Une dizaine de prisonniers anarchistes grecs sont actuellement en grève de la faim autour du cas de Stella Antoniou et protestant contre leur détention. Beaucoup d’actions de solidarité ont lieu à travers le monde. Une vingtaine de personnes ont ainsi manifesté devant le consulat grec à New-York, quelaques dizaines ont également manifesté au Royaume-Uni. 45 personnes ont distribué des flyers dans le centre d’Athènes, une dizaine d’automates bancaires ont été sabotés en Crète. Enfin, le 19 avril, toutes les voitures se trouvant dans le parking de l’Organisation Nationale des Télécommunications ont été incendiées.

Manifestation de soutien au Royaume-Uni

Incendie à l’OTE

Manifestation de soutien au Royaume-Uni
Incendie à l'OTE

La machine de guerre « anti-terroriste » américaine ne cesse de grandir. Environ 45 agences de sécurité nationales (dotées d’un budget officiel annuel de 75 milliards de dollars), 1.270 organisations gouvernementales ainsi que 1.970 sociétés privées travaillent à des tâches de renseignement militaire et de contre-terrorisme, dans près de 10.000 sites confidentiels, répartis sur l’ensemble du territoire. Les effectifs de l’agence de renseignement du Pentagone (Defense Intelligence Agency) seraient passés de 7.500 à 16.500 en dix ans. Le FBI, qui ne comptait qu’une trentaine d’unités antiterroristes en 2001, en dispose désormais de 106. Et la CIA, à l’étroit dans son immense siège de Langley, fait bâtir deux annexes imposantes à Washington, qui permettront d’augmenter d’un tiers sa surface de bureaux.

Pourtant, la multiplication (et la rivalité) des services, et la masse d’informations à traiter entraîne de nombreuses défaillances. L’homme qui, le 25 décembre 2009, avait échouer à faire exploser sa bombe dans un avion de Northwest Airlines figurait depuis des mois dans un fichier de 550.000 « personnes d’intérêt » compilé par les services antiterroristes US (son passage au Yémen, dans un camp d’Al-Qaeda était documenté par la CIA). Il a pourtant suffi d’une faute d’orthographe lors de la saisie de son nom, et d’un bug du moteur de recherche, pour que la machine anti-terroriste devienne sourde et aveugle. Incapable, en particulier, de repérer que l’homme disposait d’un visa pour les USA.

Le 1er mai 2010, une personne a pu garer une voiture piégée au milieu de la foule de Times Square. Là encore, le détonateur a cafouillé, épargnant le coeur touristique de Manhattan. Les services disposaient des éléments prouvant les liens de cet homme avec la mouvance Al-Qaeda au Pakistan et au Yémen, mais là non plus, ils services n’avaient rien vu venir, les informations était enfouies dans les milliards d’autres livrées aux analystes.

Le problème ne s’améliorera pas avec la décision d’Obama d’étendre de six mois à cinq ans la période pendant laquelle les spécialistes de l’antiterrorisme peuvent garder des informations glanées sur des citoyens sans l’accord d’un juge – écoutes téléphoniques ou relevés de navigation Internet, par exemple. Obama a d’ailleurs reconduit presque toutes les décisions de son prédécesseur. En témoigne un chantier gigantesque, près de Salt Lake City où des milliers d’ouvriers achèvent la construction du plus grand centre de stockage de données de la planète, à l’usage exclusif du renseignement américain. A partir de 2013, les analystes du Utah Data Center y traiteront une partie du milliard et demi d’informations recueillies chaque jour par la National Security Agency (NSA), chargée de la surveillance téléphonique et informatique. Le siège principal de la NSA, situé à Fort Meade, près de Washington, offre, pour seule indication de ses effectifs, un parking d’une vingtaine de milliers de places. Cette institution a vu son budget doubler depuis 2001. Ses dispositifs d’écoute, disséminées dans 18 lieux différents de la planète, permettraient de suivre les quelque 2,7 milliards d’internautes que le monde devrait compter en 2015.

USA: Le gigantisme de l’anti-terrorisme et ses couacs

Demain, Mumia Abu Jamal, incarcéré dans le couloir de la mort entre 1982 et décembre 2011 et actuellement emprisonné à perpétuité à la prison de Frackville, fête son 58ème anniversaire. A cette occasion, plusieurs rassemblements sont organisés à travers le monde pour exiger sa libération. Des délégations du monde entier se sont données rendez-vous demain devant le Ministère de la Justice à Washington. A Paris, un rassemblement est organisé sur la place de la Concorde ce mercredi 25 avril à 18h30. Pour écrire au prisonnier:

– Mumia Abu Jamal
– AM 8335
– SCI Mahanoy
– 301, Morea Road
– Frackville
– PA 17932
– USA

Le FBI a saisit un serveur de Riseup.net ce 18 avril à New-York. Le serveur ne contenait aucune donnée confidentielle, mais hébergait un logiciel de renvoi d’e-mail anonymes qui aurait été utilisé par un Anonymous, selon le FBI. Malgré le fait que le serveur n’hébergeait aucune donnée, le serveur faisait fonctionner la mailing-list ‘Cyber-Rights’ qui était le plus ancien groupe de discussion en Italie, un groupe de discussion de solidarité des droits des migrants au Mexique et d’autres groupes de solidarité des indigènes en Amérique Latine, aux Caraïbes et en Afrique. Au total, 300 comptes e-mail, 50 à 80 groupes de discussion et plusieurs sites ont disparu d’internet à cause de cette saisie, aucun n’est impliqué dans les attaques d’Anonymous, le serveur maintenu par Riseup appartenait à l’European Counter Network et à May First à New-York. Riseup.net et ECN.net sont des collectifs qui fournissent des infrastructures internet (réseau social sécurisé, adresses e-mail, listes de discussion, VPN sécurisé,…) à des millions de militants à travers le monde.

Cela fait maintenant plusieurs années que les données des voyageurs européens sont transmises aux autorités américaines en vertu d’un accord provisoire. Ce jeudi, le parlement européen a validé cet accord entre Bruxelles et Washington qui autorise durablement le transfert des données PNR des 48 millions de passagers qui voyagent chaque année entre les deux continents, et ce au nom de la lutte contre le terrorisme. Ces données PNR, pour Passenger Name Record, sont fournies par les passagers eux-mêmes aux compagnies aériennes. Il s’agit notamment de leur nom, de leurs coordonnées, des dates et itinéraire de leur voyage, du numéro de leur carte de crédit, des informations sur leurs bagages, du menu commandé dans l’avion,… Le nouveau texte ne prévoit que quelques garanties minimes en terme de protection de la vie privée. Les données ne seront utiliser que pour lutter contre le terrorisme et les crimes graves (à la libre évaluation des Etats-Unis en ce qui concerne les termes), ne pourront être conservées que pendant dix ans pour les crimes graves et quinze ans pour le terrorisme, devront être rendues anonymes au bout de six mois (noms accessibles sous certaines conditions) et transférées au bout de cinq ans dans des banques de données ‘dormantes’ (accessibles après contrôles stricts).

En octobre dernier, René Gonzalez, un des cinq Cubains condamnés en 2001 aux Etats-Unis pour des faits d’espionnage, avait été libéré après plus de treize ans dans les geôles américaines en isolement presque total. Le gouvernement a toutefois imposé des conditions à cette libération. Parmi celles-ci, l’obligation de rester sur le territoire américain durant trois ans, obligation entrainant l’impossibilité de voir sa femme et sa mère, celles-ci étant interdites de séjour aux Etats-Unis. Depuis sa libération, René Gonzalez vit en résidence surveillée à une adresse gardée secrète afin de le protéger de diverses organisations basées à Miami (les cinq Cubains ont entre autres été condamnés pour avoir infiltré le milieu contre-révolutionnaire cubain à Miami). Le 20 mars, la justice américaine a accordé à René Gonzalez le droit de se rendre à Cuba pour deux semaines dans le cadre d’une visite familiale et privée. Il est arrivé sur place vendredi après-midi, et aura notamment la possibilité de rendre visite à son frère, grièvement malade.

Un million de signatures avaient été rassemblées jeudi sur internet pour demander l’inculpation d’un vigile de quartier bénévole (blanc) qui a tué il y a trois semaines un jeune homme noir de 17 ans, sans armes. L’affaire enflamme actuellement la Floride, où se sont déroulés les faits, et des manifestations ont lieu quotidiennement, dont une mercredi à New York, réclamant que le meurtrier (qui reconnait les faits mais invoque la légitime défense), soit arrêté et traduit devant la justice.

Le ministère de la Justice, le procureur du district central de Floride et le FBI ont ouvert une enquête. Un grand jury (chambre d’accusation) doit se réunir le 10 avril pour décider s’il y a assez de charges pour poursuivre George Zimmerman. Le chef de la police de Sanford (Floride), qui a fait l’objet d’une motion de défiance de la ville suite à l’enquête de ses services sur le meurtre de ce jeune noir, a annoncé jeudi qu’il se retirait temporairement de ses fonctions.

USA: Mouvement de masse contre l’impunité d’un vigile meurtrier

Avec le Suédois NetClean, Microsoft offre sa technologie PhotoDNA aux forces de l’ordre. Développée en 2009 par Microsoft Research et l’université Darthmouth College, PhotoDNA créé une signature unique pour une image numérique. Cette empreinte numérique peut être comparée aux signatures d’autres images afin de trouver des correspondances. Si le procédé est similaire à la reconnaissance faciale, PhotoDNA ne peut pas identifier des individus dans des photos. Mais avec une représentation mathématique de la photo, les forces de l’ordre sont capables de faire correspondre une photo avec une autre, même si la photo a été redimensionnée ou modifiée. De quoi les aider lors d’enquêtes.

La technologie est déjà utilisée dans le domaine de l’aide à l’enfance. C’est ainsi que Facebook en collaboration avec le National Center for Missing and Exploited Children (Centre national de recherche des enfants disparus et exploités, financé en partie par la justice US ), fait analyser par PhotoDNA les centaines de millions de photos mises en ligne chaque jour pour débusquer les images pédopornographiques et rechercher les photos d’enfants disparus (de nombreux fugueurs ayant tendance à rester connectés sur Facebook). On peut naturellement s’attendre à une extension de l’application de cette technologie aux autres secteurs de l’activité policière…

USA: Microsoft offre PhotoDNA à la police

Une nouvelle loi, la HR 347, doit prochainement être signée par le président Obama. Celle-ci est une version ‘revue et corrigée’ d’une vieille loi qui restreignait les entrées dans les espaces publics fermés et qui contenait des mesures contre les manifestations lors d’événements publics. La HR 347 va plus loin en proposant de restreindre les manifestations et la liberté d’expression lors d’événements politiques et aux alentours des édifices du gouvernement, qu’elle qualifie de ‘zones de protection’. En vertu de cette loi – en raison entre autre du caractère vague du langage utilisé – une personne se plaignant à haute voix d’un politique dans cette zone pourrait être arrêtée et emprisonnée. Celle-ci permettrait également de prononcer des peines allant jusqu’à dix ans de prison à l’encontre de personnes chargées de ce qui pourrait être considéré comme un ‘objet dangereux’.

Des incidents ont opposé samedi soir à New York des policiers à 600 membres et sympathisants du mouvement Occupy Wall Street (OWS) qui ont tenté de réoccuper le Zuccotti Park, à l’occasion des six mois d’existence du mouvement. La police a procédé à 73 interpellations. Trois femmes blessées lors des incidents ont été soignées dans une ambulance.

Etats-Unis: Répression de (re) »Occupy Wall Street »