Dimanche 10 avril, une manifestation clandestine a eu lieu à Istanbul pour saluer l’anniversaire du DHKP-C. Les militants masqués, armés de cocktails Molotov, de frondes et de feux d’artifice, ont affronté pendant une heure les véhicules blindés de la police et en ont endommagés trois. Ils ont également dressé des barricades.

Depuis la naissance du DKKP-C en 1994, chaque année entre le 30 mars et le 17 avril, les sympathisants de ce mouvement célèbre l’anniversaire du Parti-Front, les martyrs de la révolution et la mort de leurs dirigeants. C’est dans ce cadre qu’hier, les unités d’élite de la police turque ont mené une vaste opération dans deux quartiers d’Istanbul, prenant pour cible les locaux de l’Association des Libertés de Gazi et plusieurs militants soupçonnés d’appartenance au DHKP-C. Plusieurs affrontements ont éclaté entre les militants et la police durant l’opération. Au total, 23 militants ont été arrêtés. De nombreuses manifestations de soutien aux prisonniers se sont déroulées aujourd’hui à travers tout le pays.


NTV_GaziMahallesi-operasyon-20110409 par halkinsesi

Ce mardi, des soldats trucs ont ouvert le feu contre un groupe de membres présumés du PKK dans une région rurale de la province de Sirnak, à la frontière turco-irakienne. Les militaires étaient en mission pour éviter l’infiltration de guérilleros depuis le nord de l’Irak, où ils disposent de plusieurs bases. Trois guérilleros présumés ont été tués durant la fusillade. En août dernier, le PKK avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral, qu’il a rompu le mois dernier dénonçant le manque de dialogue avec le gouvernement. L’organisation a également affirmé qu’elle ne déclencherait aucune attaque, mais qu’elle se défendrait plus efficacement contre les opérations militaires turques.

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Il y a quatorze mois, Hüseyin Edemir, étudiant universitaire, est arrêté par les autorités turques et mis en prison. Celles-ci l’accusent d’être membre d’une « organisation terroriste ».
A la première audience, il apprend qu’il est accusé d’avoir acquis des documents d’un magazine de manière illégale dix ans plus tôt et d’être le propriétaires de documents d’archives du DHKP-C, information apporté par le Parquet fédéral belge aux autorités turques. Aucune information sur comment, par qui et où les documents utilisés comme preuve contre Edemir ont été collectés. Lors de sa récente audience au tribunal ce mardi, sa demande de libération a été une nouvelle fois rejetée. Edemir restera en prison jusqu’à sa prochaine comparution, dans quatre mois.

Le PKK a annoncé ce lundi qu’il mettait un terme au cessez-le-feu unilatéral auquel il se tient depuis le mois d’août dernier. Cette annonce a été transmise par l’agence d’informations pro-kurde Firat. En outre, il signale que le cessez-le-feu ne pouvait être maintenu en raison de la réticence de l’AKP, le parti au pouvoir, à résoudre la question kurde. Le groupe accuse la Turquie d’engager des poursuites judiciaires contre les maires kurdes et d’ignorer les demandes pour que soit menée une enquête sur les allégations de fosses communes kurdes dans le sud-est du pays. Enfin, le PKK déclare que le gouvernement a manqué à ses engagements pour améliorer les conditions de détention de son dirigeant, Abdhullah Ocalan. Dès lors, le PKK annonce qu’il a pris la décision de se défendre plus efficacement tout en s’abstenant d’attaquer.

Un tribunal de la province de Sirnak (sud-est) a condamné ce jeudi 25 personnes à diverses peines de prison pour avoir participé le 21 octobre 2008 à une manifestation en soutien à Abdhllah Ocalan, le leader du PKK, actuellement détenu à l’isolement. Le tribunal a prononcé des peines allant de sept à huit ans d’emprisonnement pour ‘participation à une manifestation illégale’ et ‘propagande d’une organisation terroriste’. Parmi les condamnés, deux journalistes kurdes présents ce jour-là à titre professionnel.

Hier matin, 35 travailleurs d’une usine de fabrication de sièges de voiture dans la province de Kocaeli s’étaient rassemblés pour bloquer l’entrée sur le site de l’entreprise. Ils dénonçaient le licenciement de plusieurs employés membres du syndicat Birlesik Metal-Is, que la direction a justifié par la crise économique. Or, tous les licenciés ont été remplacés par de nouveaux employés. Les travailleurs avaient formé un cordon devant l’usine pour empêcher leurs employeurs de pénétrer dans le bâtiment. Mais la police est rapidement intervenue pour violemment déloger les ouvriers. Deux d’entre eux ont été blessés par les coups des forces de l’ordre.

Sous prétexte de s’attaquer au DHKP-C, les autorités turques ont mené une descente dans une organisation de quartier ce vendredi à 5 heures du matin. En plus de cette action au centre pour les droits du Gülsuyu/Gülensu à Maltepe, elles ont perquisitionné plusieurs domiciles dans le quartier. L’opération, appuyée par un hélicoptère de la police a duré une grande partie de la journée. Dix-huit militants associatifs ont été arrêtés et plusieurs d’entre eux ont été torturés sous les yeux de leurs proches. Tous sont membres du Front Populaire ou lecteurs de l’hebdomadaire militant Yürügüs. En outre, les autorités ont saisi une grande quantité de livres et de CD-roms.

Depuis plus d’un an, Huseyin Edemir, étudiant à la Middle-East Technical University, est détenu, soupçonné d’être membre du DHKP-C. Il a comparu ce mardi devant la Haute Cour Criminelle de Besiktas (Istanbul). A l’audience, le ministère public a requis l’acquittement d’Edemir, a suggéré sa libération sous contrôle judiciaire, et exigé qu’une enquête soit menée concernant la validité et la légalité des preuves. Néanmoins, le juge et les deux membres du conseil judiciaire ont décidé de le maintenir en détention. La prochaine audience a été fixée au 8 mars.

Aujourd’hui, le Parlement turc débat d’un nouvel ensemble de lois portant sur la législation du travail. Certaines des propositions autoriseraient les employeurs à délocaliser des travailleurs contre leur volonté, rendraient les travailleurs – et non les employeurs – financièrement responsables pour les primes de prestations maladie et permettraient aux employeurs d’engager des apprentis durant quatre mois sans salaire.

Des milliers de personnes s’étaient rassemblées ce matin dans un parc au centre d’Ankara pour s’opposer à cette possible nouvelle législation. Leur objectif était de défiler jusqu’au Parlement, ce que les forces de l’ordre ont violemment empêché. Les unités anti-émeutes avaient bloqué la route principale reliant le parc au bâtiment public avec une rangée de fourgons et de canons à eau. Dès l’arrivée de la tête du cortège, elles ont utilisé des gaz lacrymogènes et des jets d’eau pour repousser les manifestants. Ceux-ci ont répliqué en jetant des pierres, des oeufs et des bâtons aux policiers.

Manifestation d'ouvriers à Ankara

Manifestation d’ouvriers à Ankara