Le Congressional Research Service a diffusé le 22 juillet un document sur les effectifs des troupes américaines déployées en Irak et Afghanistan et ceux des mercennaires (« contractors ») des firmes sous-traitantes du Département de la Défense (DoD) entre 2007 et 2014. Pour l’Afghanistan, c’est en mars 2011 que les effectifs militaires y ont été les plus élevés: 99.800. 90.339 « contractors » (toutes fonctions confondues) au service du DoD étaient alors recensés. Ce chiffre n’est pas le plus élevé: en décembre 2012, 110.404 « contractors » étaient présents sur le théâtre afghan (pour 65.800 soldats). En fait, de septembre 2011 à juin 2013, plus de 100.000 « contractors » étaient présents. En ce qui concerne les security contractors (PSC), le pic a été atteint en juin 2012 avec 28.686 agents de sécurité présents en Afghanistan sous contrat avec le DoD.

Pour l’Irak, 169.000 soldats étaient présents en septembre 2007 contre 154.825 contractors (les PSC ne sont donnés qu’à partir de décembre 2007: 9 952). En Irak, le nombre de troupes a atteint 0 en mars 2012 après les retraits successifs des forces US. Les effectifs des contractors ont en revanche augmenté jusqu’en septembre 2008 (163.446 « contractors ») pour atteindre l’équilibre en mars 2010: 95.900 soldats et 95.461 « contractors ». Les PSC ont été les plus nombreux en juin 2009 avec 15.279 agents présents.

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USA: Les chiffres des mercenaires payés par les USA en Irak et Afghanistan

Au moins un manifestant a été blessé tandis que des coups de feu ont été tirés à Ferguson dimanche soir, à l’issue d’une manifestation en hommage à Michael Brown, un Noir abattu par un policier blanc il y a un an dans cette ville du Missouri. La police de St Louis a annoncé qu’un policier avait ouvert le feu après s’être trouvé sous «des tirs nourris» et des photos sur Twitter ont montré deux véhicules de police avec des impacts de balles.

Ferguson, le 10 août 2015

Un an après le meurtre de Michael Brown, de nombreuses manifestations avaient lieu aux Etats-Unis contre les violences policières qui se poursuivent et tuent chaque jour plusieurs personnes à travers le pays. A Phoenix, des dizaines de personnes ont manifesté à l’intérieur d’un magasin Walmart vers 23.30 ce vendredi soir, dans l’est de la ville en scandant ‘Stop à la brutalité policière’ et ‘flics, porcs, assassins’. Alors que les manifestants se dirigeaient vers la sortie et qu’aucune violence n’avait eu lieu, la police s’est ruée sur les manifestants, en arrétant 23. A Phoenix, les manifestants s’étaient rassemblé à travers la ville pour dénoncer les meurtres, l’année dernière, de Sandra Bland -une femme noire tuée en cellule après avoir été arrêtée pour un délit de roulage- et Michelle Cusseaux une femme souffrant de troubles mentaux et tuée dans son appartement.

Arrestations à Phoenix

Arrestations à Phoenix

Ce 3 août, les avocats de Mumia Abu Jamal, qui a subit de nombreux et graves problèmes de santé ces derniers mois; ont porté plainte contre l’état de Pennsylvanie pour négligence médicale. Deux jours plus tôt, on avait informé Mumia qu’il avait une hépatite C active, ce qui pourrait être la cause des problèmes de santé qui ont failli lui coûter la vie en mars dernier. L’autorité pénitentiaire refuse bien sûr de soigner Mumia et le médicament coûte 100.000$ aux USA. Avec l’argent déjà récolté, il manque 42.000$ aux soutiens pour payer eux-mêmes le traitement nécessaire à Mumia. De très nombreux prisonniers souffrent de l’hépatite C dans les prisons états-uniennes.

En 2 jours, 6.000$ ont déjà été récoltés à l’heure où nous écrivons cet article. Pour aider, voici la page Indiegogo dédiée à la récolte de fonds.

En 3ans, l’état de santé de Mumia s’est énormément dégradé.

La Maison Blanche a opposé une fin de non-recevoir aux 167.954 pétitionnaires réclamant le pardon sans condition pour Edward Snowden, ancien consultant de la NSA qui a dévoilé l’ampleur du réseau d’espionnage électronique américain. Inculpé pour espionnage aux Etats-Unis, l’informaticien, qui s’est réfugié en Russie, risque jusqu’à 30 ans de prison dans son pays. Edward Snowden « devrait rentrer aux Etats-Unis, pour y être jugé par ses pairs et non pas se cacher derrière un régime autoritaire. Pour l’heure, il fuit les conséquences de ses actes », a déclaré la conseillère du président Obama en matière de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme, dans une réponse à la pétition.

Manifestation devant le Capitole, à Washington

Manifestation devant le Capitole, à Washington

Les départements de police de plusieurs ville des États-Unis installent des dispositifs de technologie de détection et de localisation des coups de feu. La dernière en date est la police de Fresno (Californie) qui a mis en service cette technologie. Les capteurs du système ont été installés fin juin. Pour calibrer le système, des policiers ont tiré de nombreux coups de feu avec différentes armes dans différents districts de la ville.

Gunshot detection technology

Gunshot detection technology

Des affrontements ont éclaté entre des manifestants du mouvement Black Lives Matter et des policiers, ce dimanche 26 juillet, à Cleveland. En marge d’une conférence animée par des partisans du mouvement, un adolescent a été arrêté par la police locale, déchaînant la foudre des participants qui ont tenté de le libérer. Le mouvement de défense de la communauté afro-américaine Black Live Matter est né en 2013 après l’acquittement de George Zimmerman, un policier américain ayant abattu un adolescent noir Trayvon Martin.

Un des policiers présents sur place a utilisé du gaz poivre pour tenter de disperser la foule

Un des policiers présents sur place a utilisé du gaz poivre pour tenter de disperser la foule

Le 14 juillet dernier, la censure qui pesait sur les courriers entrants et sortants du prisonnier anarchiste Sean Swain a été levée. De nombreuses lettres ont ainsi pu parvenir à l’extérieur. Sean Swain est en prison depuis 1991 après avoir abattu le proche d’un procureur qui s’était introduit dans sa maison. Sean Swain était syndicaliste avant d’être incarcéré et a poursuivi son activité anarchiste en prison. En 2012, il a été accusé par les autorités pénitentiaires de la prison de Mansfield d’être le leader de « l’Armée des 12 Singes » (A12M), un groupe de prisonniers rebelles. Pour preuve, la prison a avancé que Sean avait un tatouage de ce groupe. Evidemment, le tatouage avait précédé le groupe rebelle et faisait référence au film éponyme. Depuis cette accusation, Sean est en isolement dans un quartier de haute-sécurité supermax, alors qu’un prisonnier a reconnu qu’il avait créé l’A12M et que Sean n’en était même pas membre.

Pour l’anecdote, Sean Swain se présente régulièrement aux élections pour être gouverneur de l’Ohio en tant que candidat anarchiste. Il promet de dissoudre la garde nationale de l’état, de remettre leurs armes (y compris les tanks et les hélicoptères de combats) aux tribus amérindiennes, de vider les prisons et de les transformer en squats autogérés, entre autres. La seule loi qu’il signerait serait qu’il soit légal de l’assassiner s’il reste dans son bureau plus de 90 jours.

Affiche pour Sean Swain.

L’algorithme de reconnaissance faciale de Google, FaceNet, utilisé par Google Photos dans ses versions non européennes peut identifier des visages avec une précision de 99,63%. Celui de Facebook, Deepface, 87,25% (83% selon le New Scientist quand les visages ne sont pas clairement visibles : l’algorithme expérimental de Facebook étant capable de reconnaître les gens à leur posture corporelle, à leur attitude). Celui du FBI : 85% (mais les photographies que l’agence traite sont souvent plus difficiles à analyser que celles postées sur les réseaux sociaux). Depuis 2011, Facebook utilise un système de suggestion de tags sur les photos que les gens y déposent, pour suggérer aux utilisateurs d’indiquer qui se trouve sur les photos (cette fonctionnalité n’est pas disponible en Europe à la demande des autorités européennes). Or, un utilisateur de l’Illinois vient d’intenter un procès à Facebook, estimant que ce système ne demande pas un consentement suffisamment explicite.

Des associations de défense de la vie privée ainsi que des représentants de grandes entreprises comme Google et Facebook, se sont récemment réunies, à l’invitation du gouvernement américain et du département du commerce, pour tenter d’établir des règles d’usages des technologies de reconnaissance faciale. Pour l’instant, il n’y a pas de loi fédérale qui en régisse l’utilisation. Seuls, l’Illinois et le Texas ont émis des lois s’opposant à l’utilisation de cette technologie sans le consentement éclairé des utilisateurs. 9 associations de défense des consommateurs et des libertés civiles américaines dont l’EFF et l’ACLU viennent d’annoncer qu’elles se retiraient des pourparlers en cours sur l’utilisation équitable des technologies de reconnaissance faciale pour le commerce. Elles n’arrivent pas à obtenir ce qu’elles considèrent comme des droits minimums pour les consommateurs, à savoir obtenir un consentement explicite des consommateurs.

USA: Débat sur la reconnaissance faciale

Après avoir visionné le film de 1996 ‘All Power to the People’ (disponible gratuitement ici), Claude, qui visite régulièrement les prisonniers politiques afro-américains depuis plus de 20 ans nous a donné les dernières nouvelles de Mumia Abu Jamal. Claude est revenue il y a quelques semaines de Philadelphie, l’état où est emprisonné Mumia. Sur place, il est souvent impossible de connaître le lieu même de l’emprisonnement de Mumia : l’hopital prétendant qu’il est à la prison, et inversement. Ni les médecins, ni sa famille, ni même un pasteur -ce qui a une autre importance aux yeux du personnel carcéral- ne peuvent voir Mumia. Lorsqu’il est brièvement hospitalisé, Mumia est menotté à son lit, alors qu’il est déjà très largement entravé par les nombreuses blessures sur son corps. On ne peut pas réellement savoir si Mumia souffre réellement d’eczéma et de diabète (ou d’autres pathologies plus graves) puisque les autorités pénitentiaires refusent de transmettre son dossier médical. Mumia a de nombreuses blessures sur son corps et sur son crâne, ses pieds sont tellement gonflés qu’il ne porte plus de chaussures mais des bandes de gaze, il est à présent en fauteuil roulant, dépendant du bon vouloir des matons pour se déplacer.

L’état de Mumia Abu Jamal, emprisonné depuis 33 ans aux Etats-Unis est plus que jamais critique.

Mumia, interviewé dans ‘All Power to the People’.

Mumia, interviewé dans 'All Power to the People'.