Alors que le premier round de pourparlers entre les représentants des FARC et ceux du gouvernement s’est terminé jeudi dernier et que les négociations doivent reprendre le 5 décembre, l’armée a effectué cette nuit un raid visant un camp des FARC situé dans un petit village à la frontière avec l’Equateur. Au moins vingt guérilleros ont été tués dans le bombardement de leur campement. Cette opération intervient alors que la guérilla s’est engagée il y a quelques jours à respecter un cessez-le-feu unilatéral jusqu’au 20 janvier. Le président colombien a quant à lui exigé qu’un accord entre les deux parties soit conclu au plus tard en novembre 2013 et d’ici là, il a donné à l’armée l’instruction d’intensifier son action contre la guérilla. Il a par ailleurs exclu toute trêve avant de parvenir à un accord final.

Le lundi, les autorités de l’université de Oriente Anzoátegui (UDO) à Barcelona (Colombie) ont annoncé la suspension des activités académiques, après que de violents incidents aient eu lieu sur le campus entre un groupe d’hommes masqués et les troupes de la Garde nationale et de la police locale.

Colombie: Incidents à l’université de Barcelona

Alors que les autorités colombiennes ont annoncé qu’elles ne prendraient aucune mesure de démilitarisation avant la fin des pourparlers, le ‘négociateur en chef’ des FARC à La Havane a annoncé un arrêt total des actions de la guérilla jusqu’au 20 janvier à minuit. Cette annonce intervient alors que les négociations ont commencé hier entre les représentants des autorités colombiennes, de la société civile colombienne et des FARC. Les pourparlers porteront essentiellement sur la réforme agraire, mais d’autres points sont également à l’ordre du jour: la fin du conflit armé, des garanties quant à l’exercice de l’opposition politique et de la participation citoyenne, le droit des victimes,…

Alors qu’elles devaient commencer aujourd’hui, les négociations de paix à Cuba entre les autorités colombiennes et les FARC ont été reportées à lundi prochain. Ce report fait suite à la demande le l’Armée de Libération Nationale (ELN) d’inclure des représentants de la société civile dans les équipes de négociateurs. Dès lors, la réunion technique devant régler les derniers détails est prolongée jusqu’à la fin du week-end afin de répondre à cette demande.

Un groupe de 16 étudiants a été arrêté par la police anti-émeute à l’Université de Cordoba, mardi soir. La police était entrée dans l’institution, afin de réprimer les émeutes consécutives aux élections académiques, qui ont débuté après cinq heures de l’après-midi. Tirant des gaz lacrymogènes, les policiers ont repris le contrôle de l’Université. Les étudiants ont résisté avec pierres et des cocktails Molotov.

Colombie: Emeute étudiante à Cordoba

Six soldats colombiens ont été tués au cours d’une de leur patrouille dans le sud-ouest du pays dans une embuscade imputée à la guérilla. D’après la police locale, les officiers ont été abattus par des guérilleros présumés des FARC. Cette attaque intervient alors que les pourparlers entre le gouvernement et les FARC doivent reprendre pour leur deuxième phase la semaine prochaine à Cuba. Les négociations de paix ont été officiellement lancées le 18 octobre à Oslo. La semaine prochaine doit être consacrée à des réunions de préparation avant le début réel des discussions le 15 novembre prochain. Celles-ci doivent porter sur la fin du conflit armée, la mise en place de la réforme agraire, les garanties d’exercice d’une opposition et d’une participation citoyenne et les droits des victimes du conflit.

La Colombie a suspendu 191 mandats d’arrêt visant une trentaine de membres des FARC, (dont la néerlandaise Tanjia Nijmeier) désignée par la guérilla comme délégués pour les négociations de paix avec le gouvernement. Le parquet a suspendu les mandats à l’encontre des guérilleros impliqués dans le processus de paix dont le coup d’envoi a été donné la semaine dernière en Norvège avant de se poursuivre à Cuba en novembre. La suspension est limitée géographiquement et n’est effective qu’à Oslo et à La Havane. Si un des guérilleros est surpris en dehors de l’une de ces juridictions, il pourra être interpellé immédiatement.

L’armée colombienne a annoncé hier que cinq de ses soldats avaient été tués par des guérilleros des FARC. Il s’agit de la première action de la guérilla depuis le début des pourparlers entre les FARC et les négociateurs de gouvernement jeudi à Oslo. L’attaque a eu lieu vendredi soir dans un bastion de la guérilla dans la région de Putumayo, à la frontière avec l’Equateur. Avant le début des négociations, le président colombien avait clairement refusé l’offre de cessez-le-feu de la guérilla, affirmant que celui-ci ne ferait que lui donner la possibilité de se réarmer. Les troupes stationnées près de la ville de Puerro Assis ont été attaquées avec des armes non-conventionnelles tard dans la soirée et cinq soldats ont été tués dans l’assaut.

À Bogotá, une grande manifestation anti-gouvernementale s’est terminée par des affrontements avec la police. Pierres, cocktails Molotov et grenades artisanales ont été lancés sur les policiers. Huit personnes ont été blessées et au moins 71 sont détenues. Des groupes d’étudiants, des syndicalistes et des membres de mouvements politiques de gauche manifestaient ensemble, appelant tout à la fois à la négociation avec les FARC et à la satisfaction des revendications étudiantes et ouvrières.

Colombie: Affrontements à Bogota
Colombie: Affrontements à Bogota