Dans une vidéo mise en ligne, les Anonymous menacent le gouvernement de la Turquie, s’il n’arrête pas de soutenir le Daesh, de continuer à attaquer son internet, ses serveurs, ses noms de domaines, ses banques et mettre ses sites gouvernementaux hors connexion. Après les serveurs et les noms de domaines, ils menacent de s’en prendre aux aéroports, actifs militaires, connexions privées de l’État et infrastructures bancaires.

Il y a une semaine, des serveurs turcs ont été la cible des cyberattaques d’Anonymous. Cette manoeuvre serait la cyberattaque la plus intense jamais arrivée dans l’histoire du pays. Selon la firme de recherche en sécurité Radware, plus de 400.000 sites turcs auraient été mis hors connexion. Le gouvernement turc a finalement été contraint de bloquer l’accès Internet à des sites venant de l’extérieur du pays. Les noms de domaine officiels turcs (les sites se terminant par «.tr») ont été mis hors d’usage pour stopper la cyberattaque.

Nous avons parlé de la mort et des hommages aux deux militantes du MLKP tués avant-hier à Istanbul (voir notre article). Des affrontements ont éclaté à Istanbul entre policiers et militants armés, qui ont abattu un petit drone d’observation des forces de l’ordre, lors des funérailles de deux femmes. Plusieurs centaines de personnes, dont des députés d’opposition, assistaient dans le district stambouliote de Gazi aux funérailles de Yeliz Erbay et Sirin Öter, militantes du MLKP tuées lors d’une fusillade avec la police mardi. Les manifestants leur ont rendu hommage en défilant avec une bannière sur laquelle était écrit : « La révolution des femmes, braves combattantes, votre voie est notre voie ». Ils ont également scandé des slogans hostiles aux dirigeants turcs. Les deux cercueils, drapés d’une bannière rouge frappée de la faucille et du marteau, ont été mis en terre dans un cimetière non loin.

Une quinzaine de personnes portant des cagoules rouges et des fusils d’assaut AK-47 ont ensuite abattu un petit drone d’observation utilisé par les policiers pour surveiller la foule. Ces derniers ont immédiatement répliqué en tirant des grenades lacrymogènes et en faisant usage de canons à eau. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors de l’échange de coups de feu.

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Combattants du MLKP aux funérailles de Yeliz Erbay et de Sirin Öter

Combattants du MLKP aux funérailles de Yeliz Erbay et de Sirin Öter

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Cela fait maintenant une semaine que l’armée turque mène une vaste opération au kurdistan insurgé. D’après l’armée turque, plus d’une centaine d’activistes ont été tués ces derniers jours. Les combats se déroulent dans plusieurs villes, notamment Cizre, Silopi ou encore Diyarbakir. Dans ces villes, l’armée a imposé un couvre-feu.
C’est d’ailleurs pour dénoncer ce couvre-feu que des milliers de personnes sont descendues ce mardi dans les rues de Diyarbakir. Les manifestants se sont heurtés à un barrage de police. Des heurts ont alors éclaté.

Les forces de sécurités prennent d'assaut une barricade à Diyarbakir

Les forces de sécurités prennent d’assaut une barricade à Diyarbakir

Deux femmes ont été abattues par la police lors d’une fusillade qui s’est produite dans la nuit dans un quartier populaire d’Istanbul réputé abriter des militants kurdes. La police anti-terroriste a effectué une descente dans « une cache terroriste » du district de Gaziosmanpasa. Les deux occupantes d’un appartement auraient tiré sur les policiers qui ont répliqué. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors de l’échange de feu.

La fusillade à Gaziosmanpasa

La fusillade à Gaziosmanpasa

EDIT: 23/12
Un cérémonie funéraire a eu lieu aujourd’hui à Istanbul en l’honneur de Şirin Öter et Yeliz Erbay, deux militantes proches du MLKP tuées hier par la police.

 Şirin Öter et Yeliz Erbay

Şirin Öter et Yeliz Erbay


Le cortège des funérailles

Le cortège des funérailles

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Les forces de sécurité turques ont tué 54 personnes qu’elles affirment être des membres du PKK lors de trois jours d’opérations d’envergure à Cizre et Silopi, deux districts de la province de Sirnak en insurrection ouverte. Une opération conjointe militaro-policière d’une ampleur inédite lancée en début de semaine mobilise environ 10.000 militaires et policiers et de nombreux chars. Dans les villes, de jeunes manifestants ont transformé des quartiers entiers en zone de guerre en érigeant des barricades et en creusant des tranchées.

Militaires turcs à Cizre

Militaires turcs à Cizre

De violents affrontements ont opposé lundi la police à des manifestants kurdes qui dénonçaient le couvre-feu prolongé imposé dans un quartier de Diyarbakir. Les manifestants, dont plusieurs députés du HDP, ont tenté dans la matinée d’entrer dans le district de Sur, théâtre depuis le début du mois de violents affrontements entre les forces de sécurité et des jeunes partisans du PKK. Leur cortège a été repoussé par la police avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau. Au moins deux jeunes manifestants ont été tuées par balle de guerre. Une quarantaine d’autres manifestants ont été arrêtées. Les autorités turques ont imposé le 2 décembre un couvre-feu dans le district de Sur, quelques heures après la mort par balles, dans des circonstances qui n’ont toujours pas été éclaircies, du célèbre avocat Tahir Elçi.

Affrontements à Diarbakir

Affrontements à Diarbakir

Deux sergents de la gendarmerie du village de Yeni Aslan Pacha, à Şırnak, s’étaient rendus, samedi, au centre de la province mais ne sont pas rentrés au poste de la gendarmerie, depuis la soirée du samedi. Les autorités affirment qu’ils ont été capturés par la guérilla du PKK. Par ailleurs, les unités commandos de la 49e brigade de l’armée turque revendiquent la destruction de 26 refuges de la guérilla kurde dans la province de Bingöl, et la saisie une quantité importante d’armes et de munitions.

Un des refuges souterrains découverts par les commandos turcs

Un des refuges souterrains découverts par les commandos turcs

Selon le « rapport de transparence » publié par Twitter, la Turquie a été au premier semestre 2015 (du 1er janvier au 30 juin) la championne du monde des demandes de suppression de contenus sur le réseau, avec 408 requêtes ordonnées par ses tribunaux sur un total mondial de 442. L’autorité turque de régulation de l’internet (BTK) a infligé en plus à Twitter une amende de 150.000 livres (47.000 euros) pour n’avoir pas retiré des contenus faisant « l’apologie du terrorisme ».

Le BTK reproche à Twitter de ne pas avoir supprimé « malgré les mises en garde, des contenus (faisant) l’apologie du terrorisme, appelant à prendre pour cible les forces de sécurité ». Le réseau Twitter est régulièrement mis en cause par le président Erdogan. Confronté à un scandale de corruption sans précédent pendant l’hiver 2013, Erdogan, alors Premier ministre, avait promis de « supprimer » le réseau. Son gouvernement avait momentanément bloqué le réseau de microblogging et YouTube afin d’éviter la diffusion d’informations mettant en cause son entourage.

Répartition des

Répartition des