Dans le cadre de la commémoration de la fête du travail, au milieu des manifestations qui ont eu lieu à Bogota, des affrontements ont opposés jeunes manifestants et policiers anti-émeutes à proximité de l’Université nationale, exactement sur l’Avenida NQS. C’est vers trois heures de l’après-midi que des manifestants masqués ont érigés des barricades et attaqués des bus due la compagnie TransMilenio, provoquant l’intervention de la police.

Dans l’après-midi et la soirée du dimanche 28 avril, de nouvelles manifestations en commémoration de l’explosion sociale qui s’est produite sur tout le territoire national pendant la pandémie ont été signalées dans le sud de Bogota. Des manifestations ont ainsi eu lieu dans la localité d’Usme, mais surtout dans le quartier de Yomasa, où des dizaines de manifestants se sont affrontés aux forces anti-émeutes.  C’est tard dans la nuit que la situation est devenue violente, manifestants ayant lancé sur les policiers des pierres et des cocktails Molotov. Ils ont également mis le feu à une moto de la police métropolitaine (photo).

Au cours de la semaine dernière, une opération de l’armée colombienne aurait fait huit morts et 17 blessés dans les rangs de la dissidence des FARC dans la région du Cauca. Les combats ont eu lieu dans le canyon del Micay, territoire de montagnes enclavées dans le département du Cauca et l’un des bastions de l’État-major central, la principale dissidence des FARC rejettant l’accord de paix de 2016. Le 17 mars, le gouvernement avait annoncé la suspension dans trois départements du pays de la trêve conclue avec ce groupe, après plusieurs incidents impliquant l’EMC. Cette fin de semaine, l’armée a annoncé le lancement d’une vaste offensive, baptisée « opération Mantus », comportant le déploiement de 32 000 militaires dans les trois départements voisins concernés par la fin de la trêve, tous trois le long de la côte du Pacifique.

Jeudi  après-midi, des affrontements ont eu lieu à proximité de l’université nationale, qui ont provoqué d’imenses embarras de circulation à Bogota Les forces anti-émeutes ont dégagé les axes routiers bloqués par les manifestants, mais ceux-ci ont à bloqué ces axes. Depuis des semaines, différents secteurs étudiants et académiques ont exprimé leurs désaccords concernant les candidats et la procédure de sélection du nouveau recteur. Les membres de la communauté universitaire dénoncent un processus électoral opaque et non démocratique. Cette élection est rejettée par la communauté étudiante. Cependant, la situation s’est aggravée ce jeudi suite à l’élection du nouveau recteur de l’université pour la période 2024-2027.

Des manifestations étudiantes ont eu lieu en raison du processus d’élection du nouveau recteur de l’Université d’Antioquia. Les étudiants dénoncent un processus antidémocratique et miné par des intérêts politiques et clientélistes. Les manifestants cagoulés ont lancé des projectiles sur les policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Quelques manifestants ont volé une des voitures de patrouille de la police et l’ont incendié.

Les marches du 8 mars se sont d’abord déroulées dans le calme dans la capitale colombienne. Plusieurs grands carrefours et cinq stations de transports en commun ont été bloqués par les manifestantes, notamment à côté des Universités, du Centre de Mémoire Historique et de la Mairie. Les forces anti-émeutes sont alors intervenues brutalement en tirant des gaz lacrymogènes. Les policiers ont essuyés des jets de projectiles et il y a eu des dommages occasionnés aux infrastructures.

 

 

Le gouvernement de Colombie et l’Armée de libération nationale (ELN) ont annoncé lundi à La Havane la reprise de leurs pourparlers de paix. Le 20 février, l’ELN avait annoncé le gel des pourparlers de paix en accusant les autorités de Bogota de ne pas avoir respecté des règles convenues au démarrage des discussions (voir notre article), ce que le gouverne a depuis contesté. Début février, les deux parties avaient annoncé à La Havane une prolongation de six mois du cessez-le-feu, avec l’engagement de la part de la guérilla de mettre fin à sa pratique des enlèvements. Plusieurs cycles de négociations avec l’ELN ont déjà eu lieu au Venezuela, au Mexique et à Cuba, qui jouent le rôle de garants avec les gouvernements du Brésil, du Chili et de la Norvège. À ces pays s’ajoutent l’Allemagne, l’Espagne, la Suède et la Suisse, qui accompagnent les pourparlers, ainsi qu’un représentant du secrétaire général des Nations Unies.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Alors que des manifestations ont lieu dans tout le pays contre le gouvernement, un incident isolé a été signalé à proximité de l’université pédagogique. Des manifestants cagoulés ont affronté les forces de sécurité à cet endroit. Au cours d’une manifestation intitulée « Pour nos morts, pas une minute de silence », des manifestants cagoulées ont affronté des policiers anti-émeute.

Ludivia Galindez Jiménez, 50 ans, membre du Parti communiste colombien, était une défenseuse des droits humains en Colombie. Elle a été lâchement assassinée le 23 février chez elle dans la ville de Florencia, Caquetá. Ludivia Galindez Jiménez, 50 ans, en plus d’être présidente d’Asojuntas de La Montañita, a fait partie de l’Association des femmes pour la paix et la défense des droits humains des femmes colombiennes, et elle était membre de la direction régionale du Parti communiste colombien et une ancienne candidate lors des dernières élections. Cela porte à 24 le nombre de dirigeants politiques et sociaux qui ont été assassinés depuis le début de l’année.