13 militants du mouvement Abahlali baseMjondolo ont manifesté devant le consulat honoraire d’Autriche à Durban en Afrique du Sud. Ils se rassemblaient en solidarité avec les occupants de la Pizzeria Anarchia, un immense squat viennois expulsé la semaine dernière par 1’700 policiers anti-émeute (voir notre précédent article).

Manifestation à Durban pour la Pizzeria Anarchia

Manifestation à Durban pour la Pizzeria Anarchia

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), estime qu’il nécessaire de lancer un « débat » pour « trouver une solution durable aux grèves qui durent trop longtemps et qui ont un impact négatif sur la vie des travailleurs et sur l’économie », a déclaré le secrétaire général de l’ANC Gwede Mantashe mardi. Le but du débat serait d’avancer « vers l’atténuation des effets négatifs des grèves prolongées sur les travailleurs et l’économie ». Il a fait cette déclaration après que plus de 220,000 travailleurs du secteur de la métallurgie et de l’ingénierie eurent mis fin à une grève de quatre semaines. La grève a été considérée comme la plus grande de l’histoire de l’Afrique du Sud.

De nouveaux incidents ont éclaté mercredi 9 juillet entre des grévistes et des policiers. 220 ouvriers appartenant au syndicat de la métallurgie, Numsa, ont cessé le travail il y a neuf jours pour demander des augmentations de salaire. Treize personnes appartenant au syndicat de la métallurgie, Numsa, ont été arrêtées ce mercredi. Ces syndicalistes sont accusés d’avoir mis à sac une petite entreprise dans la région de Rustenberg. Depuis une semaine, des incidents violents ont éclaté un peu partout dans le pays, notamment dans la zone industrielle à l’est de Johannesburg. A chaque fois, des groupes de grévistes s’attaquent à des entreprises pour les obliger à fermer. Au total, 110 syndicalistes ont été arrêtés en une semaine. L’un d’eux avec une arme à feu.

Afrique du sud: Affrontements entre policiers et métallos grévistes

C’est la solution high-tech qu’ont trouvé les propriétaires de mines en Afrique du Sud pour mater les futures révoltes. Des drônes équipés de caméras et 4 fusils paintball au poivre seront bientôt utilisés pour le contrôle anti-émeutes. Le drône baptisé ‘Skunk Riot Control Copter’ fabriqué par la société sud-africaine Desert Wolf pourra tirer simultanément plusieurs types de munition : balles en plastiques, projectiles de peinture et capsules de gaz poivré. Les premiers engins seront déployés à la fin du mois dans des mines.

Le Skunk Riot Control Copter en démonstration

Le Skunk Riot Control Copter en démonstration

800 à 1.500 personnes ont manifesté hier vendredi au matin au nord de Cape Town, pour exiger de meilleures conditions de logement. Cette manifestation faisait suite notamment à des promesses politiciennes faites lors des élections du 7 mai dernier, promesses restées sans suite. Les manifestants ont marché entre Abbotsdale et Malmesbury, avant d’affronter la police en érigeant des barricades de pneus enflammés et en leur lançant des pierres et des cocktails Molotov. Il semble qu’il n’y ait eu aucune arrestation.

Afrique du Sud: Affrontements à Cape Town

Lonmin a annoncé lundi avoir licencié 235 salariés absents depuis la grève qui paralyse depuis le 23 janvier les principaux producteurs de platine d’Afrique du Sud. Une ordonnance de la justice du 27 février ordonne que tous les salariés affectés à des postes essentiels reviennent au travail le 12 mai. Lonmin tente depuis la semaine dernière d’obtenir la fin de ce mouvement social sans précédent, qui entrera jeudi dans son cinquième mois. Des SMS individuels ont été envoyés, avant que le syndicat radical Amcu ne contre-attaque en justice, affirmant que la direction outrepassait ses droits. Le nombre de mineurs de retour au travail reste en deçà des espérances de la direction, qui ne veut donner aucun chiffre. Le syndicat réclame un salaire de base porté à 880 euros mensuels, au plus tard dans quatre ans.

Après quatre mois de paralysie, la mine de platine de Marikana en Afrique du Sud a réouvert. Mais les grévistes ont installés des piquets et ont prévenu qu’ils empêcheraient quiconque de descendre dans les puits. La tension est vive, trois mineurs ont été assassinés ces derniers jours, d’autres blessés. La police est mobilisée pour escorter les briseurs de grève. Les grévistes réclament un doublement du salaire minimum pour le porter à 880 euros. Les négociations entre syndicats et groupes miniers sont rompues depuis trois semaines.

Afrique du Sud: La police déployée pour briser la grève

La police sud-africaine a eu recours dimanche à des canons à eau et à des grenades assourdissantes pour disperser des manifestants dans la “ceinture du platine” près de Johannesburg après une visite mouvementée d’un ministre venu faire campagne en vue des élections du 7 mai.

Le ministre des Sports, Fikile Mbalula, (ANC) a été caillassé par des adhérents de l’AMCU (Association of Mineworkers and Construction Union), le syndicat à l’origine d’une grève de trois mois dans les mines de la région. Le ministre a dû être évacué sous escorte policière après avoir été confronté à une foule hostile dans le bidonville de Freedom Park au nord-ouest de Johannesburg. La manifestation a ensuite tourné en émeute: deux salles municipales et le domicile d’un élu de l’ANC ont été incendiés. L’AMCU exige un doublement du salaire minimum pour les mineurs pour le porter à 850 euros. Malgré 13 semaines de grève, les discussions la semaine passée avec les dirigeants des groupes miniers se sont soldées par un échec.


Afrique du Sud: Affrontements après la visite d’un ministre
Afrique du Sud: Affrontements après la visite d’un ministre

Des manifestations violentes secouent depuis plusieurs jours la ville de Bloemhof où les maisons de responsables municipaux, des bâtiments publics et des magasins ont été incendiés lundi. Des routes ont été barrées. Les violences se sont étendues mardi à Christiana et à d’autres localités de la région. Les troubles ont commencé le 2 avril avec des manifestations contre les mauvais services publics et pour exiger le départ de certains responsables municipaux. Un adolescent a été tué mercredi lors d’une violente manifestation à Christiana.

Quelque 80.000 mineurs de la « ceinture de platine » autour de Rustenburg (nord) sont en grève depuis le 23 janvier, à l’appel d’AMCU, chez les trois principaux producteurs de platine mondiaux Amplats, Implats et Lonmin.
Ils réclament un salaire de base de 830 euros, plus du double du niveau actuel, ce que les trois groupes concernés jugent « totalement irréaliste ».
Le géant sud-africain Amplats a annoncé qu’il poursuivait le syndicat AMCU en justice pour les pertes subies. Le numéro un mondial du platine réclame 40 millions d’euros en réparation de dégâts matériels provoqués par des grévistes du syndicat AMCU qui n’ont pas, selon lui, respecté les règles régissant les grèves. Cette somme doit aussi compenser le coût des heures supplémentaires du personnel de sécurité et « la perte de la production qui aurait été possible si des travailleurs non grévistes n’avaient pas été empêchés de travailler ». La porte-parole d’Amplats, qui a saisi vendredi la Haute Cour de Pretoria, a averti que le montant réclamé par le groupe augmentera si « le comportement injustifié d’Amcu se poursuit ».