Le 2 mars 2017, le ministère allemand de l’Intérieur a envoyé un avis aux Lands exigeant l’interdiction de divers drapeaux des institutions et des partis kurdes, y compris le PYD, YPG, YPJ, PJAK, YXK et NAV-DEM. Le ministère justifiait cela comme “mise à jour” de l’interdiction du PKK en vigueur depuis 1993 (voir notre article). Cela a été à l’origine de nombreux incidents (la police intervenant dans les manifestations) et de nombreuses poursuites. Lors d’une manifestation contre l’agression turque contre Afrin, un homme avait été arrêté pour avoir porté un drapeau des YPG/YPJ. Il avait été condamné à une amende de 2.400 euros. L’intéressé n’a pas accepté la peine. Une audience a eu lieu le 13 juin 2019 et il a été acquitté. Le tribunal a déclaré que le drapeau des YPG/YPJ n’est généralement pas interdit et que le fait de le porter ne peut être sanctionné. Le ministère public a alors procédé à une révision en raison de prétendues erreurs juridiques et l’affaire est passée à l’instance suivante.

Mardi 1er décembre, la Cour suprême régionale de Bavière a rejeté l’appel du procureur contre l’acquittement. Cela signifie que les drapeaux YPJ / YPG peuvent être montrés lors de manifestations et sur internet en Bavière. Ce jugement devrait relancer le débat sur l’interdiction de ces drapeaux en Allemagne.

 

YPJ drapeau

YPJ drapeau

A Kiel samedi 28 novembre, près de 50 manifestants ont participé à une manifestation surprise en solidarité avec les accusés du procès contre les opposants au G20 qui commencent la semaine prochaine au tribunal de Hambourg. Cette action prend place dans le cadre d’une campagne nationale contre la répression : “Gemeinschaftlicher Widerstand”. La police a attaqué la manifestation avec des gazeuses au poivre avant la fin du parcours.  Au total, au moins neuf personnes ont été arrêtées, et certaines des personnes concernées ont été photographiées. Ils n’ont pas été mis en détention.

 

 

 

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Le jeudi 5 novembre, plusieurs perquisitions de domiciles d’antifascistes ont eu lieu à Leipzig, ordonnées par le parquet général fédéral. Au cours de ces recherches, Lina a été arrêtée et mise en détention. L’accusation porte sur plusieurs attaques contre des fascistes et la constitution d’une association de malfaiteurs au sens de l’article 129 du code pénal, dont le but est de « perpétrer des attaques contre des personnes de la scène de droite ». Le 6 novembre, la Haute Cour fédérale a confirmé le mandat d’arrêt contre Lina. la nuit même, une manifestation surprise de 250 antifascistes a eu lieu à Leipzig, qui a amené à des affrontements avec la police (photo).

L’arrestation de Lina fait suite à des enquêtes qui avaient conduit à des perquisitions à Berlin, Weimar et Leipzig dès le 10 juin. Quatre personnes « de la scène de droite » auraient été attaquées par plusieurs personnes la nuit du 14 décembre 2019. Cette même nuit, cinq personnes, désormais accusées dans le cadre de la procédure, ont été arrêtées dans les environs d’Eisenach et placées en détention pendant 12 heures. Un mois après ces perquisitions, Lina a de nouveau été perquisitionnée, à deux reprises et à deux adresses, en juillet dernier et un mandat d’arrêt a été émis contre elle.
En savoir plus: https://freiheitfuerlina.noblogs.org

La voiture d’entreprise de Sebastian Herrgesell a été incendiée le 4 novembre, à Schönebeck an der Elbe. Le communiqué, mis en ligne il y a deux jours, explique pourquoi Herrgesell, désigné comme expert dans le procès Parkbank, et étroitement lié à la police, a été ciblé. Il semble avoir été nommé dans un premier temps à cause du lien étroit qu’il a avec les policiers, et parce qu’il allait soutenir leurs théories avec son « expertise ». La défense des trois accusés a d’ailleurs pu démontrer ses a-priori, au point qu’il n’a finalement pas été retenu comme témoin par le tribunal.

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Le procès contre les trois anarchistes inculpé.e.s dans l’affaire du Parkbank (voir notre article) touche à sa fin, après presque 50 journées d’audiences. Après que le Procureur général, dans son réquisitoire, ait exigé trois ans et demi de prison pour un des inculpé.e.s et trois ans pour les deux autres, la défense prononcera son plaidoyer mardi prochain. Le verdict est attendu pour jeudi 5 novembre. Un appel à la solidarité est lancé. Mercredi 4 novembre, la veille de la fin du procès, il y aura une manifestation solidaire à Hambourg. Le jour du prononcé du verdict est prévu un rassemblement devant le palais de justice, à partir de 9 heures. Plus d’informations sur : parkbanksolidarity.blackblogs.org

 

Pas moins de 1500 policiers étaient mobilisés ce vendredi 9 octobre pour évacuer le numéro 34 de la Liebigstrasse, à Berlin: l’adresse du tout dernier grand squat de la ville. La guerre des toits n’a pas eu lieu: l’évacuation du célèbre immeuble berlinois s’est déroulée sans heurt, malgré la colère des habitants qui se disent démunis contre la flambée des loyers. La police berlinoise n’avait pas fait les choses à moitié avec 1500 policiers, venus de huit Länder différents, pour faire sortir au total une cinquantaine de squatteurs. Ce quartier autour de la Liebigstrasse était bouclé depuis plusieurs jours: la police est venue avec des engins de déblaiement, des tronçonneuses… Des projecteurs étaient braqués depuis jeudi soir sur le bâtiment; un hélicoptère a survolé le secteur.

Ce squat – qui existe depuis les années ’90 – était un haut lieu de la scène anticapitaliste de Berlin, c’était un lieu d’accueil pour femmes, personnes trans et intersexes, avec un bar et un centre culturel. C’était aussi le symbole de la contestation face au problème de la hausse des loyers. « Laissez les logements à ceux qui en ont besoin! », « Tous ensemble contre l’évacuation » ou encore « Ce n’est pas parce que c’est légal que c’est légitime », pouvait-on entendre dans la foule venue manifester vendredi matin, non loin du squat. A Berlin, les loyers ont doublé en dix ans, et le quartier de Friedrichshain, où se trouve le squat, autrefois populaire, est devenu hors de prix, le plus cher de la capitale.

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C’est le 3 octobre 1990 que la République démocratique allemande a été annexée par la République fédérale. Le mouvement fasciste allemand Der III. Weg (« La Troisième Voie ») a organisé une marche à Berlin pour en célébrer l’anniversaire. L’événement a attiré un grand nombre de contre-manifestants antifas qui ont bloqué l’itinéraire des fascistes en organisant un important sit-in à Lichtenberg. La police est intervenue en force pour ouvrir la voie aux fascistes. Des affrontements ont alors eu lieu, les policiers essuyant des jets de projectiles. Malgré plusieurs arrestations, le sit-in de masse s’est maintenu. Les 250 ou 300 fascistes ont d’abord tenté de forcer la voie, s’affrontant eux aussi à la police, avant d’accepter d’emprunter un autre chemin écourtant leur manifestation.

Arrestations d’antifas au sit-in de Lichtenberg

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Le 16 septembre, plusieurs perquisitions ont eu lieu, notamment dans la bibliothèque anarchiste Kalabal!k, à Berlin Kreuzberg. Cinq personnes sont visées pare la procédure et accusées d’avoir fondé, en 2016, une « association clandestine, conspirative et criminelle », ou d’en être membres. Pour cette raison, le Procureur fédéral enquête en vertu de l’article 129 du Code pénal et le BKA (police criminelle fédérale) a rendu visite aux personnes concernées chez elles, dans certains cas avec les armes à la main. La bibliothèque anarchiste Kalabal!k avait déjà été perquisitionnée une fois en 2018. À l’époque, il s’agissait des avis de recherche des responsables des émeutes du G20 à Hambourg. Dans son zèle, le BKA a saisi les supports de stockage des données que la LKA (police criminelle du Land) de Berlin avait restitué en 2018 et qui se trouvaient encore dans les sachets des saisines de la LKA. Il faut souligner leur intérêt particulier pour les téléphones portables, qui ont été emmenés pour être exploités séparément, avant la fin des perquisitions.

À Athènes, le BKA, en coopération avec les policiers de l’antiterrorisme grec, a perquisitionné deux appartements. Là bas, cinq personnes ont été conduites au GADA (le siège de la polie d’Athènes). Trois d’entre elles y sont encore et demain elles seront présentées à un juge pour possession de spray de gaz au poivre. Le blog de Kalabal!k

 

Depuis plusieurs jours, le mouvement de la jeunesse kurde manifeste pour la liberté d’Abdullah Öcalan en réalisant une marche de plusieurs jours de Hanovre à Hambourg. Des Kurdes et des internationalistes de plusieurs pays européens y participent. Jeudi 10 septembre, des militant·es ont été arrêtés dans le train sur le chemin entre leur logement à Lunebourg (où ils avaient passé la nuit précédente) et le point de départ de l’étape d’aujourd’hui à Winsen-Luhe à la gare de Bardowick. Notons qu’auparavant, avait tenté de faire pour modifier l’itinéraire de la manifestation alors qu’il avait été préalablement approuvé. De plus les portraits d’Abdullah Öcalan restent interdites. Plus d’infos ici.

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d'Öcalan

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d’Öcalan

Jeudi 3 septembre, des émeutes ont éclaté dans le quartier de Connewitz à Leipzig suite à une opération policière visant à expulser une maison squatée. Des militant·es anti-gentrification sont, en effet, intervenus pour s’y opposer provoquant des affrontements avec la police. Le lendemain, la police a tenté d’expulser un autre squat sur Bornaische Strasse en début de soirée. En réaction, un appel à une manifestation spontanée a circulé sur Internet. Au moins 200 personnes se sont rendues à 21 heures à Herderpark pour répondre à cet appel. Très vite, des barricades ont été construites puis enflammées bloquant le passage du tramway. La police a lancé des gaz lacrymogènes ainsi que des grenades sur les manifestant·es qui y ont répondu avec des pétards et des feux d’artifice. La manifestation s’est ensuite déplacée vers un poste de police. Des pavés et la peinture ont été lancés sur le bâtiment.

Émeutes contre des expulsions à Leipzig

Émeutes contre des expulsions à Leipzig

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