Mardi, un groupe de Mapuches s’était réuni devant le tribunal de Collipuli, dans le sud du Chili pour soutenir Fernando Millacheo qui devait y comparaitre dans la journée. Millacheo est détenu dans l’attente d’un éventuel procès, poursuivi par les autorités chiliennes pour vol, tentative de meurtre et incendie volontaire. Depuis sept semaines, tout comme les autres prisonniers Mapuches dans le reste du pays, il mène un grève de la faim pour dénoncer les spoliations dont est victime le peuple mapuche. En effet, depuis plusieurs mois, la militarisation de l’Araucania, territoire mapuche, s’intensifie. Hier, le rassemblement a tourné à l’affrontement entre les indigènes et les forces de l’ordre, celles-ci arrêtant vingt manifestants pour avoir lancé des pierres à l’extérieur du bâtiment.

Une quarantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, étaient présentes devant l’ambassade du Chili à Bruxelles pour dénoncer la répression qui frappe le peuple Mapuches luttant contre les spoliations et pour soutenir la grève de la faim des prisonniers politiques mapuches. Si la grève de la faim se poursuit, un nouveau rassemblement aura lieu devant l’ambassade vendredi « en huit ».

Belgique/Chili: Manifestation pour les Mapuches

La militarisation des territoires Mapuche s’intensifie et l’Araucania est en état de siège et les prisonniers mapuches sont en grève de la faim. Un rassemblement est organisé ce jeudi 10 janvier17h devant l’ambassade du Chili, 106, rue des Aduatiques á 1040 Bruxelles (métro Montgomery).

Belgique/Chili: Rassemblement de soutien aux Mapuches ce jeudi

Des manifestants masqués ont attaqué le domaine d’un grand propriétaire bien connu de la région, Werner Luchsinger, qui a péri dans l’attaque, ainsi que son épouse. Les Luchsinger descendent de citoyens suisses qui ont colonisé la région au début du XXe siècle, ayant des responsabilités dans les massacres et la dépossession des Mapuches. Ils possèdent encore 1.200 hectares dans la région, dont beaucoup sont revendiqués par les communautés mapuches.

Le président chilien a annoncé l’activation de la loi anti-terroriste, de nouveaux équipements pour la police, un nouvel hélicoptère de surveillance, quatre nouvelles voitures de police blindés, la mise en œuvre de la technologie de vision nocturne et la création d’une unité spécialisée dans la lutte contre le terrorisme. La police a arrêté un mapuches, Celestino Cordova Transito Cerafin, 26 ans, qui a reçu une balle dans le poumon qui pourrait être tirée du fusil de Luchsinger. Cette attaque coïncidait avec le cinquième anniversaire de la mort du jeune étudiant mapuche Matias Catrileo, tué par la police dans un autre domaine des Luchsinger.

A Santiago du Chili, des manifestations ont également eu lieu pour la 5e commémoration de la mort de Matías Catrileo. A l’arrivée sur Plaza de Armas, des manifestants masqués ont lancé des molotovs contre deux agences bancaires, érigé et incendié des barricades, attaqué d’autres locaux commerciaux. Des affrontements avec les Forces Spéciales des carabiniers ont eu lieu, ces derniers utilisant leurs véhicules blindés pour lancer eau et gaz, et disperser les manifestants. Tout le centre de Santiago est vite devenu un grand chaos.

Chili: Escalade meurtrière dans les territoire mapuches

Le 30 novembre 2011, un militant anarchiste, Hans Niemeyer est arrêté par la PDI près d’une banque BCI à Macul, suite à l’explosion d’un engin explosif. Il est accusé de participation à 3 attaques (contre la banque BCI, le Memorial de Jaime Guzmán et le concessionnaire Automotora One), risquant 19 ans de prison. Plus tard, le Grupo de Combate Manuel Gutiérrez et le Núcleo Autónomo del Crimen Revolucionario se sont attribués ces attaques, précisant que Hans n’avait rien à voir avec ça. Incarcéré en préventive pendant un an, le tribunal l’a relâché par deux fois (sous contrôle judiciaire), mais la cour d’appel avait révoqué cette décision, entraînant un retour en détention.

Le 28 novembre 2012, le tribunal l’a une nouvelle fois autorise à sortir. Le ministère public a aussitôt réclamé que la cour d’appel révoque la mise en résidence surveillée décidée. Mais cette fois, Hans ne s’est présenté ni au tribunal ni à la prison. INTERPOL a envoyé un avis international d’ordre de capture.

Alors que le rassemblement avait d’emblée été déclaré illégal par les autorités, les étudiants chiliens sont une nouvelle fois descendus dans les rues de Santiago ce vendredi. Cela fait plusieurs mois maintenant que les étudiants réclament une augmentation dans le budget de l’éducation. Comme lors de chacune de leurs manifestations, lesquelles ne sont plus jamais tolérées par les autorités, les forces de l’ordre sont intervenues violemment. Celles-ci ont utilisé des canons à eau pour disperser les étudiants et détruire les barricades érigées pour empêcher la circulation. Plus d’une vingtaine de manifestants ont été interpellés.

Répression à Santiago

Répression à Santiago

Une manifestation de soutien à Paulino Levipan Coyán, Daniel Levinao Montoya, Rodrigo Montoya Melinao et leur porte-parole Eric Montoya Montoya, quatre prisonniers politiques de la Communauté Wente Winkul Mapu du Lof Chekenco aura lieu vendredi 19, à 17h, face à l’ambassade du Chili (Rue des Aduatiques, 106 à 1040 Bruxelles). Ces prisonniers en seront vendredi 19 octobre au 55e jour de leur grève de la faim, dans la prison d’Angol. Ils ont été rejoint dans leur lutte par d’autres prisonniers Mapuches détenus dans la prison de Temuko.

Belgique: Manifestation vendredi en soutien aux prisonniers Mapuches

Des milliers d’étudiants sont descendus à nouveau dans les rues de Santiago pendant la discussion du budget de 2013 et deux semaines avant les élections. La manifestation a tourné à l’émeute dans la capitale, dtandis que d’autres manifestations avaient lieu en province, (à Valparaiso ou à Valdivia). Les policiers ont usés de gaz lacrymogènes, et balles en caoutchouc et de balles à peinture, et se sont fait bombardés avec des pierres et des bâtons. Les dégâts dans le centre ville sont nombreux.

Chili: les étudiants affrontent une nouvelle fois la police