Des heurts ont éclaté hier dimanche 22 octobre entre des manifestants venus protester contre la politique menée par le Premier ministre Justin Trudeau, comprenant les fascistes de Proud Boys et de Northern Guard, et un groupe de contre-manifestants antifas. La SAFE (Solidarity Against Fascism Everywhere, solidarité contre le fascisme partout), à l’origine de la contre-manifestation, dénonce la présence des suprématistes blancs et le fait que derrière la revendication générique de la critique contre Justin Trudeau il y avait une dénonciation de l’accueil de réfugiés aux Canada. La police est intervenu à plusieurs reprises lorsque des bagarres éclataient entre fascistes et antifas. Quatre personnes ont été arrêtées à la suite de ces affrontements.

Inciidents à Toronto

Inciidents à Toronto

L’organisation fasciste « La Meute » avait programmé dimanche à Québec une marche anti-immigration. En début d’après-midi, les membres de La Meute se sont retrouvés coincés dans un stationnement souterrain par la police pour des raisons de sécurité. À l’extérieur en effet, rue Louis-Alexandre-Taschereau, plusieurs centaines de contre-manifestants antifascistes attendaient les fascistes de pied ferme. Cette contre-manifestation s’est ensuite divisée en deux groupes, l’un restant devant l’édifice pour attendre la sortie des membres de La Meute. L’autre groupe est parti en cortège en allumant des feux d’artifice et des fumigènes.

Les fascistes attendant (pendant quatre heures) que les policiers leur ouvre la voie

La police à déclaré cette manifestation illégale vers 14 h 15, et est intervenue. Des militants cagoulés ont pris la direction de la Grande Allée pour aller s’attaquer à des vitrines. Des bombes fumigènes, des chaises et des bouteilles de verre ont été lancées en direction des policiers. Des feux ont aussi été allumés dans des poubelles. Les incidents se sont poursuivis lorsque des militants ont rejoint les rangs du groupe resté dans la rue Louis-Alexandre-Taschereau, que la police a également déclaré illégal. Vers 16 h, l’escouade antiémeute s’est mêlée de la partie pour disperser les quelque 300 manifestants encore sur place, laissant le champ libre aux manifestants fascistes qui ont pu défiler sous protection. La police de Québec a fait état d’un contre-manifestant arrêté. Six antifascistes ont été transportés à l’hôpital après avoir été blessés lors des heurts.

Les contre-manifestants antifas

Les fascistes attendant (pendant quatre heures) que les policiers leur ouvre la voie
Les contre-manifestants antifas

Gabar Tolhildan (nom de guerre), un montréalais arrêté le 27 juillet par les forces du PDK (voir notre article), a été libéré ce matin. Il avait combattu avec les YPG et blessé à la jambe il y a environ deux mois lors de la campagne de Raqqa. Gabar Tolhildan avait été évacué et avait décidé de rentrer au Canada en passant par le Kurdistan irakien. Il aurait été arrêté en passant la frontière pour des raisons de problèmes de passeport et de visa. Les combattants volontaires qui franchissent la frontière pour quitter le Rojava sont soumis à des arrestations pour violation de visa.

Gabar Tolhildan

Gabar Tolhildan

En 2013, trois familles de réfugiés philippins et sri-lankais à Hong-Kong avaient porté secours à Edward Snowden -alors poursuivi de tous côtés. La sortie l’année dernière du film Snowden de Oliver Stone a mis en lumière leur rôle dans la fuite de l’ex-espion, et ceux-ci sont à présents persécutés et craignent pour leurs vies. Les autorités de Hong-Kong ont alors refusé de leur accorder l’asile.

Les Srilankais Ajith Pushpakumara, Supun Hilina Kellapatha, sa femme Nadeeka Dilrukshi Nonis et leurs deux enfants, ainsi que la Philippine Vanessa Mae Bondalian et sa fille ont été informés qu’ils devraient se rendre dans un centre de détention d’immigration au début du mois d’août, un prélude à leur expulsion de Hong-Kong. Ils ont tous demandé l’asile au Québec, mais l’état tarde beaucoup à fournir une réponse. L’avocat des familles a mis en demeure le le Ministre fédéral de l’immigration, Ahmed Hussen pour l’obliger à accélérer les choses.

Les

Les

La 21e manifestation annuelle organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) a commencé par un rassemblement à 17h Place Valois, haut lieu du nettoyage social et de la gentrification à Montréal. Les manifestants ont alors marché sur le centre-ville, s’arrêtant le temps de prononcer des discours pour commémorer Donald Ménard et Alain Magloire tués par la police en 2013 et 2014. Vers 20h15, quelques engins pyrotechniques ont été tirés en direction des policiers face au quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Une autopatrouille a ensuite été endommagée à coups de bâtons par des manifestants et quelques vitrines ont aussi été fracassées. Il n’y a pas eu d’arrestations.

L’attaque de la patrouilleuse, hier à Montréal

L'attaque de la patrouilleuse, hier à Montréal

Huit patrouilleuses de la police ont été équipées du système Pursuit StarChase. Un lanceur à air comprimé monté est sur l’avant de la patrouilleuse, prêt à tirer un projectile contenant une balise GPS. Une fois lancé, ce projectile se fixe sur le pare-chocs ou la plaque d’immatriculation arrière du véhicule cible, et les policiers sont capables de le suivre par le biais d’un système de trackage.

Le lanceur, noyé dans la calandre


Le projectile

Le lanceur, noyé dans la calandre
Le projectile

Une manifestation antifasciste s’est heurtée à la police la semaine passée devant le théâtre Plaza, à Montréal, qui avait programmé le groupe polonais Graveland dans le cadre de la Messe des Morts, le plus grand festival de black metal en Amérique du Nord. Graveland appartient au mouvement NSBM (National Socialist Black Metal), comme les Allemands de Nargaroth et les Finlandais de Satanic Warmaster. La police a pris dans un kessel les manifestants qui allumaient des fumigènes. Le concert a finalement été déprogrammé.

Des antifas devant le Théâtre Plaza

Des antifas devant le Théâtre Plaza

La Sûreté du Québec (SQ) est en train de regrouper ses meilleurs spécialistes pour créer un grand centre de «vigie et cybersurveillance» qui traquera toute forme de crime sur les réseaux sociaux et l’internet en général. Une vingtaine de policiers travailleront sous peu dans cette unité centralisée sous les ordres du capitaine Jean Lafrenière. Et les budgets seront au rendez-vous. Ces patrouilleurs du Net devront être à l’affût d’un ensemble de crimes, pas seulement de ce qu’on appelait autrefois la cybercriminalité. Des policiers du Service de police de la Ville de Montréal et de la Gendarmerie royale du Canada participent déjà à l’initiative, dont le succès reposera aussi beaucoup sur la collaboration de la population, selon le directeur général de la SQ, qui encourage les citoyens à dénoncer les gestes potentiellement criminels sur le web.

Le siège de la SQ

Le siège de la SQ

La police de l’Ontario a pu obtenir de la justice une liste de 7.500 numéros de téléphone de personnes qui se trouvaient autour d’une antenne GSM, alors qu’un meurtre avait lieu dans le périmètre. La police s’est ensuite servie de cette liste de numéros pour envoyer deux SMS, l’un en anglais l’autre en français, demandant à ces personnes de « répondre à quelques questions » sur un site internet communiqué en lien. La police a défendu cette manœuvre, à priori inédite, en la qualifiant d’équivalent digital à un porte à porte massif. Ce n’est pas la première originalité dans cette affaire, la police faisait déjà circuler un van décoré de l’avis de recherche et d’une promesse de récompense.

Canada: La police utilise les logs d’une antenne GSM pour envoyer des SMS en masse