L’évacuation d’un squat installé dans d’anciens bâtiments du ministère des finances, rue Roquelaine à Toulouse, a conduit au placement en garde à vue de 19 personnes ce mercredi après-midi. Les squatteurs de « La maison du 32 mars » s’étaient installés il y a deux jour sur place. Les policiers affirment que lors de cette opération de police des « projectiles » ont été découverts (mais ne mentionnant du white spirit, peintures et ampoules électriques), rassemblés en vue de la manifestation de jeudi contre la loi El Khomri. Plusieurs dizaines de manifestants s’étaient rassemblés mercredi après-midi devant l’hôtel de police de Toulouse pour apporter leur soutien aux gardés à vue.

L’opération de police à Toulouse

L'opération de police à Toulouse

Des manifestations étudiantes contre une réforme du droit du travail ont tourné en affrontements jeudi en France. A Paris et Nantes, les forces de l’ordre ont répliqué à des jets de projectiles en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser des jeunes, dont certains étaient cagoulés. Vingt-quatre personnes ont au total été interpellées en marge de ces rassemblements ayant rassemblé des milliers de personnes, selon les autorités.

Deux voitures ont été incendiées dans la capitale tandis qu’à Nantes du mobilier urbain était incendié ou dégradé. Des incidents se sont également produits à Rouen. Depuis début mars, des centaines de milliers de personnes se sont déjà mobilisées lors de journées d’action contre ce texte avalisé dans la matinée par le Conseil des ministres. Des dizaines de lycées en France et l’emblématique Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po) ont été bloqués. « Loi travail, loi du capital », « Luttes sociales grève générale », scandaient notamment les manifestants. A Marseille, des lycéens avaient écrit sur une banderole: « Un grand bond en avant vers le 19e siècle ».

Affrontements lors des manifestations contre la loi Travail

Affrontements lors des manifestations contre la loi Travail

Une manifestation spontanée, non déclarée, partie de la fac de Tolbiac, en dénonciation de la loi Travail lundi, à 21 heures a donné lieu à des incidents. Une trentaine de vitrines ont volé sous les projectiles des manifestants dont plusieurs banques: CIC, Crédit mutuel, Crédit foncier et LCL. Le cortège est passé rue de Tolbiac, Mouffetard (Ve), les avenues de Choisy (XIIIe), Italie, Gobelins, côtés Veet XIIIe. La permanence du PS, avenue de Choisy, a elle aussi été vandalisée. Le PS a porté plainte. La police n’a procédé à aucune interpellation. Une nouvelle manifestation a eu lieu mardi soir au coeur d’un lourd dispositif policier (dix cars de police stationnaient, autour de la place d’Italie, prêts à intervenir).

Vitre de banque brisée avenue d’Italie

Vitre de banque brisée avenue d'Italie

Plus de 15 jours après le début du mouvement de grève qui a suivi le licenciement d’un travailleur, la direction de Canal+/Canal Satellite Caraïbes continue à refuser sa réintégration. Les grévistes maintiennent la pression. Outre le licenciement abusif, ils dénoncent la fusion des entités sans aucun respect des instances de représentation du personnel et la mobilité des salariés des boutiques imposée sans tenir compte de leur vie de famille. La direction de Canal+ a envoyé des huissiers et plusieurs grévistes ont reçu des assignations à comparaître devant le tribunal avec des amendes de 1.500 euros par heure et par personne. Jeudi matin, les forces de l’ordre sont intervenus pour dégager l’entrée de l’entreprise.

Interventions policières à Canal+ Antilles

Interventions policières à Canal+ Antilles

Des centaines de personnes ont assisté hier au meeting unitaire de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, au CICP à Paris. Des intervenants de « Black for Palestine » et du FPLP étaient présents. Diverses organisations -dont le Secours Rouge- sont ensuite intervenues pour exprimer leur solidarité avec Georges. Un stand a été tenu par l’OCML Voie Prolétarienne et par le Secours Rouge pour la campagne de soutien au Bataillon International de Libération au Rojava (Plus d’infos sur rojava.xyz.

Meeting pour Georges Abdallah à Paris

Meeting pour Georges Abdallah à Paris

Ce jeudi a lieu une seconde journée de mobilisation des jeunes contre la loi travail, au moins 115 lycées sont bloqués à travers la France à l’appel de 23 organisations de jeunesse. Des milliers de personnes manifestent à Paris, Rennes, Toulouse, Bordeaux, Lyon et ailleurs. A plusieurs endroits, des affrontements ont éclaté et des manifestants ont été arrêtés. A Paris, trois manifestants arrêtés et deux policiers blessés. A Rennes (où les manifestants sont arrosés de lacrymos) et à Perpignan (où deux manifestants ont été arrêtés), les manifestants scandent en face de commissariats ou de cordons anti-émeutes pour la libération de leurs camarades.

Édit 18:43. Au moins 2 manifestants arrêtés à Clermont-Ferrand également.

Manifestants à Lyon

Manifestants à Lyon

Les deux semaines de mobilisation « Femmes en lutte ici et ailleurs » du collectif « 8 mars 87 » se sont clôturées par une soirée « Kurdistan: Féminisme et résistance » qui a rassemblé une cinquantaine de personnes, plus de 600€ et de nombreux médicaments ont été récoltés pour la campagne de soutien au Bataillon International de Libération.

France: Succès de la soirée « Kurdistan, féminisme et résistance » à Limoges

Ce mercredi Sylvie Polinière, syndicaliste CGT, enseignante du lycée professionnel Paul-Langevin à Beaucaire, a été condamnée à une amende de 300 € dont 150 € avec sursis, pour outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique suite à une plainte déposée par le maire FN, Julien Sanchez, et un adjoint, Stéphane Vidal. Les deux élus de la mairie de Beaucaire reprochent à cette syndicaliste et enseignante de les avoir qualifiés de « racistes et xénophobes » (en fait, elle lisait une motion votée par la majorité des travailleurs) lors d’un conseil d’administration prévu au lycée Paul-Langevin. Des professeurs élus au conseil d’administration avaient refusé de serrer les mains des élus FN. Mercredi, près d’un millier de personnes étaient réunies devant le tribunal, en soutien à la syndicaliste qui a fait appel de la décision.

La syndicaliste et la manifestation de soutien

La syndicaliste et la manifestation de soutien