Les drones sont de plus en plus utilisés à travers le monde pour surveiller les mouvements populaires et les réprimer. C’est, par exemple, le cas au États-Unis où des drones militaires du Department of Homeland Security sont utilisés pour surveiller les manifestations liées au meurtre de George Floyd (voir notre article). Face à cette situation, le site theconversation.com propose plusieurs pistes pour se protéger des drones. La première piste pour se cacher d’un drone consiste à profiter de l’environnement naturel et bâti. Il est possible d’attendre le mauvais temps, car les appareils plus petits comme ceux utilisés par la police locale ont du mal à voler dans des vents violents, des brouillards denses et de fortes pluies. Les arbres, les murs, les alcôves et les tunnels sont plus fiables que les conditions météorologiques et offrent un abri contre les drones de haute altitudes tels que ceux utilisés par le Department of Homeland Security.
La deuxième piste consiste à minimiser ses empreintes numériques. Il est judicieux d’éviter d’utiliser des appareils sans fil comme les téléphones portables ou les systèmes GPS, car ils possèdent des signatures numériques qui peuvent révéler votre position. La troisième chose que l’on peut faire est de perturber le drone. Placer des miroirs sur le sol, se tenir sur du verre brisé et porter un casque élaboré, des couvertures avec des motifs lisibles par des ordinateurs ou des vestes capables de brouiller les capteurs peuvent briser et déformer l’image qu’un drone voit. Les mannequins et autres formes de mimétisme peuvent également perturber les capteurs embarqués ou le personnel humain chargés de surveiller les flux vidéo et des capteurs du drone.
Les drones équipés de capteurs infrarouges ne seront pas perturbés par la technique du mannequin, mais ils peuvent être déroutés par des tactiques qui masquent la température du corps. Par exemple, une couverture de survie masquera des quantités importantes de chaleur corporelle, tout comme se cacher simplement dans une zone qui correspond à la température du corps, comme un bâtiment ou un conduit d’aération. La quatrième chose, et la plus pratique, à faire, est de se déguiser. Le développement de la surveillance de masse a conduit à une explosion d’inventions destinées à masquer son identité. Mais certaines des idées les plus intelligentes sont résolument old-school et low-tech. Les vêtements sont le premier choix, car les chapeaux, les lunettes, les masques et les écharpes contribuent grandement à brouiller les logiciels de reconnaissance faciale basés sur des drones.
La démarche d’une personne est aussi unique que son empreinte digitale. Au fur et à mesure que les logiciels de reconnaissance de la marche évoluent, il sera important de masquer également les principaux points de pivot utilisés pour identifier le marcheur. Il se peut que la meilleure réponse soit d’affecter un boitement, l’utilisation d’une attelle de jambe mineure ou encore le port de vêtements extrêmement amples. Les artistes et les scientifiques ont poussé ces approches un peu plus loin, en développant un sweat à capuche destinée à protéger la signature thermique du propriétaire et à brouiller les logiciels de reconnaissance faciale ainsi que des lunettes destinées à déjouer les systèmes de reconnaissance faciale. Gardez un parapluie à portée de main. Ces innovations sont séduisantes, mais les parapluies sont probablement la tactique la plus pertinente de cette liste. Ils sont abordables, faciles à transporter, difficiles à voir et l’on peut s’en débarrasser facilement.