L’affaire n’est pas anodine, quand plus de 90% des Américains possèdent un téléphone portable et douze millions d’arrestations ont lieu chaque année dans le pays, souvent pour un motif mineur. Le 4e Amendement de la Constitution protège les Américains de toute « saisie et fouille injustifiées », autrement dit la police doit au préalable obtenir un mandat de la justice, sauf lorsque la vie d’un policier est en danger et qu’il faut agir vite.

Les neuf juges de la plus haute juridiction du pays doivent dire si les principes de ce 4e Amendement s’appliquent aux téléphones portables, susceptibles de contenir une multitude d’informations à caractère privé. Ils se penchent mardi sur le cas de deux hommes, dont les données obtenues sans autorisation sur leurs téléphones lors d’une arrestation de routine ont conduit à leur condamnation par la justice.

« Avez-vous une photo avec un membre de la police? Twittez-la avec le hashtag #myNYPD » avait lancé sur Twitter mardi en début d’après-midi le compte officiel du New York Police Department.

Si quelques clichés montrant des gens posant avec des agents ont bien été publiés, cela a rapidement fait place à un flot ininterrompu de commentaires et photos -largement retweetés- d’arrestations de manifestants, d’un policier tirant les cheveux d’une jeune femme noire menottée, d’autres agents encadrant un homme de 84 ans au visage ensanglanté arrêté pour avoir traversé en dehors des clous. Les commentaires dénonçaient aussi les pratiques policières du « stop and frisk », fouilles impromptues visant surtout les jeunes noirs et latinos. Mardi soir, le hashtag #myNYPD était l’un des plus populaires sur Twitter, tandis que le compte officiel de la police n’avait retweeté que cinq photos.

USA: Twitter boomerang pour la police new-yorkaise

Compton est une ville excentrée de la mégalopole de Los Angeles, jeune, ouvrière, violente, connue pour être le berceau du groupe de rap N.W.A.. Sa police municipale a testé en 2012 un système de surveillance consistant à filmer la totalité de la ville grâce à une caméra de haute définition suspendue à un petit avion civil. Les habitants n’ont été informés qu’aujourd’hui.

Cette technologie est une création de la société Persistence Surveillance Systems, qui a participé à l’élaboration d’outils de surveillance de masse destinés à poursuivre des poseurs d’IED en Irak et en Afghanistan. Le système permet de filmer sur des périodes de six heures en continu, de zoomer sur n’importe quelle partie de la ville, suivre des voitures, voir les gens. Il autorise une observation en temps réel et stocke ses images afin que les policiers puissent revenir plus tard vers une partie de la ville qu’ils n’observaient pas durant le vol. L’ensemble du système coûte moins cher à l’achat qu’un seul hélicoptère de police. Son coût de fonctionnement à l’heure est également moins cher, alors qu’il surveille une zone 10.000 fois plus large que celle d’un hélicoptère. Aucun service de police américain n’a encore acheté la technologie : la définition des images, quoique élevée, ne permet pas encore d’identifier des visages.

L’analyse de tweets géolocalisés permettrait de prédire 19 à 25 formes de criminalité selon des travaux publiés dans le journal scientifique Decision Support Systems. Selon le laboratoire de technologie prévisionnelle de l’université de Virginie, comme les gens tweetent sur leurs activités de tous les jours, ces activités routinières les mettent dans un contexte où une infraction est susceptible de se passer (si plusieurs personnes tweetent qu’elles vont se saouler un certain soir, certaines formes d’infractions associées à l’alcool vont avoir lieu.

Les tweets de certains quartiers de Chicago ont été analysés à l’aide de la base de données de la criminalité de la ville. Des prédictions ont pu être faites sur les quartiers où certains types de délits ont des risques de survenir, ce qui permet d’anticiper le déploiement de policiers sur le terrain. Cette étude, financée par l’armée américaine, ressort bien de la tendance à «la police prédictive». Les tweets sont une ressource facilement utilisable car ils sont accessibles publiquement et de nombreux contiennent une information de localisation.

Le général commandant général des cours martiales, a approuvé les attendus et le verdict décidés par la cour, après considération d’une demande de clémence déposée en mars par la défense de Manning. Le processus automatique d’appel peut donc commencer devant la cour criminelle d’appel de l’armée. Manning a été condamné en août dernier à 35 ans de prison pour la plus grande fuite de documents secrets de l’histoire des Etats-Unis. La juge militaire l’avait reconnu coupable de faits d’espionnage et de fraude pour la fuite de 700.000 documents diplomatiques et militaires confidentiels. Manning est actuellement incarcérée à Fort Leavenworth, au Kansas.

USA: 35 ans confirmés pour Bradley Manning

On sait l’inquiétude des milieux policiers et financiers face aux monnaies P2P échappant à leur contrôle, à commencer par le bitcoin. La puissance de calcul du réseau bitcoin, qui permet la sécurisation de son algorithme, est supérieure à 1830 fois celle des 500 plus grands supercalculateurs combinés. Même le nouveau centre de données à 10 milliards de dollars de la NSA ne peut casser ce protocole. A l’exception de l’Allemagne l’a autorisée, les attaques contre le système bitcoin se multiplient.

En février, un sénateur US proposait son interdiction. En mars mars c’était le tour d’un député français (qui visiblement, n’y comprenait rien puisqu’il comparait le système bitcoin au système ponzi, l’escroquerie de la « pyramide » où les premiers reçoivent de l’argent des suivants à qui on promet l’argent des prochains). La Thaïlande a interdit le bitcoin (interdiction très théorique). Aux USA, côté de procédures habituelles pour escroquerie (suite à l’effondrement de la plate-forme MtGox), certaines attaques pourraient viser le système lui-même. Charlie Shrem, le vice-président de la Bticoin Fondation est confronté à des charges passibles de 30 ans de prison. Sa plate-forme BitInstant échangeait des dollars contre des bitcoins (contre pourcentage): Shrem est poursuivi pour blanchiment parce que les bitcoins acheté ont servi à l’achat anonyme de drogue sur Silk Road.

Policiers et manifestants se sont violemment fait face dimanche après-midi à Albuquerque, dans l’état du Nouveau-Mexique. Des centaines de personnes s’étaient réunies dans le centre-ville pour dénoncer le meurtre récent d’un sans-abris par un policier et celui d’un autre homme quelques jours plus tôt dans la banlieue de la ville. Les forces anti-émeutes ont utilisé des gaz lacrymogène pour disperser la foule. Le département de la police locale a été impliqué dans 37 fusillades, dont 24 ont été mortelles, depuis 2010.

Manifestation réprimée à Alburqueque

Manifestation réprimée à Alburqueque

Google essuie lui aussi le scandale Snowden comme il peut : alors que le patron de la NSA affirme que Google était au courant du programme PRISM, les patrons de Google affirment le contraire. Du point de vue répressif, cela ne change pas grand chose.
Le procédé qui était censé sécuriser les connexions sur internet s’appelle SSL. Théoriquement impénétrable, Snowden a démontré que la NSA avait travaillé dur et clandestinement pendant une très longue durée pour affaiblir sensiblement la force de chiffrement de SSL depuis sa création. D’où le scandale : la NSA a compromis la sécurité même des serveurs financiers, médicaux, etc…
En réalité, Gmail était donc déjà protégé par SSL, mais Google garantit ici un SSL à l’épreuve de la NSA, pour autant les e-mails ne sont bien sûr pas chiffrés : seule la connexion entre les serveurs de Gmail et entre les utilisateurs et Gmail est sécurisée, ceci pour empêcher les mises sur écoute illégales. Les services secrets et policiers pourront toutefois toujours avoir recours à des mises sur écoute légales.
Google devrait probablement proposer des solutions de chiffrement réelles similaires à GPG dans les prochains mois mais ces solutions seront toujours sensibles aux écoutes légales puisque le chiffrement se fera coté serveur et que la clé privée sera hébergée par Google. La seule solution pour protéger des e-mails reste donc l’utilisation de GPG ‘coté client’ (via Thunderbird et Enigmail par exemple).

Le commandant de l’USSOCOM (les forces spéciales de l’armée américaine) vient d’annoncer que les premiers prototypes de la nouvelle armure de combat high-tech Talos (Tactical Assault Light Operator Suit) seront présentés au public cet été, la mise en service sur le terrain étant prévue pour août 2018.

Au total, 56 entreprises, 16 agences gouvernementales, 13 universités et 10 laboratoires nationaux participent désormais au projet. On trouve parmi eux des noms prestigieux. Ainsi, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) travaille sur une protection pare-balles liquide, basée sur des fluides magnéto-rhéologiques qui sont capables de passer de l’état liquide à l’état solide en quelques millisecondes lorsqu’un champ magnétique ou un courant électrique leur est appliqué. La Darpa, l’agence de R&D de l’armée américaine, pourrait également apporter son savoir-faire au projet, notamment sa technologie « Warrior Web », qui consiste en un exosquelette permettant à un soldat de porter de lourdes charges sans effort. L’armure sera bardée de capteurs en tout genre, pour mieux appréhender son environnement, pour détecter si son porteur est blessé et pour l’aider à la prise de décision grâce à un affichage intégré, tout en le gardant en contact avec le commandant à tout instant.

USA: L’équipement tactique du futur

Encore une fois, c’est sans surprendre que Snowden confirme plusieurs informations lors d’un témoignage auprès du Parlement Européen. Première information : c’est effectivement la NSA qui a espionné via des attaques informatiques Bics, la branche internationale de Belgacom active en Afrique, au Moyen-Orient, mais également au Parlement Européen. Le GCHQ britannique a bien aidé. D’autres institutions ont été espionnées lors de ces attaques : l’UE, l’ONU, Unicef, etc…
Seconde information : le département ‘Affaires Etrangères’ de la NSA se concentre actuellement sur des opérations de lobbying et pression auprès des pays européens pour ‘légaliser la surveillance de masse’. En effet, plusieurs pays européens préparent des législations qui donneraient un cadre à la surveillance de masse, soit via la NSA, soit via les agences d’espionnage habituelles.
Enfin, troisième information du jour : Snowden précise que l’utilisation d’un chiffrement (même pas exceptionnellement fort) dans les opérations les plus routinières feraient exploser les coûts d’espionnage de la NSA qui serait bien embetée.