Une nouvelle audience préliminaire (au cours de laquelle la défense va chercher à obtenir l’abandon de 10 chefs d’inculpation sur 22) se déroule actuellement à Fort Meade (Maryland – est) dans le procès de Bradley Manning, ce soldat américain accusé d’avoir, entre autres, transmis des dépêches diplomatiques américaines au site internet Wikileaks et dont le début du procès en cour martiale a été fixé au 21 septembre. Hier, la juge militaire a ordonné qu’une série de documents, jusque-là gardés secrets, soient remis à la défense. Celle-ci avait précédemment déposé une requête dans la mesure où, sur les 40000 pages du rapport du FBI sur l’estimation des conséquences sur la sécurité nationale des Etats-Unis des actes présumés de Manning, seules 8741 d’entre elles lui avaient été transmises. La juge militaire a ordonné la remise de ce rapport aux avocats du soldats, ajoutant ‘Le gouvernement a des obligations et cela ressemble à de la dissimulation d’informations’. De son côté, la demande de l’accusation de revoir une estimation des effets de l’affaire par le département d’Etat avant de la remettre à la défense a été rejetée. Aujourd’hui, trois témoins du département d’Etat doivent être entendus. La juge ayant programmé des audiences préliminaires supplémentaires et la défense ayant demandé la suspension du calendrier des audiences ‘pour permettre à l’accusation de réunir ces documents si le gouvernement n’a rien à cacher’, la date du 21 septembre pourrait être post-posée.

Bradley Manning à son procès

Bradley Manning à son procès

L’administration américaine a établi une liste de personnes à assassiner dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » menée avec des attaques de drones au Pakistan, en Somalie et au Yémen. Des responsables du contre-terrorisme ont épluché des biographies avant de proposer cette liste au cours d’une vidéoconférence sécurisée organisée par le Pentagone. Les noms ont ensuite été communiqués à Barack Obama, qui autorise chaque frappe au Yémen et en Somalie ainsi que certaines opérations sensibles au Pakistan.

Le président Obama doit approuver personnellement le fait de tuer les suspects, comme le prédicateur d’Al-Qaida Anwar Al-Awlaqi — un citoyen américain — abattu par une frappe d’un drone américain au Yémen l’année dernière. Obama a qualifié de « facile » la décision de tuer Al-Awlaqi, selon l’ancien chef de cabinet de la Maison Blanche William Daley. Selon le Times certains responsables s’étaient montrés sceptiques sur l’efficacité de cette « kill list »: « Un homme est tué et son chauffeur, qui était numéro 21, devient numéro 20 ? » écrit le Times en citant William Daley. À un moment donné, il ne s’agit que de faire du remplissage avec des chiffres. » Le journal a également rapporté un débat interne sur la méthode retenue pour compter les victimes, selon laquelle tout homme en âge de combattre localisé dans un certain rayon d’un suspect est considéré comme un insurgé.

USA: Davantage d’exécutions extrajudiciaires sous Obama que sous Bush

Des centaines de personnes ont manifesté hier après-midi à Chicago contre le sommet de l’Otan qui se tient dimanche et lundi dans la troisième ville des Etats-Unis et pour réclamer la libération de trois militants inculpés pour avoir projeté un attentat. Les manifestants ont bloqué la circulation dans le quartier des affaires de la ville, avant de tenter de se rapprocher du palais des congrès où se tiendra le sommet sous très haute sécurité. Un manifestant a été interpellé après une altercation avec la police montée. D’autres petits groupes de manifestants se sont rendus devant le domicile du maire de la ville.

Trois militants anarchistes arrêtés mercredi dernier ont été inculpés hier pour avoir projeté un attentat contre le quartier général de campagne du président américain Barack Obama et la maison du maire (de Chicago). Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Chicago et 14 personnes ont été interpellées, la plupart pour des délits mineurs. Un quatrième avait été arrêté et accusé d’avoir préparer des cocktails Molotovs en vue de la manifestation anti-OTAN.

La petite Riyanna se rendait le 10 mai avec ses parents de Fort Lauderdale, en Floride, dans le New Jersey, quand un agent de la Transportation Security Administration (TSA) leur a demandé de descendre de l’avion, et leur a expliqué que leur fillette de 18 mois était fichée sur la « no-fly list », la liste des personnes interdites de vol par la TSA, qui vise les « terroristes présumés ». La TSA a nié toute responsabilité, et a pointé une erreur de la compagnie aérienne. Celle-ci a présenté des excuses à la famille en évoquant une erreur informatique.

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Le sommet de l’OTAn à Chicago les 20 et 21 mai prochains devraient attirer des milliers de manifestants à la fin du mois. Bien que la ville ait annoncé la semaine dernière son intention d’interdire tout rassemblement en marge du sommet, une coalition d’organisations comprenant des groupes syndicaux, anti-guerre, ‘Occupy’,… ont prévu de manifester dans la ville. Leur action principale est programmée au dimanche 20 mai. Les rapports officiels indiquent que depuis l’annonce de la tenue de ce sommet à Chicago, la police a dépensé plus d’un million de dollars en matériel anti-émeutes. Les policiers sont par ailleurs également formés depuis plusieurs semaines à l’utilisation de LRAD (Long Range Acoustic Device), ces armes non-léthales sonores destinées à maîtriser les foules et dont l’usage peut provoquer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision en raison de sons émis pouvant aller jusqu’à 150 décibels. En plus des LRAD, la police a acheté une énorme quantité de nouveaux équipements, y compris plus de 11.000 nouveaux boucliers faciaux adaptables aux casques des policiers, des tenues anti-émeutes pour les chevaux, des protections auditives, des protèges-cou,…

Le Taser, présenté depuis 2000 comme une arme non-léthale, est un engin qui utilise des courants électriques pou interrompre le contrôle musculaire à distance, permettant ainsi de maîtriser la personne visée sans nécessité d’une confrontation physique. Le Taser est utilisé par plus de 16000 organes en charge de faire respecter la loi dans plus de 100 pays à travers le monde. Malgré son caractère non-léthal revendiqué, aux Etats-Unis, entre 2000 et 2006, le Taser a fait 160 victimes, décédées des suite d’un choc électrique en provenance d’une telle arme.

La American Medical Association vient de publier une étude affirmant que le Taser n’a rien de non-léthal. D’après les résultat de l’enquête, le choc en provenance d’un Taser peut causer un arrêt cardiaque entraînant la mort. Selon cette étude, le Taser tire des piques qui se fixent aux vêtements et à la peau, envoyant un choc électrique à travers le corps, choc pouvant causer des pulsations cardiaques irrégulières et un arrêt cardiaques, conditions dans lesquelles le coeur ne peut pas se contracter correctement. Cette étude est la première étude académique et scientifique à trouver la preuve que les Tasers peuvent causer des arrêts cardiaques.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées mardi à travers les Etats-Unis lors d’affrontements avec la police en marge de manifestations organisées par le mouvement Occupy Wall Street à l’occasion du 1er-Mai. A New York, environ 400 manifestants ont été poursuivis par des policiers en scooters sur Broadway alors que des milliers de personnes s’étaient auparavant réunies non loin de là sur Union Square. Des vitrines de magasins et d’un bâtiment fédéral ont été brisées à Seattle tandis qu’à Oakland, la police anti-émeutes a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser des manifestants accusés d’avoir jeté des objets métalliques en direction des forces de l’ordre. A San Francisco, où la mobilisation a débuté dès lundi soir, des vitrines ont été brisées et des façades arrosées de peinture près d’un commissariat.

Cinq hommes accusés d’avoir voulu faire sauter un pont près de Cleveland (Ohio, nord) ont été arrêtés et doivent être présentés à un juge aujourd’hui. Les cinq hommes, qui se présenteraient comme des anarchistes, ont été interpellés lundi par la cellule terrorisme du FBI et doivent être inculpés de « complot et tentative d’utilisation d’explosifs pour endommager une infrastructure nécessaire au commerce entre Etats ». Douglas Wright, Brandon Baxter, Connor Stevens et Joshua Stafford, âgés de 20 à 26 ans, et le plus âgé Anthony Hayne, 35 ans, auraient décidé de faire exploser un important pont qui relie les villes de Brecksville et de Sagamore Hills, dans l’Ohio, en surplombant le parc national de Cuyahoga Valley, selon l’acte d’accusation. Ils faisaient l’objet d’une infiltration (voire d’une provocation) d’un agent infiltré du FBI.

USA: Des dizaines d’arrestations pour le 1er mai

Une dizaine de prisonniers anarchistes grecs sont actuellement en grève de la faim autour du cas de Stella Antoniou et protestant contre leur détention. Beaucoup d’actions de solidarité ont lieu à travers le monde. Une vingtaine de personnes ont ainsi manifesté devant le consulat grec à New-York, quelaques dizaines ont également manifesté au Royaume-Uni. 45 personnes ont distribué des flyers dans le centre d’Athènes, une dizaine d’automates bancaires ont été sabotés en Crète. Enfin, le 19 avril, toutes les voitures se trouvant dans le parking de l’Organisation Nationale des Télécommunications ont été incendiées.

Manifestation de soutien au Royaume-Uni

Incendie à l’OTE

Manifestation de soutien au Royaume-Uni
Incendie à l'OTE

La machine de guerre « anti-terroriste » américaine ne cesse de grandir. Environ 45 agences de sécurité nationales (dotées d’un budget officiel annuel de 75 milliards de dollars), 1.270 organisations gouvernementales ainsi que 1.970 sociétés privées travaillent à des tâches de renseignement militaire et de contre-terrorisme, dans près de 10.000 sites confidentiels, répartis sur l’ensemble du territoire. Les effectifs de l’agence de renseignement du Pentagone (Defense Intelligence Agency) seraient passés de 7.500 à 16.500 en dix ans. Le FBI, qui ne comptait qu’une trentaine d’unités antiterroristes en 2001, en dispose désormais de 106. Et la CIA, à l’étroit dans son immense siège de Langley, fait bâtir deux annexes imposantes à Washington, qui permettront d’augmenter d’un tiers sa surface de bureaux.

Pourtant, la multiplication (et la rivalité) des services, et la masse d’informations à traiter entraîne de nombreuses défaillances. L’homme qui, le 25 décembre 2009, avait échouer à faire exploser sa bombe dans un avion de Northwest Airlines figurait depuis des mois dans un fichier de 550.000 « personnes d’intérêt » compilé par les services antiterroristes US (son passage au Yémen, dans un camp d’Al-Qaeda était documenté par la CIA). Il a pourtant suffi d’une faute d’orthographe lors de la saisie de son nom, et d’un bug du moteur de recherche, pour que la machine anti-terroriste devienne sourde et aveugle. Incapable, en particulier, de repérer que l’homme disposait d’un visa pour les USA.

Le 1er mai 2010, une personne a pu garer une voiture piégée au milieu de la foule de Times Square. Là encore, le détonateur a cafouillé, épargnant le coeur touristique de Manhattan. Les services disposaient des éléments prouvant les liens de cet homme avec la mouvance Al-Qaeda au Pakistan et au Yémen, mais là non plus, ils services n’avaient rien vu venir, les informations était enfouies dans les milliards d’autres livrées aux analystes.

Le problème ne s’améliorera pas avec la décision d’Obama d’étendre de six mois à cinq ans la période pendant laquelle les spécialistes de l’antiterrorisme peuvent garder des informations glanées sur des citoyens sans l’accord d’un juge – écoutes téléphoniques ou relevés de navigation Internet, par exemple. Obama a d’ailleurs reconduit presque toutes les décisions de son prédécesseur. En témoigne un chantier gigantesque, près de Salt Lake City où des milliers d’ouvriers achèvent la construction du plus grand centre de stockage de données de la planète, à l’usage exclusif du renseignement américain. A partir de 2013, les analystes du Utah Data Center y traiteront une partie du milliard et demi d’informations recueillies chaque jour par la National Security Agency (NSA), chargée de la surveillance téléphonique et informatique. Le siège principal de la NSA, situé à Fort Meade, près de Washington, offre, pour seule indication de ses effectifs, un parking d’une vingtaine de milliers de places. Cette institution a vu son budget doubler depuis 2001. Ses dispositifs d’écoute, disséminées dans 18 lieux différents de la planète, permettraient de suivre les quelque 2,7 milliards d’internautes que le monde devrait compter en 2015.

USA: Le gigantisme de l’anti-terrorisme et ses couacs

Demain, Mumia Abu Jamal, incarcéré dans le couloir de la mort entre 1982 et décembre 2011 et actuellement emprisonné à perpétuité à la prison de Frackville, fête son 58ème anniversaire. A cette occasion, plusieurs rassemblements sont organisés à travers le monde pour exiger sa libération. Des délégations du monde entier se sont données rendez-vous demain devant le Ministère de la Justice à Washington. A Paris, un rassemblement est organisé sur la place de la Concorde ce mercredi 25 avril à 18h30. Pour écrire au prisonnier:

– Mumia Abu Jamal
– AM 8335
– SCI Mahanoy
– 301, Morea Road
– Frackville
– PA 17932
– USA