Une action kamikaze à la voiture piégée a tué 28 personnes mercredi soir à Ankara. La Turquie a accusé la résistance kurde de cette action, affirmant avoir identifié son auteur, Salih Necar, un Syrien de 23 ans. Quatorze suspects ont été arrêtés en rapport avec l’attentat. Le Parti de l’union démocratique (PYD), a démenti toute implication de son bras armé, les YPG, dans cette action qui a frappé un convoi de bus militaires arrêté à un carrefour en plein coeur de la capitale turque, où sont localisés de nombreux ministères, l’état-major des armées et le Parlement.

Sur le terrain l’intervention de la Turquie contre les Kurdes syriens est toujours plus active. Les bombardements se sont intensifiés et sous la supervision des autorités turques, au moins 500 rebelles syriens ont traversé la frontière turque pour se rendre à Azaz dans la province d’Alep (nord de la Syrie) pour lutter contre la progression des forces kurdes. L’aviation turque a également mené une série de frappes contre des camps du PKK dans le nord de l’Irak, dans le secteur d’Haftanin, non loin de la frontière syrienne. Ce matin, un convoi militaire a été visé par une attaque dans la province de Diyarbakir, tuant au moins six soldats et faisant de nombreux blessés.

Le théâtre de l'explosion à Ankara

Le théâtre de l’explosion à Ankara

EDIT:
L’attaque de ce matin a visé un convoi militaire dans la localité de Lice, dans la province de Diyarbakir. Au moins 7 soldats ont été tués par l’explosion d’un IED.

Le théâtre de l'attaque de Lice

Le théâtre de l’attaque de Lice

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Premier achat de Celox.

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Une troisième journée de bombardements turcs a eu lieu ce 15 février dans le Canton d’Afrin, au Rojava, tuant et blessant des dizaines de personnes et forçant des centaines d’autres à la fuite. L’armée turque pilonne les positions des QSD, et spécifiquement celles de ces principales composantes, les YPG et Jaysh al-Thuwar. Le Premier Ministre turc Davutoğlu a menacé à de nombreuses reprises les forces kurdes, en particulier que si les YPG restaient à Menbagh (voir notre précédent article), l’aéroport serait détruit, et que si les Kurdes d’approchaient de Azaz, ils en seraient délogés. Le spectre d’une intervention terrestre turco-saoudienne n’a jamais été aussi présent qu’à l’heure actuelle.

Malgré l’agression, les QSD enchaînent les libérations.Ce 14 février ils libéraient Kafr Naya, ce 15 février ils libéraient la ville de Tal Rifaat, un important bastion islamiste.

Situation dans le nord d'Alep au 1 février 2016.

Situation dans le nord d’Alep au 1 février 2016.

Prétextant une attaque venue du Rojava, l’armée turque a bombardé à coups de mortiers, et d’avions les positions des YPG et de Jaysh al-Thuwar (Front des Révolutionnaires, membre des QSD) dans le canton d’Afrin, à l’ouest du Rojava, du coté de la ville d’Azaz. Au moins deux civils ont été tués. Des drones survolent également le canton pour trouver et détruire l’artillerie lourde. Cette nouvelle attaque de la Turquie contre le Rojava fait suite à la récente avancée des forces kurdes à l’ouest de l’Euphrate, visant l’unification du Rojava. Voir notre précédent article.

L’armée turque a confirmé avoir bombardé plusieurs cibles appartenant aux QSD ainsi qu’à l’armée du régime syrien. Le président du PYD (Parti de l’Union Démocratique, dont émane les YPG) a déclaré que les YPG s’opposeraient à l’entrée de la Turquie en Syrie et que les QSD ne se retireraient pas du nord de la province d’Alep. Ces derniers jours, la Turquie a déclaré qu’elle était ouverte à une opération militaire terrestre aux cotés de l’Arabie Saoudite dans le nord de la Syrie.

Mise à jour 21:55 Le bilan des bombardements s’alourdit, 3 combattants des QSD ont été tués selon les forces en question alors que la Turquie prétend en avoir tué 37.

Vidéo après l’un des bombardements.

Bombardements à Menagh.

Bombardements à Menagh.

Dans les opérations actuelles d’unification du Rojava par les QSD, le front d’Afrin continue de progresser vers l’est, avec la prise de l’aéroport de Menagh, qui fut un temps un avant poste du régime syrien avant de tomber entre les mains des groupes islamistes. Les Forces Démocratiques se dirigent à présent vers Tall Rifat, ville sous contrôle de factions islamistes de l’armée syrienne libre, convoitée par les forces du régime et par l’Etat Islamique. Menagh serait le premier aéroport sous contrôle du Rojava.

Sur le front de l’Euphrate, les QSD continuent de rassembler leurs troupes à hauteur du barrage de Tichrin, préparant toujours les libérations difficiles de Manbij et de Jarabulus.

La carte complète du conflit syrien au 1er février 2016 est disponible ici.

Situation dans le nord de la province d'Alep au 10 février 2016.

Situation dans le nord de la province d’Alep au 10 février 2016.

Pour dénoncer le massacre commis par le régime Erdogan à Cizre, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de Turquie le 8 février à l’appel du Bloc de la Paix et d’organisations syndicales. A Istanbul et à Izmir, les forces de police ont violemment réprimé les manifestations. On compte une trentaine d’arrestations et de nombreux blessés à Istanbul et 49 arrestations à Izmir.

Dans la province quasi-autonome du Kurdistan irakien (KRG), le « Parti Démocratique du Kurdistan », dirigé par le clan Barzani règne sur le pétrole et sur le territoire. Depuis quelques mois, le KRG s’embourbe dans une crise économique malgré les millions de pétrodollars que la région est censée produire. Notamment, les fonctionnaires, ambulanciers, etc… avaient cessés d’être payés pendant des mois. Le gouvernement a présenté la semaine dernière un « plan » censé réinjecter 10 milliards de pétrodollars dans l’économie kurdo-irakienne. Ce plan ne semble pas convaincre tout le monde, et de nombreuses personnes se demandent où disparaît le pétrole, si ce n’est dans les poches du président Massoud Barzani.

Ce matin, une manifestation qui demandait à ce que les rapports sur l’exportation pétrolière soient publiés à été dispersée à Kirkuk.

Manifestation dispersée à Kirkuk

Manifestation dispersée à Kirkuk

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier dimanche 7 février devant les bureau de l’ONU à Erbil (Kurdistan d’Irak) pour dénoncer l’intervention militaire du régime d’Erdogan au Kurdistan. Les manifestants demandaient aussi la fermeture des bases militaires turques au Kurdistan d’Irak. Les forces de répression de Barzani, dirigeant féodal de la région autonome kurde d’Irak qui a noué de lucratives relations avec la Turquie, ont ouvert le feu pour disperser les manifestants. Selon les témoins, on compte plusieurs blessés.

Depuis 14 jours, 31 personnes sont emprisonnées dans la cave d’un building où elles s’étaient réfugiées face aux attaques de l’armée turque. 7 d’entre-elles sont décédées, 15 autres sont blessées. Les ambulances qui osent s’approcher pour leur venir en aide sont également attaquées par l’armée. Les espoirs s’amenuisent puisque aucune nouvelle n’a été reçue depuis cinq jours et que les secours ne peuvent s’approcher à moins de 300m.

Une situation identique pourrait avoir lieu dans le même quartier de la ville assiégée de Cizré. 37 personnes sont enfermées au premier étage d’un immeuble cerné par l’armée turque. Plusieurs d’entre-eux sont blessés, l’armée turque renvoie les ambulances qui tentent d’approcher.

Par ce procédé de « couvre-feu » (Cizré et Sur entrent dans leur 54ème jour de ce régime) l’état turc punit et réprime les villes rebelles du Bakuré, massacrant à coups d’artilleries lourdes, de snipers et de tanks des centaines de civils des villes insurgées. Les troupes de guérillas YPS et YDG-H résistent à l’agression turque en construisant des barricades, en creusant des tranchées et en s’attaquant à l’occupant.

Des militaires turcs appliquant le couvre-feu.

Des militaires turcs appliquant le couvre-feu.