Les 5 prisonniers politiques basques, qui se trouvent à la Maison d’Arrêt des Hommes de Fresnes sont entrés en grève de la faim illimitée hier ; de leur côté, les prisonnières basques Ekhine Eizagirre et Iratxe Sorzabal, qui sont à la MAF de la même prison, se trouvent au mitard, également en protestation contre l’isolement d’Itziar Moreno. Tous ont fait savoir qu’ils ne cesseraient leur mouvement que quand la mesure d’isolement appliquée à Itziar Moreno serait levée.

Dans le courant du mois d’avril, un mouvement général avait commencé à se mettre en place à la Maison d’Arrêt des Femmes de Fresnes. Une lettre comportant la signature de 40 prisonnières (les Basques sont 3) avait été remise à la direction, exprimant un certain nombre de revendications, parmi lesquelles la résolution des graves problèmes d’hygiène, l’accès aux UVF, un traitement plus respectueux de la part des surveillantes, de meilleures conditions pour les prisonnières enceintes… N’ayant obtenu aucune réponse, elles ont bloqué de la cour de promenade le 2 mai pendant 10 minutes. Itziar Moreno a été conduite dans une cellule d’isolement, au prétexte qu’elle était la meneuse de ce mouvement.

Itziar Moreno et Iratxe Yanez

Itziar Moreno et Iratxe Yanez

Une manifestation non déclarée a eu lieu, en début d’après-midi, en marge du rassemblement organisé par des syndicats, esplanade Charles de Gaule à Rennes. 250 manifestants, parfois masqués, ont investi les voies de la gare SNCF après avoir sectionné le grillage boulevard du Colombier. Ils ont interrompu le trafic ferroviaire et ont bloqué des aiguillages avec des pierres du ballast. Boulevard de la Tour-d’Auvergne, ils sont entrés dans les locaux de la direction départementale du Crédit Mutuel de Bretagne en détériorant la porte d’entrée. Un agent de sécurité a été blessé au poignet. Les forces de sécurité ont alors dû intervenir. Ensuite, les manifestants se sont dirigés vers le centre commercial du Colombier où ils ont envahi et dégradé le Mc Donald’s. La fin de la manifestation est intervenue à 15h. Les forces de police ont procédé à deux interpellations pour dégradations. Les deux personnes mises en cause, un homme et une femme, ont été placées en garde à vue. Deux manifestants ont été blessés.

La manifestation de Rennes

A Caen, un groupe d’une quarantaine de personnes a saccagé le local de la fédération départementale du PS. Une exposition sur François Mitterrand, avec des clichés appartenant à [l’ancien ministre] Louis Mexandeau, ont été brisés, des pots de peinture renversés, des armoires vidées, des meubles déplacés, les murs tagués avec des inscriptions comme « salauds », « social-traitre » ou faisant allusion au 49-3.A Toulouse, la manifestation a fait trois blessés – deux manifestants et un policier – au cours d’échauffourées et s’est terminée par une course effrénée au cœur des ruelles de la ville. Deux personnes ont été interpellés en fin de soirée pour «incendie volontaire» et «jet de projectiles».

La manifestation de Rennes

La mobilisation contre le passage en force de la loi Travail par le Premier ministre a tourné à l’affrontement à Grenoble. Tout a commencé par une « assemblée populaire » à 18 heures à la MC2. Le cortège a ensuite pris la direction du centre-ville, un rassemblement non autorisé étant prévu à 20 heures place Félix Poulat. Un défilé qui a grossi avec jusqu’à 1000 personnes. C’est dans les environs de la gare, où le cortège avait été dévié, que les affrontements ont débuté vers 21h30 alors que des manifestants s’en prenaient à des vitrines et notamment à celle de l’école de commerce. Les forces de l’ordre sont intervenues en nombre mais elles ont été accueillies par des jets de pavés. Certains policiers ont alors été légèrement blessés. Les affrontements se sont poursuivis, avec usage de gaz lacrymogènes, et donnant lieu à des arrestations très brutales. Vers 23 heures, le calme semblait revenu dans le centre.

Déploiement policier hier soir à Grenoble

Déploiement policier hier soir à Grenoble

La Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la préfecture de police de Paris vient d’être équipée d’un nouveau véhicule blindé: le Titus. Fabriqué par Nexter autour du châssis 6X6 Tatra, d’un prix s’élevant à 2,4 millions d’euros, le nouveau véhicule blindé mesure 6 mètres de long, 2,5 mètres de large et pèse 20 tonnes. Il peut porter 13 hommes équipés et peut atteindre jusqu’à 110 km/h. Il est équipé de quatre trappes pour le tir à couvert. Et son blindage résiste à tout genre d’attaques : tirs, IED jusqu’à 150kg, agents biologiques, chimiques et radiologiques.

Le camion d’assaut Titus

Le camion d'assaut Titus

Une manifestation avait lieu ce samedi 14h à Clermont-Ferrand, en solidarité avec Antoine, un militant de la CARA (Cellule Antifasciste Révolutionnaire d’Auvergne) et de la CGT. Antoine avait été arrêté le 29 avril lors de l’occupation du conseil municipal de Clermont-Ferrand, lorsque la police avait évacué la salle à coups de matraques, de gaz et de taser. Il a refusé de passer en comparution immédiate et restera donc emprisonné jusqu’à son procès le 26 mai prochain. La manifestation s’est entourée d’un service d’auto-défense pour se protéger de la police.

France: Succès de la manifestation pour Antoine à Clermont-Ferrand

Dans un appel d’offres publié à la fin du mois de mars dernier, la gendarmerie française souhaite acquérir 19 « micro-drones » à ajouter à sa flotte actuelle, l’appel d’offres concerne également les formations et accessoires et demande à ce que les engins soient silencieux et profitent d’une autonomie minimale de 20 minutes. La gendarmerie pourrait se servir de ces nouveaux drones pour surveiller des manifestations ou des rassemblements sportifs, ou encore suivre des véhicules.

Les gendarmes et leurs drones

Les gendarmes et leurs drones (archive)

Plusieurs centaines de manifestants ont défilé mardi à l’appel du collectif «Nantes révoltée» en scandant des slogans contre la police, les journalistes et le Parti socialiste. Lors de cette nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi travail, de violents affrontements ont eu lieu. On ignore le total des manifestants blessés, mais sept membres des forces de l’ordre ont été blessés à Nantes, ce mardi. Parmi eux, un commandant de police très sérieusement battu qui a été transporté inconscient au CHU de Nantes. Un gendarme mobile a été hospitalisé après avoir reçu un pavé. Quartorze personnes ont été interpellées au cours du rassemblement. Deux comparaissaient mercredi en urgence mais ont fait valoir leur droit au délai pour préparer leur défense. Deux autres jeunes gens devraient être jugés selon la même procédure d’urgence aujourd’hui vendredi.

Policiers de la BAC à Nantes

Lundi, treize lycéens, soupçonnés d’avoir mis le feu à des poubelles, endommageant la façade du lycée De-Vinci à Levallois (Hauts-de-Seine), en marge des manifestations du 5 avril dernier, ont été placées en garde à vue. Deux jours auparavant, sept personnes ont été jugés en comparution immédiate à Paris pour «violences sur personne dépositaire de l’autorité publique» lors de la dispersion par la force du rassemblement Nuit Debout, dans la nuit du 28 au 29 avril.

Policiers de la BAC à Nantes

Le lycée Jean-Jaurès a été investi dans la nuit du 21 au 22 avril par 150 migrants, notamment afghans, yéménites, soudanais, érythréens et somaliens, rejoints ensuite par d’autres personnes. Ces migrants venaient du campement sauvage situé sous le métro aérien. Saisi par le conseil régional d’Ile-de-France, le tribunal administratif de Paris avait ordonné le 29 avril, avec un délai de grâce de 72 heures, l’évacuation de ce lycée.

Vers 6h20, la police a employé du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs dizaines de manifestants qui avaient formé une chaîne humaine afin d’empêcher l’accès à une entrée du lycée. Des manifestants, dont certains étaient masqués ou cagoulés, ont répondu par des jets de projectiles, aux cris de « tout le monde déteste la police ». Certains manifestants assis sur la chaussée face aux CRS scandaient: « solidarité avec les réfugiés ». Les heurts sont survenus sur l’avenue Bolivar. De l’autre côté de l’établissement les forces de l’ordre ont accédé par une autre entrée en forçant une porte en fer et en dégageant des tables et des chaises qui interdisaient le passage.

Devant le lycée Jean Jaurès

Devant le lycée Jean Jaurès