Suite aux violents combats qui ont opposé forces de l’ordre et
manifestants au Caire, l’armée a érigé des murs dans les rues du Caire
pour protéger ses structures importantes, notamment le ministère de
l’intérieur. D’énormes blocs de pierre séparent désormais les habitants du
Caire et un no man’s land surveillé par les militaires en arme. Les murs
sont recouverts de graffitis hostiles au régime, parmis les plus
populaires ‘Fuck the police’ et ‘ACAB’ (All Cops Are Bastards), mais
aussi ‘La liberté viendra’ et le populaire ‘Le peuple veut la chute du
pouvoir’, ainsi que des symboles anarchistes et révolutionnaires.

L’opposition égyptienne, que les médias indépendants arabes décrivent
comme ‘radicalisée’ et ‘ayant perdu toute naïveté’ prépare depuis un
mois une mobilisation massive dans les rues égyptiennes pour le 25
janvier. L’objectif avoué: ‘en finir définitivement avec le régime et
avec le masque militaire qu’il s’est collé au visage’.

Murs au Caire

Murs au Caire

Depuis fin novembre, un groupe de manifestants campait devant le siège du gouvernement pour dénoncer le rôle que joue l’armée actuellement à la tête du processus de transition suite au renversement d’Hosni Moubarak. Ils protestaient notamment contre la nomination du premier ministre par l’armée, et entendait l’empêcher de prendre ses fonctions. Vendredi, l’armée est intervenue pour détruire le campement et brûler leurs tentes. Depuis lors, la place Tahrir au Caire est à nouveau régulièrement occupée par les manifestants. Durant tout le week-end, de violents affrontements les ont opposés aux forces de l’ordre qui utilisent gaz et matraques pour les déloger. Samedi, les manifestants ont incendiés deux immeubles ministériels à proximité de la place, que les militaires ont alors immédiatement cerné de barbelés. En trois jours, dix personnes ont été tuées et plus de 500 blessées. L’armée a déféré 164 personnes devant le procureur, dont neuf femmes et de nombreux mineurs, arrêtés pour leur implication présumée dans le mouvement et pour incendie de bâtiments, en vue d leur éventuelle inculpation.

Répression en Egypte

Répression en Egypte

Dimanche, malgré la violente répression et un immense déploiement policier, la population du Caire a poursuivi son occupation de la Place Tahrir. Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme avait été tué durant les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Postés sur le toit d’un immeuble à proximité de la place, des policiers ont tiré au fusil, ainsi que des balles en caoutchouc. Au sol, les forces de l’ordre ont fait un usage abondant de gaz lacrymogène. Des manifestations semblables ont eu lieu à el-Arich, à Ismaïlia, à Suez et à Alexandrie. Au total, 33 personnes sont décédées hier, principalement au Caire, dont au moins quatre suite à des blessures par balles (selon le directeur de la morgue). Depuis samedi, il y aurait eu plus de 1700 blessés, et au moins 55 personnes ont été arrêtées.

Depuis plusieurs jours, Place Tharir, des blessés et des proches des victimes de la répression du mouvement populaire du mois de février faisaient un sit-in pour exiger que soient rapidement jugés les policiers et les responsables de ces violences. Samedi matin, les forces de sécurité sont intervenues pour le disperser, avant que des dizaines de milliers de manifestants ne se rassemblent sur la place pour exiger la fin du pouvoir militaire. Des affrontements les ont opposé aux policiers anti-émeutes durant tout le week-end. Ceux-ci ont fait usage de gaz lacrymogène, puis ont chargé la foule à coups de matraque, faisant des dizaines de blessés. Plusieurs manifestants ont également été arrêtés. Plus tard dans la journée, le forces de sécurité ont tiré des balles en caoutchouc et des plombs de chasse. Les heurts se sont poursuivis durant la nuit, au cours de laquelle un manifestant a été tué. D’autres manifestations ont eu lieu à Alexandrie (où un manifestant a également été tué) et à Suez, et ont été pareillement réprimée. Au Caire, des dispensaires de fortune ont été installés, et aujourd’hui, les médecins sur place dénombraient au moins 750 blessés.

Manifestation au Caire

Manifestation au Caire

Selon les médias locaux, la police anti-émeute a violemment réprimé une tentative de rassemblement ce matin sur la place Tahrir. Les forces de l’ordre ont commencé par bloquer l’accès à plusieurs rues avoisinantes avant d’user de violence pour disperser les centaines de personnes qui s’étaient réunies pour tenter d’organiser une nouvelle manifestation anti-gouvernementale. Aucun bilan de ces violences n’a encore pu être communiqué.

Depuis le vendredi 8 juillet, la place Tahrir au Caire était occupée par des camps de tentes d’opposants qui réclament que justice soit faite pour tous les morts décédés durant le soulèvement égyptien. Hier, l’armée, soutenue par des chars et des centaines de policiers anti-émeute s’est déployée. Partant des rues adjacentes, les soldats et les véhicules ont chargé les campements, en tirant des coups de feu en l’air. Les affrontements ont commencé lorsque les manifestants ont tenté d’empêcher aux forces de sécurité d’entrer sur la place alors que ces dernières avaient installé plusieurs postes de contrôle d’identité tout autour de la place et vérifiaient les papiers de tous les civils alentours. A un moment donné, les soldats se sont rués sur la place, ont chargé et démonté les tentes. Ils ont également utilisé des matraques pour évacuer les manifestants qui leur ont lancé des pierres, avant d’exiger que tout le monde quitte la place qui est, depuis hier soir, occupée par des chars qui y ont pris position. Une radio locale évoque l’arrestation de plus de 270 personnes et de nombreux blessés lors de l’évacuation.

Depuis le début de la semaine, les ouvriers de plus de 80 usines spécialisée dans la production de textiles et de cuir mènent des actions de grève afin d’exiger une augmentation de leur salaire mensuel. Ils demandent également l’obtention de contrat à long terme. Mardi, plus de 15.000 d’entre eux s’étaient réunis à Ismaila. La police est violemment intervenue lorsqu’ils ont entrepris de bloquer la route reliant Ismaila au Caire. Elle a tiré en l’air pour disperser les ouvriers qui ont réagit en lui lançant des projectiles. Les policiers ont répliqué par des jets de pierre. Les affrontements ont fait au moins 36 blessés parmi les manifestants, dont 23 ont du être hospitalisés. Les autorités ont par ailleurs arrêté dix ouvriers.

De violents affrontements survenus samedi soir au Caire, alors que des manifestants, environ un millier selon plusieurs agences et médias, tentaient de se rendre au siège du Conseil suprême des Forces armées dans le quartier d’Abbasiya du Caire. Scandant « A bas le pouvoir de l’armée », ils ont été bloqués par la police militaire qui a tiré en l’air. Mais les affrontements principaux ont eu lieu entre les manifestants et des civils favorables à l’armée. Les manifestants pro réformes étaient coincés entre les civils favorables à l’armée, et les militaires, qui eux ne sont pas intervenus. Le vice-ministre de la Santé a indiqué que 196 blessés avaient été traités sur les lieux et 100 autres transportés dans des hôpitaux les plus proches. 18 blessés sont toujours hospitalisés alors que 82 autres sont sortis de l’hôpital. La plupart des blessés a subi des blessures à la tête, des contusions et des fractures.

Des protestataires se sont rassemblés sur les grandes places dans différentes villes d’Egypte depuis le 8 juillet afin d’exprimer leur colère contre le gouvernement, le rythme lent des réformes, et le passage du pouvoir à l’armée.

Egypte: Plus de 200 blessés dans des affrontements

Lundi, au Caire, un tribunal a libéré sous caution sept policiers accusés d’avoir tué des manifestants à Suez (nord-est) lors de la révolte de janvier et février. Le procès de ces policiers jugés pour la mort de 17 manifestants a été renvoyé au 14 septembre. Sept autres policiers sensés comparaître dans la même affaire sont actuellement en fuite et doivent être jugés par contumace. Des membres des familles de victimes ont tenté de prendre d’assaut la salle d’audience du Caire où le procès se tenait, et ont momentanément bloqué l’autoroute entre le Caire et Suez.

Plus de 1000 personnes ont été blessées, mercredi, dans la capitale égyptienne, où les forces de sécurité ont affronté des milliers de manifestants pour une deuxième journée consécutive. Les manifestants exigent que les dirigeants militaires de l’Égypte accélèrent les procédures judiciaires contre les membres des forces de sécurité accusés d’avoir commis des actes de brutalité pendant le soulèvement populaire qui a forcé le président Hosni Moubarak à démissionner.

Des policiers antiémeute ont tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov. L’affrontement a laissé les rues jonchées de débris, tandis qu’un épais nuage de fumée blanche recouvrait le secteur. En fin d’après-midi, des militaires, appuyés par des véhicules blindés, ont pris la relève des policiers antiémeute qui protégeaient le ministère de l’Intérieur.

Emeute en Egypte

Emeute en Egypte