Le local du Parti Socialiste Démocratique de Izmir a été attaqué par la police mardi dernier. Pendant le raid de la police, 4 membres ont été arrêtés. Deux membres du SDP après avoir été jugés par le tribunal ont été libérés, mais Çağlar Demiröz a été emprisonné. Hier, le parquet a recueilli les déclarations des membres de SDP poursuivis et suite à ces déclarations, Direnç Tuna a été relâché, Gamze Akbaba a été envoyée au tribunal pour être mise sous contrôle judiciaire, et Sefa Hodul et Çağlar Demiröz ont été envoyés au tribunal en vu d’un emprisonnement. Après la décision du tribunal, Sefa Hodul et Gamze Akbaba ont été relaxés, mais le membre de SDP Çağlar Demiröz a été emprisonné.

Le Parti Socialiste Démocratique est l’héritier du Parti de la Solidarité et de la Liberté (Özgürlük ve Dayanışma Partisi, ÖDP), une plate-forme socialiste libertaire issue de l’organisation communiste révolutionnaire Dev Yol et d’autres groupes de la gauche radicale.

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Le HPG (la branche armée du PKK) a rapporté de nombreux vols de drône au-dessus des zones de la guérilla du PKK, dans l’est de la Turquie. Les drônes ont été repérés au-dessus des régions de Kandil et de Zap au-dessus des zones de Çarçella, de Oremar et de Avaşin. De nombreux véhicules blindés sont également présents autour de la zone de construction du barrage de Silvan (Province de Diyarbakır/Amed). Les drônes repérés sont probablement des drônes de reconnaissance, la Turquie cherche à fabriquer via sa propre industrie ‘Turkish Aerospace Industry’, des drônes armés. Le ANKA-S, variante équipée de deux missiles UMTAS entrera dans la panoplie de la force aérienne turque en 2016.

Le drône de reconnaissance 'Anka' fabriqué par l'état turc.

Le drône de reconnaissance ‘Anka’ fabriqué par l’état turc.

Jeudi dernier (le 25 juin), plusieurs groupes d’islamistes ont attaqué la ville de Kobané et les villages alentours. La plupart d’entre-eux sont rentré dans la ville via la frontière turque. Les islamistes ont tout d’abord fait explosé des véhicules piégés, ils sont ensuite rentré dans la ville en portant des uniformes de l’ALS (Armée Libre Syrienne), c’est pour cette raison que les civils ne se sont pas enfuit (les YPG/YPJ et l’ALS sont alliés dans le canton de Kobané).

Il a fallu trois jours aux YPG/YPJ pour nettoyer la zone, si cela a prit autant de temps, c’est parce que les islamistes prenaient des civils en otage et que les forces kurdes prenaient soin de ne pas risquer des vies civiles. Ce sont 233 civils qui ont été massacrés, parmi lesquels de nombreux enfants et personnes agées. 23 combattants du YPG, 14 membres d’Asayiş, un membre de Tev Dem et un membre de l’Union des Jeunes de Rojava (Yekîtiya Ciwanên Rojava ) ont été tués au combat. La plupart des affrontements ont eu lieu dans le centre-ville de Kobané et dans le village proche de Berxbotan.

Tous les islamistes (entre 80 et 100) sauf 7 ont été abattus par les forces kurdes. Dans un communiqué publié ce matin, le commandement des YPG/YPJ a promis de faire payer ce massacre aux islamistes. De son coté, le PKK a publié la même déclaration. Lors du massacre même, de nombreux civils du coté turc de la frontière, au village kurde de Suruç, ont accourus à l’hopital pour donner leur sang. L’armée turque a évidemment empêché les civils de Kobané d’accéder aux hopitaux de Suruç.

Dans l’est de la Syrie, dans le canton de Ciziré, la ville d’Hassaké est prise d’assaut par l’Etat Islamique. Cette ville est depuis plusieurs mois partagée sous le contrôle de l’ASA (l’Armée Syrienne Arabe) et des YPG/YPJ. Jusqu’à présent, l’Etat Islamique a pénétré dans la partie sous contrôle de l’ASA. Au moins 3 villages ont été repris par les YPG/YPJ après avoir été brièvement occupés par l’Etat Islamique.

Vue des combats à Kobané depuis la frontière turque.

Vue des combats à Kobané depuis la frontière turque.

Vers 5h ce matin, plusieurs véhicules blindés tout-terrains de l’Etat Islamique ont attaqué Kobané. Ils ont pu arriver jusque là via la Turquie. Les islamistes ont d’abord envoyé trois voitures piégées (l’une a explosé, la seconde a été capturée par les YPG, la troisième n’a pas encore été trouvée…) et ont suivi avec des hommes armées dans des voitures. En tout, cette attaque a fait 8 morts et des dizaines de blessés parmi les civils kurdes. Les affrontements se poursuivent.

Kobané est devenue en janvier dernier l’emblème de la résistance kurde en Syrie après avoir fait face à un siège très dur de la part des islamistes qu’elle a finalement vaincue. Dans le canton de Ciziré, à l’est du Kurdistan syrien, la ville de Hassaké -dont le contrôle est en partie à l’Armée Syrienne Arabe et en partie aux Unités de Protection du Peuple- est depuis plusieurs jours sous la menace islamiste qui s’apprêterait à l’attaquer.

EDIT : Encore une fois, il semble que les militaires turcs aient prêté main forte aux islamistes. Ces derniers portaient des uniformes des YPG/YPJ et de l’ASL (Armée Syrienne Libre), pour que les civils ne fuient pas en les voyant arriver. Au moins 30 islamistes ont été abattus par les forces kurdes, plusieurs dizaines d’autres sont encerclés par les YPG/YPJ. Plusieurs dizaines de civils, dont de très jeunes enfants et des personnes agées, ont été massacrées dans une série d’attentats suicides et de mitraillages perpétrés par les islamistes aujourd’hui à Kobané et dans les villages alentours.

Immense drapeau YPG accroché lors de la libération de Kobané en janvier 2015.

Immense drapeau YPG accroché lors de la libération de Kobané en janvier 2015.

L’Agence Régionale Méditerranéenne de l’Association des Droits de l’Homme (IHD) a tenu une conférence de presse avec le HDP (parti d’union de la gauche qui reprend plusieurs partis légaux issus des mouvements révolutionnaires turques, qui vient d’obtenir 13% des votes aux dernières élections turques). Cette conférence de presse concernait les prisonniers du PYD (Parti de l’Union Démocratique), de ses branches armées (YPG et YPJ) et d’autres habitants du canton de Kobané. Ils sont plus de 150 dans les prisons turques, majoritairement emprisonnés à la prison de Osmaniye T2. Dans cette prison, les prisonniers sont 10 à 12 dans des cellules conçues pour détenir 3 personnes. Les matons provoquent systématiquement les prisonniers en les traitant de terroristes, en les battant, en les déshabillant et en les fouillant régulièrement, en les empêchant de porter leurs chaussures en cellule. La qualité de la nourriture est épouvantable et l’accès aux journalistes est interdit. La plupart des prisonniers sont détenus sans autre motif qu’avoir combattu contre l’Etat Islamique.

Au niveau médical, un seul médecin est autorisé à visiter les prisonniers, une fois par semaine. De nombreux prisonniers ont été blessés au champs de bataille syrien et ne peuvent pas recevoir de traitements. 10 prisonniers en particulier sont très gravement blessés et ne peuvent pas être soignés, entre autres raisons parce que les matons refusent de retirer les menottes des prisonniers lors des rares visites du médecin. Les prisonniers qui résistent où se rebellent sont déplacés de prison en prison, les éloignant du Kurdistan. Les prisonniers arrêtés près de la frontière syrienne sont ainsi détenus à Urfa, puis à Osmaniye, puis déplacés vers l’Ouest s’ils résistent.

La Turquie est régulièrement accusée de connivence avec les islamistes. Lors de la toute récente bataille de Tal Abyad (rebaptisée de son nom kurde ‘Girê Spî’), de très nombreux combattants réactionnaires ont pu fuir à travers la frontière turque. Il y a deux jours, un QG de l’Etat Islamique a été ‘découvert’ à Akçakale (ville turque à la frontière de Girê Spî). Cette base, bien connue des soldats turcs, a servi a mener des opérations pour les islamistes de l’autre coté de la frontière et à rapatrier des cadres islamistes. Ce QG a été mis en évidence car les islamistes prenaient en photo les journalistes qui passaient par là pour se rendre vers la ligne de front.

La prison d'Osmaniye

La prison d’Osmaniye

Mazlum Akdaş, représentant arabe du Bataillon Internationaliste Liberté, a été tué le 18 juin avec trois autres combattants kurdes lors de l’explosion d’une mine à Suluk -ville qui venait d’être prise aux islamistes- tout près de Tal Abyad. Le Bataillon Internationaliste Liberté est l’une des nombreuses brigades internationales composées de guérilleros révolutionnaires turques et de soutiens étrangers. Mazlum Akdaş était membre du MLKP.

Mazlum Akdaş

Mazlum Akdaş

13h30 : Ce matin nous rendions compte du fait que la Turquie avait ouvert la frontière entre la ville syrienne de Tal Abyad et son territoire, et que les milices kurdes (YPG/YPJ) étaient à quelques mètres de la ville. La ville était encerclée par deux front, l’Ouest venu de Kobané et l’Est venu d’Hassaké. Le front de l’Est est à présent dans le centre-ville de Tal Abyad alors que le front Ouest est à quelques kilomètres.

Selon les premiers témoignages sur place, les islamistes auraient profité de l’ouverture de la frontière pour déserter massivement vers la Turquie. Le président turc Erdogan a fait part de son inquiétude, puisque le contrôle de la ville par les YPG/YPJ permettra au combattants du PKK de rejoindre leurs camarades en Syrie (et selon lui, inversément). Notons que l’Armée Syrienne Libre a contribué a la prise de la ville par les Kurdes.

EDIT 14h00 : Des témoins rapportent depuis quelques minutes des centaines de jeunes hommes qui traverseraient la frontière turque dans le sens inverse, vers Tal Abyad. Apparement de l’EI.

EDIT 14h50 : Les forces de l’Est et de l’Ouest viennent de se rencontrer pour la première fois dans le centre-ville de Tal Abyad ! Les milices des cantons de Kobané et de Ciziré s’accueillent l’une et l’autre fraternellement. 600 islamistes sont encerclés par les forces kurdes dans la ville. Tal Abyad semble pratiquement aux mains des YPG/YPJ à présent.

Les combattantes de Kobané et de Ciziré se rencontrent à Tal Abyad

Les combattantes de Kobané et de Ciziré se rencontrent à Tal Abyad

L’état turc a finalement ouvert le checkpoint de Akcakale, laissant passer des milliers de réfugiés syriens de la ville de Tal Abyad, occupée par l’Etat Islamique et assiégée par les YPG/YPJ (Unités de Défense du Peuple/Unités de Défense des Femmes). Les réfugiés attendaient terrifiés et épuisés depuis 4 jours devant la frontière, poursuivis par les miliciens islamistes et refusés à coups de pompes à eau par l’armée turque. 13.000 civils avaient déjà réussi à traverser la frontière turque malgré la répression turque.

Il y a 2 jours, les YPG/YPJ avaient pris la ville de Suluk (a.k.a Sloq), l’une des premières prises de l’Etat Islamique en Syrie. La ville de Tal Abyad sera un nouveau tournant décisif dans la guerre de Syrie puisque c’est par cette ville que transitent armes et combattants réactionnaires de l’EI. C’est également l’une des places fortes du marché noir du pétrole. La prise de Tal Abyad coupera donc des ressources vitales à l’EI, mais ouvrira également un nouveau point de passage entre le Rojava (la partie syrienne du Kurdistan libéré) et la partie turque du Kurdistan. Cette prise reliera également les deux principales villes du Rojava libéré : Kobané et Hassaké. Enfin, la prise de Tal Abyad signifiera l’entrée des YPG/YPJ dans la province de Raqqa, dont le chef-lieu éponyme est la capitale de l’EI. Si les forces kurdes parviennent à gagner Tal Abyad, leur prochain objectif sera probablement Raqqa.

La prise de cette ville sera toutefois très difficile : de nombreux islamistes sont présents dans la ville, les rues sont minées, les maisons piégées et les ponts détruits. Le passage des réfugiés en Turquie donnera toutefois une marge de manœuvre aux combattants turcs qui pouvaient difficilement faire feu sur une ville remplie de civils.

Sur notre carte plus bas, on peut voir plus clairement les enjeux de cette ville à la frontière du Rojava, de la Turquie et de l’Etat Islamique.

La situation géographique de Tal Abyad.

La situation géographique de Tal Abyad.

La bataille de Tal Abyad commencera dans les prochaines heures.

La bataille de Tal Abyad commencera dans les prochaines heures.

Les YPG/YPG (Unités de Défense du Peuple/des Femmes), milices kurdes dans le nord de la Syrie poursuivent leur avancée dans le Rojava. Après avoir pratiquement libéré les cantons de Kobané et Ciziré, les YPG/YPG viennent de prendre la ville de Suluk, détenue il y a quelques heures encore par l’Etat Islamique et située entre les deux cantons précités. L’objectif de la prise de Suluk est la prise d’un plus grand bastion de l’EI situé un peu plus loin, Tal Abyad, où 13.000 civils ont fuit les combats qui s’annoncent et ont réussi à se réfugier derrière la frontière kurde alors que les soldats turcs les repoussent avec des auto-pompes et que islamistes les poursuivent. Des milliers de nouveaux réfugiés sont attendus par l’armée turque ce dimanche. La route entre Tal Abyad et Raqqa est à présent sous le contrôle des forces kurdes, infligeant un nouveau coup dur à l’Etat Islamique. « L’appui aérien » de l’armée américaine aurait tué 16 islamistes et 3 civils lors de la bataille de Suluk.

Tal Abyad est la dernière grosse ville détenue par les islamistes à séparer les forces kurdes de la capitale de l’Etat Islamique, Raqqa, qui sera probablement le prochain objectif des YPG/YPJ. Tal Abyad est une ville extrêmement importante pour les islamistes puisqu’elle est leur principal point de passage vers la Turquie, c’est donc l’un des lieux du marché noir du pétrole islamiste et l’un des lieux d’arrivée des combattants réactionnaires étrangers. La prise de Tal Abyad consolidera donc la liaison entre Kobané et Ciziré, empêchera des arrivées de troupes et d’argent à l’EI, et donnera un nouveau point de passage vers la Turquie aux forces kurdes.

Depuis le début du mois de mai, les Unités de Défense du Peuple ont reprit plus de 200 villages sous occupation islamiste.

Les réfugiés syriens poursuivis par l'Etat Islamique et repoussés par la Turquie.

Les réfugiés syriens poursuivis par l’Etat Islamique et repoussés par la Turquie.

Le KCK, Groupe des Communautés du Kurdistan, organisation transnationale dont sont membres les organisations kurdes proches du PKK en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak a fait une déclaration aujourd’hui suite à une enième demande de désarmement de la part d’Ocalan et une autre du HDP (parti d’union de la gauche en Turquie qui vient de remporter un score historique aux dernières élections). Dans cette déclaration, le KCK déclare que « Pour le moment, ni Abdullah Ocalan, ni le HDP ne peuvent appeler au désarmement tant que notre leader emprisonné (Ocalan) ne sera pas libéré. Ensuite nous commenceront à négocier le désarmement […] Il est impossible de désarmer nos guérillas parce que notre leader est en prison et personne ne devrait imposer le désarmement des guérillas du PKK en forcant Ocalan. Même s’il nous appelle à désarmer, nous savons qu’il est forcé à le faire. […] Le Parti Démocratique du Peuple (HDP) ne peut pas nous forcer à désarmer puisqu’ils ne sont pas membres du PKK. » Le KCK a également déclaré que tant que la question kurde ne serait pas réglée, le PKK ne se retirera pas de ses positions.

Déclaration du KCK.

Déclaration du KCK.