Wilmer Antonio Miranda était membre de l’Association des ouvriers de paysans, affiliée au Syndicat national agraire. Quatre hommes en civil se sont approchés de lui vendredi et l’ont abattu à plusieurs reprises, le tuant sur le coup. Jose Solano, âgé de 60 ans, a été abattu devant sa famille, à son domicile. C’était le président du Conseil d’action communautaire d’Antioquia. Ce sont les troisième et quatrième dirigeants sociaux abattus depuis le 1er janvier, dans le Cauca, par les paramilitaires.

Wilmer Antonio Miranda

Wilmer Antonio Miranda

L’armée colombienne a annoncé avoir capturé une commandante de l’ELN durant le week-end du 29-30 décembre 2018. Il s’agit de la commandante en second du front Edgar Amilkar Grimaldos Baron qui porte l’alias « Darly ».

Elle a été capturée alors qu’elle suivait un traitement médical dans un centre de santé de Bucaramanga dans le département de Santander. Elle avait déjà purgé une peine de vingt ans de prison pour d’autres actions armées. Les services de renseignements militaires de l’armée colombienne estiment que 40% de la structure de l’ELN est composée de femmes.

La commandante Darly de l’ELN (au centre) peu après sa capture

La commandante Darly de l'ELN (au centre) peu après sa capture

Aujourd’hui, l’ELN a annoncé dans un communiqué un cessez-le-feu unilatéral jusqu’au 3 janvier. Le but de ce cessez-le-feu est de contribuer à un climat de tranquillité pour Noël et le Nouvel An. Dans le même communiqué, l’ELN a réaffirmé sa volonté de trouver une solution politique au conflit et a insisté pour que le gouvernement colombien envoie une délégation à La Havane. Cependant le président colombien Ivan Duque continue d’exiger l’arrêt des opérations militaires et la libération de l’ensemble des prisonniers de l’ELN avant de poursuivre de quelconques négociations (voir notre article).

La délégation de l’ELN aux négociations de Quito (archive)

La délégation de l'ELN aux négociations de Quito (archive)

Le 16 octobre, l’ELN avait annoncé avoir capturé une jeune femme qui effectuait du travail de renseignement pour l’armée colombienne. Il s’agissait de Yisney Álvarez Quintero, une mineure de 16 ans qui travaillait dans le cadre du « plan de consolidation » élaboré par la task-force Vulcano. Cette task-force est en charge des opérations anti-guérilla dans la région de Catatumbo, dans le nord de Santander.

Le Front Nord-Est de la guérilla dirigé par Manuel Pérez Martínez a rappelé que le Code de guerre de l’ELN stipule que les mercenaires et les espions ne reçoivent pas les mêmes garanties de traitement que les prisonniers de guerre.

Le vendredi 7 décembre, l’ELN a cependant décidé libérer sa prisonnière. L’ELN demande au gouvernement colombien de cesser de recruter des mineurs pour ses opérations de renseignement.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Aujourd’hui les autorités colombiennes ont annoncé avoir capturé un commandant portant l’alias « Carlos Acosta » dans le département du Nord de Santander, à la frontière avec le Venezuela. Il s’agit du commandant du front nord-est de l’ELN qui avait des responsabilités dans le financement de l’équipement militaire de la guérilla. En outre, il était expert dans la fabrication de dispositifs explosifs avec lesquels les combattants ont attaqué l’armée et ont endommagé les infrastructures routières, de l’énergie et pétrolières de Catatumbo (voir notre article).

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Samedi 24 novembre, l’ELN a mené une attaque à l’explosif qui a fait deux blessés et deux morts parmi les soldats de l’armée colombienne. Les soldats patrouillaient près du gazoduc Caño Limón Coveñas, près de la ville frontalière d’El Tarra, lorsqu’ils ont été touchés par l’explosion. L’ELN et le gouvernement colombien sont toujours en négociation à Cuba en vue d’essayer d’aboutir à un cessez-le-feu (voir notre article).

Combattants de l’ELN (archives)

Combattants de l'ELN (archives)

Mardi 20 novembre, le commandement central de l’ELN a confirmé avoir nommé Gabino (de son vrai nom Nicolás Rodríguez Bautista) comme négociateur et a également confirmé sa présence à Cuba. Gabino, commandant en chef de la guérilla, s’était rendu à Cuba pour recevoir des soins médicaux malgré une circulaire rouge d’Interpol lancée par l’état colombien demandant son arrestation (voir notre article). Le gouvernement colombien avait par ailleurs demandé le 6 novembre son arrestation par les autorités cubaines.

Le Haut Commissaire de la paix, Miguel Ceballos, avait déclaré le 10 novembre qu’avec sa nomination, Gabino devennait un membre représentant de la délégation des dialogues de la paix. Le gouvernement colombien a, peu de temps après, accepté cette nomination.

Nicolas Rodriguez Bautista (alias Gabino)

Aujourd’hui deux membres de l’Armée Populaire de Libération (EPL) ont été arrêtés dans la municipalité colombienne d’El Tarra, dans la région de Catatumbo (frontière avec le Venezuela). Ils sont accusés, par le président Ivan Duque, d’avoir mené une attaque d’un magasin commercial situé à centre d’El Tarra ayant fait dix victimes. Ils seront jugés pour homicide, extorsion de fonds et enlèvement.

Combattants de l’Ejército Popular de Liberación (EPL)

Aujourd’hui, l’ELN a lancé une série d’attaques dans le département de César situé dans le nord du pays. Deux véhicules ont été incinérés (un camion de la société Bucanero et un bus de la société Brasilia). L’ELN a également endommagé des infrastructures routières en dynamitant notamment une partie du pont de la Quebrada Seca. Enfin des combats opposant des troupes de la 10e brigade de l’armée au front Camilo Torres Restrepo de l’ELN ont également eut lieu.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Ce dimanche 4 novembre, Huber Ballesteros, membre du comité exécutif de la Centrale Unitaire de Travailleurs (CUT), devait quitter la Colombie pour se rendre à Bruxelles , afin de rencontrer des organisations sociales, des syndicats belges, ainsi que des Parlementaires Européens au sujet des avancements des Accords de paix en Colombie. A l’aéroport de Bogota, des agents de la douane l’ont empêché de partir car celui-ci n’aurait pas reçu d’autorisation de la JEP (Justice spéciale pour la paix).

Huber Ballesteros a déjà fait plus de trois ans de prison suite à son travail syndical et social en Colombie. Il était leader syndical lors de la grève nationale organisé par le secteur paysan en 2013 qui revendiquait des conditions de vie décentes pour les paysans colombiens. Il ne sera libéré qu’en 2017.

Les négociations de paix entre le gouvernement colombien et l’ELN sont au point mort depuis que le nouveau président Ivan Duque a présenté des conditions drastiques, tel que la libération de l’ensemble des prisonniers de guerre de l’ELN, pour poursuivre le dialogue. L’interdiction pour Huber Ballesteros de quitter le territoire seraient en lien à son travail dans la mise en œuvre des accords de paix.

Huber Ballesteros

Huber Ballesteros