La Cour suprême de justice de Colombie a confirmé mardi des peines de prison ferme à l’encontre du commandant suprême des FARC, Timoleon Jimenez, et deux représentants des FARC pour les négociations de paix qui se déroulent actuellement à Cuba, Ivan Marquez et Pablo Catatumbo. Ils ont été décrétés coupables de meurtres et terrorisme.

Cette sentence, qui n’est pas la première à l’encontre de chefs des Farc, ne devrait pas avoir de conséquences sur les négociations. Depuis le début du processus de paix, le parquet colombien a en effet suspendu les mandats d’arrêt pesant sur les membres de l’équipe de négociateurs des FARC, dont Ivan Marquez, qui a déjà été condamné à de multiples reprises.

Ivan Marquez

Ivan Marquez

Des représentants du parti Marcha Patriótica et du syndicat Central Unitaria de Trabajadores ont dénoncé l’arrestation d’Hubert Ballesteros, dirigeant syndical et promoteur de la grève nationale agricole, pour crime de « rébellion et de terrorisme ». Une manifestation a été organisée pour exiger la relaxe de ce dirigeant syndical (il est membre du comité exécutif de la CUT) accusé de liaison avec les FARC.

manifestation pour Hubert Ballesteros

manifestation pour Hubert Ballesteros

Au moins treize soldats ont été abattus dans une attaque de la guérilla dans la province d’Arauca (est du pays). C’est dans cette même région que les FARC avaient dirigé une embuscade le mois dernier. Quinze soldats avaient été tués au cours de cet assaut. Par ailleurs, vendredi, les FARC ont annoncé une ‘pause’ dans les négociations qu’ils mènent avec les autorités colombiennes depuis près d’un an afin d’étudier une proposition selon laquelle tout accord de paix devrait faire l’objet d’un referundum.

Les forces de sécurité colombiennes ont tué dimanche deux commandants des FARC au sud-ouest du pays. Le commandant du Front 6 des FARC et de son second, connus sous les surnoms de « Jaimito » et d' »el Burro » sont morts pendant le bombardement de leur camp situé dans la région rurale de Toribio, dans le département du Cauca (sud-ouest), lors d’une opération conjointe police-armée.

Au lendemain d’une double attaque des FARC contre l’armée, le président Santos s’est rendu dans l’état d’Arauca, à la frontière avec le Vénézuela. C’est là qu’un total de 19 soldats ont été tués par des guérilleros au cours de deux assauts distincts. Ce dimanche, Santos a ordonné au haut commandement militaire de mettre l’entière machine de guerre en mouvement contre les FARC. En novembre dernier, à l’entame des négociations entre les autorités et la guérilla, cette dernière avait proposé l’instauration d’un cessez-le-feu, ce que le gouvernement avait refusé.

Un détachement militaire a été attaqués par quelque 70 guérilleros des FARC dans la région frontalière avec le Venezuela. Les militaires circulaient sur une route de la province d’Arauca, près de la frontière avec le Venezuela, et étaient chargés de protéger l’oléoduc Cano Limon-Covenas (cet oléoduc avait été dynamité au début du mois par l’ELN). Douze combattants des FARC ont été capturés et présentés à la presse (photo), dont cinq ont été blessés, à la suite de la riposte de l’armée.

La veille quatre militaires et six guérilleros avaient été tués dans d’autres combats qui se sont déroulés samedi dans le département du Gaviare (sud). Au total, ce sont donc au moins 19 militaires ont ainsi trouvé la mort dans la seule journée de samedi, l’un des pires revers enregistrés par l’armée colombienne depuis plusieurs mois.

prisonniers des FARC

prisonniers des FARC

Le soldat états-uniens Kevin Scott Sutay avait été capturé par les FARC le 20 juin dans le département du Guaviare (sud). Les FARC ont annoncé qu’elles le libéreraient pour faire un geste dans le cadre des discussions de paix avec la gouvernement. Les FARC mettent en évidence que la capture du militiaire US met en évidence la participation active sur le terrain de militaires et de mercenaires nord-américains à des opérations de contre-insurrection.

Un officier de police a été tué dimanche soir, et un autre grièvement blessé, par une grenade de fabrication artisanale lancée par des membres FARC dans la ville de Quibdo, située dans le nord-ouest du pays. Les combattants des FARC ont lancé une grenade dans un commissariat de police et ont ensuite pris la fuite en motocyclette.

L’expression politique des FARC, l’Union patriotique (UP), a récupéré son statut de parti politique grâce à une décision du Conseil d’Etat. Créé en 1985 dans la mouvance des premières négociations de paix, le parti avait intégré de nombreux guérilleros démobilisés, mais aussi des membres du parti communiste, des syndicalistes, des militants paysans etc. Les paramilitaires s’étaient alors acharné contre ses membres en toute impunité: entre 3.600 et 5.000 militants de l’UP sont assassinés en quelques années. Parmi eux, huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels. L’arrêt du Conseil d’Etat intervient alors que fait débat l’éventuelle participation en politique des guérilleros, si les FARC acceptent de se démobiliser. La résurrection de l’UP leur fournit un cadre pour présenter des candidats dès 2014 aux élections présidentielle et législatives.