Pékin doit faire face depuis quelques jours à une vague d’émeutes des travailleurs migrants dans le sud du pays. Le point le plus chaud se situe à Zengcheng, à une heure de Canton, le cœur de la grande province exportatrice du pays. Un simple incident, au cours duquel des vigiles ont maltraité une jeune marchande ambulante, jetée à terre alors qu’elle est enceinte, a mis le feu aux poudres. La colère a dégénéré en émeutes auxquelles participent plusieurs centaines de travailleurs migrants, originaires de la province centrale du Sichuan. Des bâtiments publics ont été vandalisés, des véhicules de police incendiés et des magasins saccagés. Des blindés de la police antiémeute ont été déployés en renfort.

Toujours dans le Sud, des centaines – voire des milliers – de personnes ont affronté la police et détruit des véhicules à Chaozhou, après l’agression à l’arme blanche d’un ouvrier réclamant son salaire impayé. Plus au nord, à Lichuan, dans la province du Hubei, plus de 1500 personnes se sont affrontées avec la police. Elles protestaient contre la mort d’un élu local, décédé alors qu’il était interrogé au commissariat. L’homme s’opposait à des expropriations par l’exécutif local. Il y a des dizaines de millions de travailleurs migrants (153 millions officiellement, plus en réalité) traités comme une main-d’œuvre bon marché, non intégrés et discriminés.

Chine: Emeutes contre les abus policiers et patronaux

Une vague de grèves a lieu dans les usines chinoises, ainsi dans les usines Honda, à l’usine qui produits les Ipods à Foxconn ou à l’usine KOK qui fabrique des pièces détachées. ). Les médias chinois n’ont pas fait de black-out sur ces luttes parce que les compagnies étaient toutes étrangères et qu’ils ont utilisé ces conflits pour développer la propagande gouvernementale. En réalité, des ouvriers de beaucoup d’entreprises chinoises ont également participé à des mouvements de grèves dans plusieurs villes. La police et d’autres forces de sécurité ont été régulièrement utilisées contre eux. A l’usine KOK, des affrontements se sont produits entre les travailleurs et les forces de l’ordre lorsque ces dernières ont tenté d’empêcher les ouvriers de sortir dans les rues faire connaître leur lutte.

Une cinquantaine de personnes ont été blessées dans des heurts lundi dans une usine à capitaux taïwanais de l’est de la Chine dont les quelque 2.000 employés s’étaient mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. Une cinquantaine d’employés de KOK, spécialisé dans les pièces en caoutchouc pour voitures notamment, ont été blessés, dont cinq grièvement, dans des affrontements avec des gardes de sécurité locaux qui tentaient de les empêcher de manifester dans la rue, à Kunshan, une ville de la province du Jiangsu.

Répression de grevistes en Chine

Répression de grevistes en Chine