Le processus judiciaire entamé contre une vingtaine de militantes et de militants accusés d’avoir «comploté» pour faire dérailler le sommet du G20 en juin 2010 à Toronto est arrivé à son terme. Les 17 personnes qui étaient encore accusées (cf. photo) ont en effet conclu une entente en vertu de laquelle six d’entre elles ont plaidé coupable à des accusations réduites en échange de quoi, les accusations sont abandonnées contre les 11 autres. C’est ainsi que se termine la plus vaste opération répressive de toute l’histoire de l’État canadien (plus d’un millier d’arrestations!), de la manière la plus lamentable qui soit pour les accusateurs.

Lire le communiqué des inculpés (en anglais et en français)

Canada: Fin du processus judiciaire pour le « complot » anti-G20

Une soirée bénéfice du Secours rouge en soutien des arrêtéEs du 1er mai 2011 est organisée ce vendredi 16 décembre de 18h30 à 1h00, au Comité social Centre-Sud, 1710, rue Beaudry, Montréal (métro Beaudry). Billets: prix d’entrée 5$ (billet de solidarité 10$).

Initiative solidaire des 4 du SR à Montréal

Initiative solidaire des 4 du SR à Montréal

La première journée de campagne politique du Secours rouge à Québec a constitué en une soirée pour réunir des fonds en faveur des prisonniers politiques et tous ceux et celles qui subissent la répression, précisément les arrêtéEs du G20 à Toronto en 2010 et les manifestantEs du 1er Mai 2011 à Montréal.

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Mardi 20, à l’occasion de la comparution des quatre militants poursuivis suite à la manifestation du 1er Mai 2011, la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-Montréal), a rendu public un texte signé par de nombreuses organisations (parmi lesquelles le Comité pour un Secours rouge canadien) contre cette dernière offensive répressive du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) qui vise à criminaliser, intimider et à isoler plusieurs groupes militants, ainsi que la formation d’une police politique (escouade GAMMA) par le SPVM. La date de l’enquête préliminaire contre les 4 manifestants a été fixée aux 10 et 11 décembre… 2012! La solidarité doit se poursuivre au cours des prochains mois pour que toutes les accusations soient retirées.

Lire le texte et la liste des signataires

Au Canada, le nouveau projet de loi du gouvernement conservateur en matière de lutte à la criminalité coûtera quelque 5 milliards de dollars canadiens. Les coûts pourraient même augmenter jusqu’à 15 milliards de dollars d’ici 2015! On prévoit que la population carcérale augmentera de 30% à la suite de sa mise en vigueur.

Plus de 2.500 cellules supplémentaires seront construites au sein des institutions existantes; cela aura pour effet que des établissements à sécurité moyenne seront convertis en établissements hybrides. En général, les prisons dans lesquelles on retrouve plusieurs niveaux de sécurité sont gérées comme si elles étaient à sécurité maximale. Les personnes qui devraient être détenues dans des conditions de sécurité minimale sont alors soumises à un environnement faits de fils barbelés et de miradors. Ce sont les pauvres, les personnes marginalisées et les «fauteurs de trouble» qui osent prendre la parole qui se retrouveront dans ces nouvelles cellules.

L’Agence des services frontaliers du Canada a publié sur Internet, la semaine dernière, une liste de 30 présumés criminels qu’elle souhaite déporter. Suite à cette publication, quatre personnes ont été arrêtées, dont deux responsables des escadrons de la mort anti-maoïstes, actifs au Pérou sous la présidence de Fujimori. Comme la justice péruvienne évite d’intenter des poursuites contre d’anciens criminels de guerre (un décret gouvernemental ordonne entre autres un « acquittement partiel » pour les anciens soldats si les enquêteurs mettent plus de trois ans avant de porter des accusations, et ils doivent être jugés par des tribunaux militaires plutôt que civils), des voix s’élèvent au Canada pour que les deux Péruviens soient jugés au Canada même.

Les quatre militants accusés de violence contre les policiers lors du cortège anticapitaliste du 1er Mai ont de nouveau comparu ce matin au Palais de justice de Montréal. Comme prévu, l’accusation a requis et obtenu un durcissement des conditions de remise en liberté. Les accusés devront notamment s’abstenir de participer à quelque manifestation à caractère «non pacifique» ou quitter toute manifestation qui deviendrait illégale. Ils et elles devront également s’abstenir de porter des pancartes, drapeaux ou bâtons. Deux des accusés devront également s’abstenir de porter un foulard, un masque ou un sac à dos si elles participent à une manifestation. La prochaine date d’audience a été fixée au mardi 20 septembre prochain.

EDIT: Cet article a été édité, nous avions indiqué par erreur que les camarades étaient inculpés suite aux incidents du G20, alors qu’il s’agit des incidents du 1er Mai.

La police de Montreal vient de se doter d’une escouade appelée GAMMA, dont l’acronyme signifie « Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes ». La nouvelle escouade a pour mission de « coordonner sa lutte aux groupes marginaux et anticapitalistes ». Le 29 juin dernier, l’escouade GAMMA a menée sa première opération en procédant à l’arrestation de quatre militants et militantes (dont un du Parti communiste révolutionnaire) en rapport avec un accrochage survenu avec des policiers à l’occasion de la manifestation du 1er mai à Montréal.

Par la création de l’escouade GAMMA, la police de Montreal se livre ouvertement au profilage politico-idéologique. Il y a des antécédents: la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a géré pendant plus de trois décennies un programme nommé PROFUNC destiné à organiser l’internement de milliers de militants communistes et leurs proches dans des camps secrets en cas de guerre avec l’Union soviétique. L’an dernier, le profilage politique a encore une fois été à l’œuvre à l’occasion des manifestations contre les sommets du G8 et du G20 qui se sont tenus à Toronto (1090 personnes arrêtées).

La police de Montréal a arrêté la semaine dernière quatre personnes soupçonnées de s’être attaquées à des policiers lors de la manifestation anticapitaliste du 1er mai à Montréal. Les quatre suspects seront accusés d’agression armée, de port d’arme dans un dessein dangereux, de voie de fait sur des agents de la paix et d’entrave au travail des policiers. Lors de la manifestation, six personnes avaient été arrêtées et sept policiers avaient été blessés.

Les prévenus, parmi lesquels un militant du Parti communiste révolutionnaire (PCR), ont été libérés sous promesse de comparaître le 13 juillet prochain. Le PCR informe que les policiers ont tenté d’établir un lien entre le militant arrêté et l’attentat mené l’été dernier contre le centre de recrutement des Forces armées canadiennes à Trois-Rivières. L’explosion, qui n’avait pas fait de blessé, avait été revendiquée par le groupe Résistance internationaliste.

Pour marquer l’anniversaire du sommet du G20 de Toronto, plusieurs groupes ont tenu samedi un «festival des libertés fondamentales» à Queen’s Park. Les manifestants voulaient dénoncer ce qu’ils appellent l’abus de pouvoir chez la police et le rôle qu’a joué le gouvernement dans la suspension des libertés civiles. Des policiers, dont certains à chevaux, ont surveillé les manifestations, mais sans heurts.

Vendredi, des militants des droits civils ont demandé la démission du chef de police de Toronto et réclamé la tenue d’une enquête judiciaire qui ne se concentrerait pas seulement sur les violences policières, mais aussi sur les politiciens qui ont planifié le sommet international et donné des directives aux policiers. Un an exactement après l’arrestation de 1180 manifestants et le dépôt d’environ 300 chefs d’accusations, 47 accusés sont toujours devant les tribunaux.