Le gouvernement allemand a approuvé l’expulsion de la militante espagnole Maria V. au motif qu’elle travaillait en relation avec des organisations et institutions kurdes. Maria V., qui a été expulsée vers l’Espagne, sera interdite d’entrée en Allemagne pendant les 20 prochaines années. C’est la première fois que l’état allemand impose une restriction d’une telle durée à un-e ressortissant-e de l’UE, en invoquant un lien avec le mouvement kurde.

Parmi les motifs de l’ordre d’expulsion figurent sa maîtrise du kurde, sa visite d’institutions kurdes et sa participation à des manifestations et des panels sur le Kurdistan ainsi que sa participation aux manifestations du 8 mars pour la Journée internationale des femmes travailleuses et sa résistance au Hambacher Forst, l’un des mouvements écologistes les plus connus d’Allemagne. Elle est considérée comme personne de lien entre le PKK, listée comme organisation terroriste depuis le 26 novembre 1993, et les groupes politiques de gauche en Allemagne.

manifestation kurde en Allemagne (archive)

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Le 18 novembre, du matériel de surveillance a été découvert dans une voiture. Il s’agit d’un appareil plus grand, avec une balise GPS de la société U-blox, ainsi que d’un appareil d’enregistrement audio, plus petit. Les appareils étaient cachés derrière un revêtement du plafonnier avant. Ils étaient reliés entre eux par un câble électrique et étaient alimentés par l’alimentation du plafonnier arrière. Pour ça, il a été utilisé un adaptateur en Y, apparemment adapté précisément à ce modèle de voiture. L’unité audio était reliée au microphone, déjà existant, du kit mains libres, qui se trouve derrière un cache au-dessus du rétroviseur. Les deux unités étaient enveloppées de mousse et de ruban adhésif toilé probablement pour ne pas faire de bruit lors des mouvements de la voiture.

L’appareil plus grand dispose, entre autres, d’un récepteur GPS « U-blox MAX-M8 », d’un slot pour cartes, avec une carte microSD de 16 Go, d’une puce de téléphonie mobile « U-blox LISA-U230 » avec une carte SIM, ainsi que d’un module d’antenne tripolaire amovible. L’unité plus petite contient un convertisseur de tension, une batterie lithium-ion de 3,7 V et 550 mAh et un petit circuit imprimé. Les différentes pièces sont reliées par une gaine thermorétractable. Sur le petit circuit imprimé on trouve entre autres une carte microSD de 32 Go et une antenne NN01-104 conçue pour la bande de fréquence des 2,4 GHz et qui peut donc transmettre et recevoir des signaux Bluetooth ou WLAN. Il n’y a pas de téléphonie mobile, mais il est possible que des enregistrements audio aient été transmis par WLAN ou Bluetooth à l’appareil plus grand et envoyés par celui-ci, ou qu’ils aient été consultés, à une distance rapprochée, via WLAN ou Bluetooth.

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Un procès contre le militant Suryoye (Araméens, Assyriens et Chaldéens) Sami Grigo Baydar s’ouvrira le 9 décembre au tribunal régional d’Augsbourg. Dans le passé, son travail de solidarité avec les Suryoye en Turquie et en Europe ainsi que sa défense du groupe de musique révolutionnaire turc Grup Yorum lui ont valu de nombreuses poursuites pénales. Cette fois-ci, Sami Baydar comparait devant le tribunal pour avoir publié sur Facebook, le 14 décembre 2020, un message dans lequel il soulignait que des « policiers d’origine turque » lui avaient rendu visite. La plainte pénale indique en outre que Baydar aurait établi un lien entre les policiers et les services secrets de la gendarmerie militaire turque par le biais d’un « J’aime ». Selon l’accusation, Baydar a non seulement exprimé son approbation avec le « J’aime », mais s’est également approprié l’énoncé du commentaire comme étant le sien. Le ministère public d’Augsbourg considère désormais que cela constitue une diffamation. Le 23 juin, Sami Baydar a été condamné par le tribunal de district d’Augsbourg à une amende de 3 600 euros (90 peines journalières de 40 euros chacune). Sami Baydar a fait appel de cette sentence.

Avec l’aide d’un blindé, la police a pénétré vendredi matin dans le « Köpi », à Berlin-Mitte, un espace alternatif occupé par des tentes et des véhicules-logements. Les policiers ont découpé au chalumeau les tôles protégeant l’espace. Ils ont aussi usé de tronçonneuses alors qu’ils étaient bombardés de projectiles divers. Lors de l’évacuation, 37 habitants et partisans du projet ont été embarqués en début d’après-midi. Il y a eu 21 arrestations au cours de l’opération, des occupants mais aussi des manifestants solidaires qui s’étaient rassemblés autour du site de la Köpenicker Straße. Neuf partisans du « Köpi » sont restés perchés sur des arbres du quartier.

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Le mercredi 13 octobre, le procès dit de « Wasen » contre deux antifascistes de Stuttgart s’est achevé au tribunal régional supérieur de Stuttgart par des condamnations extrêmement lourdes : des peines de prison 4 ans et demi pour Jo, et 5 ans et demi pour Dy. Les deux militants sont accusés d’avoir été impliqués dans une altercation physique avec des membres du pseudo-syndicat fasciste « Centre Automobile » le 16 mai 2020, en marge d’une marche de l’extrême-droite (« Querdenker »). Dans le cadre des mesures de surveillance et des perquisitions à grande échelle ciblant les structures antifascistes de Stuttgart, Jo et Dy ont été arrêtés ; tandis que le premier a été temporairement libéré après plus de six mois de détention provisoire, Dy est enfermé à Stuttgart-Stammheim depuis plus de onze mois.

A l’issue du procès, qui ne reposait que sur des preuves circonstancielles, la défense avait demandé l’acquittement des deux antifascistes le 29 septembre 2021. Le procureur, en revanche, avait plaidé une condamnation pour lésions corporelles dangereuses et particulièrement graves ainsi que pour atteinte particulièrement grave à l’ordre public et avait requis des peines d’emprisonnement de cinq ans et six ans respectivement. Un rassemblement de solidarité s’était réuni devant le bâtiment du tribunal, qui a pris acte du verdict par de fortes protestations. Pour le 23 octobre 2021, la campagne de solidarité « L’antifascisme est nécessaire » appelle à une manifestation sous la devise « Liberté pour tous les antifas ! ».

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Dans la nuit du 12 octobre, une attaque au moyen d’engins incendiaires a détruit la flotte de véhicules du Service de l’ordre public d’Alt-Hohenschönhausen, dans le nord-est de Berlin. L’action a été revendiquée par Groupe autonome « Peter H. » [Peter H. s’est ôté la vie le 31 mai dernier, peu avant son expulsion de chez lui, à Kreuzberg] qui dénonce les opérations d’expulsions locatives à Berlin et l’expulsion annoncée du squat Køpi Wagenplatz.

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Le 17 septembre, les véhicules de police garés dans le parking (protégé) du commissariat de Tiergarten, à Berlin, ont été la cible d’une attaque incendiaire. Un policier a limité les dégâts en intervenant rapidement avec un extincteur et une patrouilleuse a pris en chasse les personnes qui avaient lancés les cocktails Molotovs. Cependant, ces personnes avaient également posés des crèves-pneus sur la route. La patrouilleuse a roulé dessus, elle a été endommagée et immobilisée, laissant les incendiaires disparaitre dans le quartier du Zoo. Leur communiqué expose que « Cette attaque contre le poste de police de sécurité publique du quartier de Tiergarten/quartier des ambassades, à Berlin, signifie pour nous de la solidarité, de l’émancipation, de la vengeance, la perturbation de leur capacité opérationnelle et la démonstration que leurs structures peuvent être frappées, matériellement et symboliquement, par surprise, même si nous ne sommes pas à armes égales » (lire tout le communiqué ici).

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Le 8 septembre, le procès contre Lina et trois autres antifascistes a débuté au tribunal régional supérieur de Dresde. Les quatre militant-e-s sont accusé-e-s en vertu de l’article 129 – l’État déclare que l’engagement contre les activités nazies est une « organisation criminelle ». Un rassemblement en soutien aux accusé-e-s s’est tenu devant le tribunal.

Le nombre de personnes emprisonnées pour des motifs politiques en République fédérale d’Allemagne ne cesse d’augmenter. Les organes répressifs de l’État ont récemment augmenté leur recours aux arrestations et aux peines de prison. Findus, de Stuttgart, qui avait été condamné à deux ans et demi de prison pour son activisme contre les mouvements de droite, a vu sa peine de prison commencer le 19 juillet 2021.  Le 15 septembre, le militant de Nuremberg, Jan, devra aller en prison. Avec le rejet de l’appel, le verdict du « Jamnitzer Platz » de février 2021 est devenu juridiquement contraignant : bien que Jan n’ait même pas été présent le jour en question, le tribunal régional de Nuremberg l’avait condamné à 14 mois de prison pour avoir participé à des manifestations spontanées contre la gentrification et la répression. On lui reproche d’avoir crié sur la police.

Par ailleurs, les deux antifascistes Dy et Lina ainsi que la militante pour le climat Ella sont en prison depuis novembre 2020, soit depuis neuf mois. Alors que Dy, de Stuttgart, est accusé d’avoir participé à une confrontation physique avec des membres du faux syndicat fasciste « Zentrum Automobil » et est inculpé dans l’actuel « procès Wasen », Lina, de Leipzig, et de nombreux-ses autres militant-e-s font l’objet d’une enquête au titre de l’article 129 (« organisation criminelle »). Ce paragraphe est fréquemment utilisé pour criminaliser des structures antifascistes. Le procès contre Lina doit commencer le 8 septembre.

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Sous couvert des restrictions liées à la pandémie Covid, le gouvernement libéral-conservateur (FDP/CDU) du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW) propose une loi régionale imposant de nouvelles restrictions sur le droit de rassemblement. La loi remplacerait les réglementations de la loi fédérale sur les assemblées qui s’appliquaient jusqu’à présent. Les enregistrements de surveillance (par exemple par drone ou hélicoptère) seraient autorisés sans conditions préalables. Sous certaines conditions également les enregistrements audio et vidéo clandestins seraient également possibles. En outre, les personnes qui demandent l’autorisation des rassemblement auprès de la police devront fournir de nombreuses informations, et pourront être amenées à fournir à la police les données personnelles des organisateur-trices.

La loi permettrait également à la police d’établir des points de contrôle sans conditions préalables, limitant l’accès aux rassemblements. Le simple fait de soupçonner des personnes de vouloir perturber un rassemblement peut suffire pour que la police les fouille, prenne leur identité et leur interdise de participer à la manifestation ou à la contre-manifestation. La loi compliquerait également l’organisation de contre-manifestations antifascistes. Les vêtements uniformes peuvent être criminalisés par l’interdiction du “militantisme”. La campagne “NRW Versammlungsgesetz stoppen!” (https://www.nrw-versammlungsgesetz-stoppen.de), rassemblant entre autres de nombreux collectifs antifascistes, féministes et écologistes, organise actuellement l’opposition à ce projet de loi.