Quarante-deux policiers ont été blessés et 264 personnes arrêtées lors des violentes manifestations qui ont marqué, dans la nuit de mercredi à jeudi à Santiago, la commémoration du coup d’Etat contre Salvador Allende. Ce bilan, publié jeudi, ne précise pas le nombre de manifestants blessés durant ces heurts. Parmi les policiers blessés, six ont été grièvement atteints par balles ou par des jets d’acide. Le chef de la police de la région de Santiago, le général Rodolfo Pacheco, figure parmi les blessés et souffre d’un « traumatisme cérébral » après avoir été touché par un cocktail Molotov.

Trois autobus et sept minibus ont d’autre part été incendiés en plus de cinq voitures particulières dans ces violences qui avaient commencé en début de journée mercredi. Afin de limiter les débordements, récurrents à cette date anniversaire, les autorités avaient mis en place un plan spécial comprenant le déploiement de 8.000 policiers supplémentaires dans la capitale. Des incidents se sont également produits à Valparaíso et Concepción.

émeute chili

émeute chili

Des dizaines de milliers de Chiliens ont défilé dimanche dans la capitale Santiago, à deux jours du quarantième anniversaire du coup d’Etat du général Augusto Pinochet. Les proches de victimes de la répression pendant la dictature portaient quelque 2.000 photographies de détenus et de disparus. Des pancartes proclamaient : « Quarante ans après le coup d’Etat, rien ni personne n’est oublié. » Portant des banderoles et scandant des slogans contre la dictature, qui s’est imposée au Chili de 1973 à 1990, les manifestants ont défilé pendant près de deux heures au rythme des tambours, avant d’arriver au cimetière principal de Santiago, dans lequel se trouve un mémorial consacré aux victimes.

Au cours d’incidents survenus à la fin de la marche, une centaine de manifestants masqués ont détruit du mobilier urbain, édifié et incendié des barricades, et affronté avec des pierres et des bâtons la police, qui les a dispersés avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes.

Santiago, commémoration 11 septembre

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Santiago, commémoration 11 septembre

Des dizaines de milliers d’étudiants chiliens ont manifesté jeudi dans le centre de Santiago pour demander une réforme du système éducatif mis en place par la dictature d’Augusto Pinochet. La manifestation intervient à moins d’une semaine de la commémoration du 40ème anniversaire du coup d’Etat. Avant la fin de la marche, organisée par la Conféderation des Etudiants du Chili (Confech), des heurts ont opposé une centaine de protestataires encagoulés armés de cailloux et de bâtons aux agents des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau. Selon un rapport de la police, quelque 214 personnes ont été interpellées lors des incidents au cours desquels 34 policiers ont été blessés.

manifestation étudiants chili

manifestation étudiants chili

Des centaines de personnes ont pris part à la procession funéraire de Rodrigo Melinao. Le jeune homme avait été retrouvé mort, abattu de deux balles dans le thorax, à proximité d’une ferme dans une zone très militarisée où les forces spéciales de police effectuent des raids quotidiens. Elles y répriment la communauté mapuche qui lutte contre l’appropriation par des sociétés privées de son territoire ancestral. Melinao y vivait dans la clandestinité après avoir été condamné en juillet dernier pour avoir mené des actions de libération des terres. La procession, longue de plusieurs dizaines de mètres, a été violemment réprimée du début à la fin, et de violents affrontements ont opposé les Mapuches et les forces de l’ordre.

Répression de la procession funéraire de Rodrigo Melinao
Affrontements à la procession funéraire de Rodrigo Melinao

Hier, le corps sans vie de Rodrigo Melinao a été retrouvé à proximité d’une ferme revendiquée comme étant sur son territoire par la communauté mapuche. Le jeune homme de 26 ans a été abattu de deux balles dans le thorax. Il vivait dans la clandestinité depuis le 26 juillet, jour où il a été condamné pour avoir pris part aux événements d’octobre 2011 au cours desquels un groupe de villageois avait mis le feu à des terres que s’était appropriée une entreprise privée et endommagé plusieurs de ses véhicules. Dans la soirée, plus de 200 personnes se sont rassemblées à Santiago pour dénoncer le meurtre de leur ‘frère’ et exiger que soient entendues les revendications de la communauté Mapuche. Vers 21h, les forces spéciales de la police sont violemment intervenue pour disperser la foule. Des affrontements s’en sont suivis et une dizaine de personnes auraient été interpellées.

Hommage à Rodrigo Molinao réprimé

Hommage à Rodrigo Molinao réprimé

La succursale de la BancoEstado située à l’intersection de Viel et Pedro Montt, presque devant la prison où Hans Niemeyer est incarcérée, a été la cible d’une bombe incendiaire samedi 3 août. L’action a été revendiquée par le Groupe incendiaire Victor Lambros de la FAI/ Front révolutionnaire international (Victor Lambros est le fils de Pola Roupa et Nikos Maziotis, il est né en prison le 24 juillet 2010 in prison. Il est prénommé Victor -prénom du père de Pola, un Résistant antifasciste- et Lambros, en hommage à Lambros Foundas).

Chili: Action solidaire avec Hans Niemeyer

Le 25 juillet a eu lieu à Santiago une manifestation pour la dépénalisation de l’avortement (Chili le pénalise dans n’importe quel cas). La manifestation était convoquée à 19h sur la Place Italie à 18h l’autorisation accordée pour le parcours a été retirée et les manifestants ont été confrontés à un barrage les empêchant d’avancer sur l’Alameda (artère principale du centre de Santiago).

manifestation avortement santiago chili

Une partie de la manifestation a poursuivi et envahit l’intérieur de la Cathédrale, où une messe était en cours. La foule a essayé de couvrir le micro des religieux avec des slogans (« sortez vos rosaires de nos ovaires »). La police a chargé sur le parvis, utilisant les canons à eau et arrêtant quelques personnes.

manifestation avortement santiago chili

Le 12 juillet, Hans Niemeyer a été condamné à 5 ans de prison pour le transport des matières explosives conformément à la loi sur la détention d’armes, et à un emprisonnement de 300 jours pour les dommages infligés à une banque. Exceptionnellement, dans ce cas le pouvoir judiciaire n’a pas appliqué la loi sur le terrorisme. Hans est actuellement détenu dans une unité de sécurité maximale. La défense va faire appel contre la sentence, alors que l’accusation va faire appel pour que la loi antiterroriste soit appliquée.

Hans Niemeyer

Hans Niemeyer

Depuis plusieurs semaines, des étudiants occupent de nombreux établissements scolaires de Santiago dans le cadre de leur mouvement de protestation pour une réforme du système éducatif. Jeudi, la police a évacué 21 bâtiments qui seront utilisés comme bureaux de votes pour le scrutin qui se tiendra ce week-end. Cette intervention des forces de l’ordre est intervenue au lendemain d’une xième vaste manifestation populaire qui avait rassemblé des milliers de personnes et entraîné de violents affrontements entre manifestants et policiers. Le ministre de l’Intérieur a annoncé l’interpellation de 122 personnes, alors que la télévision locale a montré des images de policiers anti-émeute faisant irruption dans des bâtiments barricadés avec des chaises et de heurts avec des occupants. D’après les autorités, un policier aurait été blessé.

Evacuation d’une université occupée à Santiago

Evacuation d'une université occupée à Santiago

Des dizaines de milliers de personnes ont pris part hier à ce qui était la sixième marche de l’année organisée par les étudiants pour exiger une refonte du système éducatif. Le mouvement, qui dure depuis près de deux ans, et au cours duquel se sont déjà déroulées plus de cent manifestations, prend encore de l’ampleur et se durcit. Hier, la manifestation était soutenue par les syndicats des secteurs portuaires et miniers qui ont bloqué l’entrée de plusieurs importantes mines de cuivre. Depuis plusieurs semaines, les étudiants ont repris les occupations de bâtiments scolaires et universitaires. En outre, hier à l’aube, ils ont d’emblée ériger une trentaine de barricades autour des lycées et universités de Santiago. De nombreux heurts ont opposé manifestants et policiers, notamment à proximité de l’université du Chili où les forces de l’ordre ont utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau. Une dizaine de personnes ont été interpellées peu avant le début de la marche.

Répression à Santiago

Répression à Santiago