Ce 2 juin, un colis piégé constitué d’un livre évidé puis rempli d’explosifs, de vis et de lames de rasoir a été envoyé au juge Isadora Poga qui avait maintenu en détention Evi Statiri l’année dernière. La police grecque soupçonne la Conspiration des Cellules de Feu même si l’envoi de ce colis n’a pour l’instant pas été revendiqué.

A l’intérieur de la prison, les membres emprisonnés de la Conspiration sont réprimés, il y a quelques jours, le procureur Marsioni a puni Giorgos Nikolopoulos d’un an de mesures disciplinaires après avoir trouvé des objets interdits lors de la fouille de sa cellule. Les prisonniers Michalis Nikolopoulos et Panagiotis Argyrou ont également été punis.

Le colis piégé

Le colis piégé

A la prison de Korydallos, les ouvriers continuent d’installer des grilles épaisses et des barbelés dans la zone morte entre les cellules souterraines et les salles d’audience, dans le but d’occulter la petite ouverture qui permettait encore aux prisonniers de regarder le ciel. Ce confinement des prisonniers dans une cage de métal et de barbelés survient quelques jours après la conférence « Prisons, droits, transparence et responsabilité », organisée par le ministère de la Justice. Le 27 mai, les prisonniers révolutionnaires de la CCF et de Lutte Révolutionnaire ont annoncé dans une lettre au ministre de la Justice qu’ils lutteraient contre cette mesure (voir cette lettre).

La pose des nouvelles grilles à Koridallos

La pose des nouvelles grilles à Koridallos

Dans l’affaire de la « tentative d’évasion des Cellules de Feu », les autorités grecques ont prouvé à plusieurs reprises qu’elles ne craignaient pas le ridicule. Dernier exemple en date: Athena Tsakalos et Evi Statiri ne peuvent légalement pas se présenter à leur propre procès. Pour la troisième fois, au début de la journée au tribunal, lorsque le juge appelle les deux femmes (parentes de prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu), les avocats de la défense doivent expliquer que les deux femmes sont en liberté conditionnelle. La condition pour Athena est de ne pas quitter son domicile situé sur l’île de Salamine tandis que Evi ne peut s’éloigner à plus d’1km du sien.

Christos et Gerasimos Tsakalos (dont Athena est la mère et Evi est la compagne du second) tous deux accusés dans le procès refusent de laisser le procès commencer dans ces conditions ridicules.

Grèce: Athena Tsakalos et Evi Statiri interdites d’entrée à leur propre procès

A la prison de Korydallos, la répression des prisonniers politiques se poursuit. Le prisonnier Fabio Dusco, des CCF, a été emmené de force ce 6 février par les unités antiterroristes qui l’ont amené dans un centre d’isolement pour la durée de son procès pour tentative d’évasion. En réaction, les prisonniers des ailes A et D ont refusé de regagner leurs cellules après l’heure de cour. Durant cette manifestation, les prisonniers ont appris que Panayotis Aspiotos avait également été conduit dans le même centre d’isolation, et qu’il avait été tabassé par la police antiterroriste afin de lui prendre de l’ADN.

« L’Initiative des Prisonniers » souligne que la seule « promesse » faite par le gouvernement SYRIZA face à aux prisonniers avait été de retirer le régime spécial de Type-C, et que même cette demande avait été ignorée. Alors que les Ministères se renvoient la balle pour définir qui est responsable de la répression, les prisonniers politiques subissent le même régime d’isolement et d’exception qui avait été instauré par le gouvernement précédent et qui avait déclenché une vaste grève de la faim des prisonniers au printemps 2015. L’Initiative des Prisonniers demandent à ce que les prisonniers soient retransférés à Korydallos et à ce que le Ministère de la Justice rende des comptes sur les traitements qui leur ont été faits dans le centre d’isolement.

Animation solidaire à Koridallos en avril 2015.

Animation solidaire à Koridallos en avril 2015.

27 personnes ont été inculpées dans l’affaire de la planification d’évasion des membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu de la prison de Koridallos. Plusieurs personnes parmi les inculpés sont membres de la famille immédiate des prisonniers, c’est notamment le cas d’Athena Tsakalou (mère des prisonniers Christos et Gerasimos Tsakalos) et d’Evi Statiri (compagne de Gerasimos Tsakalos). Ces deux dernières ont d’ailleurs été emprisonnées plusieurs mois, Evi a été récemment libérée au terme d’une grève de la faim, elle vient de demander que soit levé l’interdiction de communiqué avec son compagnon. La demande a été rejetée le 3 novembre.

Evi Statiri est à présent dans un régime de ‘liberté surveillée’ avec d’importantes restrictions sur ses déplacements et ses communications. Avant sa libération, plusieurs actions incendiaires ont eu lieu contre les partis politiques grecs.

Le 19 septembre matin, deux engins incendiaires ont été placés contre des kiosques du KKE et de Syriza à Ano Patissia, un kiosque de Nea-Demokratia a également été vandalisé à Kifissia. Le lendemain de cette date, de nouvelles élections avaient lieu en Grèce. L’action était revendiquée en solidarité avec Evi Statiri et Nikos Romanos.

Le 2 octobre, c’est le bureau de Charalabos Athanasiou, parlementaire de Nea-Demokratia et ancien Ministre de la Justice qui était incendié.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Evi Statiri est finalement « libre », en tout cas sortie de prison. On sait désormais quelles seront les conditions spéciales qu’elle devra respecter pour ne pas être enfermée à nouveau : ne pas quitter la Grèce, pointer 3x par mois au commissariat, assignation à résidence et limitation des déplacements à 1km autour de celle-ci, interdiction de communiquer avec ses co-accusés et donc avec son compagnon, Gerasimos Tsakalos membre emprisonné de la Conspiration des Cellules de Feu. L’Assemblée de Solidarité avec Evi poursuit sa lutte.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Après trois semaines de grève de la faim, Evi Statiri a annoncé ce lundi qu’elle cessait son action puisqu’il a été condamné qu’elle serait prochainement relâchée sous conditions. Les conditions en questions ne sont pas encore connues. Evi est emprisonnée depuis 7 mois car elle est la compagne d’un prisonnier de la Conspiration des Cellules de Feu. Elle avait été arrêtée après que les prisonniers de la CCF aient -selon les autorités- planifié leur évasion.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Evi Statiri, compagne emprisonnée d’un prisonnier de la Conspiration des Cellules de Feu, est en grève de la faim depuis le 14 septembre. Le 25 septembre, les prisonniers de l’aile A de la prison de Korydallos ont refusé de regagner leurs cellules et ont peint des slogans sur les murs de la cour. Ils ont également publié un communiqué dont voici un extrait : « Nous continuerons à soutenir Evi autant que nous le pouvons en tant que prisonniers. Tandis que les jours passent et que nous continuons à voir le système jouer avec la vie de notre camarade Evi Statiri, notre patience arrive à bout. Le ministère doit reconnaitre la torture et le barbarisme dont il est responsable, libérer Evi Statiri et lever le statut d’exilée d’Athena Tsakalos. »

Les prisonniers révolutionnaires Dimitris Koufonitas (17-Novembre) et Kostas Gournas (Lutte Révolutionnaire) ont chacun publié un communiqué solidaire avec Evi Statiri. Accusant le gouvernement de Syriza d’instaurer un état d’exception contre les anarchistes, de se venger contre la grande grève de la faim des prisonniers révolutionnaires et de réprimer les proches des groupes armés révolutionnaires.

Evi Statiri est toujours détenue depuis le 2 mars dernier, elle avait été arrêtée car elle est la compagne de Gerasimos Tsakalos, membre emprisonne de la Conspiration des Cellules de Feu. Ce 14 juillet, elle vient à nouveau de se voir refuser sa libération et reste donc en détention préventive. La libération de Evi Statiri était l’une des promesses du gouvernement de Syriza aux prisonniers politiques grecques. Entre autres promesses non-tenues, Savvas Xiros n’est lui non plus toujours pas libre.

Banderole pour Athena Tsakalos, Evi Statiri et Nikos Romanos, Athènes 30 juin

Banderole pour Athena Tsakalos, Evi Statiri et Nikos Romanos, Athènes 30 juin