D’ici quelques années, les législateurs européens pourraient aussi décider de créer une gigantesque base de données destinée à la reconnaissance faciale. Centralisant des millions de photos d’Européens et Européennes, le projet pourrait pousser à un niveau encore jamais atteint cette technologie.
Pensé dans le cadre du projet de loi Prüm II, l’échange automatisé de données dans le cadre de la coopération policière vise notamment à la création d’un système de reconnaissance faciale automatisé qui faciliterait le travail des forces de l’ordre européennes.

Une première version du texte Prüm avait obtenu dès 2005 la signature de sept pays européens, dont la France. Cette dernière a rapidement été adoptée, permettant la création d’un fichier centralisé de profils ADN dans le cadre de la modernisation judiciaire européenne. Concrètement, Prüm II devrait éteindre le champ d’action de son prédécesseur, en autorisant aussi l’intégration de profils de reconnaissance faciale. Il ne s’agirait en fait pas de surveiller la population civile, mais plutôt de créer un répertoire des personnes déjà inculpées (et de celles à venir) à l’échelle européenne. Avec la reconnaissance faciale dite rétrospective, il sera “seulement” possible de comparer des images trouvées sur des caméras de surveillance, des téléphones ou des papiers d’identité, à un fichier européen de personnes ayant déjà eu affaire à la justice.

Depuis plusieurs années, au moins une cinquantaines de villes, municipalité ou entreprises de transports publics autorisent des entreprises à déployer et tester des dispositifs de vidéosurveillance algorithmique sur la population. Ces dispositifs se caractérisent par l’ajout d’une couche d’algorithme aux caméras de vidéosurveillance dans le but de rendre automatique l’analyse des images captées par caméras, jusqu’à présent réalisée par des humains. De tels dispositifs rendent notamment possible une analyse quasi-immédiate de toutes les pancartes dans les manifestations afin de détecter celles au contenu illégal (une analyse qui prend en temps normal des centaines d’heures). Ils pourraient également permettre de suivre à la trace une personne sur toutes les caméras d’une ou plusieurs villes. D’une manière générale, ces dispositifs augmentent considérablement les capacités des forces de répression qui ont besoin de beaucoup de moyens humains pour analyser les données à leur disposition.

En janvier 2022, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a demandé aux industriels du secteur de lui faire des retours sur l’usage de ces technologies et ce « afin d’accompagner leur déploiement ». Dit autrement, la CNIL accepte le déploiement de ce type de technologie à grande échelle sur le territoire français. Plus d’infos ici et ici.

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Un dispositif de surveillance audio a été retrouvé à la bibliothèque anarchiste Libertad à Paris. Le dispositif était caché à l’intérieur de l’imprimante-photocopieuse de la bibliothèque. Il était composé de deux micros, d’une antenne, d’un transformateur, d’une batterie, d’un boîtier contenant une carte électronique, d’une carte SD de 64 Go et d’une carte SIM du fournisseur de téléphonie mobile Orange. Il s’agissait d’un dispositif de surveillance de modèle RB800 commercialisé par l’entreprise italienne Innova.

 

Une caméra militaire raccordée à un routeur et des batteries lithium a été découverte sous un filet de camouflage à l’entrée du bourg de Sevreau, près de Niort. Elle était orientée vers le domicile du père de Julien Le Guet, le porte-parole du collectif « Bassines non merci ! ». Ce collectif s’oppose, depuis plusieurs années, au nom de la protection de l’environnement, à la construction de grandes réserves d’eau pour les agriculteurs des Deux-Sèvres. C’est le chien d’un ami qui a flairé une caméra, sortant à peine du sol, recouverte de ronces et d’herbe, reliée à un routeur Pepwave et à deux mallettes renfermant des batteries lithium de haute technologie Accuwatt, dissimulées dans un fossé, sous une bâche et un filet de camouflage. Accuwatt est reconnue dans l’étude et la conception de batteries communicantes (tous réseaux RS 485, LoRa, SigFox, 4G, 5G, Iridium) toutes technologies avec une compétence particulière pour les batteries lithium militarisées à destination des forces de police, gendarmerie et tous groupes opérationnels. Il s’agit d’un fournisseur historique des ministères de l’Intérieur, de la Défense, de l’OTAN ainsi que des plus grands donneurs d’ordres civils de l’industrie française.

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Plusieurs police des Etats-Unis ont adopté, et certaines ont déjà utilisé, une nouvelle arme non-léthale: le BolaWrap, une produit de la Wrap Technologies, Inc. Le BolaWrap est un dispositif déchargeant un fil de Kevlar qui s’enroule autour de la personne ciblée jusqu’à 7,5 mètres de distance. Un laser aide à la visée. Le BolaWrap a été mis sur le marché en 2016, a été testé par quelques polices en 2018, mais ce n’est que maintenant qu’il se répend largement dans divers départements de police aux USA.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé, lors des débats de présentation de son budget 2022, son intention de réaliser cette année une démonstration de faisabilité technologique d’intégration de la caméra portative aux smartphones. Cette proposition survient dans le contexte où les dépenses du SPVM en 2021 ont largement dépassé le budget initial, qui était de 679 millions de dollars, pour atteindre plutôt 733 millions. En demandant dans un premier temps à ses policiers d’utiliser leur téléphone intelligent comme caméra portative, le SPVM opte donc pour une formule économique. Ce projet devrait d’ailleurs coûter 437 000 $, entrevoit le corps de police, soit une fraction de la somme d’environ 17 millions de dollars que la Ville a prévu dépenser d’ici 10 ans pour munir tous les policiers de la métropole de caméras portatives et résoudre les divers problèmes technologiques que ce projet entraînerait.

 

La police fédérale australienne a annoncé en décembre qu’elle utilisera les échantillons ADN collectés sur les scènes de crime pour réaliser un ensemble de « prévisions » sur les suspects (leur sexe biologique, leur ascendance et leur apparence physique). Ce type de phénotypage appelé «séquençage parallèle massif» permet aux machines de lire des milliards de lignes de séquençage ADN très rapidement. En y ajoutant des calculs prédictifs, cela évite de se limiter aux données ADN disponibles dans les bases de la police. La police australienne entend utiliser ce méthode de phénotypage pour déterminer la couleur des yeux d’un suspect et bientôt celle de ses cheveux. D’ici à 10 ans, elle devrait évoluer pour prédire l’âge, la masse corporelle, la taille, la distance entre les yeux, la forme des oreilles, la structure osseuse des joues… La technologie est dangereuse en ce que les prévisions/interprétations peuvent être impactées par des biais racistes voire dépasser le domaine de l’apparence. Huit pays européens autorisent ces technologies mais la France n’en fait pas encore partie.

Le successeur du Véhicule blindé à roues de la gendarmerie (VBRG) est désormais connu: il s’agit de l’ « ARIVE » (pour ARmoured Infanty VEhicle), un blindé 4×4 produit par l’industriel Soframe (voir notre précédent article). Il répondra dans la gendarmerie au nom de Centaure. Il s’agit d’un imposant blindé 4×4 de 14,5 tonnes (soit deux de plus que le VBRG qu’il remplace). Il affiche une longueur de 6,2 mètres pour une largeur de 2,45 mètres et une hauteur de 2,5 mètres. Et contrairement à son prédécesseur, il possède, de manière uniforme, des capacités de pousser, ainsi que de dégagement, grâce à des lames montées sur des vérins pneumatiques, installées à l’avant du véhicule. Enfin, ces véhicules disposeront d’équipements optroniques modernes et de capacités actualisées, donc téléopérées, en matière de tir et de lancement de grenades. 90 exemplaires de cet engin blindé seront commandés, soit 30 de plus que le parc actuel des VBRG. La livraison du premier Centaure est attendue au 1er semestre 2022.

En 2019, la ministre des Armées, Florence Parly, avait décidé d’accélérer d’un an le programme d’hélicoptère interarmées léger. Le 22 décembre, elle a notifié le contrat d’acquisition et de soutien de 169 hélicoptères à Airbus Helicopters. avec une commande de 169 appareils, un marché global évalué à 10 milliards d’euros (qui comprend le développement et la livraison des appareils, la fourniture du système de soutien et de formation ainsi que la maintenance en condition opérationnelle pendant dix ans). Ce contrat comprend dix hélicoptères H160 pour la Gendarmerie nationale pour 200 millions d’euros, qui seront livrés à partir de 2026.

L’ARmoured Infanty VEhicle de Soframe

 

Voilà des années que les polices belges utilisent la technologie ANPR avec des caméras permettant la reconnaissance automatisée des plaques minéralogiques et déjà les immatriculations pouvaient être confrontées aux bases de données. Mais lundi 21, la police fédérale, la douane et la zone de police de Grensleie a utilisé un nouveau système qui analyse les données des caméras ANPR et qui envoie aux équipes sur place un signal lorsqu’un véhicule potentiellement suspect se dirige dans leur direction.

Il s’agissait en l’occurrence d’une opération de contrôle orientée drogues sur la E17. Le signal envoyant aux policiers un avertissement lorsque approchait un véhicules qui ont déjà été utilisés pour des transports de drogue, ou dont le propriétaire est connu pour des infractions liées à la drogue. Sur place, une équipe spécialisée de la police fédérale de la navigation et des équipes de la police fédérale de la route interceptaient les véhicules qui étaient contrôlés par une équipe de la douane dotée d’un camion équipé d’un scanner qui permet de détecter les marchandises dans les espaces cachés, et par des chiens antidrogue.

Avec un nouveau ministère de la Cybersécurité et du Numérique, le gouvernement Legault veut doter les Québécois d’une identité numérique d’ici juin 2022. Il est aussi question d’un éventuel portefeuille numérique: Permis de conduire et carte d’assurance maladie numériques, mais aussi carte de débit, carte de crédit, preuve d’assurance et une panoplie de documents non gouvernementaux qui viendront s’ajouter. Le tout inclus dans un téléphone portable. Éventuellement, ce portefeuille numérique pourra authentifier son propriétaire grâce à des données biométriques, comme la reconnaissance faciale ou l’empreinte digitale, ce que font déjà plusieurs téléphones, à échelle individuelle.

Biométrie oculaire

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