Le Conseil des ministres, réuni vendredi, a accepté vendredi de libérer un montant de 720.000 euros pour l’achat de 8 véhicules blindés (d’un modèle non précisé) destinés au transport de policiers locaux mobilisés pour les manifestations d’envergure qui ont lieu pour la plupart à Bruxelles. Selon le président de la Conférence des bourgmestres bruxellois, les ministres fédéraux ont accédé en cela à une demande des six zones de police bruxelloises.

Le montant et le nombre de véhicules correspondent à la demande conjointe des zones de police de bénéficier d’un matériel de transport adéquat pour le transport de 14 pelotons mobilisables et dont elles étaient dépourvues lors de la manifestation nationale du 6 novembre. Suite à cette manifestation, les zones de police se sont ainsi mises d’accord pour affecter à ce type d’événement 14 (et non plus 12) pelotons de 40 hommes en provenance des polices locales. Une décision prise à l’issue de groupes de travail ayant permis aux zones de police de lister les choses qu’elles devaient gérer elles-mêmes, comme les équipements de protection du personnel, et d’autres qu’elles demandent au fédéral de prendre en charge comme l’achat de véhicules de transport du personnel policier et des personnes arrêtées.

Un blindé Shorland 600 actuellement en service

Un blindé Shorland 600 actuellement en service

Ce 19 octobre, le conseil communal de la ville de Bruxelles s’est prononcé à l’unanimité contre le déplacement du chemin du Keelbeek, sentier qui traverse de part en part le terrain sur lequel devrait être construit la ‘Maxi-Prison de Haren’, le plus grand complexe pénitentiaire du pays et pierre angulaire du plan fédéral d’élargissement du parc pénitentiaire. Le déplacement de ce sentier est l’une des conditions préalable à l’application du permis d’urbanisme. Notre article précédent explique un peu plus en détails pourquoi le chemin bloque la construction.

La future prison de Haren

Seul un inspecteur engagé à temps partiel dans la brigade anti-terroriste de la police fédérale travaille dans l’ « Internet Intelligence Support Unit », la cellule chargée de ‘screener’ le net à la recherche des propos ‘extrêmistes’ et ‘radicaux’. Les autres inspecteurs qui y travaillaient ont quitté l’unité dans le courant de l’année 2014. Dix inspecteurs supplémentaires le rejoindront le 1er janvier 2016, leurs tâches seront élargies puisqu’ils ne devront pas seulement rechercher le ‘radicalisme’ mais aussi pour ‘débusquer tout phénomène’.

Ceci ne concerne que la cellule anti-terroriste de la police fédérale. La Sûreté de l’Etat surveille également le net.

Police Fédérale

Police Fédérale

Lors de l’inauguration du nouvel Hôtel de Police de la zone Mons-Quévy, une délégation de la gendarmerie française s’est déplacée spécialement pour présenter une arme utilisée par les forces de l’ordre françaises depuis 10 ans maintenant, le taser. Le Ministre de l’Intérieur Jan Jambon ne s’oppose pas et serait même enthousiaste à la demande des policiers montois de faire de leur région une zone de test pour l’engin, ces derniers arguant qu’il pourrait être utilisé dans les cas de rébellion contre la police.

Le taser est un pistolet à impulsions électriques. Présenté comme non-létal il avait pourtant causé la mort de 500 personnes aux États-Unis lors du dernier comptage en 2012. En France, 3 personnes étaient officiellement décédées après avoir été tasées, au dernier comptage en 2014.

Jan Jambon positif à l’idée du taser.

Jan Jambon positif à l'idée du taser.

La Région wallonne va introduire une plainte pour dégradation du domaine public, indique lundi le ministre des Travaux publics Maxime Prévot dans un communiqué. Dans le cadre de la grève générale organisée par la FGTB en province de Liège lundi, 200 manifestants ont bloqué l’autoroute E40 à Herstal et allumé des feux sur la chaussée. « Des dégradations ont été constatées et des feux ont été allumés, notamment sur le pont de Cheratte (E40) à hauteur d’un chantier mené actuellement », affirme le communiqué. Les auteurs des dégâts ont été identifiés par la police et un procès-verbal dressé. Le ministre a commandé un rapport sur les dégâts (revêtements, joints de dilatation des ponts, panneaux de signalisation…) et le budget des réparations, avançant une première estimation de plusieurs dizaines de milliers d’euros », précise le communiqué. Le plainte qui sera déposée a pour but de poursuivre les auteurs des dégâts afin de récupérer les montants des travaux de réparation.

À Seraing, alors que les métallos bloquaient les quais et le pont enjambant la Meuse, Une BMW est arrivée en trombe et a foncé sur un groupe de grévistes. Les trois occupants sont alors sortis de la voiture avec des lames et une barre à béton pour agresser les grévistes. Un syndicaliste a ramassé un coup de barre de fer sur la tête et a été emmené à l’hôpital de l’Espérance tandis qu’un des agresseurs a été blessé.

Barrage syndical sur la E40

Les sans-papiers qui manifestaient cette après-midi -comme tous les lundis- à l’appel de la Coordination des Sans-Papiers ont subit une charge de la police tout en étant aspergés de gaz lacrymogènes. Vers 16h, ils étaient encerclés par la police. Un sans-papier a été arrêté et un autre blessé. Malgré la récurrence du rassemblement, la police parlait sur Twitter d’un rassemblement ‘spontané’.

Sur Twitter, la police annonce une manifestation spontanée.

La tête de la manifestation de ce lundi

Sur Twitter, la police annonce une manifestation spontanée.
La tête de la manifestation de ce lundi

Ce 15 octobre, alors que plusieurs manifestations avaient lieu à Bruxelles contre le Traité TTIP, une équipe de journalistes de la web TV indépendante ZinTV était arrêtée parmi une soixantaine d’autres personnes à la Rue de Spa vers 14h30. Les manifestants ont été emmenés au casernes d’Etterbeek puis ont été relâchés vers 19h30 à la Porte de Hal.

L’un des journalistes, une fois descendu du bus de la police a voulu filmer la descente des militants du véhicule, un policier a alors demandé à ce que la séquence soit supprimée, ce qui fut aussitôt fait. Le policier a remarqué que quelques séquences avaient été filmées dans le bus et a voulu les supprimer également, il a finalement pûrement et simplement détruit toutes les images qui figuraient sur la caméra, se défendant derrière le niveau d’alerte anti-terroriste.

ZinTV a communiqué par rapport à cette destruction de données, rappelant qu’il est autorisé de filmer la police, quelque soit le ‘niveau d’alerte’. La police démontrant en outre son mépris des médias indépendants et du secret professionnel. Les images supprimées contenaient entre autres des scènes où les policiers insultaient les manifestants et du Commissaire Vandersmissen au sommet de sa forme « Vous êtes dans cette situation parce que je l’ai décidé », la bombonne de gaz à la main.

Le kessel rue du Trône

Le kessel rue du Trône

Dans le cadre de l’encerclement du sommet européen, le bas de la rue Belliard a été pris d’assaut par les manifestants vers 14h00. Plusieurs arrestations ont eu lieu autour du rond-point Schuman dans le cadre d’une seconde tentative, mais leur blocage a été avorté. Un groupe de 200 manifestants s’est positionné en bas de la rue Belliard avec des fumigènes. Un groupe d’une dizaine de personnes est enchaîné à un plot en béton.
Une vingtaine de manifestants espagnols ont été arrêtés à 15H00 (et 4 tracteurs bloqués) avenue Livingstone. Des manifestations sauvages continuent à avoir lieu – et des arrestations à se produire. Un groupe de manifestants est pris à 17H14 dans un kessel rue du Trône (photo). D’autres manifestants solidaires se tiennent autour du kessel.

Édit 18:15 : 104 arrestations administratives sur la journée, les gens qui étaient dans le kessel ont pu le quitter sans être inquiétés.

Le kessel rue du Trône

Quinze manifestants ont été arrêtés administrativement lors de la manifestation (non autorisée) organisée dans le cadre du camp No-TIPP près du stade Roi Baudouin, en marge du match de football Belgique-Israël. Un drone avec un drapeau palestinien a été intercepté à l’arrière du stade et ses deux « pilotes » ont été arrêtés. Un PV a été établi à leur encontre pour infraction à la loi aéronautique et menace par emblème.

Cette manifestation était la première organisée dans le cadre du ‘Camp No TTIP’, une semaine d’action contre le traité à Bruxelles.

Manifestation au match Belgique-Israël

Manifestation au match Belgique-Israël

La Fédération des Syndicats Progressistes (DISK), la Confédération des Employés du Secteur Public (KESK), l’Union des Chambres des Architectes et Ingénieurs Turcs (TMMOB), l’Association Médicale Turque ainsi que le Parti Démocratique des Peuples (HDP) dirigent ces 12 et 13 octobre une grève générale en solidarité avec les victimes de l’attentat le plus meurtrier de l’histoire de la Turquie, le massacre d’Ankara qui a coûté la vie à plus de 100 personnes issues des mouvements de gauche Turcs et kurdes qui manifestaient contre la guerre. Si c’est naturellement l’organisation État Islamique qui est pointée du doigt, les preuves indiquent que les kamikazes étaient téléguidés par les services secrets turcs dont la connivence avec les islamistes n’est plus à démontrer.

Le président turc, Tayip Reccep Erdogan s’est d’ailleurs fait très discret dans les médias Turcs ces trois derniers jours alors qu’il faisait la une en Belgique pour avoir fait pressions sur les journalistes bruxellois qui posaient des questions sur Mohammed Ismael Rasool, ce caméraman de Vice News emprisonné dans une prison de Type-F (haute-sécurité) après avoir filmé les affrontements entre le YDG-H et les forces turques dans le sud du pays.

Rassemblement à ankara en hommage aux victimes de l’attentat

EDIT: Affrontements dimanche à Ankara et au Kurdistan

La police a utilisé les gaz lacrymogènes pour tenir à l’écart les gens endeuillés, venus rendre hommage aux victimes, dont les co-présidents du HDP, sous prétexte que les enquêteurs étaient toujours à pied d’oeuvre sur le site des deux explosions. Des incidents ont aussi éclatés entre manifestants et policiers à Dyarbakir.

Rassemblement à ankara en hommage aux victimes de l'attentat