Le Movimento Passe Livre (MPL, mouvement « libre passage ») avait appelé à une manifestation jeudi à São Paulo pour protester contre l’augmentation des prix de transport public dans la ville. L’ambiance était tendue avant même le début de la manifestation. Mardi dernier, le marche n’avait même pas commencée que les policiers ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes vers les manifestants. La manifestation a pu se dérouler ce jeudi. La seule confrontation a eu lieu à la fin de la manifestation, quand un groupe de manifestants a essayé d’entrer sans payer la station de métro Conceição, déclenchant la réaction de la police.

Gaz lacrymogènes à Sao Paulo

Gaz lacrymogènes à Sao Paulo

Le samedi, les tarifs des transports publics à Sao Paolo et à Rio de Janeiro ont augmentés. Dès vendredi des manifestations ont eu lieu dans les deux villes pour revendiquer l’annulation de la hausse et dans les deux villes, les manifestations ont tourné à l’affrontement. La police a utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau, de la cavalerie et des grenades assourdissantes contre les manifestants qui leur lançaient des pierres. Des banques, des autobus et des bureaux ont été endommagés et des barricades ont été érigées et enflammées. Dix-sept personnes ont été arrêtées à Sao Paulo.

Affrontements à Sao Paulo

Affrontements à Sao Paulo

La police fédérale et la police militaire brésilienne sont intervenues pour mettre fin à l’occupation du rectorat de l’Université fédérale de Pernambuco (UFPE). Deux personnes, un étudiant et un enseignant semble-t-il, ont été arrêtés qui comparaîtront pour « rébellion ». Le mouvement de protestation contre le rectorat dénonce la multiplication de nouveaux règlements anti-démocratiques.

Intervention de la police à l’UFPE

Intervention de la police à l'UFPE

Les policiers brésiliens ont tué au moins 3.022 personnes l’an dernier dans le pays, huit par jour en moyenne. Ces morts causées par des policiers civils et militaires en 2014 – année de la Coupe du monde de football au Brésil – ont grimpé de 37% par rapport à 2013. Elles ont tout particulièrement augmenté à Sao Paulo (+57,2%) et à Rio de Janeiro (+40,4%). Mais l’an dernier, de nombreux policiers ont été tués également dans le pays : 398 dont 98 à Rio et 91 à Sao Paulo. L’ONG Forum souligne que le chiffre de 3.022 personnes tuées par la police l’an dernier est « sous-estimé » car la plupart des Etats résistent à fournir toutes les informations. Cette toute récente vidéo donne une idée de la brutalité de cette police (la balle tirée à bout portant est un balle en caoutchouc anti-émeute, la personne n’a été que blessée).

Opération policière au Brésil

Opération policière au Brésil

Les habitants des bidonvilles de Sao Paulo se sont affrontés jeudi avec la police venue expulser environ 80 familles occupant depuis 15 ans un terrain appartenant au gouvernement. Ils ont lancé des pierres et incendié dix voitures et un bus pour empêcher la police d’entrer dans le bidonville du quartier de Cidade Tiradentes. La police a répondu avec des gaz lacrymogènes et de spray au poivre.

Affrontements à Cidade Tiradentes

Affrontements à Cidade Tiradentes

Le Paraguay a annoncé jeudi qu’il effectuait les processus nécessaires pour utiliser les drones de la Police fédérale brésilienne dans la lutte contre l’EPP (Armée de peuple paraguayen). Depuis environ un an, des rumeurs circulaient selon lesquelles les forces de sécurité paraguayennes avaient utilisé des drones pour localiser des guérilleros de l’EPP. La police fédérale brésilienne utilise des drones pour le contrôle de ses frontières et la lutte contre la contrebande, le trafic d’armes et de drogue. La zone d’influence de l’EPP compte aujourd’hui plus de 15 500 kilomètres carrés de région boisée.

Un drone HERMES de la police brésilienne

Un drone HERMES de la police brésilienne

Après 6 mois et 22 jours de détention, Igor Mendes da silva a été libéré du pénitencier de Gericinó à Bangor. Igor Mendes est un activiste du Mouvement Etudiant Popular Revolucionario (MEPR) et du Front populaire indépendant de Rio de Janeiro (RJ-FIP). Il avait été arrêté le 3 décembre 2014 chez lui, dans la vague de répression qui a suivi les grandes manifestations de juin-juillet 2013, contre le mondial et les Jeux Olympiques, pour la défense de l’éducation, du transport et de la santé publique, contre la violence policière et l’occupation militaire des quartiers pauvres par l’armée brésilienne.

Brésil: Igor Mendes est libéré!

De nombreuses expulsions de logements ont eu lieu à Rio (et au Brésil en général) ces dernières années, notamment dans le but de « nettoyer » les villes accueillant la Coupe du Monde de football de l’an passé. Mercredi 3 juin, une violente tentative d’expulsion a eu lieu à Rio, pour faire place nette aux Jeux Olympiques de Rio qui se tiendront dans un an, à l’été 2016. Une favela nommée Vila Autódromo, située aux abords du futur « Parc olympique », a donc été attaquée par la police.

Des affrontements entre policiers et habitants ont éclaté, lors desquels au moins six personnes ont été blessées (dont quatre policiers). Deux maisons étaient particulièrement visées, mais la résistance des habitantes a été assez efficace: une chaîne humaine d’une cinquantaine de personnes s’est formée autour des maisons, puis quand les policiers ont chargé à coups de lacrymos, les habitants se sont défendus à coups de pierres et autres projectiles. Et bien que les policiers aient riposté à coups de flashball et de grenades, l’expulsion n’a pas eu lieu.

Tentative d’expulsion de la Vila Autódromo

Tentative d’expulsion de la Vila Autódromo

Le 29 avril dernier, plus de 20.000 enseignants grévistes et leurs soutiens avaient manifesté à Curitiba dans le sud du Brésil contre une loi qui transfère la responsabilité du paiement de 33.500 enseignants du gouvernement vers la sécurité sociale, ce qui ne sera pas tenable à long terme. La police militaire a brutalement réprimé le rassemblement à coups de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogènes et d’auto-pompes. Les représentants des syndicats ont de leur coté été empêché d’assister au vote de la loi qui s’est déroulé à huis clos.

La police militaire attaque les enseignants au Brésil.

La police militaire attaque les enseignants au Brésil.