Mohammad Habibi, membre du comité exécutif du syndicat des enseignants de Téhéran, avait été arrêté le 10 mai 2018 suite à une manifestation d’enseignants (voir notre article). Il avait été transféré de la section 1 à la section 2 de la prison de Téhéran le 21 mai où il a reçu un traitement médical pour les blessures subies lors de son arrestation. Il s’est vu refuser une libération sous caution et l’accès à communiquer avec son avocat. Il a été condamné cette semaine à sept ans et demi de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », 18 mois pour « propagande contre la classe dirigeante » et 18 mois pour « perturbation de l’ordre public ». Outre les peines d’emprisonnement, il a été condamné à deux ans d’interdiction de toute activité politique et de sortie du territoire. Selon le code pénal en Iran, les condamnés ne purgent que la peine maximale pour les accusations les plus lourdes chaque fois qu’ils sont reconnus coupables de plusieurs charges. Mohammad Habibi est donc condamné à sept ans et demi d’emprisonnement.

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Ce samedi 4 juillet, un rassemblement a eu lieu à Bruxelles pour dénoncer les meutres de Kolbers et commerçants kurdes par les gardiens de la révolution iranienne. Ce rassemblement dénonçait également l’augmentation de la répression par le gouvernement envers les kurdes iraniens.

Fin juillet, au moins 5 personnes ont été tuées et 5 autres blessées par les gardiens de la révolution iranienne dans plusieurs villes du Kurdistan Est (Rojhelat). Ces 10 personnes, des Kolbers (voir notre articles) et des commerçants kurdes, ont été pris pour cible par les troupes iraniennes. Le 24 juillet, les forces militaires du checkpoint de Zeyni ont tué un Kolber du village de Shekl Abad à Orumiyeh. Le soir du 25 juillet, un Kolber du village de Grenovik dans le Qotoor de Khoy, a perdu la vie. Son corps a été transféré à la médecine légale de Khoi après 24 heures. Des témoins ont déclaré que les gardes-frontières l’avaient d’abord arrêté et libéré, pour ensuite l’abattre alors qu’il s’éloignait du poste de contrôle. Dans la matinée du vendredi 27 juillet, le régiment frontalier du Sichuman a ciblé un certain nombre de commerçants frontaliers. À la suite de la fusillade, un commerçant a perdu la vie et deux Kolbers ont été blessés. Début août, 2 Kolbers ont été tués et 5 autres blessés.

Rassemblement de soutien aux kurdes d’Iran (4 août 2018)

Rassemblement de soutien aux kurdes d'Iran (4 août 2018)

Le samedi 14 juillet, le corps brulé de Meryem Fereci a été retrouvé à Téhéran. Meryem Fereci, une jeune femme kurde étudiante à Téhéran avait été condamnée récemment à trois ans de prison pour sa participation aux manifestations de protestation fin 2017 et début 2018. Sa condamnation avait été convertie en liberté surveillée avec obligation de se présenter tous les jours au commissariat de police. Meryem Fereci avait disparu depuis 9 jours et ses proches soupçonnaient qu’elle ait été placée en détention par les forces du régime iranien. La police de Téhéran a retrouvé le corps de Meryem torturé et brulé.

Meryem Fereci

Meryem Fereci

Hedayat Abdolahpoor a été arrêté dans la ville de Oshnavieh (Şino, en kurde) il y a deux ans. Le régime iranien l’accuse sans preuve aucune de faire de la propagande pour un parti clandestin, de ravitailler les combattants kurdes qui seraient dans la région et de participer aux combats contre les Pasdarans. Depuis toujours, la justice iranienne utilise le prétexte de la guérilla du PJAK pour condamner tous les opposants et activistes dans la région kurde, qu’ils soient membres ou non d’organisations clandestines. Il y a quelques jours, la mère d’Hedayat a tenté de se suicider par immolation.

Hedayat Abdolahpoor

Hedayat Abdolahpoor

Le jeudi 10 mai, des milliers d’enseignants et d’enseignants retraités ont manifesté dans une trentaine de villes pour réclamer plus de fonds pour l’éducation, des salaires plus élevés et la fin de la privatisation de l’enseignement. À Téhéran, les manifestants se sont réunis devant les bureaux du plan et du budget où la manifestation a été violemment dispersée et une quinzaine d’enseignants et militants ont été arrêtés par les forces de sécurité du régime et des agents en civil. Plusieurs d’entre eux auraient été relâchés plus tard dans la journée. Six manifestants sont toujours emprisonnés à la prison d’Evin. Ils s’agit de Mohammad Taqi Fallahi, Mohammad Habibi, Ali Zolfi, Ismail Gerami, Mohammad Hassan Poureh et Rasoul BodaqiI.

Ils ont comparu devant le tribunal menotté et enchaîné et ayant visiblement été battus. Parmi les 6 prisonniers se trouve Mohammad Habibi, membre du comité exécutif du syndicat des enseignants de Téhéran. Celui-ci avait été arrêté le 3 mars et relâché le 15 avril sans qu’aucune charge n’ai été retenue à son encontre. Mohammad Habibi est apparu au tribunal en mauvaise condition physique, avec les mains engourdis et sachant à peine marcher. Les six prisonniers ont refusé de payer la caution squi ‘élève à ± 12.000$.

Manifestation des enseignants à Téhéran, le 10 mai 2018

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Manifestation des enseignants à Téhéran, le 10 mai 2018

La nuit du mardi 24 avril, les habitants de Marivan dans la province du Kurdistan ont affronté les forces de répression (Pasdarans). L’affrontement a eu lieu lorsqu’un colonel des Pasdaran, Kaveh Kohneh-Poushi, a tué un habitant du village de Marivan avec un autre pasdaran. Les habitants ont brûlé les maisons des deux criminels. L’unité antiémeute a commencé à attaquer et à frapper. Les affrontements, qui ont duré pendant des heures. Le colonel Kaveh Kohneh-Poushi est un criminel avec un passé tristement célèbre au sein de l’appareil répressif de Marivan.

L’incendie d’une des maisons de pasdaran à Marivan

L'incendie d'une des maisons de pasdaran à Marivan

Un militant politique kurde de 24 ans a été condamné à la peine capitale par la Cour suprême des mollahs après son appel. Ramin Hossein Panahi est en grève de la faim depuis fin janvier, après qu’il a appris le verdict de-première instance.

Ramin Panahi a été emprisonné et condamné à mort en raison de son affiliation à l’organisation de résistance kurde Komala. Il avait été arrêté en juin de l’année dernière après avoir été blessé dans une embuscade des gardiens de la révolution islamique (Pasdaran) contre un groupe du Komala. Ramin Panahi, qui n’était pas armé, est le seul survivant de l’attaque. Trois autres – Behzad Nouri, Hamed Seif Panahi et Sabbah Hossein Panahi – sont morts au cours de l’embuscade. Ramin Panahi a été torturé en prison, et il n’a eu le droit de voir son avocat qu’une seule fois très brièvement, en présence d’agents des renseignements. Son procès qui n’a duré qu’une heure…

Ramin Hossein Panahi

Ramin Hossein Panahi

Des étudiants de l’université Amir Kabir de Téhéran avaient organisé, dimanche 11 mars, un rassemblement de protestation contre les longues peines de prison infligées à leurs condisciples arrêtés lors des manifestations de ces trois derniers mois. Des miliciens de l’organisation paramilitaire bassidj ont attaqué ce rassemblement, se heurtant à la résistance des étudiants.

Environ 50 étudiants ont été arrêtés à l’extérieur des campus ou à leur domicile à la suite des manifestations de décembre-janvier. Parmi les personnes arrêtées, la militante étudiante Leila Hosseinzadeh, qui a été condamnée à six ans de prison et a été interdite de voyager à l’étranger.

Le rassemblement à l’université de Téhéran

Le rassemblement à l'université de Téhéran

Les ouvriers de la sucrerie Haft-Tapeh (province du Khousistan, dans le sud de l’Iran) ont entamé une grève samedi matin pour protester contre le non-paiement de leur salaire et le retour des gestionnaires corrompus à leurs anciens postes. Ali Naghdi, un ouvrier démuni de cette usine s’était donné la mort le 27 février pour protester contre le régime et la condition faite aux ouvriers.

Confronté au le mépris de la direction quant à leurs revendications, les ouvriers ont séquestré les principaux actionnaires de l’entreprise. Ceux-ci ont finalement annoncé qu’ils paieraient seulement deux millions sur 50 millions de tomans de leur dette envers les travailleurs et le reste sera payé en novembre 2018. Cette réponse a rencontré le refus catégorique des grévistes. Les dirigeants ont alors déchiré l’ordonnance d’allocation de 25 kilos de sucre pour les ouvriers, provoquant la colère des salariés qui brisèrent les fenêtres du bureau de la direction. Le geste a été suivi par l’intervention des forces répressives.

Manifestation des grévistes de Haft-Tapeh

Manifestation des grévistes de Haft-Tapeh

L’Organisation des Femmes « 8 Mars » (Iran et Afghanistan) organisera ce 8 mars une manifestation contre le port obligatoire du voile islamique en Iran, à l’occasion de la journée internationale des luttes des femmes. Le rassemblement aura lieu de 15h à 16h en face de l’ambassade d’Iran, Avenue Franflin Roosevelt 15 à Ixelles. L’événement Facebook est ici.

Soutenir les luttes des femmes iraniennes contre le voile obligatoire

Soutenir les luttes des femmes iraniennes contre le voile obligatoire