La semaine dernière s’est terminé le procès de premier degré pour les 11 personnes accusées « d’apologie de crime » pour avoir participé à la manifestation du 3 juin 2007 à L’Aquila, contre la prison et le régime d’isolement 41 bis. Le cortège avait emprunté les rues de la ville et avait été sous les murs du pénitencier local, où la militante des Brigades Rouges PCC, Nadia Desdémone Lioce, est détenue sous le régime 41bis.

Les inculpés ont subi une condamnation lourde à 2 ans et sans suspension de la peine pour 4 d’entre eux. La condamnation se base sur le fait que les manifestants ont scandés des slogans faisant allusions aux dernières actions des Brigades Rouges contre des responsables de l’Etat. 13 autres personnes doivent encore être jugées pour des dégradations et des tags sur les murs.

Constantino Virgilo et Manolo Morlacchi avaient été arrêtés le 18 janvier à leur domicile à Milan et incarcérés sous l’accusation d’être en connexion et d’avoir participé (avec d’autres camarades qui ont été arrêtés avant à Rome et Genève) à la construction d’une organisation héritière des Brigades Rouges. Les éléments à charge de Constantino et Manolo étaient ridicules. La Cour Suprême a annulé hier la décision de détention préventive. Ils ont été libéré.

Le procès a été fixé pour le 16 septembre devant la Première Cour d’Assise. Les autres inculpés (encore détenus) sont Luigi Fallico ; Bruno Bellomonte ; Beniamino Vincenzi ; Riccardo Porcile ; Gianfranco Zoja ; Francesco Palladino et Maurizio Calia. Un autre des accusés, Vincenzo Bucciarelli a négocié la peine d’un an et 8 mois de réclusion pour violation de la loi sur les armes. Outre l’accusation de construction d’une organisation armée et les délits connexes (violation de la loi sur les armes etc.), la justice italienne met en avant dans ce dossier une attaque avortée le 26 septembre 2006 contre la caserne « Vannucci » de Livourne, et le projet d’un attentat à la Maddalena à l’occasion du Sommet G8, (qui s’est finalement déplacé à l’Aquila).

Hier lundi à Milan, Manolo Morlacchi (le fils de Piero Morlacchi, un des fondateurs des Brigades Rouges), et Costantino Virgilio ont été arrêtés en possession d’armes de gros calibre. Ils sont suspectés d’animer la construction d’une organisation appellée Pour le communisme – Brigades Rouges (‘Per il comunismo Brigate Rosse’). Ils étaient également en possession d’un manuel de formation. Le chef de la police de Milan estime, grâce à ces arrestations, avoir mis un coup d’arrêt à la reconstruction des BR. Ils ont été incarcérés à la prison de San Vittore où leur avocat s’est rendu (photo).

Prison de San Vittore

La nuit du 20 juin, des slogans solidaires ont été bombés sur l’ambassade d’Italie, rue Emile Claus 28 à 1050 Bruxelles. Cette action fait suite aux lourdes condamnations qui viennent de frapper les révolutionnaires italiens arrêtés le 12 février 2007, parmi lesquels des militants pour le Parti Communiste Politico-Militaire, et à la nouvelle vague d’arrestations de militants révolutionnaires, parmi lesquels d’anciens membres des Brigades Rouges.

Bombage sur l'ambassade d'Italie à Bruxelles

La police anti-terroriste italienne a arrêté hier à Rome et à Gênes cinq militants, dont deux anciens membres des Brigades Rouges, accusées d’avoir ‘essayé de reconstruire une formation de type Brigades Rouges, d’inspiration marxiste-léniniste, pour commettre des actions armées‘, a déclaré Lamberto Giannini, chef de la police anti-terroriste. Les policiers auraient saisis des armes (un pistolet-mitrailleur, deux pistolets et des grenades), des documents politiques et les plans du système de vidéo-surveillance du sommet du G8, prévu initialement en Sardaigne du 8 au 10 juillet à La Maddalena (à la suite du tremblement de terre de L’Aquila, le gouvernement italien a décidé d’y transférer symboliquement le G8). Selon Lamberto Giannini, l’enquête, qui a duré plus de deux ans, ‘a été très difficile car avec ses précédents de lutte armée, ce réseau utilisait des méthodes de prudence et de sécurité très importantes‘.

Ont été arrêtés Luigi Fallico, 57 ans, un ancien militant de l’Union des Communistes Combattants (une organisation née des BR après la scission de 1982), Gianfranco Zoia, ancien membre de la colonne gênoise des BR (55), Benjamino Vincenzi (38), Bruno Bellomonte, militant de la gauche indépendantiste sarde (60), et Riccardo Porcile (39).