Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Interpellé mardi 28 mars lors des questions au gouvernement quant aux affrontements violents de ce week-end à Sainte-Soline, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé engager la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre, l’un des organisateurs des cortèges contre les mégabassines. Le ministre a rappelé que la manifestation avait été interdite par la préfecture. Darmanin a précisé que cette mesure de dissolution serait bientôt présentée en conseil des ministres, sous la forme d’un décret à l’issue de la procédure contradictoire. Darmanin a insisté sur « l’extrême violence de groupuscules fichés par les services de renseignement parfois depuis de très nombreuses années, comme le groupement de fait Soulèvements de la Terre ».

Tout cela donne envie d’en faire la promotion, donc: voir ici

 

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Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis cinq mois, avait été victime le 21 mars d’une crise cardiaque. A cette date déjà, il pouvait souffrir de dommages neurologiques et d’une paralysie permanents. Une demande de son avocat avait été faite pour qu’il soit assigné à résidence dans le cadre d’un ajournement de peine pour raison médicale chez sa sœur à Pescara. Le parquet de Milanémis un avis négatif sur la demande. Le verdict de la Cour de surveillance, présidée par la juge Giovanna di Rosa, a été rendu aujourd’hui: la demande a été rejetée au motif que l’état de santé du détenu était le résultat de son propre choix.

La solidarité s’élargit et se radicalise. Il y a eu des tags, des accrochages de banderoles, des rassemblements, des affichages et des meetings un peu partout mais aussi: l’explosion d’une bombe à l’Eurobank à Athènes (9 mars), l’explosion d’un engin pyrotechnique dans un siège du Parti Démocrate à Rome (13 mars), une antenne relais incendiée à Gènes (15 mars), l’interruption d’une activité en présence de l’ambassadeur d’Italie à Athènes (17 mars),  l’incendie de 16 véhicues de la poste à Rome (18 mars matin, photo), 22 bus incendiés à Rome (25 mars au soir), l’incendie d’une antenne relais à Rome (23 mars), l’incendie d’une voiture de la société de sécurité Prosegur à Barcelone (25 mars)…

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Plusieurs personnes qui participaient à dimanche après-midi à Bruxelles, sont entrées dans un bâtiment inoccupé situé avenue de Stalingrad, au numéro 5. Un peu plus tard, d’autres participants ont tenté d’entrer à leur tour dans le bâtiment. La police est alors intervenue pour les refouler. Quatre personnes ont été arrêtées, deux administrativement et deux judiciairement.

La manifestation pour le droit au logement a démarré, dimanche vers 15h30, de la station Comte de Flandre vers la place du Jeu de Balle à Bruxelles, dans le cadre du « Housing Action Day » en Europe. Les participants ont manifesté pour un meilleur accès au logement, via une réduction des loyers mais aussi via une lutte contre les logements vides. Lorsque le cortège est arrivé à proximité de la place Rouppe, des manifestants ont entrepris d’occuper un bâtiment vide au 5 avenue de Stalingrad. Vers 17h15, plus de 60 policiers ont investi violemment le bâtiment, malgré l’absence d’un ordre d’expulsion. Cinq personnes ont été arrêtées (quatre à Stalingrad et une près de la place du Jeu de Balle) et plusieurs autres ont été blessées. Sur les cinq arrestations, trois sont administratives (elles ont été libérées vers 21H, 21H30) et deux judiciaires qui étaient encore détenues lundi matin et qui seront auditionnées pour « rébellion ».

Un militant maoïste recherché depuis des décennies, Gregorio Príncipe Puicón, alias « Oso », a été capturé jeudi 23 par des membres de la Direction contre le terrorisme (Dircote) dans le district d’El Agustino (photo). L’homme est accusé d’avoir participé à de nombreuses actions de la guérilla maoïste entre 1988 et 1993, notament l’embuscade contre un convoi de l’armée qui avoit coûté la vie à 17 militaires en 1988. Et le samedi 26 mars, la police péruvienne a capturé samedi Flumencio Jayo Díaz, alias « camarade Jorge », qui est notamment accusé d’avoir participé à l’attaque meurtrière à la voiture piégée qui avait dévastée le quartier bourgeois de Miraflores (Lima) en 1992.

Cs capture intervient cinq jours après la mort d’un militaire et d’un guérillero lors d’un affrontement entre des patrouilles des forces de sécurité et des combattants du PCPM dans la région VRAEM (voir notre article). L’armée, qui a installé 46 bases « antisubversives » dans cette vaste région de jungle montagneuse répartie sur quatre départements différents sur le versant oriental des Andes méridionales, y mène actuellement des opérations anti-guérilla.  L’état d’urgence y est instauré depuis plus de dix ans.

Le chantage qu’Erdogan exercé envers la Finlande et la Suède via son véto à leur adhésion à l’OTANt  porte ses fruit. L’année passée, la Finlande avait signé un mémorandum lors d’un sommet de l’Otan à Madrid afin de répondre aux demandes de la Turquie « en ce qui concerne les exportations d’armes et la lutte contre le terrorisme ». Depuis, la Finlande a multiplié les gestes envers le fascisme turc et ce tournant se passe aussi dans les rues. A Helsinki, des manifestants ont marché vers l’ambassade de Turquie pour montrer « leur solidarité avec le mouvement kurde contre les attaques de l’État fasciste turc et demander l’arrêt du commerce d’armes entre la Finlande et la Turquie, ainsi que la condamnation des attaques contre la liberté d’expression par la police finlandaise ». La police anti-émeute est intervenue lors du spectacle contre le gouvernement turc en saisissant la marionnette représentant Erdogan. Il y a quatre mois déjà, la police finlandaise était intervenue pour forcer des manifestants à enlever les drapeaux du PKK, des YPG et des YPJ.

25.000 personnes ont répondu à l’appel du collectif d’associations « Bassines non merci », des « Soulèvements de la Terre » et la Confédération paysanne. La manifestation, interdite comme la dernière à l’automne, a convergé vers la « bassine » de Sainte-Soline, ce réservoir d’eau prélevée dans la nappe phréatique pour l’irrigation de l’agriculture industrielle en période de secheresse. 3.200 gendarmes et policiers et 9 hélicoptères avaient été mobilisés par les autorités pour défendre le site. Les  manifestants ont réussi à encercler le chantier et un des cortèges a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les affrontements ont éclaté à coups de  jets de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov d’un côté; de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de canon à eau de l’autre. Des binômes de policiers en quad ont massivement bombardé les manifestants de grenades de désencerclement. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont été incendiés (photos) par les manifestants qui ont forcé le premier cercle de défense sans parvenir à forcer le deuxième.

Au final, plus de 200 blessé.e.s sont recensé.es pour cette journée dont une quarantaine avec des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage (dues aux grenades de désencerclement et aux tirs de LBD). Une dizaine de blessés graves ont été transférés au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Des équipes de medic ont été la cible de la police. La police ayant également bloqué la route aux secours et retardée la prise en charge des blessés. Le Samu a été interdit d’aller chercher les manifestants blessés. Certains ont du attendre plus d’une heure avant d’être évacué dans des voitures personnelles. 16 gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui a été héliporté.

Avant de repartir du chantier, les manifestant.e.s ont excavé et désarmé une pompe et une canalisation centrale de la bassine de Sainte-Soline. La Confédération paysanne a planté 300 m de haies et également monté une serre maraîchère afin d’aider à l’installation d’un paysan sur une parcelle proche de la bassine.

 

Abdulhalim Kırtay a été libéré après 30 ans de détention. Il avait été détenu dans la prison Farqîn (Silvan) d’Amed en 1993, puis jugé par la Cour de sûreté de l’Etat. Il a été condamné à 36 ans de prison pour avoir « menacé l’unité et l’intégrité de l’Etat ». Après avoir purgé 30 ans, il a été libéré de la prison de Balıkesir Burhaniye. Des membres de sa famille vivant à Yalova l’ont accueilli à sa sortie de prison. Gravement malade,Kırtay avait été soigné à l’hôpital d’État Menemen d’İzmir en novembre 2022. Bien que son état ait été signalé comme grave, Kırtay avait été hospitalisé menotté pendant les 4 jours de son traitement, et a été brutalisé. Kırtay est si malade qu’il peut à peine se lever.

L’article 7 du projet de loi « relatif aux Jeux olympiques et paralympiques portant diverses autres dispositions », article autorisant l’expérimentation du traitement par des algorithmes des images captées par des caméras ou des drones, a été adopté, jeudi, par l’Assemblée nationale au terme de longues discussions. Ce projet, qui comprend l’expérimentation de la vidéosurveillance dite « intelligente » (donc signalant automatiquement, grâce à leur programme, des individus ou des comportements « suspects ») avait déjà été adopté par le Sénat.

« A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels », a justifié le ministre de l’intérieur à propos de cette expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, le terme de « situation exceptionnelle » faisant référence aux JOP de l’été 2024. La mise en œuvre de cette technique ne concernera cependant pas que les Jeux : elle s’appliquera aux « manifestations sportives, récréatives ou culturelles » en général, qui « par leur ampleur ou leurs circonstances, sont particulièrement exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes ».

Caméras de surveillance (archive)

En 2018, la Turquie a attaqué le canton Afrin et occupé cette région du Rojava où se trouve la ville Jindires, qui avait été épargnée jusqu’alors par la guerre civile syrienne. Auparavant, Afrin était à près de 90% kurde et était un bastion de la lutte de libération. Depuis l’occupation, les islamistes règnent sur la région et environ 300.000 personnes en ont été chassées. La population kurde et d’autres minorités sont violemment réprimées ou ont quitté la région. La Turquie installe de manière ciblée des familles de combattants islamistes afin de modifier la démographie. Les moyens de subsistance des poplations kurdes (comme les oliveraies) sont détruites.

Mardi, les Kurdes de Jindires fêtaient le Newroz (nouvel an kurde) lorsque les miliciens islamistes qui servent de supplétifs à l’armée turque ont ouvert le feu sur la foule, tuant quatre personnes et en blessant plusieurs autres. Depuis, des manifestations ont lieu dans la ville pour demander la fin de l’occupation et le départ des milices islamistes. C’est la première fois depuis longtemps que la résistance civile s’exprime dans la région.

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