Le bien connu commissaire de police de la zone de Bruxelles-Ixelles, Pierre Vandersmissen a été temporairement écarté de ses fonctions de directeur des interventions à la suite à la manifestation du collectif “la santé en lutte” le 13 septembre dernier. Une enquête administrative a été demandée au chef de Corps, le commissaire divisionnaire Luc Ysebaert, par le bourgmestre de Bruxelles. Cette demande résulte du fait qu’un photographe privé, dont les travaux glorifient la police, a pu gazer un manifestant arrêté, sans que le commissaire ne réagisse autrement que par un vague geste d’invitation calme. Le photographe s’appelle Philippe Bourguet, son agence est la bePress Photo Agency. Cela fait des années que Bourguet réalise des reportages photographiques au plus près des policiers de la zone. L’affaire du photographe s’ajoute à de nombreuses autres dénonciations des pratiques policières du 13 septembre, à commencer par une série d’arrestations brutales et abusives.

 

Le 16 mai 2020, une centaine de soignant·es formaient une haie de déshonneur pour protester contre la 1ère ministre, Sophie Wilmes alors que celle-ci effectuait une visite de l’hôpital Saint-Pierre (voir notre article). Suite à cette action, des participant·e·s auraient reçu des menaces de licenciements ainsi que de non reconduction de contrat. Un médecin urgentiste a d’ores et déjà vu son contrat non-reconduit. Plus d’infos ici.

Les soignant·es forment une haie de déshonneur pour accueillir Sophie Wilmes

La police a arrêté administrativement mardi vers 18h00, devant le 10 de la rue de la Loi à Bruxelles, 5 activistes du mouvement Extinction Rebellion (XR). Les militants arrêtés avaient déployé une banderole portant le message « Quel est votre plan? » Lundi en fin de journée, la police avait arrêté devant le Palais royal, en marge d’une réunion du Roi avec les préformateurs du gouvernement fédéral, 13 activistes de Youth For Climate et de l’ONG Greenpeace, puis 3 militants de XR.

Le conflit social chez ABinBev se durcit à Liège. Des huissiers se sont présentés au domicile de travailleurs en grève pour signifier les astreintes. En l’absence des travailleurs, ce sont parfois les familles qui ont été confrontées aux huissiers. Pour rappel, les travailleurs ont débrayé à la suite de la détection d’un foyer de Covid au sein d’un département logistique. 10 travailleurs sont infectés. Pour l’avocat de la FGTB « c’est inédit de s’en prendre directement à des travailleurs qui manifestent leur désapprobation et qui affirment leurs revendications dans le cadre d’un conflit social; c’est tout-à-fait nouveau, ça démontre le mépris de la direction par rapport aux revendications des travailleurs et c’est particulièrement inquiétant ». La procédure est pourtant légale : la mission de l’huissier est de signifier la décision du tribunal aux personnes citées. Mais la plupart du temps, l’huissier se rend sur le site de grève pour remettre l’assignation en mains propres. Ce n’était pas le cas ici. Il est question d’astreintes de 2.500 euros par fait constaté. Une tentative de conciliation mardi s’est soldée par un échec.

La nuit de samedi à dimanche 14 septembre, un jeune d’origine Kurde a été passé à tabac dans son propre appartement de la rue Paul Pastur, à Quaregon, par un groupe de huit fascistes d’origine turques. La victime avait dû feindre la mort pour que les agresseurs cessent les coups et quittent les lieux, après quoi il avait pu trouver de l’aide et être pris en charge médicalement. Il souffre d’une commotion cérébrale et de multiples hématomes, à tel point que son visage est totalement déformé. Les fascistes s’en sont pris à lui à la suite de la publication d’une de ses vidéos sur les réseaux sociaux en faveur de la cause kurde. Trois mandats d’arrêt ont été délivrés hier, mardi 15, à l’encontre de trois personnes impliquées dans l’agression.

La grande manifestation de la Santé de ce dimanche 13 septembre, prévue de longue date, revendique un refinancement de des métiers de la santé et du système de santé pour qu’il puisse garantir un accès aux soins de qualité à tou.te.s, ainsi qu’un vrai bien-être au travail. Dans ce contexte, « La Santé en Lutte » a rejeté la tentative d’interdiction de la manifestation: « Votre justification est la situation sanitaire que connaît le pays. Or dans ce même pays nous autoriserons très prochainement 10.000 supporters au stade de Sclessin, nous tolérons des milliers de visiteurs par jour dans les parcs d’attraction ainsi que la fréquentation sans limitation des rues commerçantes comme la rue Neuve à Bruxelles. Tous ces rassemblements qui génèrent des risques sont permis, mais force est de constater que la contestation sociale demeure quant à elle muselée. » (voir tout le communiqué). Suite à ce maintien, les autorités ont finalement décider de tolérer un rassemblement statique en plusieurs groupes entre la gare centrale et le Mont des Arts.

Un mouvement de grève a débuté jeudi en fin de journée alors que l’on dénombrait neuf cas de coronavirus au sein du département logistique d’AB Inbev à Jupille, près de Liège. La FGTB, à l’initiative du mouvement de grève entamée jeudi dernier, estime que l’entreprise a tardé à réagir lorsque les premiers cas ont été détectés. La direction se dit « ouverte à toute discussion sur les préoccupations des employés et de leurs représentants »… mais elle a fait venir les huissiers pour faire lever le piquet de grève…

 

Karim Ben Aïssa, un gardien de la paix de la commune de Molenbeek fait l’objet d’une procédure de licenciement pour avoir publié sur sa page Facebook des articles questionnant les politiques gouvernementales liées à la gestion du Coronavirus (port généralisé du masque, lockdown, etc). Karim Ben Aïssa est membre du PTB, délégué syndical et président de la section locale de la CGSP. Cette dernière s’est réunie hier matin devant la maison communale de Molenbeek pour le  soutenir.

La CGSP s'est réunie devant la maison communale de Molenbeek pour soutenir Karim Ben Aïssa

A près le décès de l’avocate Ebru Timtik suite à sa grève de la faim (voir notre article), c’est l’avocat Aytaç Ünsal qui en est à un stade critique, ainsi que deux militants révolutionnaires, Didem Akman et Özgür Karakaya. Un rassemblement aura lieu demain mardi 1er septembre à 17H00, devant l’ambassade de Turquie, 4 rue Montoyer, à 1000 Bruxelles (métro Trône). Appel cosigné par l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés AIDL, le Comité pour la liberté d’expression et d’association (CLEA), le Centre démocratique kurde-Belgique, le Secours Rouge, l’Union des femmes socialistes (SKB), le Front Populaire en Belgique, Partisan, et l’Union des travailleurs immigrés d’Europe.

Ebru Timtik