et la possibilité pour les 2700 agents d’y accéder sans mandat commence à poser problème. Dans les faits, un agent peut accéder à n’importe quel appareil même s’il ne soupçonne pas le voyageur. Il a la possibilité de regarder les listes de contacts, les entrées de calendrier, les messages, les photos et les vidéos. Si les agents soupçonnent le voyageur de poser un problème de sécurité nationale, ils peuvent effectuer une fouille avancée, en connectant le téléphone à un appareil qui copie son contenu. Ces données sont ensuite stockées dans un système de ciblage automatisé, consultable à tout moment. Les données sont conservées pendant 15 ans. Selon les données de l’agence des douanes, environ 37.000 fouilles ont été effectués au cours de la période de 12 mois alors que plus de 179 millions de personnes ont voyagé sur cette période. Les forces de l’ordre doivent persuader un juge d’approuver un mandat de perquisition avant de fouiller les téléphones des Américains. Mais les tribunaux ont depuis longtemps accordé une exception aux autorités frontalières et les autorisent à fouiller des appareils sans mandat ni soupçon d’infraction.

Nous étions une trentaine vendredi 16 septembre au local du Chat Noir à Toulouse pour assister à la projection de « Rien à déclarer » organisée par le Secours Rouge Toulouse. Le film, réalisé par le Secours Rouge de Belgique et le Collectif des Stagiaires de Bruxelles, a reçu un bel accueil. Lors de la discussion suivant la projection, il a été rappelé l’importance de s’armer avec, entre autres, des outils comme celui-ci contre la répression. Comme le rappelle le film, connaître son adversaire permet de ne pas faire l’erreur de le surestimer ou de le sous-estimer. Chacun et chacune a pu partager son ou ses expériences de garde à vue ou d’interrogatoire rendant encore plus concrètes les différentes thématiques abordées dans le film. D’autres sujets ont également été discutés comme le rôle des avocats, des médecins ou tout autre intervenant-e lors d’une garde à vue. Il a été rappelé et démontré que le mot d’ordre « rien à déclarer » face à la police n’était pas une question de morale ou de posture, mais bien la seule voie possible et viable pour notre défense individuelle et collective. Nous remercions encore une fois le Chat Noir pour leur accueil.
Mercredi 28 septembre, une projection de « Rien à déclarer » est organisée à Strasbourg par l’AIM, la BRIF et la CNT-STP 67.  Par ailleurs, n’hésitez pas à nous contacter si vous voulez organiser une projection.

« Rien à déclarer ». Ce sont les seuls mots que nous conseillons de dire à la police lors d’un interrogatoire. Mais la curiosité à l’égard des techniques de l’adversaire est une bonne chose et nous devons naviguer entre deux erreurs classiques face à la répression : la sur-estimer ou la sous-estimer. Comment la police envisage-t-elle les interrogatoires de son côté ? Comment les prépare-t-elle ? Pourquoi y a-t-il un « bon » et un « méchant » flic dans les salles d’interrogatoire ? Ce sont à toutes ces questions que ce petit film répond. À l’aube de nouvelles mobilisations, une chose est sûre : les mois et les années qui arrivent seront remplis de résistances face à l’ordre établi, et donc de répression et de contre-insurrection. Ce film se veut donc être un outil de plus pour les militant·e·s et les collectifs qui s’organisent et se préparent contre la répression.

Projection-débat :
Vendredi 16 septembre (ouverture 18h30, projection 19h)
Au Chat Noir, 33 rue Antoine Puget, 31200 Toulouse

Entrée libre
Grignotages et boissons sur place

 

L’événement Facebook

Après des semaines de déni, le gouvernement grec a dû reconnaître que les services de Renseignements (l’EYP) ont espionné un eurodéputé, et probablement des journalistes en infectant leurs téléphones avec un logiciel d’espionnage, le Predator. Tout commence le 28 juin dernier, un eurodéputé socialiste soumet alors son téléphone portable au service spécialisé du Parlement européen pour détecter l’éventuelle présence de logiciels illégaux. Dès le premier contrôle, un lien suspect lié à l’outil de surveillance de Predator a été détecté. Predator est commercialisé par la société Cytrox, basée à Skopje, en Macédoine du Nord. Cette start-up a été rachetée en 2019 par un ancien officier israélien spécialisé dans le cyber espionnage, Tal Dilian. Cytrox dispose désormais de bureaux en Israël et en Hongrie. Tal Dilian a intégré Cytrox dans sa galaxie de sociétés qui proposent ses services aux gouvernements, Intellexa. Il vise à concurrencer l’autre groupe israélien, NSO.

Predator utilise les failles de sécurité des smartphones qui utilisent le système IOS (Apple) ou Android (Google). Il suffit que l’utilisateur clique sur un lien envoyé par la messagerie WhatsApp pour que le mouchard s’installe et commence à récolter des données. Cytrox utilise de faux comptes sur les réseaux sociaux et de faux sites pour inciter les cibles de ses clients à cliquer sur un lien contaminé. Selon Meta, plus de 50.000 de ses utilisateurs ont été ciblés par le logiciel espion. Ils ont été avertis individuellement. Le groupe a supprimé quelque 300 comptes Instagram et Facebook créés par Cytrox. Ils étaient utilisés pour obtenir des informations sur les cibles, les approcher et les infecter. Le groupe a également supprimé 1500 comptes qui avaient envoyé des liens contaminés vers des cibles.

Il faut souligner que les pays les plus avancés technologiquement disposent des ressources au sein de l’appareil d’État pour développer leur propre logiciel espion sur mesure, sans passer par une société commerciale. Pegasus ou Predator peuvent être vus comme des solutions proposées aux États qui ne disposent pas des fonds ou de l’expertise nécessaire à ce développement interne d’outils de surveillance.

Si une personne de l’État d’Australie occidentale contracte le covid-19, elle doit rester en quarantaine à domicile pendant sept jours, tout comme ses contacts proches. La police vérifie leur localisation en envoyant périodiquement des SMS et exige l’envoi d’un selfie dans les 15 minutes. La technologie de reconnaissance faciale et le suivi GPS sont utilisés pour déterminer si la personne qui a pris le selfie est effectivement chez elle. Si cela n’est pas fait, la police frappe rapidement à votre porte avec une amende potentiellement lourde. L’application G2G, créée par la start-up technologique locale Genvis, a été utilisée par plus de 150 000 personnes dans l’État depuis son lancement en septembre 2020. La même technologie, fournie par des entreprises différentes, a été testée dans les États de Nouvelle-Galles du Sud, de Victoria, d’Australie-Méridionale et de Tasmanie.

D’autre part, le ministère australien de l’Intérieur a commencé à constituer une base de données nationale de reconnaissance faciale en 2016 – et semble prêt à la mettre en œuvre. En janvier, un appel d’offres a été lancé pour trouver une entreprise chargée de « construire et déployer » les données. L’Australie se prépare à utiliser la reconnaissance faciale pour permettre l’accès aux services gouvernementaux. Et les agences de sécurité publique pressent pour avoir accès à ces outils. La plupart des gouvernements des États ont fourni les permis de conduire de leurs résidents à la base de données centrale, qui stocke également les photos des visas et des passeports. En 2019, un projet de loi a été proposé pour réglementer la technologie de reconnaissance faciale – mis au placard après qu’un examen par une commission parlementaire ait constaté qu’elle n’offrait pas de protections adéquates de la vie privée.

Cops using G2G info.