D’après les informations de certaines agences de presse turques, de violents affrontements auraient opposé les forces de sécurité et des militants du PKK ce dimanche. Il semblerait que des milliers de militaires, soutenus par des hélicoptères et l’artillerie, aient effectué une mission dans les Mount Cudi, dans le sud-est du pays, mission au cours de laquelle ils se seraient confrontés aux guérilleros durant plusieurs heures. A la tombée de la nuit, les combats se poursuivaient, et des troupes additionnelles auraient été envoyées en renfort. Aucun bilan n’a été communiqué.

Hélicoptère militaire

Hélicoptère militaire

En cette année 2012, la Turquie entend accentuer sa lutte contre le PKK et a donc annoncé qu’elle allait acquérir divers systèmes armés pour combattre les guérilleros. L’entreprise italienne AgustaWestland et TAI (Turkish Aerospace Industries) collaborent actuellement à la construction d’un hélicoptère d’attaque T-129 qui sera une ‘version turque’ du A129 de la compagnie Mangusta International. AugustaWestland devrait livrer les neuf premiers appareils (sur les 59 prévus) à l’armée avant la fin 2012. Les autorités turques assembleront ensuite les systèmes d’armes requis sur les plateformes et les hélicoptères de combat seront opérationnels courant 2013. Séparément, les USA doivent fournir trois hélicoptères AH-1W Super Cobra au début de l’année. En plus de tout cela, TAI va livrer à l’armée turque trois MALE (Anka Medium Altitude Long Endurance), des drones destinés à des missions de reconnaissance. Les autorités turques ont également passé une commande pour quatre drones RQ-1 Predator et deux MQ-1 Reapers aux Etats-Unis, mais ceux-ci n’y ont pas encore donné suite.

Hélicoptère d'attaque turque

Hélicoptère d’attaque turque

On en sait maintenant davantage sur l’incident qui a coûté la vie à deux membres présumés du PKK à Diyarbakir. La police turque a donné l’assaut à un appartement occupé par les deux jeunes Kurdes. Des grenades ont été lancées à l’intérieur de l’appartement, et les deux jeunes gens se sont alors jetés par la fenêtre. Ils étaient en pyjama. Ils sont restés au sol pendant un moment, puis ils ont essayé de se mettre debout. Ils étaient entourés de policiers qui se moquaient d’eux, avant de les exécuter en tirant dans la tête. Les policiers ont ensuite ouvert le feu sur le bâtiment pour faire croire qu’il s’agissait d’un affrontement. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés pour protester contre cette exécution. Des heurts ont été éclatés entre les policiers et les manifestants. Plus de 50 manifestants ont été arrêtés par la police.

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L’AKP, le parti actuellement au pouvoir en Turquie, a déposé un projet de loi visant à couper toute communication entre le dirigeant emprisonné du PKK Abdullah Ocalan et ses militants via ses avocats. Le projet qui a été soumis au parlement offre la possibilité aux autorités d’interdire aux avocats de rendre visite aux prisonniers jugés pour des périodes allant jusque six mois. ‘Cette interdiction serait activée par un juge si des faits concrets prouvent que le prisonnier dirige les activités d’une organisation criminelle par l’intermédiaire des gens qu’il rencontre en prison’, prévoit le texte. Cela fait longtemps que les avocats d’Ocalan sont critiqués et accusés d’agir en tant qu’intermédiaires pour faire passer les ordres et les instructions d’Ocalan au PKK. D’ailleurs, depuis le mois de juillet dernier, aucun d’entre eux n’a eu la possibilité de lui rendre visite sous prétexte que les bateaux qui font la navette entre le continent et l’île où est détenu Ocalan sont en panne.

Par ailleurs, deux membres du PKK ont été tué aujourd’hui dans la ville de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie. La police a effectué une descente dans une maison où ils se cachaient. Encerclés, ils ont refusé de se rendre et ont jeté des grenades aux forces de l’ordre. Deux militants sont décédés au cours de la fusillade qui a suivi. En outre, la police a saisi deux fusils et trois grenades.
EDIT: L’information ci-dessus a été démentie par les médias kurdes qui parlent d’exécutions extra-judiciaires.

Dans le courant de la nuit, les autorités turques ont mené un raid aérien à la frontière avec l’Irak dans le sud-est du pays. L’armée avait eu vent de potentiels mouvements de guérilleros du PKK dans la région et a déclenché une attaque aérienne. Au cours de celle-ci, 35 civils ont été tués.

Le BDP a organisé une manifestation qui a réuni plus de 2.000 personnes sur la place centrale de Taksim à Istanbul pour protester contre le raid de l’armée. Ce rassemblement s’est terminé en heurts avec les forces de l’ordre. Les manifestants, dont certains portaient des photos des cadavres de victimes du raid aérien, ont scandé des slogans favorables au PKK et à son chef emprisonné, Abdullah Öcalan.

Des heurts se sont également produits à Diyarbakir et Sirnak, deux villes du sud-est anatolien peuplé en majorité de Kurdes, où les manifestants ont jeté des pierres et des coktails molotov sur la police qui a riposté avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

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La justice turque a décidé le placement en détention « préventive » de 36 journalistes, arrêtés le 20 décembre pendant la rafle visant tous les medias kurdes. Interrogés pendant plus 20h consécutives, 49 journalistes et collaborateurs des médias ont comparus le 23 et 24 décembre devant la 9e cour d’assises d’Istanbul.

Treize journalistes dont le photographe de l’AFP ont été remis en liberté. Le juge a décidé le placement en détention « préventive » de 36 journalistes sous l’accusation d’être membres du PKK. Aujourd’hui, le nombre des journalistes emprisonnés se rapprochent de 100, ce qui fait la Turquie incontestablement la plus grande prison du monde pour les journalistes, très loin devant la Chine et l’Iran.

L’armée turque affirmle avoir tué depuis samedi 21 combattants kurdes, dont un commandant régional, lors d’une opération au Kurdistan. L’opération, entrée dans son cinquième jour, et le vice-Premier ministre a annoncé lundi qu’il n’y aurait pas de trêve des opérations militaires cet hiver, contrairement à l’habitude. L’armée a lancé l’opération, impliquant quelque 3.000 soldats turcs soutenus par des hélicoptères d’attaque et des avions de combat, après avoir identifié un groupe de 30 combattants du PKK à la frontière entre les provinces d’Elazik et Diyarbakir.

Ce mardi matin, sur ordre du Parque d’Istanbul, la police a perquisitionné tous les locaux de l’agence kurde DIHA, le quotidien kurde Özgür Gündem, l’agence Etik, l’imprimerie Gün et la revue Demokratik Modernite, à Istanbul, Ankara, Adana, Diyarbakir et à Van. Au moins 37 journalistes et collaborateurs des médias personnes ont été arrêtés lors de ces opérations simultanées lancées tôt le matin, visant tous les médias kurdes et les journalistes qui collaboraient avec ces médias, dans le cadre de l’affaire KCK, considérée par les autorités comme la branche politique du PKK. Au moins 71 journalistes sont actuellement en prison en Turquie, 44 d’entre eux sont kurdes.

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En mai 2010, à Adana (sud de la Turquie), la police avait interpellé un jeune homme kurde de 14 ans dans une manifestation pour avoir jeté un cocktail Molotov sur un commissariat de police. Accusé d’avoir blessé un policier, il a été mis en examen pour ‘tentative de meurtre’ et ‘action armée contre la police’. Au cours du procès, à la demande du directeur de la police d’Adana, le parquet a estimé que le cocktail Molotov était une bombe. Ce même directeur a par ailleurs demandé le droit d’ouvrir le feu sur les manifestants qui jettent des cocktails Molotovs. Ce 6 décembre, le parquet a requis 24 ans de prison contre l’adolescent: vingt ans pour ‘tentative de meurtre’, trois ans pour ‘action armée’ et un an pour ‘outrage’.

Cocktail Molotov

Cocktail Molotov