Des milliers de personnes ont manifesté lundi à Porto Rico pour appeler à la démission du gouverneur du territoire occupé par les USA à la suite de la publication de ses commentaires misogynes et homophobes sur un groupe Telegram. Ce gouverneur était déjà impopulaire et accusé de corruption. À la tombée de la nuit, la police a dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène alors que la capitale, San Juan, était le théâtre d’affrontements graves, faisant 14 blessés, trois détenus et d’importants dommages matériels. Un incendie a été signalé à La Fortaleza, la maison du gouverneur.

La manifestation de lundi à San Juan

Samedi 13 juillet tôt dans la matinée la police a abattu Willem Van Spronsen, un militant anarchiste qui menait une opération contre un centre de détention de migrants à Tacoma. La police affirme que le militant était armé d’un fusil et lançait des objets enflammés contre des véhicules et un bâtiment de la « Immigration and Customs Enforcement » (ICE, l’agence en charge de la répression des migrants aux États-Unis). Selon la version policière, des coups de feux auraient été échangés avec la police (sans qu’il soit précisé de quel coté ils ont commencé) et Willem Van Spronsen aurait été tué dans la fusillade.

Willem Van Spronsen avait déjà été arrêté et poursuivi en justice suite à des affrontements avec la police l’année passée lors d’une manifestation devant le même centre de détention alors qu’il était venu au secours d’un autre manifestant arrêté.

Un centre de détention pour migrants de l'ICE

Les « Proud Boys », des chauvinistes blancs, qui prônent la fin de la sécurité sociale et la fermeture des frontières, ont organisé le rassemblement Demand Free Speech pour protester contre le blocage de certains publicistes fascistes sur des médias sociaux. Des centaines de policiers étaient mobilisés samedi dans la zone entourant le Freedom Plaza de Washington, pour tenter d’empêcher les antifascistes de s’affronter avec des manifestants d’extrême-droite. La police finalement mis fin aux escarmouches et empêché les antifascistes, vêtus de noir et cagoulés, d’ériger des barricades dans les rues avec des coffres à journaux et des chaises. La police a aussi rapidement exfiltré Joey Salads, orateur de Proud Boys, qui avait été encerclé par des antifas.

Antifas samedi à Washington DC

Les groupes Rose City Antifa et Democratic Socialists of America avaient appelé samedi à une contre-manifestation devant des dizaines de personnes réunies pour un rassemblement « Him Too ». « Him Too » défends les hommes accusés selon eux injustement d’agression sexuelle. Des membres du groupe fasciste « Proud Boys » étaient également présents. Les antifas ont lancé divers projectiles sur le rassemblement d’extrême droite et notamment des gobelets de ciment à prise rapide, liquide mais contondant. Andy Ngo, militant fasciste qui couvre comme « journaliste » les manifestations à Portland, et qui avait déjà été attaqué en novembre 2018, a été pris violemment à parti. Rossé et blessé, il a dû être hospitalisé. Trois antifas ont été arrêtés pour s’est heurtés aux policiers.

Le publiciste fasciste Andy Ngo en train d'essuyer des coups

Les États-Unis se sont dotés, selon le MIT, d’une technologie laser capable d’identifier une personne grâce aux battements de son cœur, à une distance maximum de 200 mètres. Cette technologie intitulée Jentson a été créée par l’entreprise américaine Ideal Innovations Incorporated et est en développement depuis au moins deux ans.

Cette technologie présente plusieurs avantages par rapport à la reconnaissance faciale, le rythme cardiaque étant unique, constant et ne pouvant être ni alteré ou dissimulé. Elle pourrait atteindre une précision de 95% dans de bonnes conditions. Cependant le dispositif ne fonctionne pour l’instant que sur les individus habillés d’un t-shirt ou d’une veste.

L’outil Jetson utilise la vibrométrie laser qui détecte les mouvements d’une surface, causés par les battements du cœur. Les informations récoltées sur chaque individu devront ensuite être comparées à une base de données cardiaques, enregistrée au préalable, pour permettre au dispositif d’identifier avec précision la « signature cardiaque » d’une personne.

Le Pentagone est désormais capable d'identifier une personne grâce à son rythme cardiaque

L’audience pour étudier la demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange vers les Etats-Unis aura lieu fin février, a décidé vendredi un juge du tribunal londonien de Westminste. Une audience aura lieu fin octobre pour décider quel tribunal étudiera la demande américaine. Les Etats-Unis lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources lors de la publication en 2010 par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Ils l’accusent également d’avoir « comploté » avec l’ex-analyste militaire Chelsea Manning.

Réfugié pendant près de sept ans à l’ambassade d’Equateur à Londres où il bénéficiait de l’asile politique, M. Assange en a été extrait le 11 avril par la police britannique avec l’aval de Quito (voir notre article). Vendredi, l’Australien de 47 ans a comparu par visioconférence depuis la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres. Aux Etats-Unis, il risque 175 ans de cumul des peines encourues pour les différents chefs d’inculpation qui le visent.

Assange à son arrestation

Dans le nord de la ville de Memphis, la mort d’un jeune homme noir a provoqué des protestations par les habitant-e-s de son quartier. Entre 100 et 300 personnes étaient descendues dans les rues pour manifester leur colère suite à la mort de Brandon Webber. Le jeune homme âgé de 20 ans était poursuivi par la police, et a été abattu par plusieurs balles à l’issue d’une course poursuite le soir du 12.06.2019. Les habitant-e-s de Frayser, un quartier majoritairement noir dans le nord de la ville et dont Webber était originaire, ont balancé des pierres et des briques sur la police. La police a employé du gaz lacrymogène pour disperser la foule. 3 personnes ont été arrêtées, 24 policiers et 2 journalistes blessés.

Memphis Brandon Webber

Des propositions demandant une interdiction de vendre sa technologie de reconnaissance faciale aux forces de l’ordre, ainsi qu’une étude indépendante sur les usages de la technologie Rekognition, ont été rejetées lors de l’assemblée générale d’Amazon. Ces motions présentées par des actionnaires inquiets des menaces possibles pour la vie privée et les droits civiques liées à cette technologie. Ils faisaient notamment valoir que plusieurs services de police testent ce système qu’Amazon aurait proposé à la police aux frontières, susceptible de s’en servir pour surveiller les migrants.

L’an dernier, dans une lettre ouverte, plus de 30 groupes militants dirigés par l’American Civil Liberties Union (ACLU) avaient exhorté Amazon à cesser de fournir sa technologie de reconnaissance faciale à la police. Des travailleurs d’Amazon avaient fait la même demande (voir notre article)Des enquêtes ont montré que de tels programmes sont sujets à erreur, en particulier lorsqu’il s’agit d’identifier des personnes non blanches. Les militants arguent en outre du fait que ces systèmes permettent de constituer une importante base de données d’informations biométriques qui peuvent être utilisées de façon abusive.

San Francisco est devenue la semaine dernière la première ville des Etats-Unis à interdire l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale par la police et d’autres agences gouvernementales.

Les performances de Rekognition

Ce samedi 25 juin, Janine Phillips Africa et Janet Holloway Africa ont obtenu une libération conditionnelle après 40 ans de prison. Les deux femmes avaient été arrêtées en 1978 suite à l’attaque de la communauté Move à Philadelphie. Ces libérations font suite à celles de Mike Africa libéré sous condition en octobre 2018 quelques mois après Debbie Africa libérée en juin 2018 (voir nos articles ici et ici).

Janet Holloway Africa et Janine Phillips Africa

Jeudi 9 mai, Chelsea Manning a été libérée de la prison de Virginie où elle a passé 62 jours (dont un mois à l’isolement) pour avoir refusé de témoigner au sujet de ses liens passés avec WikiLeaks devant un grand jury fédéral dans le district est de Virginie. Cette libération n’est pas le fruit d’une victoire juridique. En avril, une Cour d’appel avait rejeté une requête déposée par son équipe juridique pour la libérer (voir notre article).

Cette libération intervient plutôt suite à l’expiration du mandat du grand jury jeudi. Son équipe juridique a cependant déjà reçu une autre assignation à comparaître qui exige qu’elle comparaisse devant un autre grand jury le 17 mai. Manning s’est engagée à ne répondre à aucune question et pourrait donc être remise en détention dès la semaine prochaine.

Le refus de Manning de témoigner est un acte de protestation contre les grands jurys en général qui ont toujours été utilisé pour «piéger et persécuter des militants pour des propos politiques protégés». L’immunité est imposée aux témoins du grand jury, ce qui leur enlève le privilège de ne pas s’incriminer et les prive de tout «droit de garder le silence».

Chelsea Manning