Cette semaine un groupe de militants opposé à la construction d’un nouveau centre d’internement d’immigrants à Laval a revendiqué la dégradation d’un véhicule de la société Englobe. Cette société participe, en effet, à ce projet de future prison pour migrant. C’est au moins la troisième fois en un peu plus d’un an que des entreprises participant au projet sont attaquées.

Ainsi la firme d’architecture Lemay, qui a conçu les plans de la future prison, a vu des militants lâcher des criquets vivants à l’intérieur de son siège social. Les locaux de l’entreprise d’excavation Loiselle, qui s’est pour sa part chargée de décontaminer l’emplacement, ont également été dégradés en février dernier. Le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé vendredi qu’il menait une enquête sur ces actions.

D’autres actions publiques sont également menées contre ce projet. Deux manifestations contre le projet se sont ainsi déroulées coup sur coup les 17 et 20 février derniers. De plus, une cinquantaine d’organismes ont annoncé le mois dernier qu’ils s’engageaient à faire front commun pour bloquer la construction de la future prison. Enfin, l’organisme au cœur de la contestation, « Ni frontières, ni prisons », a soutenu les actions de sabotage menées contre les trois entreprises.

Le lieu de la future prison pour migrants

Le lieu de la future prison pour migrants

250 manifestants d’extrême-droite se sont rassemblée sur la colline parlementaire à Ottawa, samedi matin, pour dénoncer la signature prochaine par le Canada du Pacte mondial pour les migrations des Nations unies. Ils étaient attendus de pied ferme par un groupe de contre-manifestants antifas. Les forces de l’ordre se sont interposées et neuf personnes ont été arrêtées. Huit personnes ont été libérées et une personne a été référée au Service de police d’Ottawa, accusée d’avoir agressé un agent de la Gendarmerie royale du Canada.

Arrestation samedi à Ottawa

Arrestation samedi à Ottawa

Dimanche 12 août à Washington, la manifestation des suprémacistes blancs de « Unite the Right » n’a réuni que très peu de personne. Cette manifestation se tenait un an jour pour jour après l’assassinat de Heather Heyer par un néo-nazi qui avait foncé avec sa voiture sur une contre-manifestation antifasciste à Charlottesville (voir notre article). Le groupe néo-nazi à l’origine de cette manifestation espérait réunir environ 400 personnes. Finalement contrairement à l’année précédente, seul 20 sont venus. Beaucoup de néo-nazis, de leur propre aveux, n’ont pas souhaité venir à cause des contre-manifestants antifascistes qui eux étaient plusieurs centaines ce jour là.

Le même jour à Toronto, la police avait protégé pendant trois heures un espace vide qui devait accueillir des manifestants islamophobes. Ces derniers n’ont également pas osés venir.

La police de Toronto protège un espace vide qui devait accueillir une manifestation fasciste

La police de Toronto protège un espace vide qui devait accueillir une manifestation fasciste

Depuis le 31 juillet, tous les ressortissants de pays d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient sont tenus de fournir leurs données biométriques (empreintes digitales et photo) s’ils présentent une demande de visa de visiteur, de permis de travail, de permis d’études ou de résidence permanente au Canada. Cette mesure sera étendue aux visiteurs d’Asie et d’Amérique à la fin de l’année. En revanche, cette nouvelle exigence ne concerne pas les ressortissants de pays dispensés de l’obligation de visa lorsqu’ils viennent pour des raisons touristiques. Cette exemption de visa de tourisme concerne la plupart des pays européens et des pays avec lesquels le Canada entretient des relations étroites.

Les données biométriques ne devront être fournies qu’une fois tous les dix ans et les empreintes seront vérifiées dans les grands aéroports et d’autres points d’entrée. Le Canada recueillait déjà des données biométriques (empreintes digitales) de demandeurs d’asile depuis 1993 et de ressortissants de trente pays depuis 2013. Le ministère de la Sécurité frontalière a précisé que le Canada pourrait partager les données recueillies avec ses partenaires du Groupe des cinq, en particulier les États-Unis.

Garde frontière au Canada

Garde frontière au Canada

À peine quelques centaines de manifestants ont osé défier l’important, imposant et intimidant dispositif policier antiémeute. La marche anti-G7 était organisée par 45 groupes communautaires. Les manifestantEs de tous âges, munis de pancartes et de porte-voix, ont scandé : « Le G7 ne nous représente pas ». La marche s’est tenue tout au long sous haute surveillance policière. L’escouade antiémeute accompagnait pas à pas les manifestants. Le corps policier était constitué de 1000 personnes était mobilisé pour l’occasion…

Trois personnes ont été arrêtées sur le terrain en lien avec cette manifestation. Un homme de 32 ans a été appréhendé pour possession d’arme et bris de condition. Un suspect de 24 ans a pour sa part été arrêté pour possession de matière incendiaire et bris de condition. Puis, un homme de 36 ans a été interpellé pour avoir proféré des menaces sur Internet. L’homme a rapidement été identifié par l’équipe de la cybercriminalité de la Sûreté du Québec (SQ). Les trois hommes sont détenus et doivent comparaître aujourd’hui par voie de vidéo-comparution.

Les masses de policiers encadrant la manifestation

Les masses de policiers encadrant la manifestation

Un Groupe intégré de la sécurité (GIS) a été mis sur pied pour planifier et assurer les opérations de sécurité durant le Sommet du G7 qui aura lieu au Manoir Richelieu de La Malbaie, dans Charlevoix, les 8 et 9 juin. Dirigé par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le GIS est composé de la Sûreté du Québec (SQ), du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), de la Sécurité publique de Saguenay et des Forces armées canadiennes. Le GIS collabore également avec de nombreux autres partenaires fédéraux, provinciaux et municipaux.

Entre 8000 et 9000 membres des forces de l’ordre seront déployés pour la sécurité du sommet. Les mesures de sécurité concernent, entre autres, l’établissement de zones protégées et de périmètres de sécurité. Près de 375 glissières en béton utilisés l’été dernier à Montréal lors du championnat de formule E sont arrivés mardi pour fortifier le périmètres, s’y ajouteront 375 sections de clôtures métalliques et des caméras. Une « zone de libre expression » a été désignée pour accueillir les manifestations durant l’événement. Elle sera établie sur un terrain vacant, à proximité du musée et de la zone protégée à La Malbaie, mais plusieurs organisations ont dénoncé que des dispositifs de sécurité avaient un effet dissuasif sur les mobilisations.

Construction d’une clôture à La Malbaie

Construction d'une clôture à La Malbaie

La soirée du 1er Mai s’est amorcée à Montréal au parc Lafontaine vers 18 h. Le cortège de la Coalition des luttes anticapitalistes (CLAC) s’est mis à marcher vers 18 h30 sur la rue Sherbrooke après la tenue de discours dans le parc. La CLAC entame à cette occasion les mobilisations contre le sommet du G7 qui doit se tenir cette année à la Malbaie. Des incidents ont éclaté et la police de Montréal a entrepris de mettre fin à lai manifestation, essuyant des jets de projectiles et procédant à des arrestations.

En parallèle, une autre manifestation à l’initiative du Parti Communiste Révolutionnaire s’est mise en branle du côté du square Phillips, au centre-ville de Montréal, vers 18 h 45. Les participants à cette marche ont arpenté le centre-ville pendant près d’une heure, se rendant notamment du côté de la tour de la Bourse mais là aussi, la police est intervenue pour stopper la manifestation qui a trenté de forcer le barrage de police (voir la video). Au total cinq personnes ont été arrêtées pour diverses raisons, incluant « voies de fait envers un policier », « agression armée d’un policier », « entrave au travail des policiers » et « méfait ».

Les incidents de Montréal

Les incidents de Montréal

A l’occasion du lancement du livre « Your Freedom and Mine: Abdullah Öcalan and the Kurdish Question in Erdogan’s Turkey » avec Havin Guneser (Allemagne), traductrice et éditrice d’Öcalan, une conférence aura lieu sur la politique du mouvement de libération du Kurdistan et la situation d’Abdullah Öcalan. La conférence sera en anglais mais il y aura de la traduction chuchotée en français. Demain samedi le 24 février de 17h à 18h30 à la foire du livre de Black Rose Books, 3720 Avenue du Parc, Montréal

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Un militant de 35 ans, Gabriel Duchesneau, habitué des manifestations dans le centre-ville de Montréal poursuit le SPVM (Service de Police de la Ville de Montréal) pour des violences qui ont eu lieu suite à la manifestation du 1e Mai 2012. Il avait été battu par plusieurs policiers qui l’ont isolé et matraqué jusqu’à lui fracturer le crâne à trois reprises. Il souffre depuis de pertes de mémoire, de cauchemars à répétition et de douleurs à la tête. La poursuite vise le tabassage, mais également le fait que la police ait camouflé les faits, il n’y a pas eu d’enquêtes internes. La police a catégoriquement nié les faits tout en soulignant que si des violences ont eu lieu (ce qu’elle dit ne pas être le cas), elles répondaient au « niveau de contestation » du manifestant. La manifestation du 1er Mai 2012, appelée par la CLAC (Convergence des Luttes Anticapitalistes) avait été interdite par la police et avait donné lieu à des affrontements entre manifestants et policiers.

Gabriel Duchesneau

Gabriel Duchesneau

Francis Grenier, qui avait été blessé à un oeil à Montréal lors d’une manifestation étudiante en mars 2012 (voir notre article), recevra 175.000 dollars canadiens, plus des intérêts et des indemnités, de la part de la Ville de Montréal. Un juge de la Cour supérieure a tranché lundi que celui-ci avait bel et bien perdu une partie de sa vision à cause de l’explosion d’une Rubber Ball Blast Grenade (RBBG) de la police.

Francis Grenier

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Francis Grenier