Les dockers et les travailleurs de toute l’Europe se mobilisent depuis des années contre la directive Bolkenstein et pour la défense de leur emploi et la sécurité au travail. On veut remplacer les dockers par les marins embarqués, sous-payés et doublement exploités, pour les travaux de charge et décharge dans les ports. Cette directive vise uniquement à augmenter encore les profits des grands armateurs, sans même fournir un bénéfice quelconque pour les travailleurs embarqués de pays non-européens, avec lesquels les dockers déclarent d’ailleurs leur solidarité

Les dockers d’Europe avaient déjà obtenu une première victoire, quand le parlement a rejeté en 2003 un projet ‘d’ouverture à la concurrence’ des services portuaires. Un nouveau projet, la ‘seconde mouture dramatique de la directive portuaire’ selon la Lloyd, a été présenté au Parlement européen, et a été rejeté le 18 janvier. Dix milles dockers étaient venus de tous les ports de l’Europe pour protester depuis le lundi 16 contre cette directive et ont donc obtenu encore une fois gain de cause. ‘Nous venons d’encaisser une seconde calotte’ disait Lamoureux, de la Commission européenne des Transports. Ce qui n’empêchera pas les patrons et la Commission de faire une troisième tentative.

Les dockers ne se battent pas seuls, comme l’a montré la manifestation européenne du 19 mars 2004 à Bruxelles. Cette fois, par une lutte coordonnée de solidarité au-delà des frontières, avec les dockers nous avons gagné tous les travailleurs.

Après cette victoire, le capital européen a contre-attaqué. Mettant en oeuvre les mêmes lois ‘sécuritaires’ fraîchement élaborés à l’occasion de la révolte des banlieues, il y a quelques mois, la police française a réprimé la manifestation des dockers à Strasbourg et a par la suite arrêté et jugé en ‘comparution immédiate’ devant le tribunal correctionnel de Strasbourg neuf dockers belges, deux français, un espagnol et un néerlandais pour ‘dégradations, violences et rébellion à agent’. Un docker belge a écopé de quatre mois de prison ferme avec interdiction de territoire d’un an. Un ressortissant espagnol a été condamné à cinq mois d’emprisonnement avec sursis. Un docker français du Havre a été condamné à un mois de prison avec sursis, tandis qu’un ressortissant de Saint-Nazaire a écopé d’une peine de trois mois ferme.

Tous les travailleurs ont bénéficié de la combativité des dockers européens. Tous les secteurs doivent maintenant se concentrer sur la défense de ces camarades et exiger leur mise en liberté immédiate et la cessation de toute poursuite judiciaire. En Belgique nous avons eu un grand exemple lorsque les patrons et le gouvernement ont voulu condamner les militants de la grande lutte des forges de Clabecq. Une mobilisation sans trève a finalement obtenu leur acquittement. Pour les dockers de toute l’Europe, nous devons aussi organiser une telle mobilisation maintenant, au-delà des frontières évidemment.

Dans le sillage du Comité Splintex, un Comité a été mis sur pied à Bruxelles le samedi 21 janvier 2006 pour la défense de tous les dockers européens, persécutés, emprisonnés et condamnés à la suite de leur grande lutte. Nous exigeons des syndicats une ample mobilisation en défense des dockers. C’est ainsi que nous continuerons la lutte commune et unitaire. L’argent est nécessaire mais pas suffisant. Les sections d’entreprises doivent prendre des initiatives.

Libération immédiate et acquittement de tous les dockers emprisonnés. Non à la criminalisation des luttes syndicales. TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE AVEC LES DOCKERS CONTRE L’EUROPE DU CAPITAL!

Réunion du Comité Free The Dockers tous les lundi à 19h au café Greenwich, rue des Chartreux (métro Bourse)

Le tract de la campagne en français – format pdf

Le tract de la campagne en néerlandais – format pdf

Rassemblement à l’appel du Secours Rouge/APAPC, de l’Anarchist Black Cross et de l’Union des Jeunes Progressistes Arabes de Belgique devant les communautés européennes, rond-point Schuman.

Affichage pour GI Abdallah

Affiche pour la manifestation

Affiche pour la manifestation

Affichage pour GI Abdallah
Affiche pour la manifestation
Affiche pour la manifestation

Présentation du dossier

La semaine du « No border Camp », à Bruxelles a été l’occasion d’une répression policière d’une grande ampleur et d’une grande brutalité, dont le sommet a été atteint lors des arrestations préventives de masse le 29 septembre et le 1er octobre. Ce dossier fait le récapitulatif des mobilisations, des initiatives et des répressions survenues à cette occasion, ainsi que de leurs diverses suites politiques et judiciaires.

22 octobre: Libération des quatre inculpés

Les quatre inculpés de l’attaque du commissariat des Marolles ont été mis en liberté provisoire vendredi 22. C’est le juge d’instruction lui-même qui a levé ses mandats d’arrêt.

19 octobre: Confirmation des mandats d’arrêt

La cour d’appel qui s’est réuni hier pour statuer sur les détentions préventives des quatre personnes inculpées pour l’attaque du commissariat des Marolles a confirmé les mandats d’arrêt. Les quatre personnes détenues resteront donc en prison au moins un mois supplémentaire, jusqu’au prochain passage devant la chambre du conseil.

16 octobre: Manifestation anti-répression

Un rassemblement anti-répression convoqué Porte de Hal à 15H00 s’est transformé en une manifestation improvisée qui a amené 500 personnes, (parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge) devant la prison de Saint-Gilles. Les manifestants ont un moment bloqué la barrière de Saint-Gilles, et ont terminé place Albert après un long face à face rue Ducpétiaux avec un barrage de policiers anti-émeute épaulés par une auto-pompe. Le rassemblement place Albert s’est disloqué petit à petit sans incident.

occupation de la barrière de St gilles

10 octobre: Rassemblement devant la prison de Saint-Gilles

10 octobre : Une centaine de manifestants (parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge) se rassemblent devant la prison de Saint-Gilles pour réclamer la libération des quatre personnes toujours détenues suite à l’attaque du commissariat des Marolles. Entourés d’un sérieux contingent policier, les manifestants ont scandé des slogans en solidarité avec les détenus et contre les violences policières et la répression.

Rassemblement pour les inculpés ‘No Border’

9 octobre: Action anti-carcérale à Gand

Une double attaque incendiaire vise à Gand, dans la nuit de mardi à mercredi, un chantier de Besix et le bureau d’architectes Bontinck

7 octobre: Action contre STERIA à Bruxelles

Un groupe de militants ont attaqué l’immeuble où se trouvent les bureaux de la société Stéria à Bruxelles. Le slogan ’Smash Eurodac’ a été peint sur les murs et plusieurs vitres ont été brisées. Stéria est la société qui a conçu la base de données Eurodac dans le cadre de la politique de migration répressive mise en place en Europe. Ce système permet aux états membres d’identifier les demandeurs d’asile et les personnes ’ayant illégalement franchi les frontières extérieures de l’Europe’ en comparant leurs empreintes digitales avec celles contenues dans une base de données centrale où figurent deux millions de candidats à l’immigration. Stéria a récemment vanté l’exceptionnelle efficacité de son système ’capable de traiter 500.000 comparaisons par seconde avec un taux de précision de 99,9%.

6 octobre: Communiqué de la FGTB

Dans un communiqué, la FGTB wallonne condamne « les dérives sécuritaires dans les manifs ». Le communiqué mentionne entre autres que : la FGTB wallonne refuse la répression dont sont de plus en plus régulièrement victimes des militants qui choisissent des modes d’action et d’expression alternatifs non violents. Nous ne cautionnons en aucun cas l’amalgame qui est fait entre ces militants et de dangereux émeutiers et ne serons jamais complices des dérives sécuritaires qui les visent. Notons que quand elles s’accompagnent d’intimidations et de violences policières, ces pratiques se rapprochent dangereusement de celles des pires régimes politiques. » La FGTB fédérale de pour sa part envoyé un courrier au bourgmestre de Bruxelles-Ville et responsable de la zone de police, Freddy Thielemans.

Rappelons cependant que le service d’ordre commun avait pour consigne d’aviser la police si elle voyait des clowns, ces personnes déguisées pour baisser la tension entre policiers et manifestants. Par conséquent la FGTB fédérale dénoncerait ce à quoi elle a contribué (pour ne pas parler de l’attitude honteuse de certains délégués se faisant les auxiliaires directs des arrestations et des violences policières).

6 octobre: Action contre la prison de Forest

Une dizaine de personnes vêtues d’habits sombres, portant capuchons et bonnets ont lancé lundi soir peu après 23heures des feux d’artifice en direction de la prison de Forest où sont incarcérés les quatre personnes accusées de l’attaque du commissariat des Marolles. La police de la zone Midi a interpellé deux suspects après ratissage du quartier.

Un riverain est sorti de chez lui et leur a demandé de partir. Il a dû retourner rapidement vers sa maison car l’un des individus l’aurait menacé. La police qui a ratissé le quartier avec le témoin et a arrêté deux personnes. Reconnus par le riverain, ils ont été privés de leur liberté. Les policiers auraient trouvé sur eux un papier mentionnant l’adresse et le numéro de téléphone de la prison. Âgés de 22 et 31 ans, les deux personnes arrêtées ont respectivement les nationalités suisse et autrichienne.

6 octobre: Décision de la Chambre du conseil

La chambre du conseil de Bruxelles se réunit pour décider ou non du maintien en détention des quatre personnes arrêtées dans le cadre de la semaine du ’No Border Camp’. Une cinquantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’étaient rassemblées devant le Palais de Justice en solidarité avec les inculpés.

La Chambre du conseil décide la libération de trois des quatre inculpés pour l’attaque du commissariat des Marolles et confirme la détention prétentive du quatrième (un des deux Italiens). Le parquet fait appel aux libérations (l’appel est suspensif : ils restent donc en prison), l’avocat du quatrième fait appel au maintien en détention. Tous repasseront donc dans les 15 jours en chambre d’appel.

2 octobre: Manifestations « No Border »

2 octobre : Manifestation « No Border » 1200 manifestants parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge. Un calicot géant No Border est suspendu place de Brouckère. Un policier en civil est expulsé de la manifestation sous le slogan moqueur: « c’est pas facile d’être un flic en civil ». Ce sera le seul incident. La police avait établi un lourd dispositif pour isoler soigneusement la manifestation de la population des quartiers pauvres de Molenbeek. Plus tôt dans la journée, 50 personnes avaient déployés une banderole et tracté contre la présence de Frontex à à l’aéroport de Zaventem.

1er octobre: Attaque du commissariat des Marolles

C’était vers 22 heures que le commissariat de la place du Jeu de Balle a été attaqué. Une cinquantaine personnes se seraient lancées à l’assaut du commissariat, vêtues de noir et masquées, porteurs de haches et de marteaux. Elles ont immédiatement jeté des pierres vers le commissariat et vers un policier qui quittait les lieux, et qui a reçu plusieurs pierres dans le dos et sur la tête avant de se réfugier dans le commissariat. L’agent s’est brisé l’omoplate. Un autre agent a été plus légèrement blessé. Les dégâts au commissariat sont importants : on dénombre 66 coups sur les vitres du bâtiment et des voitures ont été endommagées.

La police a interpellé 6 personnes. Parmi elles, se trouvait un mineur qui a dû être relâché sur ordre du parquet de Namur. Les 5 autres ont la trentaine. Présentés devant le parquet, quatre d’entre eux ont été placés sous mandat d’arrêt. Il s’agit d’un Suisse, d’un Espagnol et de deux Italiens. « Ce qui leur est reproché pour le moment c’est une association de malfaiteurs puisqu’il y avait une coordination du groupe pour attaquer le commissariat. Il y a également des coups et blessures à agents avec préméditation puisque le groupe est arrivé manifestement dans le but d’en découdre avec les forces de l’ordre. Il y a également des dégradations immobilières et des véhicules qui ont été mis hors d’usage », indique le Substitut du Procureur du Roi de Namur. Les personnes arrêtées risquent jusqu’à 10 ans de prison.

Commissariat des marolles attaqué

1er octobre: Manifestation sauvage étouffée dans l’oeuf

Le quartier de la gare du midi est quadrillé par la police. Dans les alentours de la gare il est affiché : « Par ordre de police tout rassemblement de plus de 5 personnes est interdit aux alentours de la gare du Midi de 15h aujourd’hui jusqu’à 6h du matin ». La police commence par arrêter les petits groupes, puis elle arrête toutes les personnes au look de manifestant. 
Entre 120 et 150 personnes sont arrêtées, parmi lesquels 10 mineurs. Des groupes de manifestants vont et viennent dans le bas de Saint-Gilles. 
Pendant un certain temps il y a une situation tendue à un bar de la rue Jean Volders: 30 activistes étaient à l’intérieur avec la police les attendant en dehors. La situation s’est ensuite calmée.

Rafle gare du Midi le 1er octobre

1er octobre: Recueil de plainte contre la police et les autorités

Un groupe d’avocats bruxellois a préparé une plainte en réaction aux arrestations préventives qui ont lors de l’euromanifestation syndicale. Selon la loi, la police ne peut procéder à ce type d’arrestations qu’en cas de troubles. Or, mercredi, les personnes arrêtées ne faisaient que se rendre au rassemblement en groupe, sans perturber l’ordre public. La plupart n’ont même pas contesté le contrôle d’identité subi. La plainte porte aussi sur « usage excessif de la violence ».

30 septembre: Blocage du siège de British Petroleum

Six personnes se font arrêter à 12H45 suite à un bref blocage du siège central du British Petroleum. Elles seront relâchées vers 21h.

29 septembre: Arrestations de masse à la manifestation eurosyndicale

Les participants du No Border Camp et d’autres militants anti-capitalistes voulant participer à la manifestation eurosyndicale se font arrêter préventivement. Dès 11H55, les premières arrestations surviennent à la Place Sainctelette et la rue Ribaucourt. Ceux qui échappent à ces arrestation se rassemblent place Bara où ils sont bloqué par la police qui procès à de nouvelles arrestations et qui confisque des banderolles. A 13H40, il y a déjà 240 activistes arrêtés préventivement. A 14H00, environ 150 activistes ont pu rejoindre la manifestation principale. La police a bloqué le camion du bloc anticapitaliste. La police essaie à nouveau d’encercler les manifestants. A 14H25, une dizaine d’autres personnes ont été arrêtées à le station de métro Yzer, à proximité du camp « No Border »

A 14H55, 
Le bloc anticapitaliste est encerclé au cœur de la manifestation par les policiers anti-émeute. Le groupe est enfermé dans un « kessel » dos au mur. Le cordon de policier est lui-même entouré de manifestants. Certains responsables syndicaux appellent à la désolidarisation. De nombreux syndiqués se solidarisent pourtant. Plusieurs manifestants qui protestent contre les arrestations sont eux-mêmes violemment arrêtés. Le « kessel » glisse le long de l’avenue de la Porte de Hal jusqu’au débouché de la chaussée de Waterloo où un important dispositif policier le réceptionne. Les militants arrêtés sont alors forcés à s’asseoir en file, les mains liées derrière le dos. Ils sont plus d’une centaine. Une ambulance vient apporter les premiers soin à quelques uns d’entre eux.
Vers 16H00, la manifestation a fini de défiler devant la porte de Hal où reste la centaine de personnes arrêtées, les policiers et environ 200 personnes solidaires, des manifestants, des syndicalistes et des gens du quartier restent avec le bloc anticapitaliste à la Porte de Hal. Les bus de la police viennent peu à peu enlever les personnes arrêtées pour les enfermer aux casernes. De nombreux manifestants y subissent des mauvais traitements: coups, insultes, humiliations (notamment à caractère sexuel).

18H25: 
Les premiers activistes sont relâchées. Les libérations auront lieu au compte goutte toute la nuit. Quatre manifestants sont hospitalisés suite aux violences policières : deux Belges et une Allemande de 19 ans et un Allemands d’une cinquantaine d’années sérieusement blessé au cou.

Arrestations à l’euromanifestation syndicale


29 septembre: Arrestations au parc Léopold

42 activistes sont arrêtés au Parc Leopold où doit se tenir la conférence de Frontex à la Bibliothèque Solvay.

Arrestations au Parc Leopold

26 septembre: Première manifestation

La première manifestation organisée dans le cadre de la semaine du camp « No Border »(devait partir de la gare de Nossegem à 14H00 pour marcher sur le centre 127bis. Les arrivants sont accueillis à la gare par un lourd dispositif policiers. Les policiers filment les visages, procèdent à des fouilles, des contrôles d’identités systématiques et bloquent les manifestants dans les couloirs de la gare. La manifestation se met finalement en route et arrive devant le centre fermé à 15H45. 11 personnes qui voulaient bloquer l’entrée du centre sont arrêtées vers 17H20. Peu après, les policier arrête un photographe qui les prenaient en photo et le matraquent. Les manifestants rentrent sur Bruxelles « encagés » par un dispositif policier.

Contrôle à la gare de Nossegem

Arrestations au Parc Leopold
Arrestations à l'euromanifestation syndicale
Commissariat des marolles attaqué
Rafle gare du Midi le 1er octobre
Contrôle à la gare de Nossegem

10 mai 2009 – Les huissiers contre les grévistes d’IAC

La lutte a commencé suite à l’annonce par la direction d’IAC de son intention de fermer deux de ses divisions situées à Meiser (Schaerbeek) et Delta (Auderghem) et de procéder au licenciement de 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux. Les syndicats estiment que les directions d’IAC et de Fiat ne respectent pas la Loi Renault et considèrent que la direction saucissonne l’entreprise en divisions dans le but inavoué de procéder au licenciement collectif de travailleurs bénéficiant d’une protection syndicale.

Le 7 mai, les travailleurs d’IAC (le distributeur officiel de Fiat en Belgique) ont bloqué les accès au bâtiment notamment avec des voitures et ont soudé certaines grilles, après le rejet de deux pistes de compromis avancées par les syndicats dans le cadre de la concertation sociale en cours. Ils occupent l’atelier de Meiser, face au bâtiment du siège social de l’entreprise, et ont rentré dans l’atelier 140 voitures pour se constituer un ‘trésor de guerre’. Dans le communiqué Belga, il est question de voitures ‘prises en otage’!

Très vite, trois délégués syndicaux se sont vu remettre par huissier une citation à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles. Ce vendredi, tous les autres, soit une vingtaine de travailleurs, ont également reçu cette citation. Le patronat a introduit une action en référé, qui n’est pas unilatérale, pour demander au tribunal d’ordonner aux travailleurs du site de Meiser cités à comparaître de mettre un terme à leur occupation, de restituer les voitures actuellement bloquées dans l’atelier et de ne plus s’approcher du site, sauf pour y travailler. IAC réclame une astreinte de 1.000 euros par personne et par manquement. Dans l’exposé des motifs, le patronat présente le blocage des véhicules dans l’atelier comme un vol assimilé.

L’avocat mandaté par le patronat, Éric Carlier, est également le conseil de Carrefour Belgium. C’est cet avocat qui avait introduit au nom de Carrefour des requêtes unilatérales afin de lever les piquets de grève à l’automne 2008 lorsque des travailleurs de la chaîne avaient fait grève en solidarité avec le personnel du nouveau Carrefour de Bruges.

Les travailleurs ne partiront pas sans avoir obtenu un plan social correct. Nous considérons l’occupation comme un moyen légitime de contestation découlant du droit de grève. On ne peut se prononcer sur une occupation sans connaître le contexte qui a poussé les travailleurs à mener une telle action‘, a réagi Martin Willems, secrétaire permanent du SETCa-Bruxelles, qui est l’une des personnes citées à comparaître. ‘La direction estime qu’on ne respecte pas le droit à la propriété mais de notre côté, nous considérons qu’elle contourne la Loi Renault. Et la direction nous pousse à entamer une action devant le tribunal pour faire reconnaître la protection syndicale des douze délégués qu’elle souhaite licencier‘, a-t-il ajouté.

Calicots chez Fiat IAC

12 mai 2009 – La police intervient contre les grévistes

Mardi 12, la présidente du tribunal de première instance de Bruxelles a ordonné aux 20 travailleurs de quitter le site de IAC Meiser qu’ils occupaient depuis le jeudi 7. Ils devaient également restituer les clefs des véhicules qui seraient en leur possession. En cas de manquement, ils risquaient chacun une astreinte de 1.000 euros. Le patronat a obtenu de la justice de classe une ordonnance d’expulsion qui a été signifiée aux occupants dans la soirée.

Vers 19h45, la police de la zone de Bruxelles-Nord est intervenue sur le site (dans le style du communiqué Belga: elle ‘a libéré’ le site). La petite vingtaine de travailleurs qui occupaient les lieux ont tenté de bloquer les portes pour empêcher l’huissier d’entrer dans le bâtiment situé au 770 de la chaussée de Louvain à Schaerbeek. Les policiers ont réussi à forcer l’accès et ont débarqué dans le showroom de l’entreprise. Les occupants n’ont opposé aucune résistance et ont accepté de quitter les lieux après avoir été informés du contenu de l’ordonnance. Si les travailleurs refusaient de partir, ils risquaient chacun une astreinte de 2.500 euros.

Occupation du site de Fiat

Un véhicule stationné sur le parking du siège de Fiat Belgium, rue de Genève à Schaerbeek, à proximité du site IAC Meiser,a été incendié lundi au petit matin. L’origine de l’incendie est volontaire. La façade du bâtiment du siège de Fiat Belgium a été également endommagée par les flammes. Le laboratoire de la police fédérale s’est rendu sur les lieux.

16 mai 2009 – IAC licencie les grévistes pour ‘fautes graves’

La direction de Fiat Group Automobiles (FGA) à Bruxelles a décidé de licencier ‘pour faute grave’ cinq travailleurs d’IAC. Quatre travailleurs, dont deux délégués syndicaux, ont été licenciés pour avoir été présents sur le site occupé d’IAC de Meiser lors de la signification par voie d’huissier d’une seconde ordonnance d’expulsion. Pour la direction, ces travailleurs auraient dû quitter le site dès le moment où la première ordonnance d’expulsion a été rendue en référé. Les avocats des travailleurs licenciés estiment que puisque ces personnes n’étaient pas visées par la première ordonnance, elles n’ont pas enfreint cette ordonnance et donc n’ont commis aucune faute grave.

Le cinquième travailleur, un délégué syndical, a été licencié pour le motif d’avoir joué un rôle de leader dans le conflit social et d’avoir caché notamment les clés des voitures immobilisées par les grévistes en vue de se constituer un trésor de guerre. Les clés des voitures ont finalement été récupérées par la direction, après le délai fixé par la direction.

Notre entreprise a subi de graves préjudices économiques et d’image, du fait des événements intervenus au sein de la firme IAC. Même si cela a un impact négatif sur notre activité, nous attendons cependant avec confiance un retour rapide à la légalité. La Direction d’IAC se réserve le droit d’entamer toutes les actions légales nécessaires auprès des personnes responsables de cette situation.‘ déclare alors le président-directeur général de FGA, Martin Rada.

6 juin 2009 – Manif de solidarité avec les grévistes d’IAC

Une petite centaine de militants des environs de Bruxelles, surtout de la FGTB mais également de la CSC, ont répondu à l’appel d’urgence à la solidarité avec les travailleurs de IAC-Fiat. Les délégations syndicales venaient entre autres de Cytec, Spy, Sitel et Mobistar. De nombreux militants se sont spontanément mobilisés pour exprimer leur solidarité. Après quelques brefs speechs, les manifestants se sont dirigés vers le siège principal pour obtenir des pourparlers avec Mr Randa, le PDG. Comme d’habitude ces temps-ci, les portes sont restées fermées. Ils se sont donc dirigés en caravane de voitures vers la villa impressionnante du PDG à Tervuren, où ils étaient attendus non seulement par la police, mais aussi par quelques body-guards italiens engagé pour l’occasion.

Manifestation pour IAC

11 juin 2009 – La CSI épingle la Belgique pour les attaques juridiques contre les grévistes

Les attaques juridiques contre les grévistes se sont intensifiées en Belgique, indique le rapport 2009 des violations des droits syndicaux de la Confédération Syndicale Internationale (CSI). Ces patrons recourent à des juristes pour contrer les protestations des travailleurs. En octobre 2008, des firmes comme Carrefour, Cytec, Deli XL, Big et Ideal Floorcoverings, N-Allo, Elia, Sibelgaz, Eandis et UCB ont submergé les tribunaux de recours demandant l’interdiction de certaines formes d’action collective, comme les piquets de grève.

Généralement, les tribunaux estiment qu’il n’est pas permis d’empêcher les employés ou des tiers d’accéder à l’entreprise, indépendamment du fait qu’il y ait ou non recours à la violence à cette occasion. Certains juges émettent aussi des ordonnances ‘préventives’ alors même que rien n’indique que de tels actes puissent être commis. Selon les auteurs du rapport, ‘il ne fait aucun doute que de tels jugements dissuadent les travailleurs d’exercer pleinement leur droit à l’action collective et entravent sérieusement le droit de grève‘.

22 juin 2009 – Carrefour bloqué en solidarité avec les grévistes

Une soixantaine de personnes ont bloqué, lundi 22 juin entre 11h30 et 13h, le carrefour formé par la chaussée de Louvain et la rue de Genève à Schaerbeek, situé face au concessionnaire IAC, en guise de solidarité avec les douze travailleurs licenciés la semaine précédente. Les manifestants ont allumé un feu, au moyen de palettes en bois, au milieu du carrefour. Le feu a été éteint par les pompiers vers midi. La circulation a été interrompue sur la chaussée de Louvain où des barrages avaient été mis en place par la police. La circulation a été rétablie dès 13 heures.

Des travailleurs ont tambouriné sur des fûts métalliques tandis que d’autres sifflaient ou lançaient des pétards. Des manifestants avaient confectionné une oeuvre grandeur nature avec des pendus habillés de blanc, symbolisant les douze travailleurs non-protégés licenciés la semaine dernière. ‘Fiat réinvente la pendaison, merci Don Marchionne‘ (le patron de Fiat, dont le groupe est actionnaire à 99% d’IAC), pouvait-on lire sur un calicot.

20 juillet 2009 – Première audience au Tribunal du Travail pour les prétendues ‘fautes graves’

Le licenciement pour faute grave de trois travailleurs grévistes de la société ‘Italian Automotive Center’ (IAC), qui bénéficiaient d’une protection syndicale, a été débattu lundi au tribunal du travail de Bruxelles. Le tribunal, saisi par la direction de Fiat dans le cadre de la procédure de licenciement, se prononcera lundi prochain sur le sort des trois travailleurs. Les trois délégués syndicaux ont été licenciés pour faute grave avec deux autres travailleurs non protégés le 16 mai par la direction de Fiat Group Automobiles.

Une centaine de personnes avaient manifesté le 5 juin en faveur du droit à mener des actions collectives. La direction d’IAC a l’intention de fermer deux de ses divisions situées à Meiser (Schaerbeek) et Delta (Auderghem) et de procéder au licenciement de 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux.

A la première audience du tribunal du travail pour les licenciements pour ‘fautes graves’, les avocats du syndicat obtiennent gain de cause pour deux travailleurs (G. Fasoli du SETCa et B. Aglietti de la CSC). Mais la faute grave avait été reconnue pour le troisième (E. Agostini de la FGTB). Agostini ira en appel, ainsi que la direction d’IAC qui va en appel de la décision concernant les deux autres travailleurs. Tout se plaidera donc de nouveau le 1er octobre devant la Cour du Travail de Bruxelles (2ème chambre, salle 0.8) à 14h30.

22 septembre 2009 – Première audience au Tribunal du Travail pour les ‘raisons économiques’ des licenciements des travailleurs protégés

Le 22 septembre, au tribunal du travail de Bruxelles a lieu l’audience relative à la demande de la direction de IAC que le tribunal reconnaisse les raisons économiques et techniques justifiant la levée de la protection des 12 travailleurs protégés qu’ils veulent licencier.

Normalement, et sauf exceptions, ce sont les commissions paritaires qui peuvent déroger au principe de protection et accorder la levée de la protection pour raisons économiques et techniques. Cette dérogation est normalement lorsqu’il y a un accord entre les parties (puisque tout se décide à l’unanimité en commission paritaire), et donc, en cas de restructuration, lorsqu’il y a un plan social qui permet de s’assurer que tout a été fait pour éviter les licenciements évitables et pour éviter toute discrimination entre travailleurs ou envers les mandataires syndicaux. Dans le cas d’IAC, les commissions paritaires n’ont pas décidé la dérogation. La direction de IAC entend aller au tribunal pour ‘faire appel contre la ‘non-décision’ de la commission paritaire‘. Cette prétention est une première et ouvre la porte à une remise en cause complète du rôle des commissions paritaires et de la règle de l’unanimité entre partenaires sociaux.

En abusant de la notion de ‘licenciement d’une catégorie déterminée de personnel‘, notamment, en ne prenant même pas la peine de respecter les compétences du CE en termes de détermination des critères de licenciement, l’avocat de IAC entend ériger en règle automatique un cas d’exception de la levée de protection. Le résultat, au cas où le juge aurait suivi ce point de vue, serait qu’il n’y aurait tout simplement plus de protection des délégués en cas de restructuration décidée unilatéralement.

1er octobre 2009 – Audience en appel pour les prétendues ‘fautes graves’

Ce jeudi à 14h30 a commencé l’audience en appel de trois grévistes d’I.A.C. Une soixantaine de personnes s’étaient mobilisées pour l’occasion. Le Secours Rouge a assuré une présence solidaire dans la salle et devant le siège du Tribunal du travail.

Rassemblement au procès

Le Secours Rouge a également signé l’appel proposé aux SR comme à plusieurs autres organisations, par la Ligne Communiste des Travailleurs. Voici le texte de cet appel:

Après des mois de luttes, la direction de IAC-(FIAT) a décidé de licencier 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux. Pour ce faire, elle avait tout d’abord contourné la procédure de concertation de la Loi Renault en divisant artificiellement l’entreprise en 16 entités. Dans ce contexte, au mois de mai, les travailleurs occupent un garage à Meiser. Le conflit commence à prendre une tournure judiciaire avec des astreintes, avant que le patronat ne traîne des délégués devant les tribunaux.

La direction tente d’outrepasser les compétences de la commission paritaire en voulant lever unilatéralement la protection des délégués. Cette tentative est une première et ouvre la porte à une remise en cause complète du rôle des commissions paritaires et de la règle de l’unanimité entre partenaires sociaux. Dans ce domaine où la jurisprudence joue un rôle essentiel, la défense des principes syndicaux dans ce dossier est d’une importance capitale.

La criminalisation des conflits continue. Ces derniers mois, le patronat a accentué ses attaques à l’encontre des ouvriers et de leurs droits, et il est devenu courant de faire appel à la justice et aux huissiers. Pour le patronat, il s’agit, encore plus en ces temps de crise, de briser les luttes dès qu’elles apparaissent. Une nouvelle étape est franchie maintenant avec la tentative de lever la protection des délégués par la force, afin de pouvoir les licencier.

Cet été, un délégué chez Bridgestone à Frameries s’est fait licencier. Le patronat s’en prend d’abord aux ouvriers les plus combatifs, aux délégués, avant de passer aux autres.

Ce 1er octobre aura lieu une audience devant la Cour du Travail à Bruxelles concernant le dossier de ‘faute grave’ des trois travailleurs protégés de IAC: G. Fasoli (SETCa), B. Aglietti (CSC) et E. Agostini (FGTB). Le 20 juillet, les syndicats ont obtenu gain de cause pour les deux premiers. La ‘faute grave’ avait été retenue pour Agostini et les syndicats ont été en appel.

Devant ces faits graves, il n’y a pas d’autre alternative que l’unité la plus large des travailleurs dans la mobilisation. C’est tous ensemble que nous parviendrons à faire payer la crise aux seuls responsables: les capitalistes. L’unité, c’est d’abord l’unité au sein d’une entreprise lorsque le patron s’en prend aux travailleurs. Mais c’est aussi l’unité avec les travailleurs en lutte dans les autres entreprises du secteur et/ou du pays, ainsi que l’unité au-delà des frontières. C’est dans la mobilisation que cette unité peut porter des fruits.

Solidarité avec les travailleurs d’IAC!
Défense des droits syndicaux, du droit de grève et de la protection des délégués!
Unifions les luttes!

29 novembre 2009 – La direction d’IAC se paie (assez cher) la liquidation de la délégation syndicale

La direction de IAC FIAT a notifié le 30 novembre leur licenciement à neuf délégués syndicaux. Pour la direction il s’agit d’ainsi clôturer la restructuration entamée en décembre 2008. Cette restructuration a donné lieu à un conflit social dur. Depuis le début, les organisations syndicales dénoncent que le but caché du plan est une chasse aux délégués. Au lieu de suivre la ‘procédure Renault’, la direction avait refusé toute concertation en parlant de fermeture au lieu de restructuration, en refusant les alternatives proposées par les syndicats et en demandant aux tribunaux la levée de la protection des délégués. IAC (FIAT) a été déboutée de cette prétention par la justice, mais choisit aujourd’hui de quand même licencier les délégués en payant leur ‘protection’, (c’est-à-dire la sanction imposée par la loi en cas de licenciement illégal). La sanction que paierait la direction pour se débarrasser des délégués se monte à cinquante années de salaire au total pour les neuf délégués! L’affaire n’est pas close, reste le problème des 12 travailleurs licenciés abusivement en juin, suite au non-respect de la ‘loi Renault‘.

Calicots chez Fiat IAC
Occupation du site de Fiat
Manifestation pour IAC
Rassemblement au procès

– [fond rouge]INTRO[/fond rouge]

De publicatie van deze juridische gids is geen oproep om de wet te respecteren.

Het werk van Secours Rouge tegen repressie maakt integraal deel uit van de revolutionaire, anti-kapitalistische strijd.
Ook als we stellen dat men wettelijke middelen moet aanwenden, zijn we er ons van bewust dat dat niet volstaat om de bestaande orde omver te werpen.
Hoe kan het ook anders aangezien het recht louter de uitdrukking is van sociale krachtsverhoudingen en de reproductie van de bestaande orde vergemakkelijkt? De beperkingen van het burgerlijk recht aanvaarden om tegen de burgerlijke macht te strijden, is zoals je tenen afsnijden om in je schoen te passen.

Deze kleine gids kan helpen om keuzes te maken (is het legaal? Is het illegaal?) om te weten wanneer men de grens overschrijdt die wettelijke repressie toelaat, en dus de nodige maatregelen te nemen, te beginnen met de anonimiteit.

– [fond rouge]MANIFESTATIES[/fond rouge]

Toegelaten, getolereerd, verboden

De grondwet garandeert het recht op betogen. maar dit recht wordt verdronken in de politie- en gemeentelijke reglementen,… Gemeentes eisen een voorafgaande toelating die doorgaans na een telefonisch onderhoud wordt gegeven. Niet-toegelaten manifestaties riskeren in de kiem gesmoord te worden, maar worden soms ook getolereerd.

Er zijn twee zones waar de tolerantie volstrekt nihil is: op minder dan 50m van elke ambassade of consulaat (mogelijk mits toelating). In Brusse is het verboden in de ‘neutrale zone’ (die zone omvat de Hertogstraat, de Leuvenseweg van de Noordstraat tot de Koningsstraat, de Koningsstraat vanaf het kruispunt van de Vuurkruiserstraat met de Onderwijsstraat en de Treurenberg tot het Koningsplein, het Paleizenplein, de Troonplaats, de Brederodestraat en het gebied dat door deze publieke weg wordt omgrensd).

– [fond rouge]ANONIMITEIT[/fond rouge]

De politie filmt manifestanten met het oog op fichage, door politiefotografen in burger, vaste camera’s of zelfs helikopters. In sommige landen bestaat hiertegen een militante traditie van verzet: maskers, doeken, fotografen uit de betoging zetten,…
In België is het dragen van maskers, skimaskers, schmink niet illegaal maar sommige reglementen bestraffen het met boetes, ondermeer in Brussel-stad bijvoorbeeld.

[fond rouge]VERBODEN[/fond rouge]

Rebellie: (met geweld of bedreiging) is een strafbaar feit dat door politie-agenten vaak wordt aangehaald. Het gaat om verzet tegen agenten van de publieke macht die de wet toepassen, doormiddel van geweld (zelfs miniem) of bedreiging (indien de agent een reëel en imminent gevaar vreest).
Dit omvat: discussiëren terwijl je door een agent wordt vastgehouden, een agent slaan zonder dat er reden is voor wettelijke zelfverdediging, je doorbreekt een politiecordon. Verzwarende omstandigheden zijn ‘in bende’ (2 of meer) en ‘gewapend’ (een pancarte volstaat).
Geen gehoor geven aan een bevel is geen verzet of rebellie: je mag op de grond gaan liggen en je laten wegslepen (passief verzet zodat er twee of drie agenten nodig zijn om je te verwijderen), je opsluiten in een schuilplaats, vluchten om aan een arrestatie te ontkomen, duidelijk fantaisistische bedreigingen uiten.

belediging, smaad of laster

smaad: wordt bestraft met 8 dagen tot een jaar en een boete. Laster wordt bestraft met een gevangenisstraf van 15 dagen tot zes maanden en een boete. Wat smaad precies is, wordt beoordeeld door de rechtbank.

– [fond rouge]Op Openbare Plaats[/fond rouge]

(voor iedereen toegankelijk) heeft de politie het recht:
– je te vragen je identiteit te bewijzen. In theorie mag dat op eender welke wijze (rijbewijs, studentenkaart,…). In de praktijk zal het niet tonen van je identiteitskaart of paspoort resulteren in een administratieve arrestatie.
– een ‘veiligheidsfouillering’ uit te voeren, oppervlakkig en zonder je uit te kleden. Indien de openbare orde bedreigt is: zakken, personen, auto’s,… kunnen doorzocht worden. Dit mag maximum één uur in beslag nemen, de politie mag je niet dwingen hiervoor plaats te nemen in een combi.
– een ‘gerechtelijke fouillering’ uit te voeren indien ze over een aanhoudingsbevel beschikt. De fouille mag maximaal zes uur duren en je kan daarbij uitgekleed worden. Een intern onderzoek van het lichaam mag enkel uitgevoerd worden door een dokter.

– [fond rouge]VERSCHILLENDE TYPES VAN ARRESTATIES[/fond rouge]

Administratief: in geval van absolute noodzaak, bedreiging van de openbare orde, indien de politie vermoed dat je een inbreuk zal plegen. Er is geen aanhoudingsbevel, je wordt van je vrijheid beroofd voor maximum 12 uur. Je hebt geen recht op een advocaat, je hebt niet het recht iemand te verwittigen tenzij je minderjarig bent. Niet geregulariseerde buitenlanders kunnen tot 24 uur worden vastgehouden. De administratieve aanhouding in geval van ordeverstoring op de openbare weg in toestand van dronkenschap is beperkt tot 6 uur.

Gerechtelijk zonder aanhoudingsbevel: zoals de voorgaande maar de procureur des konings wordt op de hoogte gebracht. De maximale duur wordt opgetrokken tot 48 uur. Je hebt geen recht op een advocaat. Deze arrestatie is van toepassing bij betrapping op heterdaad.

Gerechtelijk met aanhoudingsmandaat: de procureur des konings of een onderzoeksrechter beslist. Je wordt gehoord binnen de 48u door een onderzoeksrechter die kan beslist een aanhoudingsmandaat uit te vaardigen. en je kan laten opsluiten in de gevangenis. In dit geval: eis een advocaat zelfs al is het weinig waarschijnlijk dat de politie dat recht respecteert. Je hebt het recht iemand te verwittigen op voorwaarde dat die oproep geen gevaar inhoudt op schade van een eventueel juridisch onderzoek.

– [fond rouge]GEBRUIK VAN GEWELD DOOR DE POLITIE[/fond rouge]

Een politieagent kan zijn toevlucht zoeken tot geweld op basis van drie principes: wettelijkheid (objectieven en omkadering voorzien door de wet); noodzaak (hij heeft geen andere middelen om zijn vooropgesteld doel te bereiken), proportionaliteit (hij mag niet meer geweld gebruiken dan strikt noodzakelijk). Hij moet bovendien kenbaar maken dat hij geweld zal gebruiken tenzij dat de actie zelf onmogelijk maakt.
Een agent mag zijn wapen gebruiken in drie gevallen: wettelijke zelfverdediging, tegen één/eerdere (waarschijnlijk) gewapende personen, in geval van absolute noodzaak om personen/goederen/plaatsen te beschermen die onder zijn hoede werden geplaatst.

– [fond rouge]VERZET[/fond rouge]

Indien een agent een illegale en flagrante inbreuk pleegt kan u hem daarvan weerhouden, zelfs door het gebruik van geweld. Dit geweld moet strikt noodzakelijk zijn en proportioneel (je kan de deur voor zijn neus dichtklappen, een cordon vormen maar geen vuistslagen geven tenzij je een vuistslag krijgt,…)
Dit is theorie, indien je voor de rechtbank verschijnt zal de politie een staalhard dossier opmaken. Je moet in staat zijn aan te tonen dat het geweld legitiem was.

– [fond rouge]BEROEP DOEN OP WETTELIJKE ZELFVERDEDIGING[/fond rouge]

De wettelijke voorwaarden zijn zeer strikt bepaald: je kan reageren op een aanval indien die gewelddadig is, begeleid door een ernstige bedreiging (je hebt het recht een vriend te verdedigen), actueel of imminent (enkele minuten later zijn het wraakmaatregelen et dus geen wettelijke zelfverdediging), onrechtvaardig (indien de politie geweld gebruikt en zich daarbij scrupuleus aan de wet houdt, heb je niet het recht om te reageren), gericht tegen personen (maar niet je fototoestel), proportioneel (je mag geen granaat lanceren als antwoord op een duw- en trekpartij).

– [fond rouge]GEWELD UITGELOKT DOOR PROVOCATIE[/fond rouge]

omschrijving van provocatie: feit dat woede of angst veroorzaakt, die door een spontane reactie een inbreuk uitlokt. Ze kan verontschuldigd worden in volgende gevallen: illegaal, gericht tegen één of meerdere personen, actueel. Verzamel getuigenissen en bewijzen.

Foto’s, vingerafdrukken, DNA
Een ministeriële richtlijn geeft de politie het recht personen die administratief zijn aangehouden te fotograferen « indien er vermoeden bestaat dat ze deel uitmaken van een beweging », wat natuurlijk van toepassing is bij manifestanten.

– [fond rouge]ONDERVRAGING[/fond rouge]

Een ondervraging betekent dat de politie niet genoeg bewijsmateriaal heeft. Wees vooral niet bang: het echte gevaar schuilt in het feit dat ze bewijsmateriaal aan het verzamelen zijn. Help hen niet. Je moet geen verklaring afleggen. De politie kan je eender wat vragen maar je bent niet verplicht om te antwoorden. Doe het dus niet. Je mag weigeren te antwoorden, de stilte bewaren en uitleggen dat je niets te zeggen hebt. Deze weigering kan niet beschouwd worden als een bekentenis.
Als je ondanks alles een verklaring aflegt, heb je het recht ze te herlezen, veranderen, zaken toe te voegen en een kopie te ontvangen. Je bent niet verplicht ze te ondertekenen. Doe het dus niet. Er zijn geen uitzonderingen op dit recht. De regels zijn hetzelfde voor de onderzoeksrechter.
Licht je celgenoten in over dit recht. Praat niet teveel: het is niet uitgesloten dat politie in burger in de cel aanwezig is of dat er microfoons in de cel werden aangebracht of dat één van je compagnons wat praatziek is in zijn verklaring.

– [fond rouge]ADVOCAAT[/fond rouge]

Je hebt recht op een advocaat indien je beschuldigd wordt. Je advocaat is je medestander in het kader van de wet: hij wil je vrijlating. Maar vergeet niet het politieke en collectieve dat op het spel staat. Je kan beter juridisch verliezen dan je mede-beklaagden te beschuldigen of je politieke logica te verliezen.

Bref historique du Black Panther Party

En octobre 1966, Huey Newton et Bobby Seale fondent le Black Panther Party for Self-Defense, qui deviendra vite le Black Panther Party. Ils rédigent un programme en dix points, qu’ils souhaitent être un programme politique concret qui touche directement la communauté noire. Leurs principales sources d’inspirations sont Franz Fanon, Malcolm X, et Mao.

Dans les premiers mois de son existence, le BPP se consacre à contrer les attaques de la police et les agressions contre les racistes blancs. La nécessité de s’armer se fait jour, et le financement de l’achat des armes se fait par la vente du Petit Livre Rouge de Mao. En décembre 1966, Bobby Hutton devient le premier membre du parti, mais très vite, le nombre de militant s’accroît. En effet, le BPP tient tête à la police d’Oakland, et gagne ainsi une certaine notoriété.

Groupe de Panthères Noires

En avril 1967, le premier numéro du journal des Panthers sort de presse, suite à l’assassinat d’un jeune noir de San Francisco. Composé de quatre pages, ses textes remettent en question les différents ‘faits’ établis par la police après la mort du jeune homme. Un peu plus tard, Newton est arrêté pour avoir tué un policier.

Huey Newton en prison

Le BPP entame le mouvement ‘Free Huey‘. Durant cette période, le parti s’enracine en s’alliant à divers groupes révolutionnaires et connaît un succès grandissant. L’organisation du parti ne s’est pas décidée dès sa création. Elle s’est construite au fil de l’évolution et de la croissance du mouvement. Le parti est divisé en ‘Chapitres’, qui sont propres à chaque Etat. Ensuite vient la branche (chaque grande ville en compte une). Enfin, chaque branche est divisée en sections, elles-mêmes divisées en sous-sections. Le comité central est l’instance dirigeante du parti. Il est composé d’un bureau politique qui définit les politiques à mener. A sa tête, le ministre de la Défense, secondé par le président du parti. On trouve également un ministre de l’Information (le journal du BPP tire à 125.000 exemplaires) et un secrétaire général chargé de l’organisation du parti au jour le jour.

Organigramme du parti

A côté de sa campagne pour l’auto-défense, le BPP met en place un programme social très important. Fred Hampton, fondateur du Chapitre du parti à Chicago lance les petits-déjeuners gratuits pour les enfants noirs (30.000 enfants en bénéficieront bientôt), ainsi qu’un programme médical visant à dépister l’anémie. Le BPP crée également la ‘Oakland Community School’ afin d’accueillir les jeunes de la communauté. Les objectifs du parti sont clairs: nourrir – soigner – éduquer.

Groupe de Panthères Noires

Tout cela déplaît aux autorités, et dès 1967, le FBI déploie contre le BPP le programme de répression utilisé dans les années 50 contre le Parti Communiste: le COINTELPRO. Le BPP va dès lors être la cible d’une campagne de harcèlement et de répression d’un caractère nouveau et d’une ampleur jusque là inégalée.

Toutes ces actions menées par le FBI entraînent un climat de suspicion au sein même du groupe, ainsi que des tensions avec d’autres organisations menant à une inévitable guerre. Toutes ces querelles et dissensions fomentées par le COINTELPRO vont finir par faire imploser le parti. Dès 1971, les militants radicaux les plus chevronnés sont soit morts, soit en exil, soit en prison. En 1973, le Black Panther Party disparaît.

Quelques protagonistes

Huey Newton

Huey Percy Newton: co-fondateur du BPP, il est né le 17 février 1942 en Louisiane dans une famille d’ouvriers. Il grandit à Oakland, Californie. Durant ses années de collège, il s’engage dans différentes associations politiques, progressistes et culturalistes noires. C’est alors qu’il rencontre Bobby Seale et fonde le parti.

Bobby Seale

Bobby Seale: co-fondateur du BPP. Il est né le 22 octobre 1936 à Dallas, au Texas. Après une enfance pauvre à Oakland, il devient mécanicien et s’engage dans l’armée d’où il est exclu. De retour dans sa famille, il milite dans plusieurs associations où il rencontre Huey Newton et fonde le parti en octobre 1966.

Bobby Hutton

Bobby Hutton: né en 1950, il fut le premier membre du BPP, qu’il rejoint à l’âge de 16 ans. Moins de deux ans plus tard, le 7 avril 1968, il est assassiné par la police d’Oakland.

Fred Hampton

Fred Hampton: il est né le 30 août 1948 à Chicago, où il passe toute son enfance. Brillant étudiant en droit, il milite durant ses études pour les droits civiques, et en novembre 1968 fonde le Chapitre BPP de Chicago. Il met en place des actions sociales telles que les petits-déjeuners et les soins médicaux gratuits pour les enfants défavorisés. Leader charismatique, il donne également de nombreuses conférences et rencontre un écho plus que favorable auprès de la population. Il est assassiné le 4 décembre 1969 par la police de Chicago.

Affiche de recherche d’Angela Davis

Angela Davis: née le 26 janvier 1944 dans l’état d’Alabama où ses parents sont enseignants. Elle étudie aux Etats-Unis, en France et en Allemagne. Elle reçoit sa maîtrise en 1968 et devient membre du Parti Communiste des Etats-Unis et du BPP. Elle commence à enseigner, mais est renvoyée à cause de ses convictions. En 1970, recherchée et arrêtée sous l’accusation de conspiration pour libérer des prisonniers du BPP, elle passe 16 mois en prison avant d’être acquittée. Aujourd’hui, Angela Davis enseigne à l’université et continue son combat politique et social.

La répression contre le Black Panther Party

Le programme COINTELPRO (COunter INTELligence PROgram) du FBI a été créé secrètement en 1956 pour lutter contre le Parti Communiste aux Etats-Unis. Il fut relancé en 1967 contre les groupes de libération afro-américains et contre la gauche révolutionnaire. Il a été mis à jour en 1971. Son but avoué par le FBI: ‘protéger la sécurité nationale, prévenir la violence et maintenir l’ordre social et politique existant‘. Tous les moyens, allant jusqu’à l’assassinat politique furent employés à cette fin.

De 1956 et 1971, il y a eu 2.218 opérations liées au COINTELPRO, 2.305 écoutes téléphoniques illégales et l’ouverture de 57.646 courriers. Sur les 295 opérations menées contre les organisations afro-américaines, 233 visaient le BPP. Une note du directeur du FBI indique: ‘Le but de l’action du Counter Intelligence est de perturber le BPP, et c’est sans importance de savoir s’il existe des faits pour prouver les accusations (contre le BPP)’.

Des agents ont été payés pour devenir membre du BPP, pour perturber son travail et pour pousser ses membres à se mettre hors-la-loi. Il permet de récolter un maximum d’informations et de se tenir au courant au jour le jour. Le FBI a orchestré la désinformation et la manipulation par la publication de fausses informations dans les médias pour briser les soutiens au BPP, par l’envoi de lettres anonymes afin de créer des divisions au sein du BPP. Cela a permis la création d’un climat de suspicion entraînant des tensions internes au BPP, et des tensions avec d’autres organisations entraînant parfois une guerre ouverte.

Le FBI s’est livré au harcèlement à travers le système légal: des officiers de police donnent de faux témoignages, fabriquent des preuves pour arrêter et faire emprisonner des membres du BPP. Les FBI a directement usé de violences extra-légales: le FBI et la police menacent et provoquent des assauts, du vandalisme, des bagarres pour effrayer et pour perturber le mouvement. Au total, 38 militants du BPP ont été tués durant l’année 1970 suite à des raids organisés par la police contre les bureaux du parti.

L’assassinat de Bobby Hutton

Le 7 avril 1968, huit membres du parti, dont Bobby Hutton, voyageaient dans deux voitures lorsqu’ils tombent dans une embuscade dans la police à Oakland. Bobby prend la fuite avec un camarade, et ils trouvent refuge dans un sous-sol. Très vite, ils sont cernés par plus de cinquante policiers qui prennent d’assaut le bâtiment, qui prend feu. Bobby en sort les mains en l’air, ayant enlevé son tee-shirt pour montrer qu’il était sans arme. Dès sa sortie, il est la cible de douze tirs qui le tuent sur le coup.

Hommage à Hutton

L’assassinat de Fred Hampton

Le 3 décembre 1969 à Chicago, après avoir donné une conférence, Hampton et quelques membres du parti se rendent à son appartement. Mais une taupe se trouve parmi eux. Il avait fourni au FBI un plan de l’appartement. Le soir même, il sabota les armes et durant le repas, drogua Hampton. A 4 heures du matin, lorsque les policiers prirent l’appartement d’assaut, Hampton est tué dans son sommeil. Tous les autres membres du parti présents ont également été la cible des tirs policiers, et notamment la compagne d’Hampton, alors enceinte.

L’inculpation d’Angela Davis

Durant l’été 70, Davis participe à la campagne pour la libération de Georges Jackson et des ‘Soledad Brothers’ (Lire les lettres de prison de Georges Jackson). Le 7 août, le frère du prisonnier tente de faire évader John McClain au moment de son procès. Avec deux camarades, ils prennent cinq otages, dont le juge. Dès leur sortie, la police fait feu sur leur véhicule, tuant quatre hommes. Davis est accusée d’avoir fourni les armes à Jackson. Elle se retrouve sur la liste des personnes les plus recherchées du FBI. Après des mois de cavale, elle est capturée à New-York. En 1972, après 16 mois de prison, elle est finalement acquittée.

Badge pour Angela Davis

Chronologie du Black Panther Party

1965

21 février: Malcolm X est assassiné alors qu’il s’exprimait à l’Audubon Ballroom, à Harlem.

1966

Mai: Stokely Carmichael est élu président du SNCC (Student Nonviolent Coordination Committee).

15 octobre: Huey P. Newton et Bobby Seale rédigent la première version du programme en dix points du BPP.

Décembre: Bobby Hutton, 16 ans, est la première recrue du BPP.

1967

1 janvier: Le BPP ouvre son premier bureau au 5624 Grove Street, à Oakland.

21 février: Deux ans après le meurtre de Malcolm X, les Panthères noires escortent sa veuve, Betty Shabazz, de l’aéroport aux bureaux de la revue Ramparts, où travaille Eldridge Cleaver. Impressionné, ce dernier rejoint le BPP.

1 avril: A Richmond, en Californie, Denzil Dowell est abattu par la police. Celle-ci prétend que ses agents ont tiré pour se défendre. Sa famille demande aux Panthères Noires de mener une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur sa mort.

25 avril: Publication du premier numéro du journal officiel des Panthères: Black Panther Party – Black Community News Service.

2 mai: Trente Panthères armées s’introduisent dans le Capitole de Sacramento pour protester contre le Mulford Act, projet de loi destiné à empêcher le port d’armes en Californie.

28 juin: L’Etat de Californie adopte la loi ‘anti-armes’ Mulford, qui prohibe le port d’armes dans tout espace public. Les patrouilles de Panthères se retrouvent de fait hors-la-loi.

28 octobre: A 4h56 du matin, à Oakland, les officiers de police John Frey et Herbert Haines contrôlent le véhicule de Huey P. Newton, accompagné de Gene McKinney. Dans l’altercation qui suit, John Frey est abattu et son collègue blessé. Newton est lui aussi gravement blessé, il est arrêté alors qu’il vient d’arriver à l’hôpital.

1968

Janvier: Création d’un chapitre du BPP en Californie du Sud, par Alpentice ‘Bunchy’ Carter.

17 février: Pour l’anniversaire de Huey P. Newton, une grande manifestation ‘Free Huey’ est organisée à l’auditorium d’Oakland. Plus de 5000 personnes sont présentes, dont Stokely Carmichael, H. Rap Brown, James Forman, dirigeants du SNCC, ainsi que des membres du Peace and Freedom Party.

Mars: Arthur (Glen) Carter, frère de Bunchy Carter, est abattu par la police. Il est le premier Panthère noire à tomber sous les balles de la police.

Avril: Création d’un chapitre du BPP à New-York.

4 avril: Martin Luther King Jr. est assassiné à Memphis, dans le Tennessee. Sa mort enflamme les ghettos américains.

6 avril: Bobby Hutton, 17 ans, premier membre du Parti, est tué lors d’une fusillade à Oakland. Présent sur les lieux, Eldridge Cleaver est blessé et incarcéré.

Juin-juillet: L’alliance entre le SNCC et les Panthères noires tourne court. Chassé du SNCC, Carmichael rejoint le BPP.

15-16 juillet: Le procès de Huey P. Newton s’ouvre à Oakland. Plus de 6.000 manifestants se rassemblent pour l’occasion devant le palais de justice.

27-28 septembre: Huey P. Newton est condamné à une peine de 2 à 15 ans de prison. Quatre heures après cette condamnation, deux policiers tirent à bout portant sur la vitrine du local des Panthères sur Grove Street. Dans le même temps, la conditionnelle d’Eldridge Cleaver est révoquée. Il doit retourner en prison.

24 novembre: Trois jours avant de retourner en prison, Eldridge Cleaver disparait. Accompagné de sa femme Kathleen Cleaver, ils quittent le pays pour Cuba, Paris, et plus tard Alger.

1969

Janvier: Mise en place du premier programme de petits-déjeuners gratuits pour les enfants, à l’église Ste Augustine, à Oakland.

17 janvier: A Los Angeles, Bunchy Carter et John Huggins sont tués au Campbell Hall du campus de l’UCLA par des membres de l’organisation noire US (United Slaves). Le soir même, dix-sept Panthères sont arrêtées au domicile de John Huggins. La police prétend qu’elles préparaient leur vengeance sur US.

24 mars: De retour d’une tournée dans les pays scandinaves, Bobby Seale est inculpé pour avoir fomenté des émeutes lors de la convention démocrate d’août 1968. C’est le début de l’affaire des ‘Chicago 8’.

1 avril: Début du programme de petits-déjeuners à Chicago. A la fin de la semaine, 1.100 enfants sont accueillis et nourris.

2 avril: Le procureur de New York, Frank S. Hogan, engage des poursuites contre 21 Panthères de NY pour préparation d’un attentat contre la police, des grands magasins et le métro new yorkais. C’est le début de l’affaire des ‘Panthères 21’.

22 mai: A New Haven, dans le Conecticut, 8 Panthères sont arrêtées (dont Bobby Seale et Ericka Huggins) pour le meurtre d’Alex Rackley, membre du Parti à New-York. Début de l’affaire de New Haven.

23 mai: John Savage, membre du parti, est abattu par des membres de US.

8 juin: Bobby Seale est condamné à 3 ans de conditionnelle pour port d’armes près d’une prison (il s’était fait arrêter alors qu’il rendait visite à Huey P. Newton).

17 juillet: Le Parti lance à New Haven son premier programme de détection de l’empoisonnement au plomb contenu dans la peinture d’appartement.

18 juillet: Ouverture à Oakland du ‘Front uni contre le fascisme’, organisé par le BPP. Pendant trois jours, le principal sujet de débat est le contrôle de la police par la communauté.

15 août: Sylvester Bell, membre du BPP à San Diego, est abattu par des membres de US.

19 août: Bobby Seale est en prison pour deux affaires dans lesquelles il est accusé d’être impliqué.

3 septembre: Création de la section internationale du BPP en Algérie, sous l’égide d’Eldridge Cleaver.

18 octobre: Walter Pope, membre du BPP à Los Angeles, est abattu par la police alors qu’il vend le journal du Parti.

4 décembre: Fred Hampton et Mark Clark sont assassinés par la police de Chicago.

8 décembre: Attaque massive de la police de Los Angeles contre les bureaux du BPP àLos Angeles. S’ensuivent quatre heures d’affrontements armés.

1970

5 août: Huey P. Newton est libéré sous caution.

7 août: Jonathan Jackson, frère cadet de Georges Jackson, emprisonné depuis 1960, tente par une prise d’otage de faire évader John McClain du tribunal où se tient son procès. Assisté de Ruchell Magee et dʼun autre prisonnier, tous deux témoins dans le procès, ils prennent cinq otages, dont le juge. Dans leur fuite éclate une fusillade. Jonathan Jackson est abattu. L’arme avec laquelle il a fait cette prise d’otage a été enregistrée au nom d’Angela Davis, militante communiste et membre du comité de soutien de Georges Jackson. En quelques jours, elle devient la femme la plus recherchée des Etats-Unis. Arrêtée quelques semaines plus tard, elle devient une figure marquante du mouvement révolutionnaire américain.

Août – début septembre: Voyage d’une délégation du BPP, menée par Eldridge Cleaver au Viêtnam, en Chine, à Moscou et en Corée du Nord.

20 novembre: L’affaire de New Haven est définitivement classée. Les 8 Panthères noires, dont Bobby Seale, sont libres.

1971

Janvier: La branche d’Oakland ouvre l’institut intercommunal de la Jeunesse (renommé Oakland Community School en 1974).

26 février: Débat télévisé entre Huey P. Newton et Eldridge Cleaver à l’issue duquel la scission dans le BPP se confirme.

8 mars: Un bureau du FBI est cambriolé en Pennsylvanie. 800 documents d’archives des campagnes de répression contre des dizaines d’organisations américaines y sont volés.

19 mai: Date du 46ème anniversaire de Malcolm X, la Black Liberation Army (BLA) revendique sa responsabilité dans une fusillade qui a visé deux policiers.

21 août: Georges Jackson, maréchal du BPP dans la prison de San Quentin, est assassiné, alors qu’il était soi-disant en train de s’évader.

1972

18 août: Elmer ‘Geronimo’ Pratt est condamné à la prison pour le meurtre d’une jeune institutrice, Caroline Olsen, assassinée à Santa Monica. A l’heure du crime, Geronimo était à Oakland, à plus de 700 kilomètres de là.

1973

Avril: Elaine Brown et Bobby Seale se présentent aux élections à Oakland. Brown au conseil de la ville et Seale pour devenir maire d’Oakland.

3 mai: Zayd Shakur, Sundiata Acoli et Assata Shakur, membres du la BLA, sont arrêtés par une patrouille de police. La fusillade qui suit laisse Zayd Shakur et un policier au sol, morts. Assata Shakur, grièvement blessée, est arrêtée. Acoli parvient à s’enfuir.

1974

Eté: Risquant une inculpation dans deux affaires d’agression et de meurtre, Huey P. Newton par en exil à Cuba.

2 novembre: Huey P. Newton est inculpé pour le meurtre d’une prostituée, Kathleen Smith.

Après 1974

18 novembre 1975: Eldridge Cleaver et sa femme Kathleen reviennent aux Etats-Unis après 7 ans d’exil.

2 novembre 1975: Assata Shakur s’évade de la prison où elle purge sa peine et s’exile à Cuba.

Mai 1981: Mumia Abu Jamal, ancien membre du BPP à Philadelphie devenu journaliste, est accusé du meurtre d’un policier. Victime d’un procès truqué, il clame son innocence depuis le couloir de la mort. D’importantes campagnes de soutien ont lieu dans le monde entier. Il incarne la ‘Voix des Sans-Voix’.

22 août 1989: Huey P. Newton est assassiné dans une rue d’Oakland, alors qu’il sort de chez son dealer.

19 janvier 1995: Dhoruba bin Wahad (Richard Moore), emprisonné depuis 1973 pour le meurtre d’un policier, est déclaré innocent après avoir fait appel.

10 juin 1997: Elmer Geronimo Pratt, emprisonné depuis 25 ans, est innocenté du meurtre de Caroline Olsen.

1 mai 1998: Eldridge Cleaver meurt à l’âge de 62 ans.

Chronologie issue de Panthères noires. Histoire du Black Panther Party, Tom Van Eersel, Editions de l’Echapée, Paris, 2006.

Un héritier du BPP: la Black Liberation Army

La Black Liberation Army (BLA) était issue de l’expérience de la répression massive contre le BPP. Des structures clandestines s’étaient formées pour protéger ceux qui passaient dans la clandestinité. Il n’y avait pas de structure centralisée, mais de petites cellules autonomes, nombreuses dans certaines villes.

Le programme minimal était celui décidé le 31 mars 1968 entre différents courants nationalistes et anti-impérialistes du mouvement noir, à savoir la formation d’une Republic of New Afrika à partir des Etats de Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama, de Georgia et de Caroline du sud.

En 1973 la plupart des cellules avaient été anéanties, la plupart des combattants tués ou arrêtés. A la mi-70 on consolida les restes du BLA par le BLA-Coordinating-Committee. Une minorité forma sa propre organisation en 78, la Revolutionary Task Force avec le soutien d’ancien Weathermen. Il y avait donc des activistes noirs et blancs, dans le but d’une ‘modification révolutionnaire et d’un processus croissant d’unification‘.

Assata Shakur (photo), une des fondatrices de la BLA, fut libérée de sa prison par un commando de cette organisation et se réfugia à Cuba. Cette action fut extrêmement populaire. Sur de nombreux murs de ghettos, on pouvait lire ‘Assata is welcome here‘.

Assata Shakur

Il y eut de très nombreuses actions contre des banques pour financer des programmes sociaux. Lorsqu’en 81 une attaque contre un fourgon à West Nyack (New York) amena l’arrestation de membres de la revolutionary armed task force, ce fut le début de la fin, des arrestations s’en suivirent.

Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur Mumia et le BPP

Le 20 février 2009, le Secours Rouge a organisé à Bruxelles une Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur le Black Panther Party et le cas Mumia Abu-Jamal. Claude Guillaumaud-Pujol est née le 16 avril 1945 à Tours. En tant qu’universitaire spécialisée en civilisation américaine, elle s’est rendue en 1990 à Philadelphie afin de mener sa thèse consacrée à la brutalité policière et aux minorités. Elle a enseigné dans les universités de Tours, Clermont-Ferrand et Marne-la-Vallée. Avec ses étudiants à Tours, elle fonde un groupe de soutien à Mumia Abu-Jamal et aux MOVE 9: ‘Just Justice TOURS’. Elle est également membre du Collectif national ‘Ensemble sauvons Mumia Abu-Jamal’ basé à Paris.

Lire le texte de la conférence – format pdf

Avant sa conférence publique, Claude Guillaumaud-Pujol a répondu aux questions d’une animatrice de la radio Passe-Muraille. Cet entretien a été diffusé sur les ondes le lendemain de la soirée, dans le cadre de l’émission sur la prison diffusée tous les dimanches.

Lire la retranscription de l’entretien

Pour en savoir plus

Quelques documents

1° Mumia Abu-Jamal fut un membre important du Black Panther Party. Il fut notamment dès 1969 chargé de l’information du Chapitre de Philadelphie. Le FBI le considère comme l’une des personnes ‘à surveiller et interner en cas d’alerte nationale’. A ce titre, il est l’une des cibles du COINTLEPRO. Après la dissolution du parti, il devient un journaliste très apprécié, notamment pour sa critique de la corruption de la police. En 1981, il est accusé, sans réelles preuves concrètes, du meurtre d’un policier et condamné à mort en 1982. En 2001, sa sentence de mort est provisoirement écartée suite à l’aveu d’un ancien tueur à gage. Malgré tout, il est toujours considéré comme coupable et se trouve toujours en prison à l’heure actuelle. Dans ce texte, Mumia Abu-Jamal se souvient de Fred Hampton:

Texte de Mumia à propos de Fred Hampton – format pdf

2° Lors du raid mené sur l’appartement de Fred Hampton le 4 décembre 1969, ce dernier dormait aux côtés de sa compagne Déborah Johnson, enceinte de 8 mois. Un mois plus tard naissait Fred Hampton Junior. Le 17 juin 1999, il écrit un texte ‘témoignage’ de cette nuit du 3 au 4 décembre.

Lire le témoignage de Fred Hampton Junior – format pdf

3° Bobby Seale, co-fondateur du Black Panther Party, a notamment écrit un ouvrage intitulé ‘A l’affût – Histoire du Parti des Panthères noires et de Huey Newton’. Il y explique pourquoi leur combat est une lutte de classe et non pas une lutte raciale. En 1970, il écrit également ‘Les femmes et le parti des Panthères Noires’ dans lequel il évoque le statut des femmes au sein du parti.

Lire quelques extraits des ouvrages de Bobby Seale – format pdf

4° Une brochure en ligne (format .pdf):

Jaquette de la brochure

5° Notre brochure (également format .pdf):

Jaquette du Cahier SR sur les BPP

Un site consacré aux BPP (en français)

7° Un site: it’s about time (tenu par d’anciens black panthers)

8° Voir notre dossier consacré à Mumia Abu-Jamal

Autres ouvrages:

SHAMES Stephen, JONES Charles E., SEALE Bobby, ‘Black Panthers‘, Editions de la Martinière, Paris, 2006

DAVIS Angela, ‘Angela Davis parle‘, Edtitions sociales – Collection Notre Temps, Paris, 1971

DAVIS Angela, APTHEKER Bettina, ‘S’ils frappent à l’aube‘, Editions Gallimard Témoin, Paris, 1972

DAVIS Angela, ‘Femmes, race et classe‘, Des femmes – Antoinette Fouque, Paris, 1983

VAN EERSEL Tom, ‘Panthères Noires. Histoire du Black Panther Party‘, Editions de l’Echapée, Paris, 2006

TSE-TOUNG Mao, ‘Le Petit Livre Rouge‘, Seuil, Paris, 1967

FANON Franz, ‘Les damnés de la terre‘, Editions Maspéro, Paris, 1961

JACKSON Georges, ‘Les frères de Soledad‘, Editions Gallimard, Paris, 1977

Groupe de Panthères Noires
Huey Newton en prison
Organigramme du parti
Groupe de Panthères Noires
Huey Newton
Bobby Seale
Bobby Hutton
Fred Hampton
Affiche de recherche d'Angela Davis
Hommage à Hutton
Badge pour Angela Davis
Assata Shakur
Jaquette de la brochure