Deux opérations conjointes de la police et de l’armée colombiennes se sont soldées jeudi par la mort d’un commandant des FARC et l’arrestation d’un autre. Un commandant connu sous l’alias d' »El Enano », qui combattait dans les FARC depuis 12 ans, a été tué lors d’un affrontement à El Tambo (sud-ouest le département du Cauca). Il commandait les force mobile des FARC « Jacobo Arenas ». Carlos Andres Lombana, a été capturé à Mesetas, dans le département du Meta, il était à la tête du Commandement conjoint mixte « Héros de Marquetalia », qui a planifié la moitié des opérations de la guérilla dans le département de Meta et dans les villes de La Uribe , San Juan de Arama et La Macarena. Des armes et du matériel de communication ont été saisis lors de ces opérations.

Un IED a explosé au passage d’une patrouille de police dans la localité de Guapi, dans la province de Cauca. Un policiers a été tué, deux policiers et six civils blessés dans cette attaque attribuée aux FARC. Il y a deux jours, les FARC ont reconnu qu’un groupe de leurs combattants, harcelés par des patrouilles et des hélicoptères, avaient abattu deux de leurs prisonniers, deux policiers capturés dans la matinée dans les environs de Nariño.

L’armée colombienne a mené une offensive contre les FARC dans le département de d’Antioquia (nord-ouest). Le 21, un bombardement d’un camp du 5e front des FARC dans le village de Jardin (Dabeiba, Antioquia ), a causé la mort de quatre guérilleros, dont un responsable local. Les militaires ont récupéré plusieurs fusils d’assaut Galil, AK 47 et M16 et des équipement divers. Le lendemain, onze guérilleros présumés ont été capturés dans la zone rurale de Anorí, au nord-est de l’Antioquia.

Une unité du Front n°15 des FARC a attaqué une patrouille de l’armée colombienne qui assuraient la sécurité des infrastructures routières de la région, tuant un sous-officier et trois soldats. Les guérilleros s’étaient déguisés en ouvriers travaillant à la construction d’un nouveau pont sur la rivière San Pedro dans la municipalité de La Montanita, département de la Caqueta (sud). Cette attaque est survenue au lendemain des élections législatives qui ont vu les Colombiens apporter un soutien en demi-teinte au processus de paix avec les FARC, en conservant une majorité relative au président Juan Manul Santos. Elles se sont déroulées sans incident notable contrairement aux scrutins précédents, les attaques armées avaient connu une baisse de 90% par rapport aux élections de 2010.

Dès tôt le matin hier, des centaines de personnes ont bloqué des terminaux de bus à différents endroits de Bogota pour dénoncer la médiocrité des services publics, et notamment des transports en commun. Au moins sept terminaux du système Transmilenio ont été occupés. C’est à la station Suba que la situation s’est rapidement dégradée, la police anti-émeute ayant tiré des gaz lacrymogène depuis ses véhicules blindés. Un homme a chuté de trois mètres de haut et a été du être opéré d’urgence. Trois autres personnes ont également du être hospitalisées, tandis que quatre manifestants ont été soignés sur place. A la station Venecia, dans un autre quartier de Bogota, une femme enceinte a du être hospitalisée d’urgence après avoir inhalé des gaz lacrymogène.

Police anti-émeute à Bogota

Police anti-émeute à Bogota

Cinq policiers ont été tués et trois autres blessés lundi dans une embuscade des FARC dans la municipalité de Taraza (département d’Antioquia, nord-ouest du pays), où ces agents se livraient à l’arrachage de plants de coca. Les blessés ont été transportés vers les centres hospitaliers les plus proches, avec l’appui de l’armée de l’air.

Un nouveau scandale d’écoutes illégales secoue la Colombie depuis les révélations de Semana, le 4 février, au terme d’une enquête de quinze mois. D’après l’hebdomadaire, les négociations de paix qui ont lieu à La Havane entre le gouvernement et les FARC auraient été espionnées par un centre d’écoutes illégales de l’armée, qui avait pour couverture un cybercafé de Bogotá.

En 2011, un scandale avait déjà conduit au démantèlement du DAS, le service des renseignements colombiens, accusé d’avoir mis sur écoutes nombre d’opposants au gouvernement et d’avoir transmis ces informations aux groupes paramilitaires. A la suite de ce nouveau scandale, le président Santos a démis deux généraux de leurs fonctions le 5 février. Il dénonce « les forces obscures » déterminées à miner le processus de paix qui pourraient être à l’origine de ces écoutes.

Colombie: L’armée espionnait les négociations de paix

Un guérillero des FARC et un soldat ont été tués lors d’une offensive militaire menée dans le sud de la Colombie, alors que les négociations de paix ont repris. Ces combats se sont produits en l’espace de 24 heures dans les localités de Toribio et Tumaco, située dans les provinces du Cauca et du Nariño, des régions où est bien implantée la guérilla.

Guillermo Enrique Torres, alias Julián Conrado, le «chanteur de la guérilla», cadre des FARC et auteur de plusieurs CD clandestins, avait été capturé au Venezuela «chaviste» en 2011, où la justice devait statuer d’une demande d’extradition de la Colombie. Conrado avait rejoint les FARC à la fin des années 1980 suite à la répression subie par l’Union patriotique, parti dans lequel il militait. Dans le cadre des négociations de paix, il a obtenu la levée de cette demande par Bogotá, sa libération, puis son transfert à La Havane, à la demande de la délégation des FARC.